J'ai toujours cru que j'écrivais sur les hommes. Avant de m'apercevoir que je n'écris que sur les femmes. Sur le fait d'en être une. Écrire sur les putes, qui sont payées pour être des femmes, qui sont vraiment des femmes, qui ne sont que ça ; écrire sur la nudité absolue de cette condition, c'est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j'en éprouve la même fascination qu'un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie.
Un point de vue. L'autrice dit qu'elle écrit sur les femmes mais vraiment elle écrit surtout sur elle. Sur son envie d'expérience, sa recherche de "sensualité". Je ne sais pas si ce qu'elle a vécu est fidèle à ce qu'elle a écrit mais je trouve qu'elle livre (à quelques minimes détails près) une vision édulcorée, ROMANTISEE (et c'est ça le pire) et idéalisée des bordels berlinois où selon elle tout n'est que quête de sensualité et de désir. Moi je n'y ai vu qu'un tableau d'une tristesse abyssale où il y a plus à comprendre dans les quelques lignes rapidement lancées de violence et de peur, ces moments de bascule entre la vie du bordel et la "vraie" vie qu'elle finit par romantiser de la même manière (cf les passages ou des clients suivent des filles hors de la Maison).
Elle dit qu'il est nécéssaire de parler des femmes et des prostituées mais elle nous décrit une sorte d'Eden bienveillant en voulant en faire la norme (ou en la mettant en opposition avec deux semaines dans une autre maison ou elle n'a a priori rien vécu de dramatique pour se permettre de juger les pauvres filles qui arrivent après elle et qui sont chanceuses de n'avoir rien connu d'horrible. Gerbant).
J'aurais préféré qu'on me parle des vraies prostituées, celles qui meurent dans ces endroits, qui se font tabasser et que personne ne protège, suivre et mutiler. Bref encore une fois la tribune est donnée aux filles de bonnes familles qui font "des expériences" pour ne surtout pas entendre celles qui clament à longueur de temps la vérité. Car contrairement à ce que dis l'autrice, je ne pense pas, que se prostituer soit moins "dégradant" (je ne trouve plus le mot exact je corrigerai mais c'est l'idée) que d'être caissière à Lidl, caissières dont le seul avantage selon elle est de pouvoir dire tout haut ce qu'elles font dans la vie.
French writer Emma Becker has spent over two years as a sex worker in a Berlin brothel - and this book is the autofictional account of her experiences. Unsurprisingly, it caused quite a stir, even in France, a country that is not very conservative when it comes to sex, but where prostitution is illegal (in Germany, it's not - here, sex workers pay taxes, have universal health care etc.). Becker does not moralize, she does not show sex workers as victims and their clients as abusers - although she does point out that some sex workers are indeed victims, and that the job can also be dangerous. After starting out at a brothel where she didn't feel safe, she quickly starts to work at the title-giving "La Maison", an establishment where woman are in charge of what they want or don't want to do, and when they want to work.
And here lies the provocative potential: Becker shows women who choose to do sex work, who even enjoy it, and the question whether this is even possible (let alone morally acceptable) is still highly contested not only in society at large, but also among feminists. For instance, German feminist icon Alice Schwarzer is advocating for a ban on prostitution and argues that the possibility of women deciding to do sex work is "a myth". Becker now focuses on women who do make that decision although they absolutely could do something else if they wanted, or who even do something else as their main job and just want to earn additional money.
And the women she shows are very diverse regarding their background, family situation, age, skin color, nationality - and regarding what they offer to their clients. She describes their personalities, the atmosphere in the house, the clients, the sex acts (yes, it's very graphic, but it's not pornographic). Often, it feels like a sociological study, also investigating societal ideas and expectations and what Becker perceives as the reality of the job in the specific circumstances of La Maison.
The whole tapestry of episodes, vignettes, and essayistic contemplations makes for a fragmented text that tends to interrupt itself, there is an air of meandering, sometimes even rambling thoughts. But still, the topic is of course fascinating and interesting if you keep in mind that Becker is reflecting a very specific, subjective experience, not the reality of prostitution as a whole (of course, human trafficking, forced prostitution and prostitution of people from very poor countries because they can't get another job in the West are phenomena that do exist). The fact that she does show sex workers as average people, not as stand-ins for argumentative positions, is laudable - it's also something that Clemens Meyer does in Bricks and Mortar, his novel about the rise of capitalism in the ex-GDR as exemplified in the sex trade where human bodies are commodified.
