Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné. Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ? Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
Valentine Goby est née en 1974. En sortant de Sciences Po, elle fait un séjour de 3 ans en Asie (Hanoi et Manille). À son retour en France, en 2002, elle publie aux éditions Gallimard son premier roman, La Note sensible.
Certaines longueurs dans l'aspect "documentaire et statistiques" mais un bon roman malgré tout. Je suis vraiment sensible à la plume de Valentine Goby, et elle a l'air friande des sujets forts et difficiles. Tant mieux : j'adore ça en tant que lectrice !
*prise de pincettes* je fais pas l’éloge du désespoir, loin de moi cette idée mais quel génie que la première partie de ce livre, on ne s’attarde pas sur l’accident mais sur sa suite, ces longs mois d’agonie à l’hôpital, la souffrance. ce n’est pas qu’il ne veut pas se suicider, c’est juste qu’il ne peut pas. et ce n’est pas non plus un roman développement personnel 2.0, y’a de l’espoir évidemment mais comme la vie est réellement : parfois l’espoir s’éteint pour renaître, boucle d’une vie où les prothèses sont plus douloureuses que les regards curieux et plein de dégoût des gens dans la rue. pour résumer vive la piscine, les jeux paralympiques (et quand même un peu l’espoir)
On sent bien que l’auteur a fait un gros travail de recherche et de recueil de témoignages et c’est ce qui ajoute en qualité à ce roman, mais qui en fait également son principal défaut. Il y a en effet beaucoup de longueurs, notamment sur l’évolution du sport pour les personnes handicapées, les progrès des prothèses etc. On a parfois plus l’impression de lire un exposé qu’un roman. Le personnage de François Sandre laissera quand même une trace dans ma mémoire.
Very deftly handled novel about a young man who becomes a double amputee after a major accident, and finds salvation and purpose in swimming and the emerging 'parasport' scene across Europe.
It's exceptionally moving at times and almost almost painfully relatable: the personal trauma the subject experiences, his battle with suicidal nihilism, his piecemeal efforts to make everyday life more manageable and the rejection and seeming impossibility of love (the way 'Nine' has been erased from his memory and the dream of getting it together with the nurse). Accompanied by family amid a feeling of being babied and suffocated. It's very well handled.
The line up of members of the swimming association is very good - this unlikely community. And the finding of solace in the outdoors and nature feels very convincing (that idea that nature just *is* and doesn't judge).
It's a very accomplished, well researched piece of work (see the list of thanks at the end), and probably always going to be moving. I was also reassured that it remained grounded - thinking at first that I'd chanced on a quasi-magical realist 'man becomes moray' tale.
Nem tudsz belegondolni, mi lenne, ha szépreményű fiatalként elveszítenéd a végtagjaidat és mihez lehetne kezdeni úgy az életeddel? Olvasd el a könyvet, ami aztán a kevéssé rózsás aspektusát is megmutatja. A rokonok sokkját, az orvosok hozzáállását, a művégtaggal élők és az azokat kiszolgálók világát, a lélek nyomorodását, a végtaghiányosokra izgulókat, és hogy a sport képes célt adni a céltalannak. Hogy az amnézia lehet tartós, és olyan fontos emlékek nem térnek vissza, ami pedig magában őrzik egy nagy szerelem vibrálását. Nem árul amerikai álmot, mert a tragédia megkéri a maga álodzattát - barátságok bomolhatnak fel, család bomolhat fel, függőség szökhet szárba -, de hát ez nem is amerikai szerzemény. Francia regény, ami nehezen indul, én biztos másképp építeném fel, és el kell telni pár fejezetnek, mire eljut oda, hogy a paraolimpia kialakulása is hanghoz jusson.
L'écriture de Valentine Goby distille du désespoir puis insuffle de la lumière dans tous les interstices de ce drame fantastique. Un synopsis crève coeur, et pourtant...ce roman lu en deux jours et demi est sublime : je l'ai refermé éblouie et bouleversée. Une mention spéciale pour les personnages secondaires féminins, la mère, la sœur, l'infirmière, pleines d'éclat et de douceur.
« Murène s'inscrit dans cet part inépuisable d'humanité, ce champ des possibles prometteur d'échappées et de renaissance. Car bien au delà d'une histoire de malchance, ce roman est celui d'une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l'émergence du handisport et jusqu'aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.»
Une merveille pour ma part. Je ne suis pas moi-même handicapée alors peut-être que certaines choses sont omises et que je n’ai pas notées mais il me semble que l’autrice s’est documentée et fait preuve d’une grande sensibilité. J’aime beaucoup l’approche de Valentine Goby, romanesque mais avec douceur, réalisme dans une volonté de comprendre d’autres vies que la sienne.
Une histoire très touchant, d'espoir et conquête sur un handicap dans les années 50/60. Nous qui ne sommes pas handicapés n'avons pas droit de se plaindre. On prend vite empathie pour François avec ses crises de frustration.
