1584, en Provence. L'abbaye de Notre-Dame du loup est un havre de paix pour la petit communauté de bénédictines qui y mène une existence vouée à Dieu et à soulager les douleurs de Ses enfants. Ces religieuses doivent leur indépendance inhabituelle à la faveur d'un roi, et leur autonomie au don de leur doyenne, soeur Clémence, une herboriste dont certaines préparations de simples sont prisées jusqu'à la Cour.
Le nouvel évêque de Vence, Jean de Solines, compte s'accaparer cette manne financière. Il dépêche deux vicaires dévoués, dont le jeune et sensible Léon, pour inspecter l'abbaye. A charge pour eux d'y trouver matière à scandale, ou à défaut ... d'en provoquer un.
Mais l'évêque, vite dépassé par ses propres intrigues, va allumer un brasier dont il est loin d'imaginer l'ampleur. Il aurait dû savoir que, lorsqu'on lui entrouvre la porte, le diable se sent partout chez lui. Evêque, abbesse, soigneuse, rebouteuse, seigneur ou souillon, chacun gardeune petite part au Malin. Et personne, personne n'est jamais aussi simple qu'il y paraît.
Yannick Grannec is a graphic designer, freelance art director, professor of fine arts, and enthusiast of mathematics. The Goddess of Small Victories is her first novel. She lives in Saint-Paul de Vence, France.
J'ai découvert ce roman lors de ma visite au salon Livres dans la Boucle à Besançon où l'auteure était présente . Oui je mets auteur au féminin, car Yannick Grannec est une femme, j'ai ainsi appris que Yannick était un prénom breton mixte. Première belle surprise. J'étais intéressée par le résumé qui traite d'un sujet que je n'ai pas l'habitude de voir dans les romans. Je n'ai pu malheureusement pas le prendre, j'avais d'autres achats à effectuer, je l'ai donc emprunté à ma médiathèque. Et maintenant, je regrette de ne pas l'avoir acheté car c'est un livre que j'aimerais beaucoup avoir dans ma bibliothèque, mais c'est une chose qui peut se réparer aisément !
Cette histoire m'a entrainée à la fin du 16ème siècle, en Provence, dans une communauté de bénédictines. Leur abbaye se trouve isolée du village. Par rapport à d'autres couvents, elles sont indépendantes, ne dépendent de personne et surtout n'ont pas de compte à rendre à l'évêque dont elles dépendent. Et, on s'imagine aisément combien cela déplait aux autorités ecclésiastiques. Elles s'occupent essentiellement de soigner les gens qui les sollicitent. Leur doyenne, sœur Clémence, est d'ailleurs très douée en herboristerie, elle connait beaucoup les bienfaits, et méfaits, des plantes, elle fait des préparations que la communauté revend à la pharmacie et à la Cour. Ses remèdes sont très prisés. Mais cela provoque de la jalousie au sein du clergé qui ne va pas hésiter à parler de sorcellerie. Comme il a toujours fait avec les soins naturels d'ailleurs. Deux vicaires doivent justement enquêter et se rendre chez les sœurs. L'un d'eux, Léon, va être touché particulièrement. Il va tomber sous le charme d'une jeune fille qui est en pension chez les sœurs. Il sera lui-même blessé et recevra les soins de sœur Clémence. La jalousie des seigneurs, du clergé, et de certaines sœurs au sein même de la communauté va troubler la tranquillité et les bons soins prodigués par sœur Clémence.
Avec ce roman, j'ai découvert en profondeur le fonctionnement d'un couvent, la hiérarchie au sein de la communauté, l'organisation de leur vie entre les prières et les tâches attribuées à chacune. J'en ai appris également plus sur le clergé, le régulier et le séculier, le rôle de l'évêché au sein de l'abbaye, ce qu'elles doivent rapporter, ce qu'elles aimeraient taire. Comme dans toute communauté, il y a des conflits de pouvoir, on pourrait penser qu'elle s'entendent toutes bien, mais non, il y a des personnalités qui se heurtent, des envies et des jalousies de la part de certaines, qui n'hésitent pas à parfois même mentir à leurs autorités pour avoir ce qu'elles veulent. Et là, je me suis dit, mais non, elles ne peuvent pas mentir, c'est dans leur éducation, je me trompais et j'ai pu ainsi me rendre compte que la perfidie et le mensonge font également partie de leurs vies. Et bien sûr, j'ai appris plein de choses sur les plantes, bien que l'auteure nous signale à la fin du roman, que les recettes sont fantaisistes et ne possèdent aucun des dons qui leur est donné. Mais même si ces remèdes n'existent pas, j'ai trouvé intéressant de les connaître un peu plus. Le titre est d'ailleurs bien trouvé puisque les simples représentent les plantes et leur utilisation, et par extension, ce mot peut aussi convenir à certaines personnes du roman qui sont loin d'être simples.
