"On m'a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens lorsque je m'enfonce une épine dans le pied, décrire l'échauffement d'une brûlure, parler des noeuds dans mon estomac quand j'ai trop mangé, de l'élancement lancinant d'une carie, mais je suis incapable d'expliquer ce qui me ronge de l'intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais déjà. La dépression. Ma faiblesse. Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n'est en mesure de m'aider. Dieu, la science, la médecine, même l'amour des miens a échoué. Ils m'ont perdue. Sans doute depuis le début. J'ai vingt-neuf ans, je m'appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir dans trois mois. Le 6 avril 2016."
Sophie tient à peine sur ses pieds quand elle apprend qu’être bavard n’est pas le privilège des grands. Elle utilise les mots et récite des poésies toutes aussi insolites les unes que les autres, sans toujours en comprendre le sens, mais ça fait son petit effet. C’est sûrement à ce moment-là qu’elle est atteinte du virus de l’expression, d’abord au micro dans le brouhaha d’un piano-bar (le jazz, son premier grand coup de cœur), et longtemps après, avec quelques cinq cents pages d’un livre bien épais.
Plus tard, ses parents la promènent partout à un rythme effréné, si bien que, prise d’une crise de déplacement aiguë, elle se retrouve en Angleterre à l’âge de 18 ans, où sans se défendre plus que ça, elle se laisse séduire par l’Union Jack. Depuis, c’est une histoire d’amour qui dure, mais chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées.
Entre temps, c’est le syndrome de la truelle qui la kidnappe purement et simplement pour quelques belles années d’une idylle passionnée. Entre pinceaux, outils de dentiste, brouettes de terre et plusieurs belles découvertes, Sophie tombe tout droit dans l’héritage gaulois. Elle n’en sort vraiment que lorsque le fameux virus de l’expression ne décide de reprendre ses droits. Et vous connaissez la suite… Elle devient en très peu de temps boulimique de l’écriture, attrapée au cœur : Les étoiles de Noss Head, Les anges mordent aussi, Pamphlet contre un vampire et quelques projets bien ancrés dans sa tête…
C’est la raison pour laquelle, en règle générale, lorsque Sophie vous dit qu’elle veut tenter une nouvelle expérience, il faut s’attendre à ce qu’elle tombe encore amoureuse. Amoureuse professionnelle…. son vrai métier ?
Depuis que ma Soso d'amour m'a parlé de son nouveau roman au salon du livre de Paris, je n'avais qu'une envie, le lire. Mais... quand tu vis une période difficile dans ta vie, où il t'arrive d'avoir des pensées très noires que tu n'aurais jamais pensé avoir il y a encore quelques mois, tu te dis : est-ce le bon moment de lire un livre qui parle de dépression, d'une jeune fille qui a définitivement renoncé à se battre pour être heureuse au point de préférer la mort ? J'ai douté. Mais l'envie étant trop forte. Je me suis jetée dessus. Dès les premières pages, on plante le décor : Camille, une jeune fille, ne supporte pas son corps : qu'il soit mince ou gros. Et le malmène... crises de boulimie qui vont l'amener à l'obésité morbide et ensuite anorexie qui va l'attirer de l'autre côté, à la sous-alimentation. Je me suis reconnue dans la petite grosse qui mange pour oublier, pour faire taire les émotions, pour calmer une anxiété, pour remplir le vide qui la bouffe de l'intérieur. C'est exactement ce que je ressens actuellement. Mais ma ressemblance avec Camille s'arrête là. Ce livre (et encore merci ma Soso pour cela) m'a permis d'ouvrir les yeux sur un point crucial : Oui, je ne suis pas bien en ce moment MAIS NON, je ne pense pas que la mort soit la solution. Oh, j'y ai pensé certes MAIS j'ai envie de vivre, j'ai envie de croire que demain est un autre jour et que ce jour sera meilleur. J'ai compris la souffrance de Camille, et même si j'ai eu envie plusieurs fois de la secouer et de lui dire de se bouger les fesses, j'ai lu ce livre en gardant l'esprit ouvert et surtout en essayant de ne pas juger... Parce que je ne suis pas à la place de Camille, je ne peux mesurer sa souffrance, sa douleur, son angoisse de vivre... Je ne peux comparer sa souffrance à la mienne ni son envie de se battre malgré tout. Je dois juste accepter son choix, celui de mourir dans la dignité... et de me dire que je n'ai pas envie de faire ce choix-là. JAMAIS. Une phrase de son thérapeute m'a frappé lorsqu'il lui dit qu'il préfère souffrir plutôt que de s'éteindre définitivement. Je suis aussi du genre à penser cela. Ressentir qqch, même si c négatif, vaut mieux que de ne plus rien ressentir du tout. Car s'il y a des moments difficiles, il y a aussi de vrais moments de bonheur qui en valent le coup :) Merci Sophie pour ce que tu m'as apporté avec ton livre, avec cette histoire magnifique, poignante et touchante. Merci de m'avoir mis sous les yeux que ma force, ma lumière, ma flamme, ma résilience était encore bien présente. Je l'avais oublié ces derniers temps. Demain sera meilleur. J'y crois, moi. Et vous ?
Vous l'aurez compris, gros coup de coeur sur ce nouveau livre de ma Soso ! Je vous le recommande chaudement, avec l'esprit ouvert et 0% de jugement !
