Un royaume divisé, instable, des forces luttant pour le pouvoir. Un Ordre de femmes chevauchant des dragons. Des matriarches, des cavalières, des écuyères et, parmi elles, Sophie, qui attend. Le premier sang, le premier vol ; son amante, son moment ; des réponses à ses questions. Pour trouver sa place, elle devra louvoyer entre les intrigues de la cour et de son Ordre, affronter ses peurs et ses doutes, choisir son propre destin, devenir qui elle est vraiment.
Nouvelle venue dans le paysage de la fantasy francophone, Jeanne Mariem Corrèze livre ici un premier roman faussement classique, au style sensible et envoûtant.
Mon fiancé m'a conseillé ce livre avec l'argument que c'était de la fantasy française féministe (un livre écrit par une femme avec 80% de personnages féminins) avec des dragons et des lesbiennes et honnêtement c'était très prometteur car pour moi cela regroupait beaucoup d'attentes rarement comblées lorsque je lis de la fantaisie et encore plus lorsque je lis de la fantaisie française.
Il va sans dire que j'ai été particulièrement déçue du résultat. Non pas par l'univers et les personnages, il y a un certain vent de fraicheur à avoir des personnages féminins aussi variés être le centre de l'histoire, mais simplement parce que l'histoire, d'un point de vue purement matériel, n'était pas au rendez-vous avec l'intention.
Malheureusement, mon avis final est que Le Chant des cavalières est un livre de 400 pages où il ne se passe rien. Les personnages ont peu de personnalité - dans le sens où ils sont rattachés pour la plupart à une seule caractéristique (Eliane est énervée, Frêne est vieille, Pen est gentille, Sophie est naïve), ce qui rend difficile de s'attacher à eux. Il n'y a aucune tension, ni aucun rebondissement si ce n'est dans les 40 dernières pages qui passent alors beaucoup trop vite pour être vraiment appréciables. Pour le reste, tout est annoncé et décrit précisément et tout se passe sans aucune difficulté pour personne. Les personnages féminins sont soient manipulatrices soient naïves et à part Frêne et Berhane, je n'ai pas l'impression que beaucoup de monde possède du bon sens, ce qui ne les rend pas très affables et rend la mort de plusieurs personnages complètement dénuée d'émotions. Ce manque de profondeur est difficilement caché par une prose extrêmement lourde qui demande d'avoir un dictionnaire à proximité pour vérifier le sens de trois mots par phrases à rallonge - ou alors simplement essayer de deviner ce qui est décrit, ce qui n'aurait pas été si grave si le livre ne se composait pas à 90% de descriptions.
Des points plus précis m'ont dérangée comme l’obsession pour les règles comme essences de l'être femme, une idée très religieuse et patriarcale des menstruations qui, je le rappelle, renvoie la femme à sa condition d'utérus et que je n'aime pas du tout. Cela permet à la société de considérer les femmes qui n'ont pas leurs règles comme des gamines et les femmes qui en les ont plus comme de vieilles folles, et même si je suppose que le but du livre était de dénoncer ce type de tradition ancestrale, ce n'est pas l'idée qui en ressort à la fin de la lecture. En fait, de manière générale, il est impossible de comprendre clairement les enjeux du livre car ils sont à la fois explicites et donc dénués de vraie tension, tout en étant très peu clair parce qu'ils sont mêlés à des événements passés et futurs et à des légendes dont on n'arrive jamais vraiment à saisir l'impact. Certains personnages, certaines intrigues sont mentionnées une seule fois sans explication, comme s'il était évident qu'on comprendrait. Finalement, le retournement de situation final m'a simplement laissée complètement désabusée, d'autant qu'il est réglé en l'espace de 3 pages.
L'héroïne, Sophie, est détestable du début à la fin, le maximum d'émotion suscitée pour elle est de la pitié. Le personnage d'Eliane, bien plus intéressant, n'a clairement pas la fin qu'elle mérite - mais ceci est un avis très personnel. Finalement, l'écriture du Chant des cavalières est jolie dans la forme, mais elle ne suscite aucune émotion. Ce qui est vraiment dommage car les idées de base étaient bonnes, juste exploitées de manière décevante.
Ce livre n'était clairement pas pour moi, même si je sais qu'il en a ravi plus d'un.e. Je pense que j'aurais certainement beaucoup plus pu l'apprécier si ce n'était pour l'écriture qui m'a donnée l'impression d'être retournée en 2017 sur des forums RPG où le but était le compte-mot et le style le plus lourd possible au point qu'on y comprenait plus rien.
Seconde pépite de nos petits amis Les indés de l’imaginaire, Le chant des cavalières est le premier roman de Jeanne Mariem Corrèze. Il nous est servi par Les moutons électriques avec une superbe couverture de l’indéboulonnable Melchior Ascaride où on découvre une chevaucheuse de dragon-chocobo ? De quoi intriguer…
Sophie est apprentie dans un ordre de cavalières qui se déplacent à dos de dragon, elle attend ses premières règles pour enfin prétendre au statut tant convoité mais elle n’est pas une novice comme les autres. Le destin l’a choisie pour s’élever plus haut que tout ça. Enfin je dis « le destin » mais c’est peut-être pas si simple, les volontés s’affrontent en coulisse et la providence n’est pas forcément la seule actrice dans l’affaire. Des armes légendaires doivent être retrouvées, un nouvel ordre pourrait redonner au pays sa fierté passée, mais à quel prix ?
La première chose qui frappe à la lecture du roman est la plume de l’autrice, qui joue volontiers sur le langage travaillé, les atmosphères savamment décrites, les émotions décortiquées… Autant vous dire que si les styles « raffinés » à la Jaworski ou Platteau vous hérissent le poil, vous pouvez déjà faire demi-tour. Mais vous avez le droit de lire cette chronique jusqu’à la fin quand même, je suis sympa. Pour ma part j’ai apprécié ce style qui mise tout sur les ambiances et le sensoriel. Chaque lieu et chaque sentiment est soutenu par une prose évocatrice et travaillée, il faut se laisser porter par la voix de Jeanne Mariem Corrèze et si c’est votre genre d’expérience, ça devrait très bien se passer.
Le chant des cavalières présente un monde où les femmes sont en force, quasiment tout le casting est féminin. Un ordre de guerrières-chevaucheuses-de-dragon absolument bad-ass dans un univers où quasiment tous les puissants sont des femmes, oui ça sent le poing féministe levé bien haut, la déclaration de force. Mais ce qui rend cette proposition encore plus percutante, c’est que l’autrice n’essaye à aucun moment de justifier ou de contextualiser socialement cet équilibre bien différent du notre. Les femmes sont omniprésentes, oui, c’est comme ça, point, « deal with it ». Ça te pose un peu le truc. Après, ça peut être un poil décevant de lire un roman sur des guerrières à dos de dragon qui… ne se battent jamais vraiment… Les dragons sont grosso modo de gros toutous.