Une chose est certaine, c'est que Yannick Grannec a dû abattre un boulot monstre en amont de l'écriture de ce roman, car tout est vraiment bien détaillé et complet. Et ceci sans alourdir le texte, les descriptions et les différentes explications se lisent simplement et dans la continuité de l'histoire. Je trouve que l'auteure a très bien su doser la narration avec les informations qu'elle voulait nous donner. Elle plante bien le décor avec des descriptions très visuelles, et toujours avec légèreté. Et le tout rédigé avec un vocabulaire soutenu, aux mots recherchés et surtout certains sont d'époque. Pour ma part, ça ne m'a pas dérangée du tout à la lecture, si j'avais envie de connaître la signification d'un, je la cherchais sur internet, mais c'était assez rare, car les mots sont expliqués ou certains correspondent à notre vocabulaire actuel et on retrouve la racine d'un mot connu. J'ai beaucoup aimé car ça permet de mettre le lecteur encore plus dans l'ambiance moyenâgeuse. J'ai vraiment eu l'impression de vivre à une autre époque le temps d'une lecture.
Ma lecture, justement, s'est faite passionnément et avec plaisir, et finalement rapidement, puisqu'en deux après-midis, j'avais fini le livre. Car une fois le décor planté, l'habitude prise avec les différents personnages, une intrigue est mise en place et j'ai assisté, impuissante, à des drames que je n'avais pas vu venir, certains m'ont beaucoup attristée et d'autres m'ont horrifiée également. Je me suis demandée où pouvait être l'amour du prochain et la compassion dans certains personnages du clergé qui sont sensés faire le bien et répandre la bonne parole. Ils ont beaucoup de mal à appliquer à eux-mêmes les préceptes qu'ils prônent et n'hésitent pas à répandre le mal, mais jamais ils ne se sentent coupables de quoique ce soit, se cachant alors derrière leur religion et leur Dieu. Je ne crois en aucun dieu, et ce livre me confirme que les humains font bien ce qu'ils veulent avec. Bon, ici n'est pas le propos, mais j'ai vraiment été révoltée par certains faits et décisions du clergé dans ce livre. Et je sais bien que ce n'est pas inventé par l'auteure, je l'ai déjà lu dans d'autres livres, vu dans des films, le clergé n'hésitait pas à traiter de sorcières une femme qui soignaient avec les plantes et surtout à les punir. Et malheureusement, je trouve que l'humain n'a pas tellement évolué, bien sûr, on ne brûle plus les gens, mais on retrouve les mêmes conflits intérieurs dans nos sociétés actuelles. L'humain ne retient jamais rien de son histoire...
Comme vous pouvez le voir, ce roman a eu cette double fonction sur moi de me divertir par une histoire intéressante et prenante et de m'instruire sur la vie à cette époque là d'un couvent de religieuses. D'ailleurs, toute l'action va se passer à l'intérieur de cette abbaye, on en sortira très peu, à part pour aller dans la campagne avoisinante. À aucun moment je n'ai trouvé ça étouffant. Je découvre avec ce roman une auteure avec beaucoup de talent. Elle a un talent de conteuse indéniable, un effort de précision dans chaque fait ou personnage qui permet de bien se représenter en image ce qu'il se passe. Elle ponctue son récit de citations ou de recettes de préparations, de dictons. L'action se passe en un peu moins d'un an, il y a un rappel des dates au début des chapitres. C'est un roman vraiment bien construit, original par le sujet, très dense dans les faits, l'action et les personnages et intense dans tous les sentiments divers que l'on peut ressentir pour les uns ou les autres.