A vif : J'ai lu ce livre d'une traite, une boule au ventre et la vue un peu brouillée. 2h plus tard, la sensation est toujours là et j'ai beaucoup de mal à passer à autre chose. Je sais de plus que cela va être tout aussi dur de réussir à poser des mots sur cette lecture. C'est n'est pas le genre de livre où tu peux te contenter d'un "j'ai passé un super moment" ou encore "quelle lecture agréable !". Déjà parce que le roman demande plus, et ensuite parce que non, tu n'as pas passé un super moment, c'est jamais drôle d'avoir ses tripes prises dans un étau. Pourtant je lui met 4 étoiles sans aucun regret, parce que je l'ai trouvé très bon. C'est un livre touchant, poignant même, qui pousse à s'interroger par sa thématique et comporte des choix narratifs sur lesquels j'ai encore besoin de réfléchir. C'est un livre qui interpelle quoi. Pas un coup de cœur, mais un coup de poing.
Très touchant, on reste désemparé devant la souffrance de cette femme. Même si on ne le comprend pas, on se doit d'accepter le choix de chaque personne par respect pour elle.
Jusqu'aux deux tiers de ma lecture je pensais vraiment que ce livre allait être un coup de cœur, mais malheureusement cela n'a pas été le cas...
Si je commence par les points positifs, j'ai aimé le sujet principal du livre, à savoir l'euthanasie et la dépression. Ce sont encore des sujets tabous aujourd'hui, souvent mal compris et j'ai beaucoup apprécié la sensibilité avec laquelle ils sont abordés par Sophie Jomain. Les descriptions des différentes phases anorexiques ou boulimiques de Camille sont très réalistes, l'auteure a vraiment réussi à mettre des mots sur des ressentis pourtant difficiles à décrire.
J'ai aimé également la relation qu'elle entretient avec ses parents, un mélange de colère, de tristesse, de douceur. Encore une fois cela sonne très vrai !
Par contre, et là j'arrive au point qui m'a vraiment fâchée avec le livre et sur lequel je ne pourrais pas trop en dire sans spoiler mais je n'ai pas du tout apprécié la relation entre Camille et un autre personnage. Je n'ai pas compris l'intérêt de cette histoire, le roman n'en avait absolument pas besoin car l'histoire de Camille est suffisamment émouvante par elle-même. Je sais que beaucoup l'ont appréciée, mais pour moi, cette relation, en dehors du fait qu'elle était complètement anti professionnelle, a apporté un côté mièvre au livre qui a gâché ma lecture sur les dernières pages.
Je conseille tout de même cette histoire à tout le monde car le sujet traité est important et essentiel, surtout aujourd'hui.
L’euthanasie et la dépression, deux termes que l’on accorde rarement ensemble. Des souffrances et une détresse si fortes que la mort est plus attrayante que la vie, que l’on souhaite en finir et disparaitre. Un roman dur qui permet d’accepter sans juger ce choix de mourir que chacun d’entre nous devrait avoir, et qui raconte le chemin de l’héroïne pour atteindre son souhait, sa fin.
"En résumé, ce roman est à découvrir, pour son thème. Parce que quand vous le commencerez, vous aurez le cœur serré, c'est évident. Mais aussi, vous comprendrez mieux ce que vivent ces personnes malheureuses, qui ne savent plus comment vivre ni comment sortir la tête de l'eau. Qui n'ont plus envie de se battre. Ce n'est pas le genre de lecture qu'on lit décontractés, parce que c'est tout le contraire. Mais en même temps, c'est le genre de roman d'une puissance assez phénoménale qui mérite d'être lu pour énormément de monde."
Un roman réussi, même si en l'état il m'a manqué des choses pour que je l'apprécie à sa juste valeur. J'aurais notamment aimé rentrer plus profondément dans les souffrances de Camille, tout ce qu'elle a vécue avant de prendre sa fatale décision n'est qu'évoqué. On la suit principalement quelques semaines avant l'intervention et si cette partie du récit est forte à sa manière, les émotions qu'elle transmettait ne m'ont pas transporté autant que je l'aurais voulu. Le roman est un peu court pour moi, je n'ai pas forcément eu le temps de m'imprégner de ce qu'il dégageait, mais j'en reste satisfaite et surtout d'avoir rencontré Camille. La fin n'est pas, pour moi, la meilleure qu'il soit, mais elle ne laisse certainement pas indifférant. Un roman qui reste à lire, un sujet fort évoqué de belle façon.
Je m'attendais à être profondément touché par ce récit. J'aurais voulu m'immerser dans les souffrances abyssales de Camille et bien que je ne sois pas restée hermétique à son témoignage je n'ai pas été bouleversé non plus. Beaucoup d'éléments m'ont profondément dérangé. Je n'ai pas compris et ne comprend toujours pas l'utilité de la romance qui je trouve n'a pas servi le récit, loin de là. D'ailleurs j'ai vraiment détestée la fin. Même si, camille énonce clairement qu'elle ne s'attend pas à ce que l'amour la guérisse de son profond mal être, les faits en soit la contredisent. Je salue cependant le courage de l'auteur qui traite d'un sujet difficile et beaucoup trop peu abordé en littérature mais pour ma part je n'ai pas vraiment été satisfaite par l'execution.
C’est avec le cœur gros et empli de rage, d'incompréhension et d'empathie que je referme ce roman. Seules la tristesse et cette sensation d'oppression m'habitent. Les larmes coulent tel un déluge. Il y a un tsunami dans mon visage. Je viens à l’ instant de refermer ce livre pour une dernière fois. Ce n'est qu'un au revoir, car il est écrit dans ma destinée que ce dernier recroisera un jour ma vie ainsi que mes lèvres qui lisaient ces milliers de mots qui formaient des phrases, des paragraphes et une multitude d'images dans ma tête. Il y avait longtemps que je n'avais pas été happée par un roman. Cette histoire est juste magnifique, douce et pleine de compassion humaine, mais combien violente à la fois! Je ne veux pas parler de l'histoire comme telle puisqu'il risque d'être trop facile de ''spoiler', mais vous aimerez. Il ne peut qu'en être autrement.