J’admire la proposition de l’éditeur ovin, pourtant j’ai quelques réserves qui freinent un poil mon enthousiasme. Tout d’abord il faut bien voir que Le chant des cavalières se focalise sur le style, l’ambiance et la poésie, mais du coup l’histoire en elle-même est (très) en retrait. Il faudra attendre une bonne moitié du roman pour sortir de la « formation » de base de Sophie pour ENFIN rentrer dans les enjeux du roman à proprement parler, et même après ça, on n’avance pas bien vite. Tout se bouscule plus ou moins dans le dernier tiers du livre, et encore, la trame est très ténue, on reste souvent dans la description de lieux, de sentiments, de relations entre personnages.
Du coup, ces relations sont très travaillées, Sophie a des liens très forts avec plusieurs camarades, et les moments de tendresses, d’intimité et de partage sont nombreux et très appréciables. Ça donne une ambiance intime très forte au roman, et c’est un bon point à ajouter dans la balance. On porte l’affection, l’amitié et l’amour à des niveaux stratosphériques pour faire sentir les séparations et les retrouvailles comme un grand-huit de malade. Cette profondeur des sentiments couplée avec le style très poétique donne des moments de lecture d’une grande beauté, qui feront planer certains lecteurs et certains lectrices… Mais en feront rager d’autres… Qui aimeraient bien suivre une histoire, un peu, parfois. Et c’est tout le dilemme de ce livre, je pense qu’il sera un énorme coup de cœur pour les lecteurs férus de poésie, d’atmosphère et de sentiments. Et il énervera pas mal ceux qui supportent pas les styles « fleuris » et qui cherchent à vivre une aventure rythmée.
Pourtant, il y a bien une histoire qui lie tout ça, puisque le destin de Sophie va la faire valdinguer au milieu de plusieurs complots qui veulent imposer leur vision au royaume. Les rivalités entre les matriarches des différents ordres vont voir en elle un moyen de renverser la vapeur et de retrouver la gloire d’un pays qui a été conquis par leurs voisins. Et une légende du passé va revenir foutre un peu le bordel sans qu’on connaisse son but véritable. La destinée est une des thématiques du roman, la limite est fine entre le destin et la manipulation, tout l’enjeu pour Sophie sera de trouver sa propre voie. L’autrice prend un des clichés du genre (l’élu de la destinée) et le retourne comme une crêpe. Pourtant j’ai eu l’impression qu’elle n’allait pas assez loin là-dedans, parce que jusqu’à la presque-fin, la protagoniste se fait promener par l’un ou par l’autre, et elle ne prend finalement pas tant de décision par elle-même, jusqu’à la toute dernière page qui arrive très très très brusquement.
Le chant des cavalières est un roman atypique et atmosphérique qui partagera le lectorat. Entre trip sensoriel poétique et épopée féministe sur la réappropriation de son destin, j’ai trouvé qu’il allait trop loin dans le premier et pas assez dans le second. Mais l’appréciation de cet équilibre dépendra de vous, où vous vous situez dans cette balance cosmique des profils de lecteurs (on va dire que je suis au milieu).
J'ai repéré le livre sur le site des éditeurs il y a un mois. J'ai attendu sa sortie avec impatience; je l'ai acheté à sa sortie, et je l'ai lu d'une traite. J'ai pleuré, ris, souris et souffert avec son héroïne; été emporté par la plume, les idées, le worldbuilding derrière.
C'est un livre magnifique. Et il vient de gagner une place importante dans les œuvres marquantes de ma psyché.
Ce roman me semblais tellement épique (avec sa couverture magnifique) et le résumé était prometteur ! En fait, il s’essouffle très vite, et est assez confus. Je n'ai pas compris pourquoi Sophie avait été Elue par la Matriarche, ni pourquoi on lui cachait ça. L'intrigue politique est inutilement compliquée. Dommage, car certaines scènes méritent l'intérêt.
Je ne peux pas dire que ce soit le pire livre que j’ai lu, mais il ne m’a rien plu.
Pour commencer, j’ai trouvé l’écriture très lourde. Je ne suis pas francophone et ce livre m’a semblé très difficile à comprendre. Il y avait trop de descriptions qui faisaient la lecture lente et ennuyeuse. Le rythme était trop lent à cause du besoin de l’autrice de décrire absolument tout. Ce n’est pas un livre trop long, mais j’ai nécessité 3 semaines à le finir parce que j’avais peur de la description lourde et inutile que j’allais trouver à chaque fois que je lisais.
Les personnages n’aidaient pas. Je n’ai accroché à aucun personnage et je crois que cette écriture plus dédiée à la description que à l’action a la faute. En plus, il m’a fâché la relation de Pèn avec l’Intendante. Ce n’est pas romantique qu’une fille de 16-17 ans soit en une relation amoureuse avec une personne de, je ne sais pas, 40 ans ? c’est de la pédophilie et il me surprend de n’avoir lu qu’une critique qui parlait de cela.
Je me suis ennuyée. Le texte a des qualités indéniables et je ne vais pas dire que c'est mauvais, mais ça n'est pas, du tout, ma tasse de thé. J'ai été attirée par le résumé, le fait qu'on suive des femmes et que ce soit écrit par une, le tout dans un univers fantasy, hélas, j'avoue que la magie n'a pas eu lieu. Déjà, je n'ai pas été sensible au style d'écriture. Je comprends totalement qu'il puisse séduire d'autres personnes, vu que c'est une question de goût et que je ne remets pas en cause les qualités du texte, seulement, je suis restée insensible à la plume de l'auteur. Ensuite, j'ai trouvé le rythme bien trop lent et peu engageant. Je n'arrivais pas à lire plus d'un ou deux chapitres à la fois, car bien que simple et rapide, ma lecture me semblait longue. Je n'ai réussi à m'intéresser à aucun des personnages, surtout pas Sophie, ce qui fait que j'étais bien plus intéressée par ce qui pouvait arriver à sa meilleure amie (seul personnage qui m'a un minimum séduite) qu'à elle, bien que ce soit elle qu'on suive. J'ai trouvé que les événements des trois derniers chapitres auraient dû arriver plus tôt, peut être pas forcément tous en même temps et que la prise de conscience de Sophie était bien trop tardive et au final, sans aucun impact. Les objectifs de plusieurs des personnages ne m'ont pas vraiment convaincu, particulièrement celui de Myrddin. La fin me laisse une impression de "Tout ça pour ça" et je regrette un peu d'être allé jusqu'au bout.
