Les Nuits d'octobre, Pandora, Promenades et souvenirs, et particulièrement Aurélia, parmi les derniers textes écrits par Nerval, donnent au champ de la prose une ampleur inédite. Issus de la pratique du feuilleton, libres de toute détermination générique, ils glissent, sans solution de continuité, de la promenade excentrique à la divagation hallucinée, de l'ironie à la mélancolie, de la fantaisie à l'aveu autobiographique, de la simple notation journalistique à l'engagement le plus entier de l'écrivain dans son livre. Chemin faisant, l'œuvre de Nerval, longtemps tenue pour marginale, se révèle, dans sa singularité aérienne, comme l'un des centres " névralgiques " de la littérature du XIXe siècle.
Gérard de Nerval was the nom-de-plume of the French poet, essayist and translator Gérard Labrunie, one of the most essentially Romantic French poets.
Gérard de Nerval, nom de plume de Gérard Labrunie, écrivain et poète français. Figure majeure du romantisme français, il est essentiellement connu pour ses poèmes et ses nouvelles.
la khâgne elle va être dure hein, (j’ai lu qu’aurélia parmi les 4 textes) et franchement il était profondément dense, c’était très dur à finir alors que le texte fait environ 70 pages… j’ai eu énormément de mal à suivre et à comprendre mdr (et encore va falloir que je lise des analyses parce qu’en toute honnêteté je suis sûre que je n’ai pas saisi 50% des références et de ce qu’il voulait réellement transmettre…) c’est dur à admettre mais je sais que je vais devoir réaliser une relecture de ce texte un peu plus tard.
je mets quand même 3 étoiles parce qu’en soit j’ai quand même été touchée par ses réflexions même si elles étaient difficiles à saisir, j’ai bien aimé la dimension un peu « absurde » de ses rêves qui partaient dans tous les sens et aussi les références mythologiques et nordiques.
bref nerval tu étais vraiment le fou du bus de ton siècle que tu pensais être
(j’écris la review à 3h39 du matin, vous me pardonnerez si ce que j’écris ne veut rien dire #jedeviensfollecommenerval)
je remettrai peut-être une étoile de plus après, le gars dit la même chose en boucle presque (la note le dit même lol) j'ai pas compris pourquoi il parle à jésus mais ok en vrai, certains passage sont cool (les 10 dernières pages >>>)
« Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne' qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'œuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres; — le monde des Esprits s'ouvre pour nous. »
J’ai beaucoup de mal à dire ce que je pense d’Aurelia et plus globalement de Nerval. Durant l’été 2025 j’ai lu « Faust » de Goethe juste après avoir lu les « souffrances du jeune Werther » la traduction de ce dernier était à mon sens très mauvaise, pourtant celle de Faust était absolument stupéfiante (l’allemand semble extrêmement difficile à traduire notamment celui du XVIII et XIXe) : la traduction était de Gérard de Nerval.
Par hasard je me dirige sur Aurélia, texte très court au programme de Khâgne et extrêmement énigmatique. En effet, ce n’est pas tant le contenu du texte qui m’intéresse personnellement, malgré le fait qu’il soit fondamental pour la compréhension de l’œuvre, il est à mon sens à la fois trop décousu et beaucoup trop court pour « fidéliser » le lecteur et le récompenser.
Mais il y a une raison à cela : Aurélia est un texte inachevé. Et c’est en partant de ce postulat que le livre prend tout son sens.
Né en 1808 Nerval s’illustre comme un des grands noms du Romantisme français de la première moitié du XIXe. Toutefois sa vie est marquée par de nombreuses et récurrentes crises de démences, qui ne sont pas sans rappeler les épisodes épileptiques de Dostoievsky et Nietzsche. Disons le sans détour, Nerval était fou, et comme les auteurs que j’ai cité c’est certainement de son affliction qu’il a tiré son talent. Entendons nous bien, Nerval a une plume absolument magnifique par moment, et les thèmes qu’il aborde, c’est à dire la psyché, la conscience, le « moi », les rêves et ce qui s’apparente à une ébauche de psychanalyse ont plus de 50 ans d’avance sur Freud.
J’avais mentionné le caractère inachevé de l’œuvre : à juste titre, puisqu’en 1855, Nerval se donne la mort. A cet égard, la préface est éloquente et le dit bien mieux que moi : « Nerval est mort parce qu'il a voulu faire l'expérience de la mort, à défaut d'être immortel. Peut-être avec l'espoir insensé de raconter l'instant ultime, lui qui prétendait avoir traversé l'Achéron, deux fois vainqueur. Il touchait l'impossible en voulant faire le récit que personne n'a pu faire, et en abordant avec confiance la rive où la littérature nous abandonne: c'est en ce sens, mais en ce sens seulement, qu'Aurélia est inachevé. »
Bien plus qu’un texte, Aurélia est la dernière trace laissée sur terre par un homme qui n’a eu de cesse toute sa vie de faire briller les lettres malgré ses souffrances.
« Le hasard a joué un si grand rôle dans ma vie, que je ne m'étonne pas en songeant à la façon singulière dont il a présidé à ma naissance. C'est, dira-t-on, l'histoire de tout le monde. Mais tout le monde n'a pas occasion de raconter son histoire. »
La descente aux enfers est mystique, psychotique, hallucinatoire et surtout - surtout egotique. Le Dieu choisi devient une idole profane que l’homme Nerval aurait avalé. Une identification sourde aux figures les plus conscientes, « d’esprit » qui cache un manque cruel de figures référentes.
L’autorité appartient aux rêves seuls qui conditionnent toutes les visions.
Une question plane et demeure : la corde de la rue de la vieille lanterne. Est-elle exaltation mystique d’immortalité et de retrouvailles - de vœu lumineux … ou bien catastrophe née de la fin des images ?
Quoi qu’il en soit - un mystique (schizophrène) m’a déjà enseigné ces langages. Je reconnais TOUTES ces dynamiques. Souffrance née des mêmes affres, ou toiles inconscientes collective et réel éveil ?