I'm pretty sure that this book will be translated, as it raises many points that are well worth contemplating. In France, Becker got nominated for various literary prizes as well.
Je pense que c’est important de lire des voix qui pensent différemment de nous, au mieux pour nuancer notre pensée, au fin du fin pour se dire que vraiment on a radicalement raison (ne nous mentons pas). J’ai vraiment détesté lire La Maison, déjà parce que je ne partage pas la vision romantique de la prostitution d’Emma Becker. Aussi et surtout parce que toutes ses tentatives pour être drôle et sensuelle n’ont créé qu’un profond dégout en moi. Libre à elle de s’épanouir dans le sexe décomplexé et pornographique, de fantasmer sous le regard concupiscent des hommes dans le RER et de payer une « esclave » sexuelle à son copain. J’étais prête à lire le récit d’une femme qui trouve son bonheur dans la prostitution. Ça aurait pu être "intéressant" honnêtement, et je voulais lire ce livre (car probablement qu'il en existe, des femmes pour qui vendre leurs prestations sexuelles est un choix), mais là on est dans le fantasme pur, et la romantisation de situations sordides. il y a d'ailleurs un passage ô combien révélateur, où elle dit être peinée car elle fait relire des chapitres de son roman qu'elle trouve cocasses à une amie, et son amie trouve ça super glauque. Elle se dit qu'elle a raté son effet, que c'était une situation drôle et qu’elle n’a pas su la retranscrire. Je pense surtout que ça révèle à quel point ce qu'elle trouve drôle voir sensuel est en fait sordide, que ce roman est plus un portrait psychologique d’elle-même qu’une réflexion argumentée sur la prostitution légalisée. Emma suinte le désir de plaire, de faire bander, d’être validée, d’exister à travers les yeux du moindre homme libidineux. L’écriture est parfois très travaillée, ces réflexions s’étendent sur des dizaines de pages mais elles n’ont pas vraiment de liant, c’est une longue divagation sur sa condition de paumée accro à l’effet qu’elle fait aux hommes. La Maison est une romantisation insupportable de la prostitution. Un roman porno qui a eu le prix des Etudiants, ce qui me laisse personnellement désemparée sur la soit disant révolution féministe actuelle. Emma tente à longueur de pages mêlant envolées lyriques et vulgarités, de nous faire croire qu’être p*te (car c’est le terme qu’elle utilise) serait la quintessence de la féminité. On croit rêver. En tant que féministe, comment souscrire à cette vision horrifique ? Son mâle gaze permanent m’a donné des hauts le coeur. Quant à dire que c’est un roman tendre sur les prostituées de bordel… pas si sûr… J’y lis beaucoup de fascination, d’objectivation, d’essentialisation de la fâmme dans son but « le plus noble » : être un fourreau pour les hommes. La sororité dans ce bordel existe, mais avais-je besoin de ce type de récit pour savoir au plus profond de moi que la solidarité entre femmes exploitées dans un exercice harassant et déshumanisant, existait nécessairement ? Dans un des chapitres final, Emma s’imagine en homme, comme le parfait client de bordel, scrutant l’anatomie de ces femmes, les faisant jouir malgré l’abandon de soi qu’elles se refusent en temps normal. La boucle est bouclée, cette énième divagation résume parfaitement pourquoi la nausée me prend. Emma Becker porte un regard d’homme, dénué d’empathie, persuadée qu’il est aussi simple de faire 10 passes par jour que servir 50 clients à la caisse de Lidl, et que lui seul sera LE client qui rendra accro la p*te qui le sert. Abject.