DNF J’aurais beaucoup aimé pouvoir finir ce roman. J’ai été très attirée par le résumé, mais j’ai abandonné à la 190ème page tout simplement parce que j’ai trouvé la lecture extrêmement longue et incompréhensible. Quand je réussissais enfin à comprendre certains passages je me retrouvais irrémédiablement perdue le passage d’après… ce qui a rendue ma lecture si longue.
Citadelle de Nordeau. Un ordre de cavalières chevauchant des dragons y vit, selon des règles bien établies, millénaires, sous la direction d’une Matriarche. Nous suivons Sophie, une novice, qui attend ses premières règles. Ce moment marquera pour elle une évolution, le passage à un autre statut. Mais elles tardent et Sophie souffre de rester en retrait.
Le chant des cavalières m’a tout de suite séduite, dès ses premières pages, par cet univers féminin. Féminin dans le sens où la majorité des personnages le sont. Seuls deux personnages masculins figurent dans le récit, Le chant des cavalières est, avant tout, une histoire de femmes. Des femmes racisées, pour la plupart (en tout cas les rares descriptions de personnages le laissent subtilement entendre). Pour moi qui suit habituée au schéma inverse, avec des récits de fantasy où les personnages masculins abondent mais ceux, féminins, se comptent sur les doigts d’une main, ce renversement a été une véritable bouffée d’air.
Mais plus que tout, c’est cette idée d’un ordre de cavalières chevauchant des dragons qui m’a plu. Au travers des yeux de Sophie, nous découvrons petit à petit, touche après touche, les subtilités de cet Ordre. C’est un peu comme découvrir une congrégation religieuse, sans le lourd dogme patriarcal. S’y mêle, bien évidemment, la progression de Sophie au fil des années. Plus qu’un récit de fantasy, Le chant des cavalières est surtout l’histoire de Sophie, même si d’autres personnages se voient bénéficier d’un coup de projecteur. Sophie grandit, Sophie mûrit, Sophie commet des erreurs. Et, à mesure qu’elle devient adulte, elle perçoit de plus en plus la toile d’araignée cachée derrière l’apparente harmonie de son ordre.
Le chant des cavalières n’est pas de la fantasy épique mais ce n’est pas non plus seulement un récit initiatique. C’est un roman à l’écriture travaillée, mais pourtant fluide, un roman au rythme en apparence tranquille, jusqu’à son dernier quart, où les intrigues tissées dans l’obscurité se font jour, où les événements se précipitent. Mais là encore, l’autrice garde notre regard focalisé sur Sophie et non pas sur la bascule des événements.
Je ne le cache pas, j’ai lu les dernières pages prise de fortes émotions. Le final laisse les larmes aux yeux, il est amer et pourtant, possède une touche de lumière. Préparez-vous à être retournés, en tout cas, moi je l’ai été.
C’est un très beau roman que ce Chant des cavalières et à relire cette chronique, je me dis que je rends bien mal mes impressions de lecture. Une chose est sûre, il figure parmi mes coups de coeur de l’année, sans aucun conteste !
Jeanne Mariem Corrèze tisse les mots avec adresse Pour créer la tapisserie de son univers qui nous envoûte et nous bouleverse Par des descriptions d’une poésie envolée Elle nous conte une histoire originale et inspirée Empruntant aux légendes arthuriennes et à d’autres classiques sacrés L’autrice-conteuse nous offre un monde dans lequel s’immerger. Histoire de destin contrôlé et d’émancipation Tout autant que de politique et de manipulation Le chant des cavalières n’est pas [...]
J'ai beaucoup aimé ! Ces dernières années, j'ai eu une fâcheuse tendance à m'éloigner de la fantasy française parce qu'elle est principalement blanche, cisgenre et hétéro. En particulier la fantasy adulte, parce que j'ai l'impression (peut-être faussée ?) que la diversité se développe plus en jeunesse.
Bref, lire une high fantasy un peu classique mais centrée sur des femmes, dans un monde sans sexisme et homophobie, ça fait plaisir! J'ai beaucoup apprécié que les Cavalières soient un ordre de femmes, et qu'il y ait toute une mythologie et culture autour de cet ordre (et qu'on parle de règles assez naturellement, que ce soit un passage important dans la vie de ces femmes !). Après, ça reste un peu cisnormé dans le sens où même si je pense que l'autrice essaye de faire comprendre que Berhane est potentiellement une femme trans, c'est pas très clair non plus, il faut aller le chercher.
Je m'attendais à ce que ce soit une histoire en un seul tome mais vraisemblablement pas, ici on a plutôt l'enfance et l'origine d'une (potentielle) héroïne, notre protagoniste, Sophie. J'espérais un peu pouvoir lire un livre de fantasy qui ne soit pas une série, mais j'ai assez aimé pour me permettre de lire la suite un de ces jours. Surtout parce que c'est une des rares fantasy françaises assez queer pour mon goût de lecture (et encore, j'en attendais plus x))
Le style d'écriture est superbe, même si du coup un poil exigeant pour mes trois neurones actifs en ces temps de confinement. Bien que j'ai souvent du mal avec les styles descriptifs (je suis une de ces personnes qui visualise très peu, donc les descriptions ont tendance à me passer par dessus la tête), j'ai apprécié le style parce que même si c'est descriptif, ça n'empêche pas l'action d'avancer.
Autre détail que j'ai trouvé cool, on sent que l'autrice s'y connait sur ces sujets. L'herboristerie je ne peux pas commenter, mais je roule souvent des yeux dans les romans de fantasy où qui que ce soit doit chevaucher un cheval/dragon/autre bestiole et n'y connait de toute évidence rien. Les petits détails comme les graissages de cuirs et le vocabulaire précis autour des écuyères/cavalières/etc m'a fait très plaisir.
Un des petits trucs qui m'ont gêné, c'est la relation Pen/Berhane, parce qu'il y a un fort écart d'âge, et que c'est un des tropes de fantasy qu'il ne m'intéressait pas de retrouver dans un roman un peu moins patriarcal. La relation a l'air tout a fait aimante et saine, mais Berhane était adulte quand Pen avait, quoi, treize ans ? Et elles sont ensemble alors que Pen sort à peine de l'adolescence. Bref, pas un grand fan de ce détail mais je peux passer au-dessus.
Dernier détail que j'ai grandement apprécié: il n'y a que deux personnages masculins un tant soit peu importants, dont un qui reprend tous les clichés des femmes en fantasy. Roland est un prince, il est plutôt peureux/anxieux, n'est là que pour servir d'appui politique à une femme, et à être sa relation amoureuse/sexuelle sur le côté de ses intrigues. La scène de sexe entre eux se concentre clairement sur le plaisir de la femme. Bref, j'ai aimé le personnage de Roland pour cette jouissive inversion des rôles traditionnels en fantasy !