Parler d'euthanasie fait partie de mon quotidien. J’aborde souvent le sujet avec mes clients. Après 10 ans de pratique, ça m'est toujours aussi difficile, car la plupart du temps ce n'est pas planifie. C’est subit ou du moins ayant eu une réflexion plus courte. Alors il m'est difficile de penser à planifier sa propre mort. Ce ne doit pas être évident même si ce choix sera [...]
L'euthanasie. Sujet difficile qui demeure tabou dans notre société.
Je ne savais pas trop ce qui m'attendais avec cette histoire à part le fait que le personnage principal, Camille, voulait se donner la mort. Assez délicat de se lancer là dedans et pourtant, j'ai voulu faire confiance à Sophie Jomain car je connaissais déjà sa plume.
L'histoire est racontée comme un témoignage et pourtant c'est une histoire fictive avec un sens bien réel qui prend aux triples, qui fait mal tout en donnant le sourire. Nous sommes à vrai dire, spectateurs du mal-être de cette fille. On a envie de la câliner, de la secouer tout en lui disant, ça va aller mais bats-toi, quand-même. Sauf qu'elle ne veut plus se battre. Elle vit dans un corps qui lui renvoie une mauvaise image d'elle, avec les conséquences de ses actes, de ses blessures, de ses mutilations d'une toute une vie que Camille veut absolument effacer.
Elle vient pourtant d'une famille aimante, cultivée et soudée. Son père est proviseur dans un lycée et sa mère est professeur. Camille a fait de longues études puis, elle s'est perdue... parfois. Alors on se demande d'où lui vient ce mal qui la ronge, qui l’empêche d'être heureuse comme une fille de son âge. On replonge donc en enfance, quand sa poitrine ne pousse pas...La méchanceté des gosses à cette période n'est pas facile et laisse souvent des séquelles indélébiles. Puis ensuite, vient les rencontres avec les garçons, la passion, l'amour etc...jusqu'aux ruptures. C'est toute une accumulation qui la pousse au fil des années à soit trop manger ou pas assez. A vouloir perdre du poids ou à vouloir maigrir. Son cerveau finalement détraque car il ne peut plus suivre, elle n'est tout simplement plus à l'aise avec ce qu'elle représente. C'est déjà, le point déclencheur. On sent quand même, cette volonté de s'en sortir, puisque d'ailleurs, elle se fait suivre par plusieurs psychologues, plus par la force des choses que par elle-même, mais en vain Camille passe par toutes les étapes de cette maladie : dépressions, mutilations, tentatives de suicide, anorexie, sans oublier la foule qu'elle ne supporte pas etc... C'est vraiment éprouvant pour le lecteur mais bien plus pour elle. Alors, Camille, décide de programmer sa mort. Mais quand je découvre la date prévue dans le livre, c'est comme un choc pour moi. Je suis née le 5 avril et Camille, programme son décès le 6 avril 2016. En clair, le lendemain de mon anniversaire. Vous comprenez ?!
Citation : Oserais-tu prétendre ressentir ce que je ressens ? Vivre ce que je vis ? Me battre comme je me bats et souffrir comme je souffre ? Il s'agit de ma vie, pas de la tienne ! Je t'interdis de me juger, car tu n'as aucune idée de tout ce par quoi je suis passée pour en arriver là. Je vis un enfer depuis des années, je me mutile, je me blesse, je me fais saigner pour oublier à quel point chaque seconde de cette misérable existence est une lutte. Tu vois l'euthanasie comme une faiblesse ? Tu te trompes, ce sera ma délivrance !
L'auteure, Sophie Jomain nous donne un aperçu de cette maladie et aussi de ce processus mis en place soit l'euthanasie. Le droit de mourir par acte médical. Ce qui est surtout fort et incroyablement bien fait dans cette histoire, c'est d'éprouver de la tristesse pour cette fille tout en ayant le sourire au fil des pages. Pourquoi ??! Tout simplement parce que l'auteure romance l'histoire, du coup, on espère énormément pour elle et ce jusqu'à la dernière seconde. Le compte à rebours est lancé et on veut juste une chose, c'est de la voir changer d'avis. Parce que finalement on s'attache à cette fille.
Alors, ensuite, vient le côté parents. Moi, je suis maman et j'ai une fille. Je me suis mise à la place de ses parents totalement impuissants face à la détermination de leur fille à vouloir mourir. En tant que maman, c'est dur. Donner la vie à son enfant, l'aimer, l'accompagner dans sa vie, puis le voir se détruire pour vouloir mourir, ça fait vraiment mal. On se remet vite en question. Quoi qu'il en soit, je ressors de cette histoire complètement émue mais avec le sourire, car le doute s'est installé pour la fin. Chapeau l'auteure !
