Marie-Maude Pranesh-Lopez est aux prises avec un « trou blanc » qui la pousse à toujours fuir vers l'avant, à tout essayer, ce qui se solde invariablement par une profonde indifférence. Sa mère provoque volontairement des accidents de la route, qui causent des embouteillages. Son père, fervent consommateur de psycho-pop, se livre à la méditation chromatique et adhère à tout ce qui peut favoriser sa croissance personnelle. Dans un récit déconstruit, entrecoupé de pages du journal intime de Marie-Maude, l'auteur explore le thème de la fatalité, en mettant en scène des personnages pour lesquels la rédemption n'arrive pas.
4,5*. Un très bon 4e roman pour David Goudreault, un auteur que j'aime d'amour pour la personne qu'il est et pour l'ensemble de son oeuvre qui est nécessairement teintée par son background de T.S., un beau petit plus en ce qui me concerne.
J'ai particulièrement apprécié la façon dont l'auteur s'est permis de jouer avec le style et la forme et dans sa façon de faire certains clins d'oeil à la lectrice. Ce n'était pas sans me rappeler par moments les procédés d'un autre auteur que j'aime bien, François Blais, avec son cabotinage toujours empreint d'intelligence.
J'ai aussi noté plusieurs bijoux de phrases et de bouts de phrases telles "l'incapacité pour la mère et la fille de ressentir un amour plus profond qu'une flaque de larmes sur l'asphalte de l'indifférence" (p.119) qui reconfirment la maîtrise de la langue par l'auteur et sa capacité à créer des images fortes en jouant avec les mots.
C’est le genre de livre qu’il faut absolument lire au complet avant de l’apprécier à sa juste valeur. C’est particulier, on ne sait pas trop où on s’en va. Pourtant, le personnage de Marie-Maude nous garde accroché parce qu’on sait que ce n’est pas une femme comme les autres.
On reconnaît toute l’importance qu’accorde l’auteur à la poésie et à la culture dans la vie de tous les jours. Une œuvre qui, à mon avis, représente très bien David Goudreault!
Un autre excellent livre signé David Goudreault. Plus «sérieux» que la trilogie de la bête, ce livre présente une biographie fictive d’une poète. L’histoire est intéressante, mais comme toujours ce qui fait la force des livres de David Goudreault se sont, la qualité de son écriture, une maitrise de la langue sublime, une fluidité sans pareille et des métaphores incisives, ainsi que les réflexions sociales qui parsèment ses livres, parfois à double sens, ces réflexions sont riches et profondes. J’ai bien aimé qu’une partie de l’histoire se passe en Beauce, malgré un portrait peu reluisant, mais malheureusement assez juste, venant moi-même de la Beauce et ayant grandi plus ou moins à la même époque que Marie-Maude, cela donnait une tournure intéressante à ma lecture. Un roman à la forme originale, qui fait réfléchir et qui se lit tout seul. Un excellent livre que je recommande aux fans de l’auteur, mais aussi à ceux qui voudraient le découvrir!
On retrouve l’écriture brillamment intelligente de David Goudreault. Dans un contexte intellectuel encore plus élevé.
C’est l’histoire déconstruite d’une future écrivaine qui dès sa naissance est moins aimé que son frère de part sa laideur et la fragilité de son frère.
Le début est déstabilisant mais plus on lit et plus on s’attache à Marie-Maude.
J’avais beaucoup d’attentes envers ce livre, et j’ai été un peu déçue. Je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ou pas. J’ai trouvé l’écriture intelligente et originale bien sûr. Mais quelque part, je n’ai pas retrouvé l’humour, le style cru et les jeux de mots absolument délicieux des autres romans de cet auteur, que j’appréciais tant. Donc on dirait que j’ai eu un plaisir très limité à le lire et j’avais juste hâte de passer à un autre livre, bien que ce ne soit pas mauvais…
Un autre grand coup ! Comme un grand coup au plexus, vous aurez le souffle coupé à la lecture de ce nouvel opus par l'auteur de l'incomparable trilogie "La bête".
(Mise a jour - janvier 2020) : Grand coup de coeur pour 2019, David propose un autre roman atypique qui confirme son talent d’écrivain. Un grand passionné des mots , il joue avec la langue comme peu d’auteurs de sa génération. De beaux clins d’œil à la littérature, sa façon unique de jouer avec les mots et la langue française. Le style unique de la construction du récit. Il réussit à créer des images fortes et puissantes. Sensible, touchant, dur et parfois difficile, le parcours de la protagoniste ne laisse pas de froid et propose l’un des plus beaux voyages littéraires depuis longtemps!
===
Je suis extrêmement triste et déçu que ce titre n'ait pas été reconnu dans la liste des finalistes du Prix des libraires. C'est inconcevable!