Sur le papier pourtant, tout y était pour que ça me plaise : un ordre de guerrières, partant au combat sur des dragons ! Des dragons à plumes certes, mais depuis qu'on sait que les dinosaures de la fin du crétacé étaient plus ou moins des piafs, ce n'est pas choquant.
Et pourtant non, ça n' a pas pris. Tout n'est bien sûr pas à jeter dans ce roman, mais je vais préciser ce qui m'a déçu.
Sur l'écriture, je n'ai rien à reprocher. Le ton est juste et les questionnements et monologues intérieurs de l'héroïne aussi. Le reste des personnages est un peu plus anecdotique, même s'ils ne sont pas sacrifiés, et on s'y attache peu, faute de bien les cerner.
Il y a également quelques morceaux de bravoure : un poème épique fort bien tourné, plusieurs dialogues à brûle-pourpoint très réussis notamment. Mais...
Le premier reproche que je fais à ce roman, c'est d'être vraiment peu accueillant pour son lectorat. Quasi aucune explication sur l'univers, sur le royaume où l'on se trouve et sur les enjeux qui le sous-tendent. Or, le gros de l'intrigue repose sur une guerre à venir, une guerre de revanche suite à une précédente défaite, et... rien, ou pas grand chose pour qu'on comprenne le pourquoi du comment.
Du coup, quand arrive les assemblées des nobles et puissants pour décider de l'avenir du Royaume, on y assiste de manière très détachée puisque les réels enjeux nous passent très au-dessus.
Mais le gros reproche que je fais à ce roman, c'est son final. Trop rapide, trop décorrélé du reste de l'intrigue. L'histoire qu'on nous a mise en place tout au long de ces (parfois longues) pages s'avère en réalité être un trompe-l'œil, car c'est bien d'autre chose qu'on nous parle en réalité.
Alors je suis pas contre les plots twists heiin, qui le serait ? Mais là, c'est un peu différent. Le twist ne change pas notre perception de ce qu'on a lu précédemment, non ! il l'invalide carrément, nous disant presque littéralement : "bon, le récit jusqu'ici, on s'en fout ! ce que je voulais vous raconter, c'est ça en fait. Mais j'ai plus que 60 pages, alors voilà, bisous !"
Comment traduire mon désarroi ? Encore maintenant, deux mois après sa lecture, les mots me manquent... Ce final rate complètement son coup de mon point de vue, en mettant l'accent sur une partie de son univers laissé complètement à la marge jusque là et centré sur des personnages qu'on a quasiment (voire jamais) vu auparavant !
Et en soi, je ne trouve pas forcément la fin ratée. Je la trouve ratée au regard des 300 premières pages.
Si certain.es y ont trouvé leur compte, j'en suis ravi, mais pour moi, c'est raté.
Bon, comme première décharge; si un livre vend dans son synopsis "c'est à propos d'un ordre de chevaucheurs de dragons" et que les dragons sont tellement peu présent ou non pertinents qu'ils pourraient être remplacés par des voitures, chevaux, gros chiens, et qu'on n'y perdrait rien, de base je ne suis pas confiant et optimiste. Des choses que je pardonnerai à d'autres m'horripile plus si on m'a déjà menti de base. Sachant ça. L'obsession sur les menstruations étant quelque chose de mystique et woouah est un cliché qui m'agace partout. (Ça commençait déjà mal entre ce roman et moi vous allez dire, considérant qu'une gamine est une femme quand elle a ses premières règles et peut avoir un dragon là. Bon.) Il y a les indices d'un univers qui pourrait être intéressant et que l'auteure (pour l'heure, à 55%) se refuse obstinément à explorer. Un demi-chapitre de préparation pour un rituel/test ? Skip, on saute directement au retour de l'épreuve. Un minimum d'exploration de la relation entre le personnage principal et son dragon ? Hahaha, évidemment non, Skip, quatre ans. (Je vous avait dit que les dragons me décevait.) La plume est bonne, mais ce n'est pas assez pour moi si l'histoire ne suit pas, et pour le moment... Je vais tenter de finir, et reviendrait éditer si la suite me prouve tort sur un quelconque point, ainsi qu'impressions finales.
[Edit] Au final, je ne l'ai pas fini. Je n'ai pas eu le cœur d'y retourner après ce timeskip de 4 ans, mon agacement sur les points précédents, et un coup d'œil aux dernières pages pour voir s'il y avait quelque chose de prometteur (mais non, et j'ai été plus déçue encore que je ne l'étais à propos des dragons.) J'ajouterais un petit malaise vis à vis de la relation entre une jeune fille/femme (timeskip) et son mentor, pas tant pour la différence d'âge en elle même que pour leur position. Si une personne de 40 ans en rencontre une de je ne sais pas, 20, et ils tombent en amour, génial pour eux. Si cette personne de 40 ans a aussi élevé l'autre depuis qu'iel en avait 10... Ce n'est plus la même. (Les âges sont aproximatifs, je ne me souviens pas exactement de l'âge des personnages.)
Comme je l'avais dit donc, une bonne plume littéraire, mais l'histoire n'est pas encore là. Je jeterais probablement un oeil aux prochains livres de cette auteure néanmoins ! Je n'oublie pas qu'il s'agit d'un premier roman.
Je n'ai pas réussi à finir. Je n'ai cessé de rentrer puis ressortir du bouquin. Je me suis forcée à lire +250 pages et c'était trop. J'aime bien terminer ce que je commence, mais je n'arrivais pas à être dedans... Dommage !
Le chant des cavalières est ce que j’ai attendu de voir dans la fantasy francophone depuis des années.
La fantasy a toujours été mon genre préféré en littérature, pour le déploiement d’imagination de ses auteurices et pour la magie et les univers. Pour autant je suis aussi plus que fatigué de retrouver les mêmes auteurs hommes cis blancs qui dominent la fantasy fr (pas que, mais les anglophones ont d’excellentes auteurices qui font de la fantasy ADULTE -même si on s’obstine à mettre les romans de femmes en young adult pour des raisons machistes qui me donnent envie de tout retourner d'ailleurs je vais pas me lancer là dedans maintenant mdr- et queer).
Pour un premier roman, Jeanne Mariem Corrèze me comble. Un cast de personnages a 90 % féminin et queer, sans ressentir le besoin de justifier des femmes en position de pouvoir ni leurs relations car ce n’est pas le focus, un ordre de guerrières religieuses à la culture intrigante, DES DRAGONS (avec des plumes) un univers aux informations dosées -je comprends que certaines personnes trouve frustrant de ne pas tout comprendre, mais pour le coup j’ai trouvé que Corrèze le faisait avec justesse et si j’avais envie d’avoir une carte sous les yeux pour situer géographiquement tous les lieux ça n’a pas dérangé ma lecture.
