« Leur mensonge préféré aux parents, ils viennent le soir vous dire au revoir, on est à moitié endormis et eux vous murmurent “Je serai toujours là, mon délice, mon ange de la joie douce, merveille de l’amour enchanté”, ils caressent votre front, que ça rentre bien dans votre tête. Ce doit être pour cela que ça fait si mal le jour où ce n’est plus vrai, où la main d’un père ou d’une mère ne se posera plus sur le front d’un enfant que l’on n’est plus depuis longtemps. Et si cela arrive vraiment trop tôt, on est fauché net. On peut mourir et vivre longtemps. »
Loin du bruit du monde, Clémence grandit auprès de parents rivalisant de fantaisie. Mais elle n’a pas la voix d’une petite fille et ses mots sont ceux d’un mystère cruel. Que s’est-il passé pour que l’innocence se borde ainsi de noir ?
Plongée vertigineuse et poétique dans l’univers de l’enfance, Je voudrais que la nuit me prenne raconte le danger du bonheur. Entre trouble et éclairs de joie, ce roman explore le lien fragile et inaltérable qui nous unit à nos plus proches.
Livre lu d'une traite, comme une longue respiration, un matin paresseux...
C'est un récit doux, nostalgique, un peu étrange par moments aussi, où l'enfance et l'amour ont une place prépondérante. C'est un roman qui se ressent, où il ne se "passe" pas grand chose. Où il est en revanche ressenti beaucoup de choses. De l'amour, de la douleur, de la tristesse et puis du bonheur aussi.
J'ai été touchée par ce récit auquel je ne m'attendais pas, par ce récit qui laisse la part belle aux sensations et aux sentiments. Je n'ai peut-être pas tout à fait été emportée (la faute, je crois, à des phrases parfois un peu longues et alambiquées) mais je n'ai pas su m'arrêter avant de l'avoir terminé.
C'est Clémence la narratrice, une petite fille de huit ans qui nous raconte ses souvenirs d'enfance, son quotidien. Elle nous parle de ses petits bonheurs, de son père instituteur amoureux des mots et des livres, de sa mère qui adore chanter, de l'amour incommensurable qui a baigné son enfance. Elle nous parle de ses Noël, de sa grand-mère, de son ami Just, de sa cousine Lise, de Trottinette sa tortue.
Un merveilleux bonheur décrit mais aussi de ses failles et de ses gouffres.
La vie est belle, on chante beaucoup chez elle, c'est un roman d'ambiance qui décrit avec beaucoup de poésie l'amour de ses parents.
C'est troublant la maturité de cette fillette baignée dans les livres et utilisant le pouvoir des mots.
Mais une ombre au tableau survient l'année de ses huit ans, tout bascule, le pourquoi reste flou.
Elle imagine l'amour, le bonheur bien avant elle, avant sa naissance, ce qui peut l'entacher. Et puis il y a aussi la préoccupation constante de la mort. La vie et la mort qui s'entrecroisent, la vie dans la mort, la mort dans la vie... la relation avec celle-ci.
Une écriture magnifique, de très jolies phrases et réflexions.
Néanmoins, je ne pense pas l'avoir lu au bon moment, je n'ai pas éprouvé le plaisir de lecture escompté. Un plaisir de lecture assez inégal qui ne m'a emporté qu'à certains moments.
Lecture troublante, émouvante et très poétique. Il y a des images, des expressions qui sont de véritables pépites. L'auteur atteint parfois le sublime tellement sa langue est belle. Et pourtant, même si c'est superbement écrit, je me suis parfois un peu ennuyée car le livre tourne en rond.
Beaucoup d'avis ont déjà décrit la beauté scintillante de la voix de Clémence dans la première partie du livre, et je les rejoins. La prose est superbe, humaine et fracassante par moments. Le travail stylistique est incroyable. Vers la fin c'est quand même très long et ennuyant, et j'ai aussi trouvé lourd le fait que personne ne parle comme un être humain mais plutôt comme un simili-poète qui s'y croit un peu trop.
Ceci étant dit, on parle de la scène d'inceste dans la dernière page avant le décès de Clémence ? Elle vit ensuite dans la tête de son père, et c'est son père qui tente tout pour la garder en vie, lui donner des souvenirs et une expérience. À partir de là le livre passe de sentiment en sentiment, de ressenti flou en ressenti vague, et c'est beau et juste et humain mais ça flotte et rien n'est structuré et chronologique. Alors c'est d'autant plus frappant quand d'un coup l'écriture retrouve un ton narratif et c'est pour que le père prenne la voix de sa fille et raconte, avec tous les détails, plein de cul. On parle de ces scènes ?