Comme vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman et je vous le recommande chaleureusement. C'est une très bonne découverte pour moi. Je pense que je vais lire un de ses précédents livres, tellement j'ai aimé son style. Une chose est sûre, je vais la suivre de près et sûrement m'acheter ce roman car je pense que je le relirai avec plaisir. Je suis très contente de cette lecture et regrette sincèrement de ne pas m'être arrêtée plus longtemps à son stand au salon du livre pour discuter avec elle. Mais ce n'est que partie remise !
C'est juste une excellente lecture en ce qui me concerne. C'est intriguant, instructif, étonnant, drôle, triste et nouveau. Je n'aurais jamais cru avalé ce livre aussi vite. Des chapitres courts qui nous donne une impression de rythme. Une intrigue simple mais tellement efficace avec des personnages incroyables. C'est un livre où chacun a sa place, comme un échiquier où chacun avance à son tour son jeu. Vous l'avez compris, j'ai adoré. Cette auteure mérite le détour, et je vais me pencher sur ces autres livres !
Ce livre m'a fait la même impression qu'un joli téléfilm historique ; tout est très bien documenté mais les personnages sont caricaturaux, et tout est un peu trop appliqué à mon goût, et surtout cela traîne en longueur jusqu'à une fin assez précipitée. Ce n'est pas désagréable mais ça se lit sans grande passion...
chouette fiction dévorée! a l'époque ou les femmes n'avaient pas grand chose a dire mais en savaient tant pour l'extrait y avait quelques magnifiques phrases mais que j'ai du égarées depuis...
juste trop dur au début tous les noms associés a la religion quand on n'y connait rien... ca a failli me faire décrocher, mais il ne faut pas se laisser abattre !!
et puis beaucoup d'infos sur les plantes aussi, les simples, on adore<3
Second roman que je lis de l’auteur dont j’avais beaucoup aimé La déesse des petites victoires, je dois avouer que celui-ci m’a moins passionné de bout en bout.
J’ai aimé certains personnages : Soeur Clémence l’herboriste qui forme Mathilde et Fleur ; la mère abbesse qui joue un bras de fer avec le nouvel évêque.
Je n’ai pas vu venir la rébellion intra-muros, ni la sédition de Mathilde.
J’ai aimé le revirement du jeune Léon et l’aide de la Malejambe.
J’ai aimé les décoctions de plantes pour soigner les maux, jusqu’en fin de volume où l’auteure annonce qu’elles ne sont que le fruit de son imagination. Dommage.
Un roman qui aurait gagné à être plus court et dont la toute dernière partie m’a paru bien inutilement cruelle.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’hygiène douteuse des moniales.
Quelques citations :
Il en est souvent des êtres comme des simples, pense soeur Clémence, moins le sol leur donne, plus robustes ils sont. (p.78)
Soeur Clémence ne l’a jamais rencontré au vallon obscur, mais elle sait que la peur y fait sortir la par sombre que chacun occulte. (p.79)
Elle n’a jamais trouvé un remède à la mélancolie. Elle n’a réussi qu’à enrayer la progression des troubles chez certaines. Personne n’en guérit vraiment et chacun doit apprivoiser au mieux sa part obscure. (p.309)
Excellente lecture. Le récit est abordé à travers les différentes perspectives. Chaque chapitre se réfère à un des personnages. On aime l’écriture riche dont se dégage une sauvage sensualité. On apprécie les intrigues et les ambiguïtés de chacun des personnages. On découvre avec plaisir un univers cloîtré mais avide de liberté. Magnifique!
Un formidable roman autour d'une abbaye provençale qui suscitait bien des convoitises en cette fin de XVIe siècle. Commencée comme la chronique d'un humble petit paradis, l'histoire voit se développer les hautes flammes de l'enfer. Dans le royaume de Dieu, malheureux sont les simples d'esprit. Diabolique !!
Le titre fait référence au nom donné aux plantes médicinales au Moyen-âge que les religieuses d'une abbaye du XVIème siècle utilisaient pour soigner. Les Bénédictines du couvent Notre-Dame du Loup, situé en Provence, se sont spécialisées dans la cueillette des plantes et la préparation de remèdes, et cela attise la convoitise d'un évêque qui espère bien mettre la main sur cette manne financière. Certains hommes voient d'un très mauvais œil ces femmes vivre de manière autonome grâce à leurs connaissances et vont leur "faire payer" cette indépendance. Le roman oscille entre une description détaillée de la vie de ces femmes qui, d'ailleurs, n’ont pas toutes choisi d'entrer au couvent mais y ont été placées par leur famille, et les manigances des uns et des autres pour récupérer la gestion de l'abbaye en faisant les coup les plus bas possibles. On suit avec intérêt le destin de plusieurs personnages : l'abbesse, l'herboriste, de simples servants, des hommes d'Église, des nobles de la région, la sage-femme et un jeune vicaire…
Bon roman riche pour le côté historique et sur la condition de la femme á cette époque. Une lecture qui nous apprend beaucoup et nous rappelle que la vie n'est jamais facile il y a toujours des Hommes et leur folie pour nous mettre des bâtons dans les roues.