Non vraiment, les romans de David Goudreault ne sont pas pour moi. J'avais presque abandonné La Bête à sa Mère tellement ses personnages m'étaient antipathiques et ici, c'est la même chose avec Ta Mort à Moi. J'ai essayé de comprendre les motivations de Marie-Maude, pourquoi absolument rien ni personne n'est arrivé à la rendre heureuse à aucun moment dans sa vie. Pourquoi ce détachement de tout. Et comment quelqu'un comme elle pourrait écrire un recueil de poésie (dont on ne sait à peu près rien, d'ailleurs...) qui deviendrait un best-seller mondial, traduit dans plusieurs langues. L'écriture m'a souvent semblé prétentieuse et moralisatrice. Ça n'a pas contribué à me faire apprécier l'histoire, mais peut-être que c'était voulu.
J'ai longuement hésité entre 4 et 5 étoiles. Je suis vendu à David Goudreault, mais si je suis cohérent avec moi-même, j'ai préféré La bête à sa mère, qui valait davantage 5 étoiles à mon avis. Ta mort à moi est néanmoins un excellent bouquin et il faut absolument se rendre dans les 20-30 dernières pages pour le réaliser. Je trouve que plusieurs romans ont la faiblesse de ne pas avoir de fin "punchée". Ce n'est pas du tout le cas ici! J'aurais pris plus d'extraits du journal intime de Marie-Maude, j'ai trouvé que c'étaient les meilleurs moments. À lire si vous aimez les personnages ayant une forte personnalité et les histoires un peu décalées qui permettent tout de même de pousser des réflexions sur des sujets contemporains.
Vraiment déçue par cette lecture. Ta mort à moi n’arrive pas à la cheville de ces trois livres précédents. Personnages caricaturaux, non attachants, froids et pathétiques. Intrigue moche et mal exécutée. Femme dont le frère jumeaux meurt dans une noyade, père narcissique, mère endeuillée, fugueuse, poète célèbre, abandonne sa fille à la naissance, s’enfuit au Laos, passe des années à méditer avec les moines pour ensuite s’enrôler avec une gang de criminels. Passe des années en prison au Laos, s’enfuit de prison, retourne de force au Canada escortée par les autorités, ouvre la porte de sa maison pour les junkies, clochards, les rejetons, etc. Et elle meurt d’une mort atroce. C’est vraiment n’importe quoi, cette intrigue. Comment en faire trop?
This entire review has been hidden because of spoilers.
J'ai lu ce livre en deux jours seulement suite à mon achat au salon du livre de Montréal. J'étais très excitée par ce nouveau roman de l'auteur dont j'ai grandement aimé les oeuvres précédentes (la trilogie de la bête). Je dois avouer que ce nouveau livre est loin d'être décevant. Goudreault parvient à se mettre dans la peau de ses personnages avec une facilité déconcertante. J'ai eu beaucoup de mal à déposer le livre et la fin m'a rendue bien amère; je vais encore devoir attendre avant de pouvoir relire cet auteur. Son vocabulaire trahit sa maîtrise de l'art poétique et rend ses oeuvres encore plus captivantes. Wow.
Au début je dois avouer que ce n’est pas facile à lire et plutôt déstabilisant… Le personnage de Marie-Maude n’est pas facile à suivre et même si elle souffre d’un grand manque d’attention, car sa mère aime franchement mieux son frère qu’elle, je trouve qu’elle ne s’aide pas et prend de mauvaises décisions tout le temps…
Plus la lecture avance plus on s’habitue à Marie-Maude, même si elle continue de prendre de mauvaises décisions…
Le déroulement est intéressant et la fin un gros BAM! (If you know you know)
Ce n’est pas mon livre préféré et c’est mon premier de l’auteur, mais je suis intrigué de lire d’autres de ses œuvres.
David Goudreault raconte une histoire intéressante, une sorte de biographie d'une fausse artiste qui mène une vie, plutôt malheureuse, mais assez intéressante.
Par contre, on ne s'attache pas vraiment au personnage et ne s'accroche jamais vraiment à l'histoire, mais ce n'est pas le but. Le livre traite principalement de la mort et du deuil, mais sans jamais devenir lourd.
La force de David Goudreault est sa plume impeccable. Il a une façon de traiter des sujets lourds et tristes avec les mots parfait et l'humour efficace.
Knihu jsem dostala od manžela, kterého zaujala především obálka a posléze i anotace. A musím říct, že udělal velmi dobře, že dal na tento dojem. Pro mě překvapivé setkání s neznámým quebeckým autorem, který slovem vládne skvěle (asi ne nadarmo se stal mistrem světa ve slam poetry). Jeho kniha je vrstevnatá, protínají se zde různé typy vyprávění. Především je to smyšlená biografie, psaná na přeskáčku, proložená útržky z deníků hlavní postavy, různými dopisy, ale také poznámkami fiktivního autora. Příběh je břitký, nebere si servítky. Hlavní postavou je básnířka, obchodnice se zbraněmi, která nějakou dobu žila s mnichy a nějakou dobu zase v laoském vězení. Která si pořídila dům, v němž nabídla místo každé existenci, každému, kdo potřeboval útočiště. V jejím La Factorie se tak setkávaly hippie rodiny s prostitutkami, drogově závislými, ale i s postiženými, kterým tam bylo lépe než v ústavech či chráněném bydlení. O Marie-Maude musela být napsaná kniha, ač sama o sobě dobré mínění neměla, její žovot byl zaznamenáníhodný. Krom ní samotné knížka zachycuje i další lidi, kteří se okolo ní pohybovali, samozřejmě i rodinu s celou její tragédií, její zastánce, ale i odpůrce. Je to nejobsáhlejší životopis tvůrkyně, básnířky, rebelky, ženy, která žila s bílou dírou v srdci a která byla poháněná svojí nespokojeností dál a dál, aniž našla cíl. A která celý život milovala jednoho kluka...