Cela fait plus de dix jours qu'il est terminé et j'ai encore du mal à mettre les mots dessus. Il s'agit d'un livre que j'ai reçu il y a longtemps dans le cadre d'un échange et j'avoue que je ne sais plus du tout par qui, tant cela remonte loin. J'ai déjà lu la plume de Sophie Jomain, qui a évolué au fil des livres qu'elle écrit, même si je doute d'en avoir mis mes avis sur le blog, car j'ai dû en lire avant la création, c'est pour dire. Bref, tout ça pour me rappeler que se serait ps mal de relire ceux qui sont dans ma bibliothèque. Alors lors du marathon du 15 aout, j'avais décidé de lire des histoires vers lesquelles je n'aurai pas forcément été directement. J'en ai une petite pile de ce type et quand j'ai vu ce livre de poche de Sophie, je me suis dit "bingo". La dépression, un sujet vaste qui touche des milliers de personnes. Une véritable dépression, nulle n'en ressort indemne, j'en ai perdu mon père, je sais de quoi je parle au vu de mon vécu. La dépression n'est pas un choix de vie, c'est quelque chose qui s'engouffre sans savoir vraiment pourquoi elle est là, avec vous, s'incrustant dans le moindre pore de votre peau, s'installant comme une colocation indésirable. Une maladie difficile à soigner pour ne pas dire impossible, pour soulager quelques techniques, mais cela ne dure qu'un temps.
Camille est ce personnage que nous suivons depuis sa naissance. Petite, elle avait du mal à se regarder, à être quelqu'un, à trouver sa place. En tant qu'adulte on se dit que cela sera une passade ce qui est vrai pour la plupart des cas et puis il y a des Camille qui elles (ou ils) restent bloqué(e)s à tout jamais. Camille peut faire ce qu'elle veut, se trouver trop grosse, maigrir, grossir avec les circonstances qui vont suivre, comme la boulimie ou l'anorexie, voir des tonnes de psy, chercher des méthodes, le pourquoi elle est ainsi. Ce pourquoi qui la ronge elle et sa famille. Son père, sa mère qui font tout pour elle et essaye de trouver des solutions. L'amour serait la solution à tout, pas vrai ? Et pourtant, ici, c'est différent. Camille se sait aimée, elle sait que ses parents sont là, les déceptions amoureuses sont passées mais il y a quelque chose qui est là, qui la ronge et lui fait du mal. Personne n'est dans le corps de l'autre et personne ne peut comprendre ce qui se passe aussi bien dans le physique que le mental. Pas de folie, les douleurs sont bien réelles. Pas de jugement à avoir, même si certains personnages jugent, pensant que mettre un mouchoir va cacher la douleur, le ressenti. Alors quand Camille décide d'en finir avec cette vie, ce n'est pas un caprice ou un appel au secours. Elle veut la paix de son esprit et de son corps. Le fait qu'elle ait la double nationalité va l'y aider, mais avant d'arriver à cette date fatidique, nous la suivons et comprenons ou non ses choix. Je ne suis pas juge en la matière et il ne s'agit que d'un livre, mais un récit qui n'est pas banal, car cela peut arriver à n'importe qui.
L'euthanasie, car il s'agit de cela, n'est pas un acte qu'un médecin décide d'appliquer pour le plaisir. Le parcours est long et laborieux, nous n'avons pas les détails et je n'aurais pas voulu les avoir. Nous avons les ressenti, les peines, les quelques joies aussi, la peur surtout et la culpabilité. Ce dernier sentiment est fort, puissant et surtout il terrasse aussi bien Camille que ses parents. La culpabilité de partir, de faire mal, d'avoir penser que c'est de sa faute. Ne pas comprendre pour une mère... J'en suis une et je suis certaine que j'aurai réagi de la même manière que cette maman. M'en voulant de ne pas avoir vu, m'en voulant de ne pas savoir quoi faire, de ne pas avoir assez donné peut-être. De nombreuses questions seraient survenues, mais je n'aurais pas été jusqu'à ce point où elle a été. Cela je le laisse au lecteur de le découvrir. Les réactions des parents m'ont semblé juste, trop juste, comme si quelque part cette situation avait été déjà vécu par l'auteur, mais je préfère me cantonner à ce que j'ai lu. 29 ans et Camille va s'arrêter de vivre. Qui peut décider de lui dire non ou oui ? Qui a le droit d'en arriver là ? Nous comprenons bien le processus, qui va la suivre, ce qui va se passer et surtout le chemin à parcourir jusqu'à la fin afin d'être enfin délivrée. Jusqu'à la toute fin, la personne a le droit de changer d'avis. Dans le récit, nous avons la famille de Camille qui est coupé en deux et les moments avec sa grande tante montre bien les mentalités des uns et des autres, l'acceptation d'un choix difficile.
Le sujet est délicat, c'est un livre qui peut plaire comme déplaire juste sur le résumé : 29 ans et prévoir sa date de fin. Entre ces pages il y a tout un processus, une psychanalyse des personnages qui nous montrent les travers des uns, les émotions pures, les sentiments partagés. Ce qui se passe en nous, nous est propre, personne ne peut changer cela. Il faut savoir faire face, accepter et je comprends les choix. Vivre dans la douleur n'est pas sain, vivre dans la culpabilité non plus. Une lueur d'espoir ? Peut-être, toujours est-il qu'il faut garder à l'esprit que sortir d'une dépression ? Non, travailler dessus, oui, mais pourquoi continuer ainsi surtout si le fait de respirer fait plus mal qu'un coup de poignard ? Les phrases toutes faites ne servent à rien et j'ai beaucoup apprécié le Dr Peeters et sa façon de procéder. Sans en dire de trop et sans que l'auteur ne dévoile le tout, nous comprenons pourquoi il est devenu ce type de médecin, ce qui l'a conduit à être ainsi et surtout son humanité. Il ne cherche pas à la faire parler, il lui laisse son temps de parole sur ce qu'elle décide. Les drames, ils connaissent et nous n'avons que les pensées de Camille, enfin pas tout à fait, nous avons ceux de Peeters au dernier instant. Ces émotions sont tenaces, qu'elles soient de bonnes augures ou non. Le conflit entre vouloir quelque chose pour soi et pour l'autre est permanent, tout comme le fait de vouloir vivre en paix, mais si rien ne peut se faire, alors pourquoi continuer à vivre ? Le final me laisse sur une petite lumière sur un point et je pense que chacun y verra sa suite comme il le désire.