Et Sophie, Sophie, la chosen one, mais pas par le destin, par des machinations, Sophie qui parle peu et se cherche et cherche l’approbation des autres, se fait balloter dans tous les sens et pourtant pour qui on a une profonde tendresse parce que c’est une héroïne qui sort des clichés
Les personnages sont d’ailleurs tou.te.s aussi intéressantes les unes que les autres, très humaines aussi dans leurs défauts et leurs choix ; même Eliane dont les méthodes et l’ambition sont discutables, est au final une de mes favorites -sa relation avec Roland est particulièrement touchante.
Qu’on soit clair cependant, malgré les clins d’œil aux légendes arthuriennes et les éléments classiques dont on s’éloigne à mesure qu’on avance, Le chant des cavalières n’est pas de l’heroic fantasy. De l’action, au final, il y en a peu. Corrèze livre un style poétique, soigné et même soutenu mais sans prétention ni frein pour la compréhension, qui peut en réfréner certains sans doute, mais qui donne à l’ambiance et au récit une atmosphère particulière.
Pour moi, c’est un coup de cœur et c’est la confirmation qu’il y a encore de l’espoir pour bousculer un peu la fantasy fr. (Par contre c'est vraiment un roman atypique donc j'entends pourquoi certaines personne n'ont pas accroché)
Une belle découverte que ce roman. Ce n'est pas une fantasy menée tambour battant (le résumé est d'ailleurs peut-être un peu trompeur à ce sujet ?) mais le récit est captivant, à mi-chemin entre machinations et quête initiatique, avec de beaux et complexes personnages féminins.
Une agréable découverte de fantasy baignant dans de sublimes descriptions aux envolées poétiques. Sans pour autant verser dans l'exposition, Jeanne Mariem Corrèze nous plonge dans un monde extrêmement bien construit qui révèle sa splendeur bride par bride, s'effeuillant au gré des pages. La trame narrative est bien ficelée et les personnages cohérents et multidimensionnels.
Seul (et minime) bémol à mon sens, la quatrième de couverture aurait dû se focaliser sur le monde et son mythos - ou son système gouvernemental - plutôt que sur Sophie qui ne louvoie pas réellement dans l'arène politique. De même, le slogan: "Dragons, Cavalières et Herboristes" aurait pu être baptisé "Dragons, Cavalières et Légendes", étant donné que l'ouvrage ne mentionne pas ni simples, ni cataplasmes, ni poisons ou herbes médicinales...
Hé ben tout ça pour ça ? L'univers est flou, on ne comprends rien pendant 200 pages Pour l'ordre des cavalières on ne sait pas la différence entre bâtisseuse, annonciatrice et intriguante même à la fin Les dragons n'ont que peu de rôle dans l'histoire La plupart des scènes intéressantes se passent hors champ ou en ellipse Les personnages n'évoluent pas au fil de l'histoire En plus une jeune fille de 16/17 ans en couple avec une cavalière de 30 ou 40 ????? Et depuis quelques temps apparemment ! Non mais excusez-moi ce n'est pas possible.... J'ai sauté des tas de paragraphes descriptifs qui ne servaient à rien à part ajouter des longueurs chiantes (à certes les villes sont bien décrites hein) Toutes les scènes de rêve sont aussi longues et inintéressantes Bref c'est loin d'avoir été à mon goût alors que des dragons, uniquement des perso féminins ça m'avait vachement intriguée de base
C'est malheureusement une déception pour moi… ce roman était dans ma wishlist depuis le PLIB 2021 : j'avais adoré la manière dont l'autrice en parlait, le résumé me tentait beaucoup et je n'en avais eu que de bons échos.
J'ai beaucoup aimé la voix de la conteuse, assez rocailleuse, qui donnait l'impression que l'on me racontait l'histoire au coin du feu. Mais au bout de quelques chapitres, j'ai commencé a trouver le récit long… et puis je suis tombée sur un passage développant la relation entre une apprentie et l'une de ses mentors (qui semble bien plus âgé qu'elle) et j'ai complètement décroché. Je ne sais pas si c'est ce passage qui m'a définitivement bloquée ou si c'est le récit en général, mais j'ai perdu mon intérêt pour l'histoire. Le rythme m'a paru lent, avec peu de rebondissements, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et j'ai trouvé qu'on ne voyait finalement pas tant que ça les dragons… J'ai poussé jusqu'au 80% puis j'ai capitulé et l'ai terminé en vitesse x3, parce que je voulais vraiment le finir. . Bref, c'est un flop et je suis dégoutée parce que pour le coup, j'étais persuadée d'adorer (comme j'ai quand même un bon bagage de lectrice, je cerne bien mes goûts)… raté ! ^^" .
I left this novel on my bookshelf for some time before picking it up while working abroad. When I eventually did, I was very much surprised by the éloquence and poetic style of the author. This is apparently a first novel and yet extremely elaborated. The original setting she invented in a matriarcal society displaces our preconceptions and leads to other storylines. Some of the scenes are so descriptive that I took up my pencils and made some drawings. Hasn’t happened before. It would be great if this novel could be translated for the English-speaking public.
Un roman plaisant à lire, de bonnes idées mais qui manquent pour certaines cruellement de développement. Certaines promesses dans l'évolution et la caractérisation des personnages ne sont pas tenues. Toute la dernière partie va bien trop vite, on n'a pas le temps de se rendre compte des raisons qui justifient les actions des personnages. Deux tomes de 250 pages environ auraient été parfaits pour bien développer tous les aspects envisagés par l'auteur.
Avec Nawal, nous avons eu le plaisir de découvrir Jeanne Mariem Corrèze dans le collectif Diluées. Je suis immédiatement tombée amoureuse de sa plume si particulière, très poétique, toute en images, en métaphores, en personnifications. Le Chant des Cavalières a été rédigé avec cette même plume ; aussi, cela a été un véritable plaisir à lire. L’autrice manie les mots avec brio, et elle crée un récit riche, onirique et poétique, où chaque mot raisonne d’une manière particulière, transcende son usage quotidien. Ce Chant est digne des chansons des chevaliers d’antan, de la geste en prose du plus célèbre des Pendragon.
C’est un aspect que j’ai trouvé très appréciable et très intriguant, très intéressant aussi, la réécriture féminine de la légende d’Arthur. Et pourtant, il ne s’agit pas d’une simple réécriture ; l’autrice crée un univers complet, et brode sur les thématiques si typiques des romans de chevalerie, tout en réussissant à réaliser une tapisserie tout à fait originale.