« On mesure l’ampleur d’un amour au vertige qu’il apporte en arrivant, puis aux vestiges qu’il laisse sur son passage ». « L’absence d’espoir est plus tragique que le désespoir ». « L’esprit se révolte là où le corps se résigne; l’exaltation et l’étonnement des sens nous quittent naturellement, mais on cherche encore à donner du sens à nos vies, malgré l’expérience, l’évidence, la violence des désillusions ».
J'avais beaucoup aimé la trilogie " la bête" de David Goudreault et j'avais un préjugé favorable à l'égard de ce nouveau roman qui était qualifié de "next level" par la critique en terme de lourdeur, j'étais prête ! En aucun cas dans le roman, j'ai senti une sympathie quelconque face au personnage principal. Tout le contraire de "la bête", qui lui, nous laissait entrer dans sa tête, pour mieux le comprendre et même s'attacher à sa vulnérabilité, même si au fond, on le détestait quand même.
C'est peut-être l'angle "documentaire" qui empêche cet attachement dans ce cas-ci, ou simplement le fait qu'on a l'impression de se faire pousser dans la gorge les comportements inadéquats d'une protagoniste psychopathe.
J'aime les choses effectuées avec délicatesse, et ce roman n'y correspond aucunement.
David Goudreault reste un génie! Loin de sa trilogie La Bête, mais toutefois parent. On pourrait comparer ses deux oeuvres à ses deux personnages Victor-hugo et Marie-Maude. Ils sont à la fois différents et opposés, mais tout de même frère et soeur avec une multitude de liens.
On retrouve encore une fois un personnage qu'on aime détester, mais pour qui on ne peut s'empêcher d'avoir de l'affection. Ce roman se lit avec un sentiment de voyeurisme malaisant tout en étant un doux mélange satirique et parodique.
J'avoue avoir préfèré La Bête pour son originalité et ses jeux de mots fantastiques. La décomposition de la forme de Ta mort à moi me destabilisait parfois.
Mais je dois dire que La Bête reste une oeuvre qui, comme une relation amoureuse, est magnifiée avec le temps après sa fin.
Pour lire un livre comme celui-ci, je crois qu’il faut être prêt mentalement à lire quelque chose de différent, de désordonné et de troublant. Durant ma lecture, j’étais confuse. Je ne savais pas du tout où l’auteur voulait m’amener. J’avais envie d’abandonner ce livre. Maiiiis, Marie-Maude est un personnage très addictif. Elle est si étrange et différente qu’il m’était impossible de la laissé tomber. Je ne pouvais m’empêcher de tourner les pages afin de connaître la suite de son histoire ainsi que le triste sort des membres de sa famille. La fin m’a laissé sans mot. C’était incroyable. J’entretiens officiellement une relation d’amour/haine avec ce livre parfaitement complexe. Je vous le recommande !!
Qui est Marie-Maude Pranesh-Lopez ? C'est ce que lecteurs et lectrices tenteront de découvrir au fil des pages... Enfant mal-aimée, poète de renom, aventurière intrépide... toujours à la recherche de trouver un sens à son «trou blanc » intérieur.
L'histoire est bien écrit, les mots sont bien recherchés et le style est unique!
Une excellente idée originale, mais une exécution qui manque parfois de consistance et de profondeur. Malheureusement, l’auteur s’aime un peu trop la plume pour laisser parler ses personnages. Quand même, la fin en vaut les détours, et puis il cite Borges, donc 3 étoiles.
Chaotique mais magnifique. Le roman est comme une constellation, tu ne peux réellement l’apprécier qu’après avoir vue (lue) la totalité de son ensemble.
Je n’en reviendrai jamais de la plume de Goudreault. Quand la première phrase du roman vient déjà te chercher, tu sais que tu ne t’ennuieras pas. J’ai dévoré ce roman.
C’était bon, classique écriture de l’auteur. C’était bon, poignant, intense. Sainte que j’ai eu de la misère à embarquer par contre. J’ai préféré Maple qui était plus facile à embarquer malgré une écriture particulière.
Pas un coup de cœur pour moi. J’ai préférée la trilogie de l’auteur de la bête et je crois que j’avais de trop grandes attentes par la suite pour ce livre. Je n’ai pas détesté mais je ne relirai pas ce livre dans le futur.