La plume est très belle, les mots percutants, le texte serait presque celui de Camille qui nous raconte sa vie, ou plutôt ce qu'elle compte en faire. Nous avons des situations qui sont banales pour la majorité des personnes, aller au travail, choisir son repas, se regarder dans le miroir (bon ça je ne le fait jamais, mdr), essayer des vêtements... Pour nous c'est d'une banalité affligeante, pour Camille c'est un parcours du combattant de part ce qui la ronge. Et pas la peine de dire que c'est bon, ça va passer, qui est capable de dire si c'est bénin ou non ? Les appels au secours n'ont rien donné, parce que cette vie n'en appelle pas. Est-ce que le cumul d'un enfance et adolescence même heureuse au sein de la famille a pu faire basculer dans cette noirceur ? qu'es-ce qui fait que deux personnes qui vivent les mêmes obstacles ne finissent pas de la même manière ? Prenez un stylo, vous avez 4 heures pour y répondre. Vouloir disparaitre est grave et les psy qui sont passés avant n'ont pas réussi à l'aider... Vouloir mourir est plus fort que vouloir s'en sortir et pour cause, les pages défilent et nous sommes démunis face à tant de détresse. Mourir par un acte médical, l'euthanasie, considéré comme un suicide par certains serait donc la solution pour une paix durable.
En conclusion ? C'est un sujet difficile à traiter et la façon dont l'auteur le fait permet de mettre en lumière les doutes, les techniques, les espoirs et l'accompagnement. Bien plus encore, mais je ne vais pas refaire la chronique dans la conclusion. C'est une lecture qui ne laisse pas indifférent où nous apprenons que l'euthanasie est légale dans certains pays, mais avec des conditions drastiques, nul ne peut s'amuser à ça. Il ne s'agit pas d'appel au secours, mais de mettre un terme définitif à une vie pour des raisons spécifiques. Si jeune et vouloir en terminer, cela est à double tranchant, on comprend ou on ne comprend pas, mais ce qu'il faut garder en tête, c'est que quoi que l'on fasse, que l'on aime, que l'on aide, le choix c'est l'autre qui le fait pour lui-même, pas pour soi. On se remet forcément en questions, c'est dans la nature humaine de vouloir comprendre. Les émotions bousculent, un soupçon de liseré de romance traverse et peut-être qu'un espoir pourrait en naître, qui sait ? Pour le savoir, il faut le lire, car la fin est bouleversante et à rester assis. Ce n'est pas un coup de cœur, pas loin en tout cas et je vous le recommande quoique vous lisiez !
j'ai été très touchée par cette lecture qui m'aura fait ressentir beaucoup de choses et qui m'aura bien fait réfléchir aussi. la fin m'a laissée frustrée mais ça reste un très beau roman. Bravo à Sophie Jomain pour cette nouvelle réussite !
Je remercie les éditions Pygmalion – ainsi que Sarah – pour cette magnifique réception ! Dès que j’ai vu la couverture et lu l’accroche, j’ai su qu’il me fallait ce roman. Ça n’a pas l’air comme ça, mais j’ai des périodes où j’aime me plonger dans des drames contemporains ; ça me ramène un peu les pieds sur terre, après toutes les histoires de fantasy et fantastique que je lis. En plus, c’était l’occasion rêvée pour découvrir l’auteur dans un contexte moins imaginaire, sachant que j’étais ressortie mitigée des Étoiles de Noss Head. En fait, après avoir refermé cette petite perle, j’ai eu un mal fou à passer à autre chose. Quand la nuit devient jour m’a littéralement transportée !
Camille, presque trentenaire, raconte son parcours, une succession de cauchemars toujours plus envahissants. Bien entourée, choyée, désirée, elle n’en demeure pas moins détachée de son existence et combat ce corps qui la révulse avec la plus grande énergie. Car Camille ne s’aime pas. Littéralement. Et cette souffrance remonte à son enfance, où déjà, elle ressentait un mal-être dévorant. La jeune femme somatise (c'est-à-dire que sa souffrance psychologique a des répercussions cliniques : elle souffre de douleurs abominables). Entre les crises de boulimie, d’anorexie, d’automutilations, de dépression profonde et de tentatives de suicide… C’est devenu trop pour elle.
Plus les années passent, et plus Camille s’aperçoit que la seule issue qui s’offre à elle est la mort. Elle prend alors une décision irréversible et lourde de conséquences : passer par le suicide médicalement assisté. Elle intègre donc un centre spécialisé, dans lequel elle sera suivie par un psychiatre jusqu’au jour J, le 6 avril 2016.
J’écris cette chronique avec les réminiscences de mes émotions de cette nuit. J’ai ouvert ce livre et me suis retrouvée dans une spirale infernale, incapable de m’en détacher jusqu’à la fin. J’ai eu peur de retrouver la substance de Avant toi par Jojo Moyes, ou encore Je vous demande le droit de mourir, l’histoire véridique de Vincent Humbert. Heureusement, Sophie Jomain a très bien su sortir son épingle du jeu.
L'histoire commence avec un long prologue qui nous explique les grandes lignes du parcours de l'héroïne, du début de son combat jusqu'à sa décision de mourir. Ce prologue m'a fascinée, même s’il était carrément déprimant. Il est puissant et extrêmement effrayant, d'une certaine manière. L'héroïne est prisonnière de son propre corps. Ses démons intérieurs ne lui laissent jamais de répit. Dans ce prologue, on assiste à sa descente aux Enfers, avec des habitudes alimentaires qui font le yoyo et des instants d’accalmie pour mieux replonger par la suite. J’ai été soufflée par cette entrée en matière peu.