Une bonne lecture qui aborde plusieurs sujets inspirants pour ma part : la vie monacale (on a les lubies qu'on a ...), les plantes médicinales, l'amitié.
Le chapitrage rend la lecture facile, quelques lenteurs du récit par moment. Le ton est agréable et le sujet très documenté.
Une bonne lecture qui évoque le thème de la sorcellerie, mais de manière très historique.
Le livre décrit très bien les relations entre moniales et m'a fait pensé à Narcisse et Goldmund parfois.
Un roman historique extrêmement bien documenté, accompagné d'une plume magnifique pleine de poésie. J'ai beaucoup aimé le découpage : chaque chapitre porte le nom du protagoniste par les yeux duquel on suit l'intrigue, qui se déroule par ordre chronologique clairement indiqué. Les personnages sont uniques, parfois détestables, parfois attachants, toujours surprenants.
J'ai trouvé quelques longueurs à ce roman ce qui fait que je lui enlève une étoile.
Je lirai d'autres livres de Yannick Grannec avec grand plaisir, pour le bonheur de me plonger dans sa manière d'écrire si belle !
Pretty great; started out slow but then I tore through it at great speed — the short chapters helped by giving it a quick pace. The plot is actually quite simple — heh — but what makes it rich is the characters and their well-defined intentions and psyche; I was fascinated by everyone’s perception of everyone else, the power struggles and envy between them. The only thing I found a bit simplistic — heh heh — was the character of the inquisitor at the end who was a bit cliché and mainly served to expedite the end in my opinion. But all in all great book, I enjoyed my reading a lot
Envie d'un Amour Gloire et Beauté version Couvent moyenâgeux où se mêlent intrigues, secrets, lutte du pouvoir et quelques parties olé olé? Ce livres est pour vous. Sympathique de plonger dans cette époque, ça change !
Un livre pas mauvais mais où l'accroche aux personnages est difficile surtout que leur caractéristiques manquent de finesse. Un gros bémol sur la fin qui tombe un peu comme un cheveux sur la soupe. Bref pas mon livre préféré de l'année
Un petit bijou de livre. En 1584, un couvent prospère fait l'envie des autorités ecclésiastiques et laïques. Les sœurs ont un hôpital et vendent leurs médicaments. On nous y replonge dans le moyen âge, avec son lot de gros bon sens, fausse science et superstitions. Le nom de la rose au féminin.
Roman qui nous plonge dans la vie monastique et les dérives religieuses du moyen âge. Belle intrigue, et belle découverte du pouvoir des plantes quand bien même parfois imaginaire !
Voilà un livre qui a du souffle ! Une région superbe, des personnages bien campés, une tranche d’histoire et de des histoires qui semblent être érudites. À lire
Tout pour me plaire :une belle écriture, une vision des Alpes Maritimes en 1584 ( ma région ) et des personnages bien typés dans une époque tourmentée Lu d'une traite
**français (english below)** Je n’attendais pas une “romance” dans ce contexte religieux. Elle sortait de nulle part et ça m’a tout de suite crispée. J’ai eu du mal à rentrer dans les autres intrigues. Ça partait dans tous les sens et l’immersion n’ayant pas marché, ca sonnait faux (trop de folie, trop “n’importe quoi”).
**english** I was not expecting a romance in this religious community. It was out of nowhere and it made me unconfortable. After that, I had some troubles to be interested in the other plots. As the immersion wasn't so good for me, I found this story messy, and full of fake characters (too crazy, too "what the fuck"). I wouldn't recommand it.
Dans une écriture savante et jonglant avec parfois trop de personnages, l’histoire d’un couvent au XVIe siècle dont la prospérité, issue du commerce de décoctions de simples, attire bien vite la jalousie et les accusations de sorcellerie.