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276 pages, Unknown Binding
First published January 1, 1927
Se poate afirma a priori că un carturar lăudat de laici și-a trădat misiunea.
...înregimentată într-o imensă uzină, nemaiștiind decît de eroisme, discipline și invenții, batjocorind orice act liber și dezinteresat, perfect hotărîtă să nu-și mai plaseze idealul dincolo de lumea reală și nemaiavînd alt zeu decît pe sine insăși, omenirea va săvîrși lucruri mari, va dobîndi stăpînirea cu adevărat grandioasă a materiei înconjurătoare și conștiința cu adevărat voioasă a puterii și măreției sale. Și istoria va zîmbi la gîndul că Socrate și Iisus Cristos au murit pentru această specie.
« où, par définition, la notion de personne et a fortiori de droits de la personne disparaît, l’Etat dont l’âme est cette maxime qu’on pouvait lire sur tous les établissements nazistes : Du bist nichts, dein Volk ist alles, et leur mépris pour l’Etat conçu comme un ensemble de personnes distinctes, revêtues d’un caractère sacré en tant que personnes. »
« On peut encore l’appeler totalitaire (le mot est loin d’être univoque) en ce qu’il exige que la totalité de l’homme lui appartienne, alors que l’État démocratique admet que le citoyen, une fois qu’il a satisfait aux obligations de l’impôt et du sang, connaisse la libre disposition d’une grande partie de lui-même dès qu’il n’use pas de cette liberté pour le détruire : éducation de ses enfants, choix de son culte religieux, droit d’adhérer à des groupes philosophiques, voire politiques, non conformistes. Cette liberté laissée à l’individu est d’ailleurs un grand élément de faiblesse pour l’État démocratique ; mais celui-ci, encore une fois, n’a pour idéal d’être fort. Les systèmes totalitaires ne sont d’ailleurs pas nouveaux. « A Sparte, dit Plutarque, on ne laissait à personne la liberté de vivre à son gré ; la ville était comme un camp où l’on menait le genre de vie imposé par la loi. » (Vie de Lycurgue.) Chose naturelle dans un État où les citoyens étaient, dit Aristote (Politique, II, 7), « comme une armée permanente en pays conquis ». L’exemple de Sparte montre une fois de plus combien l’idée d’ordre est liée à l’idée de guerre. »
Je marquerai enfin dans le même ordre une idée dont on peut dire qu’elle est honorée, du moins implicitement, par tous les clercs de l’heure présente, lesquels montrent ainsi – maint d’entre eux, c’est le plus grave, sans s’en douter – leur trahison à leur fonction ; je veux parler de l’idée d’organisation. Cette idée est portée au sommet des valeurs par les docteurs fascistes, communistes, monarchistes comme par les démocrates, ceux-ci, là encore, étant battus d’avance lorsqu’ils prétendent la soutenir au nom de leurs principes, vu que leurs principes en sont la négation. Elle est, en effet, fondée sur la suppression de la liberté individuelle, comme l’a nettement articulé son inventeur déclarant (ce qui me semble indéniable) que la liberté est une valeur toute négative avec laquelle on ne construit rien, ou encore un de ses grands adeptes, par une franchise qu’on ne trouve pas chez tous ses confrères, quand il [Hitler] écrit : « Le dogme de la liberté individuelle ne pèsera pas un fétu le jour où nous organiserons vraiment l’Etat. » [Mein Kampf, p. 91, trad. française.]
Ce réalisme, les clercs modernes l’ont prêché non seulement aux nations, mais aux classes. À la classe ouvrière comme à la classe bourgeoise ils ont dit : organisez-vous, devenez les plus forts, emparez-vous du pouvoir ou efforcez-vous de le garder si vous l’avez déjà ; moquez-vous de faire régner dans vos rapports avec la classe adverse plus de charité, plus de justice ou autre « blague » dont on vous berne depuis assez longtemps. Et là encore, ils n’ont pas dit : devenez tels parce qu’ainsi le veut la nécessité : ils ont dit (c’est tout le nouveau) : devenez tels parce qu’ainsi l’exige la morale, l’esthétique ; se vouloir fort est le signe d’une âme élevée, se vouloir juste la marque d’une âme basse. C’est l’enseignement de Nietzsche de Sorel, applaudis par toute une Europe dite pensante ; c’est l’enthousiasme de cette Europe, dans la mesure où le socialisme l’attire, pour la doctrine de Marx, son mépris pour celle de Proudhon. — Et les clercs ont tenu le même langage aux partis qui se combattent dans l’intérieur d’une même nation : devenez le plus fort, ont-ils dit à l’un ou à l’autre selon leur passion, et supprimez tout ce qui vous gêne ; affranchissez-vous de la sottise qui vous invite à faire sa part à l’adversaire, à établir avec lui un régime de justice et d’harmonie. On sait l’admiration de toute une armée de « penseurs » de tous pays pour le gouvernement italien qui met simplement hors la loi tous ses concitoyens qui ne l’approuvent pas. Jusqu’à nos jours, les éducateurs de l’âme humaine, disciples d’Aristote, conviaient l’homme à flétrir un État qui serait une faction organisée ; les élèves de MM. Mussolini et Maurras apprennent à révérer un tel État .