Si tu veux écrire du sexe, go. Du kink, de l'inceste, des plaisirs malsains et inconfortables ? Go ! Mais dans une histoire avec aussi peu de personnages, dans un huis-clos si étouffant d'intimité, ça doit avoir un impact ! Ça doit avoir des conséquences, ou au moins faire partie de la caractérisation des personnages ! Là c'est plat. Fade. Comme si c'était là pour le plaisir, sans besoin, sans suite, sans lien avec rien d'autre. Ça se répète - il y a un schéma, un modèle, un sujet là ! Mais non. C'est comme si le livre ne le savait même pas. Ça trahit le reste du livre qui se veut si rayonnant et destructeur et précis. Ça semble tellement irréfléchi c'est à se demander si le reste du bouquin a vraiment un sens après tout.
En soit le livre aurait pu faire quelque chose d'intéressant avec. Le sexe c'est toujours l'opportunité d'écrire quelque chose d'intense ou au moins d'intime et véritable, mais là ? Rien. Ça ne sert à rien. Clémence, presque 8 ans, chasse le plaisir avec sa cousine et sa mère le sait et ça n'a aucun impact. Le père imagine sa fille décédée en train de les regarder faire l'amour et ça n'a pas d'impact. Il visualise sa fille fascinée par le sexe, il se reraconte des scènes débridées, charnelles et parfois violentes via sa fille et le livre prétend que c'est anodin. Je trouve ça fou d'écrire quelque chose avec autant de potentiel et de rien n'en faire. C'est quoi l'histoire là ? Que le père/la mère n'y regardent pas de plus près c'est normal et ça en dit suffisamment sur eux, mais pourquoi le livre ne prend pas non plus ces scènes au sérieux ? C'est qui ces gens qui ne regardent pas leur propre relation au sexe partagé en famille, pourquoi on ne creuse pas le sujet ? Qu'est-ce qu'il se passe dans la tête du père pour qu'il en arrive là ? Est-ce que la relation entre la mère et la cousine a changé après cette scène sur la plage ?
De beaux passages sur la mémoire, le deuil, l'amour et ce qu'il en reste, mais c'est noyé sous des choix d'écriture proches de l'absurde et ça m'a dégoûtée des sentiments mielleux qui se veulent transcendants de beauté. J'ai commencé ce livre accrochée à la page, je l'ai fini en roulant des yeux.
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Bon. Je crois comprendre les intentions poétisantes de l'autrice ? A part ça, je ne vois pas trop. D'habitude, je voue une confiance aveugle aux lycéens et aux prix qu'ils décernent, mais là je dois avouer que je suis perdue.
J’ai hésité à mettre 2 étoiles mais l’écriture de ce roman arrive à le sauver… J’ai trouvé la relation de Clémence et ses parents (surtout sa mere) très étrange, et la deuxième partie du livre est perturbante je trouve (quand Clémence raconte comment elle peut voir et ressentir son père en train de faire l’amour à sa mere…) L’écriture du livre est par contre magnifique avec des passages très poétiques, juste dommage que l’histoire devienne vraiment malsaine vers la fin du livre.
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Clémence a huit ans et elle est fascinée par ses parents, par l’amour et la complicité qui les unit. Tout moment passé avec son père et sa mère est source de découvertes, de souvenirs précieux et d’apprentissages. Son père est l’instituteur du village, elle aime marcher avec lui main dans la main, elle aime rentrer le soir avec lui et trouver sa mère en talons hauts, elle aime passer des soirées à écouter sa mère leur lire des livres. Clémence a son amoureux, Just, avec qui elle espère vivre le même amour fou que celui de ses parents. Elle a sa grand-mère, proche et cynique, et sa cousine Lise, recueillie par sa grand-mère au divorce de ses parents.
Malgré le faible nombre de pages j’ai pris du temps à lire ce livre. Les phrases qui paraissent innocentes sont pourtant lourdes de sens et m’ont amené à réfléchir à de grandes questions. Certains passages (ceux concernant le père) m’ont dérouté et ce notamment lié au fait que la narratrice est sa fille...