L’héroïne est loin d’être parfaite, elle cache une grande colère, elle a peu de volonté en dehors de celle de se faire aimer des figures d’autorités ; elle est l’Elue, non pas pour ses qualités physiques, mais par coïncidences, par calculs politiques ; elle fait ce qu’on lui dit de faire, dans un semblant de choix, tout en se rendant bien compte que ce sont les autres qui décident pour elle.
Sophie est, finalement, un pantin aux mains des adultes, tantôt choyée, tantôt rejetée pour ce qu’elle représente. Tout est fait pour que l’on se rende compte de la manipulation constante à laquelle la jeune Ecuyère est soumise : le roman s’ouvre sur des manigances, sa vie est dictée par les dessins des autres, il s’achève sur les ultimes plans d’autrui.
Elle doit obtenir Baldré, tenu en haut d’une falaise mortelle par un Hermite de pierre ; la montagne est devenue vivante, consciente, sous la magie de la relique et le temps passé, et Sophie doit prouver sa valeur. Pourtant, ce n’est pas sa grandeur d’âme, son cœur qui est éprouvé, mais son endurance, sa ténacité.
Elle cherche Lunde, cette Excalibur perdue, dont seul Myrrdin, le magicien éternel, époux de la plus grande Reine, en connait l’emplacement. Elle part en quête et en bouscule les codes ; ce n’est pas à l’issue de celle-ci qu’elle se révèle à elle-même, qu’elle apprend sur le monde, sur le cosmos, c’est pendant. En réalité, à l’issue de sa quête, l’héroïne est plus déroutée que jamais, la vérité qu’elle avait trouvée sur le chemin s’est envolée.
Si les thématiques semblent de prime abord classiques, avec une Elue, des professeurs, une guerre qui se profile durant laquelle elle se révèlera, durant laquelle elle obtiendra la gloire, Jeanne Mariem Corrèze retourne pourtant complètement ces topos, et le fait avec brio. Acquillon, la figure tutélaire et ancestrale, celle qui guide l’Elue, celle qui a choisi l’Elue, est en réalité détestable. Tout en elle respire la manipulation, et l’autrice réussit à montrer l’ambivalence de cet archétype si courant dans la fantasy : un adulte, plein de connaissances, de pouvoir, qui destine un trop jeune personnage au destin qu’il rêvait pour lui-même, en se positionnant pour cela comme une figure bienveillante, qui n’a, en réalité, que faire du personnage pour lui-même. Acquillon, je l’ai détestée, pour ce qu’elle représente, pour ce qu’elle fait endurer à Sophie, pour le peu de foi qu’elle a en l’Ecuyère, qui n’est pas dupe.
Elle n’est pas le seul protagoniste si bien réalisé de ce roman : opposée et pourtant semblable à la Matriarche, Frêne est un personnage complexe, qui, si elle participe à la manipulation initiale, tisse cependant un réel lien avec Sophie. Là où le magicien et la Matriarche ne voient en elle que le vaisseau de leurs ambitions, la vieille cavalière y voit Sophie, une jeune fille perdue qui cherche un guide.
De même, l’amitié entre Pèn et Sophie est véritablement touchante, si poétique, si viscérale, une amitié féminine comme on en voit rarement dépeinte si brillamment dans la littérature ou dans le cinéma.
A travers les citations des œuvres intérieures et propres à l’univers, des livres d’histoire du royaume, des recueils de chants, aux discours, etc. et par le récit en lui-même, on nous offre un aperçu de ce monde, dans lequel nous ne sommes plongés que pour un bref moment, spectateurs d’un des engrenages de l’Histoire et non de l’Histoire elle-même. On ne saura rien de ce qui arrive après les évènements narrés, ni de ce qui est arrivé avant : ce roman agit comme un tableau qui n’offre à la vue qu’un instant précis du monde.
Le roman a été tout du long magnifique ; la fin est cependant magistrale. Elle m’a littéralement coupée le souffle et j’ai rarement été aussi estomaquée par une fin si ouverte, si subtile, si abrupte, si géniale.
C’est un chant qui, je l’espère, raisonnera haut et fort ; c’est un monument, un futur classique.
Contexte : dans une société dirigée par une caste de moine-guerrières, les cavalières, rattachées à un dragon, on suit l'histoire d'Eliane, nouvelle maîtresse de la citadelle du nord et de Sophie, son apprentie esseulée, dont certains veulent faire une nouvelle prophétesse.
Écriture : j'ai bien aimé la plume de l'autrice, c'est assez fleuri, parfois un peu too much, mais il y a un vrai style, de belles descriptions, odeurs etc. Visuellement ça fonctionne très bien
Histoire : c'est là où le bat blesse : l'histoire est très confuse par moment. On comprend qu'il y a plusieurs factions politiques /philosophiques : la faction en faveur d'une guerre pour reconquérir la souveraineté et les terres perdues du royaume, la faction en faveur du retour d'une reine perdue (ou en tout cas de sa digne héritière), et la faction démocratique, qui veut en finir avec ce régime déséquilibré. Sauf que l'on n'a jamais vraiment les justifications de chacun. - Les premiers veulent la guerre, mais c'est tellement un bordel politique que c'est clairement suicidaire de se lancer dans une guerre sans s'être assuré d'avoir des alliés. - Les deuxièmes (team Aquilon) ont des motivations diverses : Myrdin c'est simple, on comprend qu'il veut retrouver l'être aimé. Mais quid d'Aquilon ? A quoi ça sert de se "fixer" après sa mort pour s'assurer qu'une gamine hérite d'une épée et du baudrier ? Pour rejoindre la guerre de la première faction ? Parce que religieusement c'est cool ? Pourquoi se suicide-t-elle au début du livre ? Pourquoi ne parle-t-elle pas de ses plans à Eliane ni ne lui apparaît jamais, alors que celle ci lui est attachée et aurait pu lui prêter main forte ? Je comprends à mi-mots qu'elle a déclenché la guerre à dessein (elle savait qu'Eliane voudrait la venger), mais à ce niveau là rejoint le même niveau d'inconscience que la première faction. Visiblement, les autres matriarches s'en fichent que Sophie soit la pseudo héritière de Maud. - les troisièmes : inexploité. On sait que des personnes veulent la démocratie, elles laisseront une certaine matrichache mourir pour cela, mais on n'a aucun détail sur leurs plans, tout reste bien trop mystérieux.
Le rythme est parfois assez lent dans les scènes, et parfois tout va beaucoup trop vite. Mais ce sont surtout les incohérences sur le statut "d'élue" de Sophie qui posent problème.
