Maya Cousineau Mollen, poète innue, propose un premier recueil de poésie.
Dans Bréviaire du matricule 082, la poète explore les multiples chemins de la colère, qu’elle soit territoriale, identitaire ou entourant la notion de féminité. Elle considère ce premier recueil comme une façon de traverser « les lieux périlleux » de la colère, une émotion qui, une fois domptée, permet à la voix poétique de s’élever.
EXTRAIT
Immobile sur ma terre non cédée Couverte d'un béton qui l'étouffe
Je laisse derrière moi les loques coloniales Pour retrouver ma chair nue au soleil
Je m’apprivoise Car jamais je ne me suis aimée Je me découvre Visage millénaire
Mon mois de février commence bien avec ce recueil de poésie rempli de beauté. Cette auteure innue exprime sa colère de façon touchante. J’ai passé un bon moment, ou plutôt trois. L’oeuvre est montée en trois parties et je me suis gâtée en lisant une partie hier matin, une sur ma pause du lunch et une en soirée.
J’ai préféré les poèmes moins imagés et plus revendicateurs - ça demeure un très bon recueil. "Personne ne mérite un chantier / dans ce pays que je nomme génocide"
Le premier mot qui me vient en tête c'est force. Dans ce recueil de poésie en trois parties, Maya Cousineau Mollen est à la fois guerrière et amante. Parce que mettre son âme à nu, c'est aussi ça être forte.
Elle utilise les chiffres pour s'affranchir d'une loi qui veut faire d'elle un numéro. Affichant fièrement ses racines, un lexique de mots et expressions Innu qu'elle parsème dans sa prose se retrouve à la fin.