Es ist keineswegs der Fall, dass Emma Becker nichts zu erzählen hätte. In ihrem autofiktionalen Roman La Maison, gibt sie mehr als eine interessante Anekdote aus ihrer Zeit in einem Berliner Bordell zum Besten. Doch wirken die einzelnen Episoden willkürlich aneinandergereiht, wodurch sich ein etwas chaotischer Gesamteindruck ergibt. Es fehlt der innere Zusammenhang. Der auch nicht durch den ziemlich bemüht wirkenden Versuch hergestellt werden kann, dem Ganzen einen intellektuellen Anstrich zu verpassen. Eingestreute Verweise auf andere Autoren und Werke mögen ein Fingerzeig auf die Belesenheit der Autorin sein, sind aber absolut unnötig. Denn ihre gesammelten Erfahrungen als Prostituierte sind im Grunde gutes Material, mit dem sich mühelos die Aufmerksamkeit der Leser gewinnen ließe. Gerade wenn ein Thema berührt wird, über das etliche Mythen und Vorurteile in der Gesellschaft existieren. Stellenweise gelingt das und es vermittelt sich ein authentischer Eindruck von der Lebenswirklichkeit in dieser speziellen Welt. Zu oft allerdings verliert sich die Erzählerin in überflüssigen Abschweifungen, die regelmäßig in konfusem Geschwurbel versanden. Statt nah an ihrem eigentlichen Stoff zu bleiben, hat man das Gefühl sie wollte eine soziologische Studie über die Frau und die Prostitution im Allgemeinen schreiben. Dieser pseudotheoretische Überbau nervt genauso, wie die starke Neigung zur Schwärmerei. Kritiker werfen der Autorin deshalb eine verklärte Sicht auf das Prostitutionsgewerbe vor. Dem entgegnet Emma Becker, dass es sich um ihre rein subjektiven Erfahrungen handele und diese waren eben überwiegend positiv. Sie wollte nie eine Apologie der Prostitution schreiben. Das sei einmal so dahingestellt. Viel wichtiger für mich als Leser ist aber, dass sie für ihren Roman keine in sich stimmige Form gefunden hat.
C'était une idée à la con. C'est Emma Becker qui le dit. Elle a même du mal à comprendre ce qui, précisément, l'a poussée à accomplir son projet foireux. Pour repousser ses limites, peut-être. Voir si elle en était capable, sûrement. Faire parler les bavards et rager les rageux, pourquoi pas. Apprendre, certainement. Toujours est-il qu'elle l'a fait, et pas à moitié.
L'idée à la con, c'était de partir pour Berlin avec son allemand boiteux, ses quelques appréhensions, sa soif d'en savoir plus et peut-être même d'en découdre. Là-bas, la prostitution est légale. Là-bas, elle va rejoindre une maison close, avec ses préjugés et ses carnets de notes, et faire plus que se plonger dans la peau des travailleuses du sexe qui y exercent : devenir l'une d'entre elles et documenter son expérience, parce que c'est ce qu'elle fait, écrire, et puis parce que ça la fait marrer, parce qu'elle a des choses à prouver à son ego, parce qu'elle a envie de pouvoir défendre l'idée que se prostituer n'équivaut pas forcément à vendre son âme.
Dans la première maison close, personne ne se parle. Les filles sont en compétition, et Emma en perdition. Ca ne lui inspire rien, sinon du désemparement, alors elle plie bagage, et découvre ainsi la Maison, un établissement aux codes parfois un peu datés mais qu'elle se surprend à embrasser en un rien de temps. Très vite, la Maison devient la sienne, avec ses beautés, ses surprises, ses bizarreries aussi, ses dégoûts parfois, ses moments d'inspiration comme de découragement, son côté sublime et son absurdité en arrière-plan. Emma devient Justine, découvre la routine hors-cadre des prostituées, leurs longues plages d'ennui, leurs barricades émotionnelles plus ou moins hermétiques, leurs petites manies aussi nécessaires qu'attachantes, leur résignation, leur enthousiasme, leur cynisme, ça dépend des jours, parce qu'au fond, en tout cas c'est ce qu'Emma/Justine perçoit petit à petit, c'est un taf, différent des autres certes, mais un taf, avec ses codes, ses jours avec et ses jours sans, ses avantages et ses inconvénients, ses douleurs et ses consignes qu'on transgresse de temps en temps.
Elle est pute, maintenant. Ça la change, un peu. Pas complètement. Elle ne bascule pas dans une damnation éternelle, pas plus qu'elle ne traverse d'épiphanie grandiose. Elle est juste elle. Un peu plus lucide. Fatiguée, souvent. Émue, parfois. Bouleversée par les autres, surtout. Les filles. Plus ou moins jeunes, vieilles, éblouissantes, enthousiastes, grosses, taiseuses, malpolies, gracieuses, désinvoltes, mais toujours et avant tout dans une compréhension tacite et constante de leur vécu commun. Une compagnie improbable et salvatrice. Très vite, pour Emma, une forme nouvelle de sororité à laquelle rien ni personne n'aurait pu la préparer à devenir aussi attachée.
C'est risqué, comme démarche, devenir prostituée pour en faire un livre. Ça pose question. Ça peut repousser le lecteur. Ça charrie tout un tas d'écueils. Faire le plaidoyer de la prostitution, ou au contraire, la condamner catégoriquement, en jetant tous ses acteurs et actrices avec l'eau du bain. Il s'agit de trouver un entre-deux, et Emma Becker, avec ses errements, ses hésitations et ses contradictions, semble y être plut��t bien parvenue - et même plutôt très bien.