Dans un style percutant est racontée une histoire de courage et d'amour de la vie. Un livre sur le handicap physique et toute la difficulté pour réussir une insertion dans la société. Les phrases dont courtes, le vocabulaire est juste, pas de superflu mais tout est dit.
attention banger !!! c'était vrmt vrmt bien, ça se voit que l'autrice a fait ses recherches et c'est top !! j'ai adoré les personnages féminins, qui ne sont pas juste des clichés de "oh bah c'est des femmes donc forcément elles sont là pour aider mais ont pas de personnalité" seul défaut : un peu trop documentaire (mais en même temps on apprend plein de trucs donc vamos)
C’est en regardant les JO Paralympiques de 2016 à Rio que l’auteure a l’idée du roman. Le héros de Valentine Goby ne sera pas comme Zheng Tao, champion médaillé Olympique de natation, mais il est, lui aussi, amputé des membres supérieurs. François a 22 ans, il a abandonné ses études d’ingénieurs au grand dam de son père, pour voyager. En ce jour d’hiver 1956, il rejoint son cousin à qui il doit donner un coup de main. Mais sur la route entre Paris et V, dans les Ardennes, une panne de voiture l’oblige à aller chercher de l’aide le long de la route, dans la nuit, le froid et la neige. Il décide de suivre les rails mais il est victime d’un accident électrique qui le laisse carbonisé, presque mort dans la neige. Heureusement, une petite fille le trouve, conduit à l’hôpital, il survit certes, mais ses 2 bras sont sacrifiés. Comment François va-t-il réussir à survivre ? Où trouver les motivations pour continuer ? Comment vit-on sans bras ?
Un roman très intéressant, parce qu’en suivant le chemin de la reconstruction de François, on assiste à la naissance des Jeux Paralympiques, dont les premiers ont eu lieu en été 1960. François va prendre part de toutes ses forces à ce projet incroyable. Un livre très rien documenté, où l’auteur mélange brillamment le réel et la fiction. J’ai eu envie de poursuivre l’aventure, j’ai fait des recherches, visionné des vidéo. Valentine Goby a réussi à m’intéresser au Handisport. Il faut à ces hommes et ses femmes, une force et un courage monumentaux. Respect !
De l’auteure, j’avais beaucoup aimé Un paquebot dans les arbres et Kinderzimmer. J’avais adoré Je me promets d’éclatantes revanches.
C’est donc avec confiance et envie que je commençais la lecture du dernier roman de Valentine GOBY.
Quelle ne fut pas ma déception de constater que j’avais de moins en moins envie de reprendre ma lecture.
Mais pourquoi, diantre ?
D’abord parce que les personnages ne m’ont pas parlé : ni François, ni ses parents, un peu sa soeur qui prend soin de son ficus, ni sa petite maie Nine, un peu l’infirmière Nadine.
Ensuite parce que les accumulations m’ont vite lassées. j’ai commencé à les lire en diagonale, et j’ai fini par lire le roman de la même façon.
Joao m’a insupporté, et les amis handicapés de François ne m’ont pas convaincu.
Bref, je suis passée à côté de ce livre, tant pis pour moi.
L’image que je retiendrai :
Celle de l’atelier de couture des parents de François où se trouvent des mannequins Stockman.
Quelques citations :
Et il rappel la devise de de Lattre qui a porté son engagement contre Hitler : « Ne pas subir ». – Le but c’est aussi de reprendre sa place dans la communauté des gens normaux. (p.229)
On peine à croire que (le rêve) adviendra et qui advient pourtant, à force d’obstination, imparfait et tangible. (p.311)
J’ai longtemps tourné autour de ce roman « murène » de Valentine Goby, sachant que sa lecture serait nécessaire mais difficile. Alors, j’ai pris mon temps et j’ai eu raison. Valentine Goby a décidé de raconter l’histoire du handisport en partant de « l’idée du manque et de déficience vers l’idée d’accomplissement ». Dans les années cinquante, François Sandre a 22 ans et plein de vie dans son corps. Un accident et d’un coup, il ne reste plus de lui qu’un noyau. Le reste, il ne l’habite plus, ne se souvient plus des quelques heures d’avant comme si son cerveau voulait le protéger. Ne reste que la douleur de devoir dépendre de quelqu’un pour manger, boire, s’habiller, se laver les dents, se mouvoir, porter, etc. Il est amputé des deux bras et aucun moignon pour y placer une prothèse, juste une sorte armure pour faire comme si. La suite ici https://vagabondageautourdesoi.com/20...
Remarquable traitement d'un sujet qui semble sinistre à première vue ! Non seulement c'est très joliment écrit, mais c'est documenté avec beaucoup de sérieux sur ce grave problème des mutilés qui dans les années 50 ne bénéficiaient pas encore de toutes les avancées de la science et de la technique. Un chef d'oeuvre !