Dans ce roman, Sophie Jomain a misé sur un réalisme incisif, qui m’a beaucoup impressionnée. J'ai moi-même travaillé dans des services psychiatriques accueillant des personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire et de dépression ; j'ai trouvé qu’elle avait très justement dépeint ce milieu. Le récit est tout en justesse. Il y a beaucoup de recherche, c'est creusé, bien manié et je n'ai décelé aucune fausse note.
La plus grande problématique reste ce désir de se donner la mort. La décision de Camille est prise, et elle ne compte pas dévier d’un iota. La mort est, à ses yeux, sa porte de sortie. Elle la vit comme une délivrance, une conjuration. Sa maladie la tourmente, l’engloutit et la dévore, alors quelle option lui reste-t-il ?
Mes émotions se sont entrechoquées, créant dans mon esprit un triste méli-mélo. J'ai moi-même un proche qui s'est donné la mort, et je dois admettre que ça a éveillé en moi des sentiments très puissants et difficiles à réfréner. D'abord, de la colère. On se dit que l'héroïne est égoïste. Ses parents lui ont donné la vie. Ils l'adorent, la soutiennent contre vents et marées depuis de longues années, sans jamais faillir. Et elle, cette vie, elle la piétine. Elle a la stabilité, l'amour, les proches, le confort... Mais son désir de disparaître l'emporte sur le reste.
Oui, je lui en voulais, je la trouvais ingrate et inconsciente de la chance qu’elle avait. Qu'elle abandonne alors que d'autres se battent pour vivre, n'est-ce pas un triste paradoxe ? En même temps, je culpabilisais de penser ainsi, moi qui ai toujours assumé ma position au sujet de l’euthanasie. Pour ça, Sophie Jomain est une magicienne, elle a su éveiller en moi des contradictions que je ne soupçonnais même pas.
C'est là que ça devient intéressant, parce que quelque part, je ne pouvais pas m'empêcher de compatir au mal-être qui ronge Camille comme une gangrène. Sa vie n'est plus qu'un trou béant dans lequel elle chute sans jamais en voir le fond. On se dit qu'effectivement, il n'y a pas 36 solutions pour la sortir de cet enfer. Et si la mort pouvait être cette solution ?
Camille est comme un petit animal craintif et inapprivoisable. Elle a le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, de ne pas y avoir sa place. Une phrase en particulier m'a bouleversée. Je l'ai trouvée magnifique dans sa vérité, parfaitement en adéquation avec les pathologies psychiatriques que certains ont du mal à supposer, même à notre époque et dans notre société :
« Les maladies incurables sont généralement visibles à la longue, mais la mienne est sournoise. Elle se cache et donne l'illusion de ne pas exister. Elle est pourtant bien là, chaque jour, chaque nuit. Elle court dans mes veines comme un poison et insuffle à mes poumons un air irrespirable. »
Finalement, c'est délicat de porter un jugement sur la décision de Camille. Puis ce roman a le don d’écorcher les émotions à vif. Il n'est pas là pour nous conter une petite histoire mignonnette, mais pour nous amener à comprendre la complexité de la situation de Camille.
Cette décision de se faire euthanasier, c’est aussi le combat qu’elle mène, avec beaucoup de courage. Car il faut être capable d’affronter sa famille, sa colère et ses larmes. Les gens autour d’elle sont animés de bonnes intentions, mais ne réagissent pas toujours de la manière qu’elle espérait. Sa mère passe par la case évitement, puis acharnement thérapeutique. Elle est prête à en arriver à toutes les extrémités pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Son père est en plein dans le déni et se persuade intérieurement que l'espoir est toujours permis. Mais peut-on retirer le droit de mourir à une personne qui souffre?
La romance, quant à elle, m’a totalement transportée. Je n’en dirai pas beaucoup plus à ce sujet pour ne pas gâcher le plaisir des potentiels futurs lecteurs, mais ces instants m’ont mis beaucoup de baume au cœur. Ils étaient comme suspendus dans le temps. Même si en arrière-plan, le compte à rebours continue de s’égrener.
En résumé, Quand la nuit devient jour est une claque, un charivari d’émotion qui nous explose au visage. L’histoire est intense et puissante, les sentiments grimpent crescendo, pour nous laisser sans force – presque apathiques – dans les dernières pages. Avec une sensibilité peu commune, Sophie Jomain nous confronte à nous même. Quand la nuit devient jour ne fait que 238 pages, une parenthèse dans une vie, mais il a l’impact d’un coup de massue.
《 quand la nuit devient jour 》 sophie jomain — ★ ★ ★ ★ ★
╰ the book. j’ai pleuré bien plus que j’ai ris, en lisant ce livre. j’ai pris une claque, comme on dit. je n’avais pas réaliser à quel point ce livre allait susciter en moi de telles émotions, jusqu’à ce que je l’ai terminé. ce livre, aussi beau soit-il, m’a complètement brisé et, paradoxalement, a guéri quelque chose en moi ; quelque chose que, jusqu’ici, je ne comprenais pas.
« ça ne compte pas. le plus important c’est que tu l’écrives. »
╰ camille. cette femme m’a bouleversée du début à la fin… le truc, c’est que je me suis tellement retrouvée en elle que je pouvais ressentir pleinement ses émotions. c’est d’autant plus troublant car je n’arrivais plus à savoir si c’est elle ou moi qui souffrais… je crois que c’est l’un des personnages les plus courageux qu’il m’ait été de lire ; son histoire est tellement touchante et pourtant bien plus répandue qu’on le pense… j’admire sa décision, aussi dure soit-elle ; et le fait qu’elle s’y tienne jusqu’au bout, malgré tout.