L'expérience de l'autrice est individuelle, biaisée, et surtout privilégiée, ce qu'elle reconnaît et souligne à chaque instant. La maison close, c'était aussi la garantie d'une sécurité, d'une protection, d'une forme de soutien tangible bien qu'imprévisible. Jamais elle n'a risqué sa vie comme c'est le cas d'une infinité d'autres travailleuses du sexe ; elle a certes connu des moments de doute, de solitude, voire de rares épisodes de franche violence, mais son expérience est restée relativement préservée, et elle veille à le rappeler autant que possible, tout en mettant en évidence les nombreux abus dont elle a été témoin direct ou indirect. La prostitution peut être exploitation, elle l'est même souvent - la plupart du temps ? -, et il n'est pas question de nier ça, mais ce que l'écrivaine affirme avec un aplomb assez impressionnant, c'est qu'il est également possible d'y trouver une forme de satisfaction, voire d'épanouissement.
La prostitution, c'est fait par des gens, des gens réels comme on en croise constamment dans la rue, et ça veut dire quelque chose de notre monde, qu'on le veuille ou non. La prostitution existe depuis longtemps, sinon depuis toujours, elle continuera d'exister, et ce qu'Emma Becker raconte avec une lucidité plutôt pertinente, c'est qu'il est possible de l'imaginer autrement, de la rendre aussi sécurisante que possible pour les personnes qui l'exercent.
On pensera ce qu'on voudra de la démarche de l'écrivaine. On y verra au mieux une analyse passionnante des complexités du désir féminin, au pire un brûlot pro-prostitution ou un ego-trip intenable, ou bien quelque chose de moins tranché, un reportage accidenté, une autofiction influencée. Un roman qui se sait biaisé, ne cherche pas à se poser comme universel et moralisateur, et qui donne avant tout l'envie de lancer de longs, passionnants et complexes débats sur un sujet qu'il serait beaucoup trop facile (et surtout dangereux) de ne considérer que comme l'histoire d'une simple niche, ou la toile de fond de quelques faits divers sordides.
J'attendais beaucoup de ce livre et j'ai été bien déçue. Le texte est confus, l'autrice, pour moi, est totalement passée à côté de son sujet. Il y a pas mal de longueurs, notamment sur la fin. J'ai trouvé le livre finalement assez creux et l'écriture un peu étrange, comme si l'autrice hésitait : on passe de descriptions très détachées voire cliniques à des paragraphes au style très ampoulé. Mais ce qui m'a le plus agacée, ce sont les nombreuses phrases problématiques qui émaillent le texte : entre descriptions grossophobes, condescendance, clichés sur les étrangers, ... Pour une personne qui dit écrire sur les femmes, j'ai trouvé son texte très " male gaze ". J'avais prévu de lire les autres textes de l'autrice mais clairement, je vais m'arrêter là.
Le postulat de base, d'une jeune femme privilégiée parisienne qui décide de se prostituer à Berlin pour écrire un livre, m'a fait franchement grincer des dents toute la première partie, avant qu'une certaine sincérité ne vienne trouver sa place dans l'écriture de son expérience.
C'est les quelques portraits tendres de prostituées et anecdotes bien particulières, éloignées des clichés, qui m'ont permis d'aller jusqu'au bout de cette lecture, pourtant émaillée d'une vision de la beauté, des rapports hommes / femmes et de la féminité que je ne partage absolument pas.
Un livre qui m'aura tour à tour exaspérée, émue, intriguée, fatiguée mais qui ne m'aura pas laissée indifférente.
Il y a des livres comme cela, que l'on a beaucoup envie d'aimer mais qui ne nous facilitent pas la tâche. J'étais très enthousiaste en ouvrant ce roman, mais je suis allée de désillusions en désillusions. Sur le fond, je n'ai pas l'impression d'en savoir davantage sur les maisons closes qu'avant. Les motivations d'Emma Becker, ce qu'elle en a retiré, tout cela reste très flou. Quant à la forme... Que dire ? La Maison me fait l'effet d'un manuscrit mal dégrossi, brouillon, mal construit, au style très inégal, ponctué de choix peu judicieux ou inexploités - la description pièce par pièce de la Maison est vraiment laborieuse alors que les différentes chambres auraient pu être introduites au fil du récit, les noms de chanson en guise de titre de chapitres, pourquoi pas... mais pourquoi, dans ce cas précis ? J'en suis venue plusieurs fois à me demander quel avait pu être le rôle de l'éditeur, tant ce roman aurait mérité selon moi une sérieuse réécriture et un bon élagage. J'ai le sentiment que tout le monde s'est dit que ça irait bien comme ça, que le sujet suffirait à faire vendre le livre. D'où mon impression de m'être fait un peu pigeonner sur ce coup-là...
