Avec une plume aussi bien trempée que son caractère, Nathalie Petrowski a toujours été un esprit libre. Dans La critique n’a jamais tué personne, elle nous livre, sans faux-fuyants et sans règlements de comptes, ses mémoires de journaliste. Ceux d’une femme qui, du p’tit Simard à Marie-Mai, de René Lévesque à Manon Massé, du sexisme ordinaire à #metoo et du Jerrold au iPad, jette un regard passionné et critique sur la culture, le journalisme et ses enjeux.
J'ai beaucoup aimé ce livre de Nathalie Petrowski. Adolescente, j'ai été marquée par ma lecture Notes de la salle de rédaction (1983). Avec La détresse et l'enchantement (1984), Notes de la salle de rédaction a été pour moi l'occasion de mes premières réflexions sur l'écriture. Les deux livres ne se ressemblent pas du tout, évidemment! Notes de la salle de rédaction décrit un travail d'écriture concret, rapide, inscrit dans l'actualité, alors que Gabrielle Roy relate une quête littéraire et intellectuelle de longue haleine. Néanmoins, c'est à partir de ces deux livres que j'ai construit mon écriture de jeune fille. J'étais donc très excitée à l'idée de lire La critique n'a jamais tué personne. J'ai aimé le parcours de Petrowski à travers les différentes époques de sa carrière. On y apprend beaucoup sur le Québec et sur les médias. Je dois avouer que je suis toutefois restée sur ma faim. Pour faire court, disons que ce ne sont pas les mémoires de Saint-Simon! J'aurais aimé qu'elle ose percer davantage la couche extérieure pour aller plus profondément dans l'intériorité. Dans un passage de La critique n'a jamais tué personne, elle raconte avoir eu du mal à écrire son premier roman parce qu'elle avait adopté, à cause du métier de journaliste, une écriture au souffle court. Eh bien, voilà, ce sont des mémoires au souffle court. Toutes les histoires sont souvent si riches que c'eût pu être très passionnant de les déplier plus longuement. Il me semble que tant qu'à écrire des mémoires, il faut y aller « all in ».
Une autobiographie super bien écrite qui se lit très très bien! C’est fou le voir l’évolution de la femme dans le monde du travail et les difficultés traversées. J’ai aussi écouté son film “Maman last call” qui est basé sur sa vie, et c’était génial!