Le Führer allemand, comme je l’ai toujours maintenu, est un évolutionniste. Il a consciemment tenté de rendre la réalité allemande conforme à la théorie de l’évolution. (…) Pour voir les mesures évolutionnistes et la moralité tribale appliquées vigoureusement aux affaires d’une grande nation moderne, il faut nous tourner de nouveau vers l’Allemagne de 1942. Nous y voyons Hitler absolument convaincu que l’évolution produit le seul fondement pour la politique nationale. (…) Les moyens qu’il a adoptés pour parvenir à la destinée [nazie] de sa race et de son peuple ont pris la forme de massacres organisés qui ont éclaboussé de sang toute l’Europe. (…) Une telle conduite est tout à fait immorale, peu importe l’échelle éthique qu’on puisse y appliquer, mais l’Allemagne la légitima comme justifiée par la moralité tribale évolutionniste. L’Allemagne est donc retournée dans un passé tribal et a mis en pratique, aux yeux de tout le monde, les méthodes évolutionnistes dans toute leur férocité.*
Si la guerre est perdue, le peuple sera perdu aussi. Il n'est pas nécessaire de s'inquiéter de ce que le peuple allemand aura besoin pour sa survie. Au contraire, il est préférable pour nous de détruire même ces choses. Car la nation s'est démontrée la plus faible, et l'avenir appartient uniquement au pays de l’Est plus fort. Dans tous les cas, seulement ceux qui sont inférieurs resteront après cette lutte, car les meilleurs ont déjà été tués.*
Il y eut, dans le passé, des tentatives pour fonder une moralité sur l'évolution. Je ne veux pas être associé à ces tentatives d'aucune manière. Il s’agit du genre de monde qu'un darwiniste, référant au concept de la lutte féroce pour la survie maintenant, où les forts dévorent les faibles . Je crois effectivement que la nature implique une lutte féroce pour la survie. Je pense que le comportement animal dans la nature sauvage, dehors, dans les forêts, dans la prairie, est un genre de vie extrêmement impitoyable, extrêmement désagréable, il s'agit précisément du genre de monde que je ne désirerais pas habiter. Et si un programme politique était basé sur le darwinisme, à mon avis ce serait de la mauvaise politique, ce serait immoral. Exprimé en d'autres termes, je dirais que je suis un disciple passionné de Darwin quant à la science, mais lorsque vient le moment d'expliquer le monde [humain], je suis un antidarwinien passionné à l'égard de la moralité et de la politique
"Our age is indeed the age of the *intellectual organization of political hatreds.* It will be one of its chief claims to notice in the moral history of humanity. Ever since these systems have been in existence, they have consisted in establishing for each passion that it is the agent of good in the world and that its enemy is the genius of evil. But today these passions desire to establish this not only politically, but morally, intellectually and esthetically. Antisemitism, Pangermism, French Monarchism, Socialism are not only political manifestations; they defend particular form of morality, of intelligence, of sensibility, of literature, of philosophy and of artistic conceptions."
" We have just seen that the modern moralists extol the warrior at the expense of the man of justice. They also extol him at the expense of the man of learning and, there again, they preach to the world the cult of practical activity in defiance of the disinterested life. We all know Nietzsche's hue and cry against the man of the study, the man of erudition, "the mirror man," whose only passion is to understand. And also Nietzsche's esteem for the life of the mind solely insofar as it is emotion, lyricism, action, partiality; his derisive laughter at "objective" methodical research devoted to "the horrible old woman known as truth." And we know Sorel's denunciations of societies which 'give a privileged place to the amateurs of purely intellectual things (those of Barrès, Lemaitre, Brunetière, thirty years ago, intimating to the "intellectuals" that they are a type of humanity "inferior to the soldier"; those of Pèguy, who admires philosophies to the extent that "they are good fighters," and admires Descartes because he was in the army, and the dialecticians of French monarchism solely because they are ready to be killed for the sake of their views. I shall be told that most often this is the mere wild talk of men of letters, the posturing of lyricists, to which it is unjust to attribute a dogmatic meaning; that Nietzsche, Barrès and Pèguy denounce the life of study on account of their poetic temperaments, their aversion from everything lacking in picturesqueness and the spirit of adventure, and not their resolution to abase disinterestedness. To which i reply that these poets give themselves out as serious thinkers (notice their tone, quite free from naiveté); that the immense majority of their readers accept them as such; that, even if it were true that in depreciating the man of study their motive is not to abase disinterestedness, it is none the less true in fact that the manner of living they hold up to the laughter of mankind happens to be the very type of the disinterested life, while the life they extol at its expense is the very type of practical activity (at least more practical than that of the man of study, for it will be admitted that the activity of du Guesclin and Napoleon is more likely to acquire material advantages than the activity of Spinoza and Mabillon); that, moreover, what these thinkers despise in the man of study is precisely the man who lays no foundations, who does not conquer, who does not predicate the capture of its environment by the species, or who, if he does predicate it, as the scientist does by his discoveries, retains for himself only the joy of knowledge and abandons the practical exploitation of his discoveries to others. In Nietzsche, the scorn for the man of study to the benefit of the warrior is only an episode in a desire which nobody will deny inspires the whole of his work as well as the work of Sorel, Barrès and Péguy: The desire to abase the values of knowledge before the values of action. "
"In the persons of Themistocles, Cimon and Pericles, you praise men who made their fellow citizens good cheer, by serving them with everything they desired without caring to teach them what is good an right in food. They have enlarged the State, cry the Athenians, but they do not see that this enlargement is nothing but a swelling, a tumour filled with corruption. This is all that the city with ports, arsenals, walls, tributes, and the like follies, and by not adding Temperance and Justice."
Sometimes one may feel that such an impulse will grow ever stronger, and that in this way inter-human wars will come to an end. In this way humanity would attain 'universal fraternity'. But, far from being the abolition of the national spirit with its appetites and its arrogance, this would simply be its supreme form, the nation being called Man and the enemy God. Thereafter, humanity would be unified in one immense army, one immense factory, would long cease to situate the good outside the real world, would have no God but itself and its desires. And History will smile to think that this is the species for which Socrates and Jesus Christ died.