Emma Becker decide tornar-se prostituta por dois grandes motivos, pelo permanente fascínio que sempre sentiu pelas prostitutas e para escrever sobre o assunto, sobre elas, sobre si e sobre o fascínio por elas. Confesso que fiquei surpreendida pela respeitabilidade e seriedade com que este livro tem sido apresentado, não porque achasse, à partida, que não o merecesse, mas porque até aos dias de hoje, a profissão mais antiga do mundo, não ganhou respeitabilidade. Emma teve as mesmas dúvidas, mas depois de o ler, não há como não o respeitar ou levar a sério. “A Casa” está soberbamente bem escrito. De cima dos seus 31 anos, Emma apresenta uma escrita culta, inteligente em vários sentidos, cativante, envolvente e riquíssima em tantas análises do mundo, da sociedade, do ser humano, do ser mulher. Fiquei assombrada com a magnitude com que a mulher é apresentada. Somos tão dignificadas neste livro, somos tão respeitadas… e sim, somos todas, acreditem… ao demonstrar todos os clichés daquilo que uma prostituta é, e ao acrescentar-lhes tantas dimensões quantas aquelas que julgamos impossível, Emma eleva a nossa beleza, sensualidade e complexidade. E que fique claro que eu não elevo este livro, porque acho a experiência cool, ou mega atual, ou hipster ou porque promove a legalização da prostituição (até porque acho que não promove e eu nem tenho uma opinião completamente formada sobre isso). Não!! Elevo “A Casa” pela forma como Emma decidiu escrever a sua experiência; elevo-o porque não possui uma única generalização, não possui um único lugar-comum. Elevo-o porque na sua demanda, Emma só se quer descobrir e compreender, e fá-lo com tanto amor pelas mulheres que, para mim, deixa uma sensação de que nos devemos pura e simplesmente aceitar e viver felizes com a nossa grandeza.
Entre fascination pour les corps féminins et réflexions sur l’écriture, La Maison est un roman très réussi qui nous emmène au coeur de la nuit berlinoise et de ces maisons closes.
Bound to be highly polarising and controversial, but turns out it's a very lyrical and often deeply empathetic piece of work - and frankly, you can't beat the final chapters for sheer sensuality and love of humanity.
We do, of course, need to bear in mind throughout that, yes, the maison-close we're talking about in Berlin is a comparatively safe-ish place, run by women and seemingly caring and family-like - and, presumably, that's also the point, legislators. If you're looking for a contrast though, Philippe Broussard's bleak investigative non-fiction work 'A La Recherche de Ginka' is your answer.
"Dom" to pozycja kontrowersyjna nie tylko przez podejmowany temat, czy autobiograficzny charakter narracyjny, ale również ze względu na dość "ekskluzywny" wybór berlińskiego domu publicznego. Emma Becker po dwóch tygodniach pracy w "burdelu", w którym nie czuje się bezpiecznie, przenosi się do Domu - miejsca, w którym praca kobiet jest szanowana oraz odpowiednio wyceniana, a same pracownice seksualne mogą czuć się bezpiecznie - nie tylko ze względu na klientów, ale również warunki pracy - swobodę ubioru, godzin pracy, zwolnień, odmów, itd. "Dom" zatem wydaje się być dość zromantyzowaną wersją prostytucji (terminologia użyta w książce), może mało reprezentatywną na tle całego biznesu, której szczególność nie przekłada się na zagrożenia oraz niedowartościowanie związane z pracą seksualną w ogóle. Dlatego też doświadczenie tej pracy w kraju, w którym prostytucja jest legalna, nie może odpowiadać doświadczeniu w ogólnym charakterze. Becker bardzo tutaj skupia się na sobie, ale oddaje tą książką swoisty hołd kobiecości, siostrzeństwu i demitologizuje tym samym (z dużą subtelnością i lekkością) konstrukt społeczny, jakim jest praca seksualna.
