Fabien, adolescent subversif et railleur, écrit d'un centre de repos où il poursuit une thérapie inédite : il doit raconter en détail les événements qui l'y ont conduit. Il ne pourra sortir que s'il y parvient. Dans des cahiers à carreaux, il adresse à sa psychiatre le récit mordant de sa vie de pensionnaire dans un collège catholique du nord-est de la France, au début des années quatre-vingt-dix. Il raconte aussi ses week-ends de fils unique, dont l'humour ne masque pas tout à fait le désarroi, au sein d'une famille décomposée par un mystérieux drame. De cahier en cahier, la vérité attendue par le médecin reste pourtant dissimulée dans les motifs tragi-comiques du récit de Fabien. Sa mémoire se fait plus inventive à mesure qu'elle semble refouler un secret qui, tel celui de la chambre de Barbe-Bleue, serait mortellement dangereux à découvrir. Tout en essayant d'en retarder l'émergence, Fabien livre une chronique singulière et effrontée où scintillent ses incessantes trouvailles de langage.
On sent le drame à chaque page. Le drame que Fabien, 14 ans, va nous livrer un jour... peut-être En attendant, il raconte au fil de ses cahiers, sa vie avant l'hôpital psychiatrique, sa vie avec ses parents avec lesquels le lien ne se fait plus, sa vie à l'internat avec ses congénères qui semblent aussi fragiles que lui, sa vie avec Champion... son loup imaginaire.
Oui, on sent le drame à chaque page. Mais derrière cette gravité, que Fabien refoule tant bien que mal, on savoure son humour décapant et on sourit souvent car, ma foi, ce Fabien, pour un élève plutôt abonné au zéro pointé, a le sens du récit et de la tournure.
Alors oui, le drame, la culpabilité, la folie qui permet d'évader ... mais aussi les mots qui apaisent et qui soignent.
Et ceux de Maria Pourchet sont un pur régal car c'est une magicienne qui a sorti de sa plume un récit sensible et touchant.
Un roman touchant sur un adolescent qui utilise l'écrit, à la demande de sa thérapeute, pour raconter comment il s'est retrouvé en maison de repos. On sent un secret dès le début du roman, on le devine au fur et à mesure, mais l'essentiel est dans le récit de l'adolescent tourmenté et dans ses formules souvent bien senties sur les situations et sur son entourage. Une belle lecture.
Champion, c’est le nom du loup qui accompagne Fabien et qui devient parfois violent.
Fabien est interne et ne rentre chez ses parents que quand ceux-ci veulent bien venir le chercher. Cela tombe bien, Fabien n’a pas spécialement envie de rentrer.
Dans les cinq cahiers qu’il noircit pour sa thérapeute, il nous raconte les semaines avant le drame, le petit monde de l’internat qui est le sien.
Jamais il n’évoque pourquoi il a été inscrit en internat ni pourquoi il se retrouve dans ce centre de repos à devoir écrire sur des cahiers.
Nous devinons en lisant entre les lignes qu’un drame familial a eu lieu. Seul le dernier cahier révélera ce que Fabien n’arrive pas à écrire et a préféré refouler.
J’ai aimé l’humour et le ton décalé de Fabien pour parler de ses congénères, le regard qu’il porte sur le monde des adultes.
Un roman qui donne la parole à un adolescent mal dans sa peau, mais qui laisse s’échapper son mal-être sous la forme d’un loup.
L’image que je retiendrai :
Celle de son compagnon de chambre qui récite les journaux toute la journée et même la nuit.
La vie a travers les écrits d’un jeune dont la plume est très (trop) éloquente, pour son âge. Champion est un personnage imaginaire qui présente son côté sombre, mais il est peu exploité. En fait, il aurait pu ne pas faire partie du récit et rien n’aurait changé. Ce récit a une certaine parenté avec les écrits de David Goudreault.
Le livre raconte la vie d'un gamin de 15 ans écrite par lui-même. Et ça se voit. Enfin, ça aurait été écrit par un authentique ado de 15 ans on aurait salué le potentiel et le style, sauf qu'en réalité écrit par une autrice de 35 ans, donc c'est juste mauvais et bourré de cliché.
Maria Pourchet maîtrise autant le récit que le style. Ses phrases courtes lui permettent d'ajouter beaucoup de détails, souvent humoristiques, tout en conservant le rythme. Un roman original, touchant, drôle et prenant.
Émouvant. Une vraie tonalité qui fait penser à l’attrape-cœur de Salinger. Un esprit rebelle qui parle à mon coeur de révoltée soumise. Une éloge à la beauté et la simplicité de la thérapie. Écrire des mots, ça peut aider.
Probablement le pitch qui m'intéressait le moins, pas grand chose à faire de problèmes d'un gamin en pension. Drôle, cinglant dès les premières pages, ça donne envie de continuer jusqu'à ce que le livre déstabilisé, dérange, inquiète et d'un coup, on devient happé. La fin est sublime.
Un livre intéressant et original. La forme du récit m’a un peu perturbée au début puis une fois qu’on adhère au point de vue c’est assez captivant. On a envie de comprendre et on s’attache aux personnages
Version adolescente du Petit Nicolas - beaucoup de bêtises décrites par le protagoniste ; la source du malaise met trop de temps a etre revelee. Je me suis tres vite lassee