Personnages : j'ai vraiment voulu aimer Eliane, qui délaisse complètement Sophie mais essaye au moins de faire quelque chose dans ce livre. Mais il manque quand même quelques scènes pour compléter le personnage. Idem pour Sophie, on lui ressasse qu'elle a tout sacrifié dans son entraînement et sa jeunesse pour ce moment, mais honnêtement on n'a pas vu ledit entraînement, ce qui réduit l'impact de sa récupération du fourreau notamment. Aucune autre cavalière n'était fichue d'escalader une falaise ? L'autrice nous dit qu'elle a une force de volonté peu commune, mais en dehors des tests des gardiens, celle-ci ne se voit nulle part. Elle se plie aux ordres de tous. Malgré tout je compatis, elle a uniquement été choisie, enfant, pour son physique. Les dragons n'ont malheureusement aucune personnalité, restent plus des animaux de compagnie, on ne les voit même pas combattre.
En conclusion : c'est super cool d'avoir de la fantasy avec une grande majorité de personnages féminin, dans des sociétés matriarcales. Je trouve que ça change vraiment la narration et c'est très original (même si ça ne devrait pas). Néanmoins, le livre pâtit d'une trame parfois confuse. C'est tendu comme le tome 1 de Véridienne, avec des problèmes de communication entre personnages, de la rancœur etc., mais la psychologie des personnages reste trop superficielle pour que les scènes aient vraiment l'impact émotionnel qu'elles méritent. Enfin, la fin renverse le mythe de l'élue, mais l'autrice aurait pu aller plus loin.
Je lirai peut être le t2, voir si les défauts du t1 ont été corrigés. Après tout, ils sont rares les livres à vouloir proposer de la fantasy pleine de femmes.
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J’ai découvert ce roman grâce à NetGalley et je suis ravie. Je ne connaissais pas l’autrice, je n’avais pas entendu parler du roman, mais comme il y a des dragons, forcement, j’étais intriguée. J’ai découvert un roman bien différent de mes lectures habituelles.
J’ai beaucoup aimé ce roman, mais je vais avoir du mal à en parler. D’une part parce que je l’ai découvert en audio et que j’ai pris un certain temps pour l’écouter et comme il y a énormément de personnages, je n’ai pas retenu un seul nom. D’autre part ce roman est assez différent de ce que j’ai l’habitude de lire, notamment dans sa structure narrative et c’est d’ailleurs la façon dont l’histoire est racontée, plus que l’histoire elle-même qui m’a marqué.
Dans un univers alternatif, il y a un pays où les cavalières occupent une place très importante dans le pouvoir politique. Sociétés entièrement féminines et militaires, les cavalières sont des combattantes qui chevauchent des dragons. Le royaume était jadis gouverné par une reine devenue mythique. Depuis la disparition de la reine, le pays a été soumis à un voisin plus puissant. Parmi les chevalières il en est certaines qui rêvent de retrouver la gloire d’en temps. Entre manipulation géopolitique et ambitions personnelles on va suivre plusieurs cavalières sur une période de plusieurs années, avec elle nous allons surtout suivre les enjeux politiques et la guerre qui se profile.
Un pays avec des dragons, des jeux de pouvoir et des guerres, rien de bien original en fantasy me dirais-vous. Et vous n’aurez pas tort, même si moi je lis assez peu d’héroïc fantasy, ce qui ma surpris ici ce n’est pas le fond de l’histoire qui effectivement n’est pas original en soit. Ce que j’ai beaucoup aimé c’est la façon dont le récit se construit. Chaque chapitre commence par ce qui semble être des archives et qui nous révèlent des événements qui ne sont pas encore advenus. On sait donc ce qui va arriver, ou plutôt on devine, mais on ne sait pas comment. J’ai trouvé cette façon de faire assez originale et ça m’a beaucoup plus. Ainsi on fait que l’héroïne va avoir un rôle important, mais on ne sait pas comment elle en arrive là ni pourquoi. On va le découvrir au fur et à mesure.
Ce que j’ai aimé aussi c’est toute l’intrigue est basé sur un jeu politique entre les différents protagonistes, plusieurs conspiration sont à l’oeuvre et le destin du pays tout entier est en jeu. On a plus de complots que d’action à proprement parler. Si l’héroïne a différentes épreuves à surmonter, ce n’est pas tant ce qu’elle fait qui est important, mais comment ce qu’elle fait est utilisé par les autres pour servir leur cause.
J’ai aussi aimé trouver ici une société où les femmes occupent une place de pouvoir forte, l’héroïne est une apprentie cavalière, elle évolue donc dans un milieu exclusivement féminin, mais dans lequel se joue le sort d’un pays tout entier. C’est elles qui détiennent le pouvoir militaire.
Une très belle découverte, qui m’a embarqué dans un univers riche et intéressant. Un style et une narration à laquelle j’ai pleinement adhéré, servis par une lecture très vivante. Cécile Delacherie interprète ce roman non pas comme une lecture, mais comme une pièce de théâtre, changeant d’intonation et d’accent à chaque personnage. J’ai beaucoup aimé, j’avais l’impression d’y être.
La fin m’a un peu déstabilisé parce que j’avais l’impression d’avoir lu un premier tome ou plutôt un prequel d’une histoire que je ne connaissais pas. C’est un peu comme si le roman s’achève au moment où l’histoire commence. C’est troublant, mais c’est très bien mené. Cela laisse libre cours à l’imagination, on n’en a pas fini avec cette histoire, elle continue de vivre, au-delà du livre. Il n’est que le commencement.
Ici nous commençons notre histoire avec Acquillon, matriarche de Nordeau qui pars sur son dragon Jovan et qui reviens blessée. Malheureusement elle succombera à ses blessures, son ancienne écuyère Eliane, deviens donc Matriarche à son tour et Sophie, jeune fille devient son écuyère. Mais Eliane à des désirs de vengeances, et donc de tuer les responsables de la mort d'Acquillon. Sauf que pour y parvenir, il faut être en possession de Baldré et Lunde, l'un est le baudrier de l'autre qui est l'épée de Maude la mère de toutes. Et qui mieux que Sophie pour servir ce dessein....
Alors comment dire, clairement le sujet de ce livre était intéressant. Des femmes badass, d es dragons, de la politique et une quête à remplir. Mais cela ne l'a clairement pas fait avec moi, j'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture de l'auteure. En effet ici nous sommes assaillis de vocabulaire qui n'est pas forcément à la portée de tout le monde, de descriptions qui sont très longues et donc qui nous font décrocher assez facilement. Je ne me suis pas sentie immergée dans ce récit, nous restons à la lisière de celui-ci sans nous ancrer. Au début des chapitres nous avons droit à quelques passages des récits des aventures de certains personnages, mais aussi à des poèmes et des chants, ce qui ne m'a pas permis de m'accrocher non plus. Le rythme est très lent, il ne faut pas s'attendre à de l'action à foison, ni même à des combats à dos de dragons. Car oui on parle de dragons, mais ceux-ci sont totalement effacés du récit et ne servent à rien.