Becker w Domu pracowała 2 lata. Książka ta jest zatem bardzo subiektywnym spojrzeniem na dom publiczny oraz portrety pracujących tam kobiet, w tym autorkę. Wiele anegdot, mniej lub bardziej (nie)smacznych, opisów dni pracy, klientów (nowych i tych stałych), rozmów z koleżankami z pracy oraz obserwacji - to wszystko, choć podane w dość zabałaganiony i niechronologiczny sposób (konstrukcja kuleje, a raczej jej brak) - powoduje, że każde ponowne otwarcie "Domu" natychmiastowo przenosiło mnie tamże. To spory sukces narracyjny - wypełniony ciekawymi przemyśleniami oraz obserwacjami, zupełnie dla mnie dotąd nieznanymi. Masa cytatów!
Becker sporo pisze też o izolowaniu tego kawałka życia od reszty. O życiu po pracy, o seksie po pracy, o wpływie pracy na prywatne życie intymne, o trudnościach związanych z załamaniem granic udawania, o czasie potrzebnym do powrotu do odczuwania, o zobojętnieniu, które nierzadko przenosi się do życia "po pracy", ale także o ekscytacji związanej z potencjalnie romantyczną sytuacją po pracy.
Nie brakuje w "Domu" sformułowań kontrowersyjnych - jak na przykład to, że sceptyczność wobec pracownic seksualnych wynika z zazdrości powodowanej swobodą życia tych kobiet; albo zestawienie prostytutki z kasjerką w Lidlu (z podkreśleniem, że ta pierwsza nie może głośno przyznać się do miejsca swojej pracy).
"Dom" to silne odczarowanie i dekryminalizacja pracy seksualnej - możliwe, że ta ekskluzywność, o której napisałam na początku, powoduje, że omija nas - czytelniczki - świadectwo czarniejszego charakteru tej pracy, ale z czułością prezentuje głosy kobiet, dla których praca seksualna jest wyborem, bywa uszczęśliwiająca (nie mylić z seksualnie satysfakcjonująca) i stanowi "normalny" zawód. Ja jestem na tak. Myślę, że warto do "Domu" zajrzeć.
Well, it seems like quite a feat to write a book about prostitutes that manages to be boring, but Emma Becker has pulled it off. Described as an "autobiographical novel", inspired by the 2 years that the author spent working in a (legal) Berlin brothel, the book has pretensions that it can't live up to.
For me the most irritating aspect of the book was that the author was trying to have her cake and eat it too, with constant contradictions that had my head spinning. The Berlin streetwalkers in their thigh-high boots and fur coats are goddesses of the Erotic, wafting a perfume of forbidden pleasures to the passers-by. No, wait, they are average-looking girls who perform tawdry services for paltry sums. The author went to work in a brothel with an almost sociological or anthropological interest, thinking of making it the topic of her next book. No, wait, she went to work in a brothel because she liked sex a lot. After a shift in the brothel, the girls find the sexual demands of their boyfriends and husbands tedious. No, wait, they enjoy the act so much that they use Tinder to set up a quick encounter with a non-paying partner. Emma lives with her sisters. No, actually, it seems she lives alone. She gives a client her phone number because he reminds her of her first love... and is then supremely irritated when he actually calls her. Prostitution is a job for pretty girls... but wait, how come that an elderly (meaning : late 30s or early 40s) prostitute with some extra padding gets all the clients?
Others have remarked that the book romanticizes prostitution. Possibly, but the author makes it clear that she was writing about the type of "bourgeois brothel", where the girls are independent and not subject to the reign of terror that she experienced during her two weeks at an Albanian-run establishment populated mainly with Bulgarian or Ukrainian girls. So this is not about the human-trafficking form of sex work; as a matter of fact, the author and her colleagues regularly congratulate themselves on not having to having to accept dozens of tricks per day and then hand over their earnings to burly men who have confiscated their passports.
Bottom line : don't read this book thinking it's going to be along the lines of The Happy Hooker or even Fear of Flying . The author works hard at trying to convince us of the joys and mysteries of physical desire. I am all in favor of people making a living out of something they enjoy doing, whether it's chasing a soccer ball around a field, sleeping with strangers, or crocheting doilies. But this book is strangely joyless, and the narrator's neurotic vacillations got on my nerves. And a book full of sex scenes ends up being like a movie full of car chases : monotonous and yawn-inducing.
I was halfway through the book when I gave up, so if the book becomes more interesting towards the second half, I missed it.