« je ne mérite pas les gens qui m’entourent. mon existence est destructrice. »
╰ marc. le dr. peeters est un homme bienveillant. bien qu’effrayé par la mort depuis toujours, il a pourtant choisi une voie professionnelle qui l’oblige à la côtoyer au quotidien. j’apprécie beaucoup le fait qu’il ne cherche pas à faire changer camille d’avis, mais juste à l’accompagner dans cette dernière épreuve. il est attentif, à l’écoute, il tente de la comprendre et de l’aider du mieux qu’il peut, sans pour autant tenter à l’en dissuader malgré ce qu’il ressent.
« jusqu’au bout, camille. jusqu’au bout. »
╰ note. j’ai longtemps cherché après ce livre, ne me souvenant ni du titre ni de l’autrice. qu’elle ne fut pas ma joie de le redécouvrir après 10 ans, écrit par mon autrice préférée ? je remercie sophie d’avoir écrit ce livre, qui m’a fait découvrir pas mal de choses sur mes maux, avec seulement des mots. merci, pour tout.
Je ne m'attendais pas à une telle claque. Je ne m'attendais pas à être happée dans cette histoire et à ne pas en ressortir indemne. J'ai vibré chaque seconde pour Camille. Pour autant, malgré un sujet difficile, ce roman n'est pas déprimant, il est juste beau, magnifique, incroyable, et je dirais même que c'est une ode à la vie. A la vie comme on souhaite la vivre, peu importe ce que ça peut impliquer.
Que dire de Marc. Oui, l'histoire d'amour se devine à des kilomètres. Oui, par certains aspects, elle rappelle Me before you de Jojo Moyes. Mais c'est en même temps complètement différent. Je n'avais jamais lu un roman traitant de la dépression et le sujet est très bien traité. On ne verse jamais dans le mélodrame. Il y a une telle justesse des sentiments que l'on ressent exactement ce que traverse Camille.
Je suis bouleversée et chamboulée par leur histoire. J'ai mis cinq minutes à lire la dernière page tellement je pleurais. Je découvre Sophie Jomain via ce roman et en ai d'autres, d'un tout autre genre, sur mon étagère, et je suis heureuse d'avoir commencé par ça. Au moins, j'imagine que les autres livres me remonteront un peu le moral par rapport à ce que je viens de vivre.
Ce roman est aussi beau que son titre. Ce roman changera vos perpectives sur le monde. Lisez le.
Je ferme le roman en larme et avec l'envie de le balancer à travers la chambre... J'ai envie de dire que j'ai détesté ce roman. Je ne peux pas l'aimer car il reflète tellement de chose chez moi. Ce corps qu'on abîme, d'abord en le remplissant à l'excès puis en le privant. Cette envie de passer inaperçu. De ne pas être remarqué, jamais. Les miroirs qu'on fuit pour ne jamais apercevoir ce qu'on déteste. Les parents pleins de bonnes volonté mais tellement maladroit. Sophie Jomain aborde cela avec une justesse effrayante. J'ai lu les 3/4 du livre comme détachée, sans vraiment comprendre pourquoi. Par contre la fin, CETTE fin, ce dernier paragraphe, je l'ai tellement détesté. Jai fini en pleurs et en colère.
3,5 Ce livre est horriblement touchant.. sincère et réaliste bien que je n'ai pas cherché s'il était réellement possible.. Petit bémol au sujet de la fibromyalgie, dont l'auteure parle comme de crise et non d'une maladie rhumatismale à part entière dont le diagnostic peut être long à définir. Ça m'a quelque peu dérangé mais dans la seconde moitié, il n'en est plus du tout question, j'ai donc oublié ce trouble. On en vient à comprendre ce que vit Camille, ses souffrances et en tant que mère, j'ai beaucoup pensé à ses parents.. Concernant la fin ouverte, pour Moi il n'est pas arrivé à temps, n'avait-il pas dit que ça ne prendrait que quelques secondes.
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Je connaissais Sophie Jomain à travers ses précédents romans (Les étoiles de Noss Head, Pamphlet contre un vampire, Cherche jeune femme avisée…) mais je n'avais pas encore découvert sa plume dans un tout autre registre.
Quand la nuit de vient jour est un roman totalement différent. D'abord, parce qu'on est là dans du contemporain mais, surtout parce qu'elle y aborde des sujets parfois controversés tels que le suicide et l'euthanasie. Par moment, j'ai beaucoup pensé au film : Je vais bien ne t'en fais pas, qui m'avait fait ressentir à peu près les mêmes choses.
En commençant ma lecture de Quand la nuit de vient jour, les premières pages m'ont totalement prise au dépourvu. Les quarante premières pages sont dures, extrêmement dures et croyez-moi, il faut s'accrocher pour atteindre le premier chapitre. Dans cette première partie, Camille, 29 ans, nous parle de ce qui l'a amené à prendre sa décision. Une décision difficile, controversée et encore très tabou.
La dépression dont souffre Camille, notre personnage principal est tellement forte qu'elle ne s'en sort plus. A tel point que toute sa vie n'a été que souffrance, physique, psychologique et mentale. Elle arrive à un stade de sa vie où l'envie de se battre n'est plus là et elle ne demande qu'à être comprise dans ses choix.
