Ces histoires sont autant d’instantanés d’une crise, où les impasses ne peuvent pas se régler avec des mots. Quelque part entre la nouvelle, le poème et le théâtre, ces quatorze fictions mettent en lumière les tabous du désir au masculin, tels que la vulnérabilité, la langueur, le polyamour, la fluidité du genre et l’absence de transmission. Cherchant à s’extirper de cette impasse, ils convoquent la violence pour ne pas se noyer, puisque c’est tout ce qu’il connait. On veut alors mettre le feu, abandonner, violer, tuer. Parce que sinon quoi?
À travers des thématiques de l’hypercontemporain (la relation au selfie, la déconstruction du genre, le fossé générationnel, l’éclatement de la cellule amoureuse, la sexualité des jeunes), l’auteur touche à l’universel et confronte le.a lecteur.rice à des réalités humaines fondamentales qui sont parfois difficiles à regarder en pleine face. Les fictions empruntent à la poésie et au théâtre pour créer des images puissantes, des situations dynamiques, le tout dans une porosité des genres fluide servant un propos qui oscille entre l’évanescence et le concret. Le bleu des garçons est un livre brutal, méchant, cruel.
Éric LeBlanc est auteur, photographe, artiste numérique et performeur. On le remarque en 2016 alors qu'il est finaliste pour les Prix de la création poésie de Radio-Canada, puis semi-finaliste catégorie nouvelle en 2017. Il dirige pendant quatre ans le collectif Exond&, qui présente des spectacles littéraires sur les scènes du Mois de la Poésie et du Carrefour international de théâtre. En solo, Éric LeBlanc récite poèmes et nouvelles sur les scènes du Festival Québec en toutes lettres, du Off-Festival de poésie de Trois-Rivières et du Festival de Poésie de Montréal. On peut le lire notamment dans la revue Zinc et sur la trousse poétique en ligne Tout à coup - la poésie. Plus de 5 600 personnes découvrent son exposition photo IGAnne au Théâtre de la Bordée à l'hiver 2019. Il est présentement adjoint à la programmation à la Maison de la littérature et travaille sur un projet alliant littérature et photographie.
Je n’ai jamais été une grande fan de recueil de nouvelles. J’évite bien souvent d’en acheter car ça ne clique pratiquement jamais entre eux et moi. Cependant, je ne pouvais pas passer à côté de ce recueil-ci. La page couverture me faisait de l’oeil et le résumé me titillait. Je devais acheter ce livre et le lire au plus vite ! Malheureusement, j’ai vite réalisé au fil des pages que ça ne cliquerait jamais entre ce livre et moi. L’auteur n’a pas réussi à venir me chercher personnellement avec ses mots. J’étais déçu par ce que je lisais. Je trouvais que les nouvelles manquaient de punch et pour être honnête, il y en a plusieurs que je n’ai tout simplement pas comprises.
Ce livre heurte par sa fougue, son mystère et sa sensibilité! Tout se passe vite et on ne donne jamais de nom et c’est ce qui rend cette oeuvre si touchante. Magnifique!
Le bleu des garçons est un bon recueil de nouvelles, mais je dois avouer qu’il ne m’a pas beaucoup rejoint ni touché. Je reconnais et apprécie la recherche stylistique (une belle variété de styles et de genres) et thématique, mais dans l’ensemble, les personnages ne m’ont pas toujours intéressé et certains des textes m’ont semblé trop imprécis ou hermétiques pour que je puisse en extraire une appréciation. Singularité et Des noyades, cependant, m’ont beaucoup plu.
«Je me soufflerai comme une bougie, on me cherchera, je n’aurai rien dit, je réussirai au moins ma fuite. Je partirai sans bagage et je jetterai mon passeport dans la mer une fois arrivé. On ne pourra pas me retracer : je me brûlerai le bout des doigts. Il ne restera rien de mon passé.»💛
(2,5/5 À mi-chemin entre "it was ok" et "I liked it")
Recueil inégal. Jamais ennuyant, mais rarement super. Quelques bons textes, quelques très bon textes (TRUNKENHEIT et L'ÉTÉ), quelques envolées littéraires, quelques perles.
"c'que t'entends c'est ta noyade pis ma tentative de bouée"
"...faque tout c'qu'y reste c'est le gris pis le blanc de mon corp tourné vers le mur"
Un receuil inégal. Je ne suis pas sûr ce qu’on raconte. Beaucoup d’histoires qui ne se suivent pas, je me perdais dans certaines, je ne comprenais pas d’autres… le style est toutefois magnifique, mais la construction des nouvelles ne m’accrochait pas. J’ai lu plus que la moitié, malheureusement ce n’était pas assez pour me garder captivé.
Je me suis assis pour lire ce bleu des garçons et je l’ai terminé, sans pause. C’est comme regarder un album photo Polaroïd et laisser notre imagination attribuer des histoires aux moments furtifs qui sont devant nos yeux. Superbe plume et vraiment réussi. Bravo!
"Sinon ils arrêteront", "La fatigue" et "L'été" resteront imprégnés en moi de par leurs atmosphères, leur véritées, un ton réflexif, doux-amer qui résonne et oscille entre amour, tendresse et douleur.
De courts textes à l’écriture dense, où les histoires se placent commes des photographies. On rentre dans l’intimité de plusieurs garçons qui s’aiment de toute les manières et partout. D’une beauté poétique qui réchauffe l’intérieur.
14 nouvelles qui nous laissent entrer dans l’intimité de relations basées sur le désir. Des histoires touchantes et photographiques. On parvient à bien s’imaginer les personnages dans toute leur vulnérabilité. Du Québec jusqu’à l’Europe, l’auteur nous offre des nouvelles poétiques qui font du bien.
Recueil aux nouvelles inégales, parfois jolies, parfois directes, souvent sans gêne; on se lasse pourtant de ces protagonistes plus beaux que nature. Qui sont-ils derrière le désir qu'ils provoquent? Qui cela intéresse-t-il au fond? De l'ennui et du mirage. C'est vite lu ceci dit.