«Personne d’autre que le citoyen libre n’a qualité pour juger de l’emploi qu’il fait de sa liberté, sauf à voir celle-ci disparaître. Ainsi la loi ne peut-elle permettre à l’État de restreindre abusivement la liberté d’aller et venir, de manifester, de faire connaître une opinion, de s’informer, de penser pour finir.» François Sureau
Lorsque Chateaubriand déclare que «sans la liberté il n’y a rien dans le monde», ce n’est pas seulement un propos de littérateur. Il exprime cette vérité trop souvent oubliée que «sans la liberté», il n’y a pas de société politique, seulement le néant de ces individus isolés auquel l’État, porté à l’autoritarisme et à l’ordre moral, a cessé d’appartenir. Tel est bien le danger de la démocratie moderne que François Sureau s’emploie ici à désigner tant dans nos mœurs sociales que dans notre vie politique et, sans concession, à la lumière de nos responsabilités individuelles et collectives. L’homme est voué à la liberté ; il lui revient continûment, avec «patience et souffle», d’en reformuler le projet politique et de n’y rien céder.
[Note de lecture en cours d'écriture / Review in progress]
Voir aussi / See also:
De la démocratie en Amérique, t.2 - A. de Tocqueville Race et histoire – C. Levi-Strauss L'Homme révolté – A. Camus L'art du roman - M. Kundera La fin de l'histoire et le dernier homme – F. Fukuyama Natural Right and History – L. Strauss La langue des médias – I. Riocreux L'homme qui vient – D.-R. Dufour
Le désespéré – L. Bloy Matin Brun – F. Pavloff La Barbarie – J. Abeille
"La demande de sécurité relève de l'évidence et n'est pas illégitime. C'est la réponse des États qui est surprenante, en ce qu'elle échoue toujours, la diminution des libertés n'entraînant aucun bénéfice en ce qui concerne la sûreté. Il en va des libertés comme pour l'asile, et peut-être peut-on en trouver la raison dans ce simple fait que l'administration, qui sur ces sujets gouverne en France par parlement interposé, se propose moins, en définitive, de régler un problème que de faciliter les travail des agents publics chargés de le régler, ce qui est très différent."
Ecrit dans un style ampoulé et difficile à lire il s’agit d’un essai sur l’abandon des libertés individuelles par les gouvernements successifs et plus particulièrement le gouvernement Macron. Mais l’auteur ne s’étend pas sur les conséquences que pourraient avoir ce qu’il préconise c.-à-d. l’absence total de contrôle des manifestations, le désarmement des policiers et la liberté totale des sites islamistes incitant a la haine. Il parle avec nostalgie du passé en oubliant que sous de Gaulle, a cause de l’OAS, on avait un état beaucoup plus policier que maintenant.
Un petit texte incisif de François Sureau, personnage interlope de la Veme République, public et caché, bretteur et visiteur du soir, qui a le mérite de vouloir vivifier notre attachement à la liberté, valeur cardinale et même suprême de nos sociétés politiques européennes.
Il s’alarme avec justesse de notre passivité en tant que citoyen devant le recul de nos droits et de notre liberté, au profit d’un État toujours plus invasif et d’une administration toujours plus prompt à encadrer et contrôler au motif de l’efficacité.
Il est particulièrement alarmé par les lois d’exception qui sont votés à la hâte par un parlement qui a abdiqué son rôle de gardien des libertés, en soulignant que toutes les entorses faites au nom de la lutte contre le terrorisme (et aujourd’hui au nom de la crise sanitaire du covid19) dérivent implacablement par une application à des sphères communes qui n’avaient rien à voir avec le problème initial qu’elles prétendaient contrer.
Comme l’énonce la collection, c’est un tract et par conséquent un plaidoyer, mais que j’ai trouvé un peu faible sur les illustrations de cette dérive et qui date cette dérive d’une vingtaine d’année sans qu’on arrive bien à situer l’origine de cette dérive soudaine. Les pouvoirs exécutifs précédents n’étant pas loin s’en faut, exempts d’abus de droit.
Quoiqu’il en soit, le texte mérite de rétablir quelques principes essentiels qu’il faut garder en tête dans nos choix politiques car tout cela n’est que la dérive de notre volonté politique comme citoyen et notre relâchement à veiller à ce que l’Etat n’empiète pas sur notre liberté à conduire nos vies comme nous l’entendons.
Il a en outre le mérite de rappeler l’unicité tracée par nos sociétés européennes en ce qu’elles pensent que la liberté et son corollaire le droit d’opposition sont les solutions vers une société meilleure.
Bernanos : la liberté d’autrui m’importe autant que la mienne, car celles des autres est la garantie de la Préservation de la mienne Chateaubriand : sans liberté, il n’y a rien en ce monde, pas de société politique.
Et quelques classiques : le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument. Le pouvoir doit arrêter le pouvoir
« Au départ de tout, il y avait cette étincelle que l’homme avait reçue ou qu’il s’était donnée, et que tout depuis les origines du monde conspirait à éteindre. »
une réflexion intéressante bien que complexe sur un sujet qui peine à être résumé en 60 pages. un essai que j’ai trouvé parfois juste, parfois trop optimiste, parfois trop pessimiste : au final, j’ai du mal à me positionner sur le parti pris de l’auteur.
certains éléments sont vraiment intéressants et méritent d’être portés à l’attention de tous en ces temps politiques bien troubles, comme par exemple la primauté absolument nécessaire du général sur le particulier (le citoyen d’aujourd’hui, qui réclame « des droits pour lui et des supplices pour les autres, prêt à ce que la liberté de tous s’efface pour peu qu’on paraisse lui garantir la sienne », n’en est plus un).
c’est le portrait d’une société fragmentée qui doit, quoi qu’on en pense, nous pousser à être toujours plus vigilants quant à la protection de nos libertés. à une époque où certains parlent ouvertement de supprimer le Conseil constitutionnel et où l’instrumentalisation des médias au service de l’extrême droite n’est même plus cachée, il fait bon de se questionner sur la causalité douteuse entre positions liberticides et amélioration de la sûreté
un livre assez intéressant mais trop compliqué pour un propos assez simple, une recherche de la phrase complexe sans propos complexe derrière rendant le livre désagréable à lire par moments.