J’aurais aimé… aimer ce livre parce que je trouvais le postulat de départ intéressant. Je pense que je pourrais faire la liste de tout ce que je n’ai pas aimé, mais je vais m’arrêter sur ce qui m’a le plus dérangée. L’auteure dit qu’il y avait toujours une distance entre elle et les autres employées des maisons, qu’elle n’arrivait pas à cerner ce qu’elles pensaient vraiment. Je n’ai aucune connaissance du milieu et c’est peut-être vrai que c’est dû au fait que la méfiance est de mise entre filles, parce qu’on se bat un même client. Mais après avoir passé 400 pages à lire le vide d’une nana bourge qui fait juste ça par ennui, qui est vulgaire, qui ne pense qu’à sa petite personne, qui est constamment dans le jugement (on en parle de ce chapitre entier sur ce français qui clairement n’a rien fait de mal, mais qu’elle traine quand même dans la boue parce qu’il n’a pas confiance en lui ? Sérieux c’est grave d’être aussi humainement mauvaise), qui ne regarde l’autre que dans un spectre de comparaison avec elle-même (les autres sont sur leur portable ou lisent Marie-Claire, elle se refait tout les classiques de la littérature française ou toute l’œuvre de Tolstoï parce qu’elle est intelligente, elle n’hésite pas à nous le rappeler toutes les 3 pages qu’elle est belle mais aussi un modèle d’intelligence), elle méprise les hommes, n’a aucun amour pour eux, et je pense, méprise tout le genre humain. Au final le livre est creux et ne montre rien de l’envers du décor du monde secret des maisons closes, parce que pour pouvoir arriver à cerner tout cela, l’auteure aurait eu besoin de la seule qualité qu’elle n’a pas l’air d’avoir : l’empathie.
Et une chose, quand sur la couverture, les trois seuls extraits des critiques littéraires que l’on trouve, dont un sublime « un grand livre sur le désir féminin. » (????????) sont rédigés par trois mecs blancs de plus de 40 balais, qui évoluent dans ce milieu littéraire parisien insupportable (je veux dire, le troisième extrait de critique n’est autre que Beigbeder, qu’est ce que vous voulez que je vous dise de plus), quand on a trouvé que seuls les hommes méritaient d’avoir un avis sur une œuvre sur des femmes… on aurait pu tout de suite comprendre que ce livre était une énorme connerie.
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Sérieusement les gars, c'est quoi ce bordel ? Ce n'est pas le côté glorification de la prostitution qui me dérange. Au contraire, j'étais curieuse d'avoir un avis un peu différent du mien sur la question. Ce qui m'a dérangé au point d'arrêter ma lecture c'est l’hyper sexualisation de la femme, qui ne semble avoir qu'une seule utilité pour l'auteure (obsédée au demeurant, mais encore une fois ce n'est ni un problème ni ce qui m'a fait abandonner cette lecture mais ça peut probablement gêner certaines personnes non averties) satisfaire les hommes. La seule satisfaction qu'une femme peut obtenir d'elle même vient de la jouissance d'un homme. Non. Non et re-non. Non une femme pour en être une n'a pas besoin de faire jouir un homme (ou même de le vouloir), elle n'a pas non plus besoin d'être belle ou désirable, et de savoir marcher sur des talons. Et jusqu'à preuve du contraire la validation d'un homme n'est pas un besoin intrinsèque. Vous me direz que j’interprète mal, peut être et sincèrement je l'espère...
Je serais par contre assez curieuse de savoir pourquoi tout le monde porte aux nues ce bouquin...
J'avais bien sûr oublié avoir lu un autre Emma Becker que j'avais trouvé très mauvais. Elle a progressé dans celui-ci, mais elle reste extraordinairement contente d'elle même et l'on sent qu'elle écrit d'abord pour faire la bête roue du paon. Suite d'anecdotes dans un bordel de Bisounours. On aimerait qu'elle crève enfin la surface des choses et nous parle psychologie. Mais elle est trop narcissique pour cela. Reste un livre assez original dans lequel on ne s'ennuie pas.
Après 60 pages je m'arrête. Changement de thème mais pas d'écriture... on lit entre les lignes d'une jeune riche parisienne cliché qui se cherche un quelque chose. J'étais pourtant ravie de lire un livre écrit par une femme sur ce sujet qui de plus a vécu dans ce monde et avait tout le droit à la parole d'où ma déception.