Le seul truc positif a été la recherche de Sophie, en effet tout au long du livre elle se cherche, un coup elle est transparente un coup elle à un caractère de feu, mais surtout elle cherche l'approbation de son mentor Eliane. Celle-ci ne s'en préoccupe nullement, préférant les bras de son amant. Elle est froide et égoïste, mais une fois Baldré en possession de son écuyére, elle lui porte plus d'intérêt. À partir de ce moment, nous faisons un bond dans le temps, et ce n'est pas plus mal. Nos personnages ont bien grandis, et l'auteure nous glisse des sujets assez récurrents en ce moment dans notre société. À savoir, l'homosexualité, qui est abordée de manière assez douce même si j'ai trouvé la relation décrite comme étant incestueuse, du coup cela m'a refroidis un peu. Mais aussi le féminisme, car nous sommes dans une société où il n'y a pas un seul homme. Peut-être ne servent-ils à rien.
J'aurai aimé voir les dragons un peu plus, mais aussi savoir pourquoi les Hommes s'en prennent à elles, et surtout où sont-ils?Forment ils un royaume comme les femmes? Ont-ils aussi des dragons?
Côté personnages, je ne me suis associée à aucun d'entre eux. Ceux-ci m'ont paru froids, sans charisme, sans attraits et c'est clairement dommage car de ce fait on ne s'interesse guère à ce qu'il leur arrive.
Dernier point, j'ai trouvé la scène de fin un peu sans quête ni tête et aurai aimé soit un chapitre de plus soit avoir une suite, car nous sommes devant une fin ouverte.
En bref, je ne dirai pas qu'il est mauvais bien au contraire, certaines personnes l'ont appréciés, je dirai juste que cela ne l'a pas fait avec moi. Pourtant j'y avais placé quelques espoirs avec les dragons. Dommage....
Lors de ma 1e tentative de lecture, je n'avais vraiment pas du tout accroché au style et j'avais vite abandonné. Cette fois, j'étais prévenue, j'ai attendu d'avoir envie d'un roman poétique, et j'ai re-essayé. Le rythme n'a pas fonctionné pour moi, mais je pense que c'est une histoire de goûts personnels. Les descriptions étaient si looooongues. Mais jolies et très bien faites, hein! J'ai été initialement un peu dérouté par le fait que les scènes d'action soient sautées. On nous décrit le trajet jusqu'à l'épreuve... et hop, time skip, on reprend une fois l'épreuve terminée. Si c'est étonnant au 1er abord, j'aime bien l'idée. Qui a décidé que les récits de combats étaient plus importants que les récits de voyage? Qu'une conversation entre amies? Ce n'est pas la 1e fois que je lis ce genre de narration (j'avais justement adoré In An Absent Dream, qui se concentrait sur le ressenti du personnage principal, et ses exploits n'étaient que très secondaires). Seulement, on ellipse aussi les évènements émotionnels marquants. Une réconciliation entre deux amies. La mort d'un personnage qu'on suit depuis le début. Le moment où une intrigante se rend compte de son erreur. Le moment où une autre se rend compte qu'elle a été trahie. L'évolution d'une relation conflictuelle... tout ça, c'est sauté, alors j'avais beaucoup de mal à être attachée aux personnages. Tout ce qu'on nous révèle de l'univers est intéressant. J'adore le concept de dragons à plumes et à écailles! C'est cool de voir que chaque citadelle a un fonctionnement différent, alors mêmes qu'elles suivent la même religion. Leur pouvoir autour des flammes m'a intriguée, tout comme les divers rites de passage. Sauf qu'on a que des éléments épars, et jamais d'image globale. On apprend le nom du pays ennemi à la moitié seulement! Et je ne sais pas si c'est un pays colon, un pays avec lequel ils sont en conflit, rien du tout! Du coup, difficile de comprendre les motivations des personnages, et donc, encore une fois, de s'attacher à eux.
A noter que j'ai trouvée très malaisante la relation entre une fille de 16 ans et une femme de 40-50 ans qui l'a connue enfant et l'a vue grandir. J'ai vu d'autres personnes critiquer le rôle central accordé aux règles dans la définition d'une femme; pour le coup, j'ai trouvé que c'était subtilement dénoncé par le roman, notamment parce qu'on vit l'injustice de ce traitement du point de vue de Sophie.
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Le Chant des Cavalières ? "J'ai reçu ce livre par erreur, alors que celui que j'attendais était tout autre. Cela dit, j'ai tout de suite été séduite par la couverture et titillée par l'envie de sortir de ma zone de confort et de découvrir un univers différent. C'est pour cela que je me suis plongée dans le Chant des Cavalières."
Dites-nous en un peu plus sur son histoire... "Sophie vient d'être nommée écuyère de cendres de son ordre et après sa formation par la Matriarche, elle pourra chevaucher son propre dragon. Mais complots et manipulations se multiplient en ces temps instables. La guerre approche et Sophie devra y trouver sa place..."
Mais que s'est-il exactement passé entre vous ? "Je lis assez peu de Fantasy, vous avez donc le droit de penser qu'il ne s'agit pas d'un avis très éclairé mais l'avantage, c'est qu'il est certainement plus facile de me surprendre qu'un lecteur passionné. J'ai d'ailleurs aimé cet univers, quasiment exclusivement féminin, bâti autour des dragons. L'idée de départ est plaisante malheureusement, elle est mal exploitée. Rien n'est assez approfondi, on n'en sait pas assez pour s'attacher à la plupart des personnages ou à leur cause, on reste en surface et c'est vraiment dommage. Pour autant, il me semble que c'est voulu, que seule Sophie, l'héroïne, importe vraiment mais même si le tableau dans lequel elle évolue manque d'épaisseur, je ne peux m'empêcher de prendre partie dans cette guerre et d'en attendre le dénouement or, ce sera peine perdue. Cela ne veut pas dire pour autant que le livre soit désagréable à lire, loin de là, hormis peut-être les passages sur les rêves de l'héroïne, mais ce n'est pas ce que j'attendais d'un livre de Fantasy et c'est assez déroutant, ce qui pourrait bien être avantage pour un lecteur assidu de ce genre littéraire, qui sait."
Et comment cela s'est-il fini ? "La fin est vraiment à l'image de ce que j'ai pu dire précédemment. On finit par découvrir les plans de chacun et cela aurait eu beaucoup plus d'impact si on en avait su plus, plus tôt. Quant à la conclusion, elle est centrée sur Sophie, là encore, et son univers peut bien s'effondrer derrière elle, peu importe."