Concrètement, cette première partie m'a déstabilisée. Pire, je me sentais mal à l'aise, avec cette impression d'assister impuissante à ce qu'il allait se produire. Pour le coup, je tire mon chapeau à Sophie Jomain qui aborde le sujet avec beaucoup de réalisme et de profondeur.
Au fur et à mesure de ma lecture, j'ai appréhendé les évènements futurs. On ne va pas se le cacher, on espère tout au fond de nous que les choses ne vont pas tourner comme on le pense. Cette fameuse date, le 6 avril 2016 est comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Camille comme de la nôtre. On espère tout en sachant que Camille a pris sa décision. Les personnages secondaires ont aussi une certaine importance et m'ont beaucoup plu. Notamment au centre : ils sont là pour Camille, ne la jugde pas, ne la blâme pas, simplement présent pour elle.
Les quelques dernières lignes sont totalement bouleversantes. Quant à cette fin, je n'ai jamais autant détesté les fins ouvertes. Je ne vous cache pas ma frustration… Difficile de mettre des mots sur un tel roman. Quand la nuit de vient jour délivre un message de tolérance. Tolérance et compréhension face à ceux qui souffre. Un roman qui ne laissera pas indifférent...
C’est un roman qui fait parler de lui depuis sa sortie à propos de son sujet rare dans le monde des romans mais aussi à cause des émotions suscités. C’est le premier roman qui m’arrache des larmes.
Nous rencontrons dès le prologue la souffrance de Camille, elle nous raconte son parcours, le vide présent en elle depuis l’enfance, l’anorexie, la boulimie, la dépression et les tentatives de suicide. Elle nous explique pourquoi elle est parvenue à cette décision.
Le reste de ce roman nous raconte son séjour dans une clinique qui va l’accompagné jusqu’au jour de l’euthanasie. On y suit sa vie quotidienne, les crises et les souffrances qui jalonnent son parcours. Mais il y a aussi des moments plus joyeux.
Le livre nous propose implicitement aussi de réfléchir à l’euthanasie. Ils nous apportent les différents points de vue au travers des différents personnages que rencontrent Camille. L’auteur nous montre bien les conséquences de cet acte.
Camille est une jeune femme forte très forte. Elle est bien décidée à arriver à son but. j’ai admiré sa détermination. J’ai souffert avec elle de ne pas pouvoir l’aider dans ses souffrances.
Les autres personnages apportent tous un quelque chose à cette histoire que ce soit le personnel du centre ou la famille de Camille.
La rencontre de Camille et d’un membre du personnel va amener une certaine forme de bonheur dans sa vie, celui qu’elle cherche depuis toujours. Mais même cette rencontre ne changera pas les projets de Camille.
La fin est particulièrement abrupte même si on le connait depuis le début car j’ai espéré un autre dénouement. Pourtant je ne peux qu’admettre que la décision de Camille est la plus adaptée aux souffrances qu’elle subit.
En bref, un roman fort, un coup de cœur. L’euthanasie est abordée sans jugement. On voit et on comprend le parcours de l’héroïne pour qui la seule solution à ces souffrances est la mort. Un roman court mais bouleversant, le premier à me faire pleurer.
Un livre très difficile à lire, car le sujet reste tabou (en France en tout cas), et compliqué à expliquer. Sophie Jomain combine deux sujets peu abordés par la littérature, ou alors ... peu abordés avec autant de talent. La dépression et l'euthanasie active. Ai-je apprécié ma lecture ? Oui et non. Oui, car c'est remarquablement écrit : on partage la souffrance de Camille, on se demande pourquoi la vie est si dure à vivre parfois, et pourquoi certaines personnes veulent mourir. Non, parce qu'on ne peut pas apprécier une lecture aussi triste. On a envie que le personnage s'en sorte, on a envie de lui hurler d'être heureuse, qu'elle peut s'en sortir. Je n'aime pas cette sensation d'impuissance que nous impose Sophie Jomain. Pourquoi son personnage semble si résigné à mourir ? N'y a-t-il réellement rien du tout que l'on puisse faire pour l'aider ? ... Malgré ça, je comprends aujourd'hui que parfois, la dépression ne peut pas être soignée. Certains sont mal dans leur peau, et si l'euthanasie peut les aider, pourquoi pas ... Comme le souligne l'auteure à travers les mots de Camille, c'est une mort plus noble qu'un bain de sang ou un corps pendu dans la chambre.
Un roman avec des thématiques très très dures abordées de manière très juste et pas tant dramatique, mais plutôt comme une décision normale de Camille et de l'incompréhension de ses proches. La fin briiiiise le cœur, mais j'aurais dû la voir venir, j'imagine. J'aurais aimé que le personnage de Camille évolue de manière moins clichée, même si on ne peux pas s'attendre à des clichés traitant de ce sujet-là...
J’ai adoré les thèmes abordés : les maladies mentales, l’euthanasie par choix, mais j’ai trouvé l’incorporation de la romance vraiment dommage, elle n’avait pas lieu d’être et encore moins avec le deuxième personnage concerné, ce qui gâche la fin qui n’aurait pas du terminer comme ça selon moi, rien que pour le message que le livre porte.
4,5/5 Pas de parties pris dans la polémique française autour de l'euthanasie, des personnages forts, un récit intelligent et beaucoup d'émotions. Un livre à mettre entre toutes les mains ! Ma chronique : à venir !
Une grosse déception. Un roman qui aborde la dépression sans aucune finesse avec une écriture et des personnages dignes d'une romance bas de gamme. http://laroussebouquine.fr/index.php/...
Âmes sensibles accrochez vous .... Un livre criant de vérité qui mets des mots sur un mal courant pourtant méconnu On souffre avec Camille et Marc .... Merci pour ce livre ...