J'ai apprécié l'écriture d'Emma Becker, mais n'ai pas su être "séduite" par La Maison. Je reproche au roman un certain manque de construction, et surtout de subtilité (je suis comme ça je préfère le suggéré au frontal...😰). Je suis passée à côté
3.5 Książka ciekawa i ciekawy sposób jej napisania poprzez doświadczenie. Mimo że zaczyna się wstąpieniem do burdelu, a kończy skończeniem tam pracy, to nie jest napisana chronologicznie, co daje jej uroku zbioru esejów. Czyta się szybko i jest ciekawa, nie skupia się jedynie na przeżyciach, ale też zastanawia nad samym w sobie zawodem i związanymi z nim problemami. Mocno kontrowersyjna i szokująca ale przekazuje to na co się piszemy. Nie demonizuje zawodu, trochę go upieksza i romantyzyje (ale to chyba ze względu na dziwny sentyment do doświadczenia) ale na koniec zwraca uwagę na różne negatywne aspekty. Ciekawa książka ale nie dla każdego
Narracja, sposob prowadzenia historii - 1.5 Jezyk (z malymi wyjatkami jak pewne irytujace slowa zwiazane z opisami erotycznymi): 4.5
Za dluga i za duzo scen erotycznych. Jakby Emma Becker napisala cos na inny temat i wyszloby w tlumaczeniu Magdaleny Kaminskiej-Maurugeon to pewnie byloby na liscie ksiazek roku. Temat nie dla mnie, ale ksiazka jest bardzo dobra i jesli kogos ciekawi to na pewno bedzie zadowolony.
Oczekiwalxm na wiecej Berlina. Wstawki o podrozy u-bahnem i ulicach, ktore znam na pamiec niestety nie wywolaly wielu pozytywnych wspomnien o miejscach.
I read this book in French for a bookclub session I'm organising with the title "scandalous". It was suggested to me by another bookclub friend when she heard the theme i was thinking about. Now the book was...surprisingly long. It took forever to read. When you have a kindle, it's hard to judge how many pages lie ahead, but I was expecting a flimsy, long novelette, rather than the many, many, many pages I ended up reading. And yet, there are only a few places, a dozen of pages where I felt cuts should / could have been made. The prose was in general extremely rich and generous with the reader, with an appropriate and might I even say elegant vocabulary in relation to the theme. The subject is rare: the author decided to spend two years in a legal brothel in Germany, in order to write a first-hand account of prostitution. Balsy? Twisted? Weird? All of the above probably, but the result is a very interesting read. I did struggle with the book though. I struggled because I don't know of, or I havent read any other female-told stories about contemporary or even historic prostitution. Even the author gives the impression that there are not many other examples out there. So at first, I was almost expecting a thesis research on the subject. What are the many faces of prostitution, from the very bad to the mediocre and the very good? I wanted a large vision on the profession and my every question answered. And yet, this book, this novel, is not a thesis, or an objective or all encompassing view on the subject. This is a subjective novel, the more or less romanced experience of a upper middle-class girl who likes sex and looks for, I quote, "ways to scare herself", a girl who no one obliges to go down the path of prostitution, a girl who can stop any moment it pleases her, who does not need it to pay her bills (other than perhaps 600 euros spent at Agent Provocateur on one outfit). This French girl, who like all French is terrible at foreign languages, is in the privileged position to do it for the fun of it. And who is lucky enough to find a legal brothel where the business is built around the girls, and not around money. A girl with a job, in a probably rare, but pleasant and welcoming working environment. A rare type of prostitution and a rare setting for it as well. Is she a pleasant character? Not always...she reeks often of self-entitlement, better-than-thou attitude to the other girls because she is there for her book and not for the money...she is incredibly French, and unsurprisingly truly becomes friends only with the other French girl there...she has zero insight into other nationalities that do not have the luxury of options in life such as the Polish, Bulgarian or Romanian girls she dismisses quickly. Her "investigation" is not one of a curious anthropologist, but more that of a philosopher of what prostitution could be, but rarely is, if stigma was truly set aside. But a novel is a novel, not a research project and certainly not an "état de l'art" on a given subject. I feel richer for reading it and I must say that for the vast majority of time it was time well spent.
Um livro sobre a intimidade num bordel. Mulheres que ninguém quer ver e sobre quem nada se sabe. Emma decidiu escrever este livro não por capricho ou extravagância mas porque acha uma necessidade. Uma necessidade peculiar porque durante algum tempo também ela se prostituiu. Uma mulher que se assume libertina e sem temor ou hesitação revela tudo.
Uma reflexão intimista, que não visa chocar mas analisar. Até a violência a que se sujeitam. Auto-análise, uma vez que não se trata de ficção. O senão é que é demasiado e torna-se exaustivo. Menos seria mais. Perde-se.