Faire l’histoire d’une langue, c’est faire l’histoire des gens qui l’ont parlée, écrite, chantée, vécue. Un mot seul ne peut changer de sens comme par génération spontanée. Ce sont les personnes qui l’utilisent dans différents contextes qui, lui accordant de nouvelles connotations, ou le rattachant à une nouvelle réalité, inconsciemment ou non, lui donnent un nouveau sens. L’histoire de la langue française est faite de ces décisions arbitraires, de ces accidents de parcours, de ces concours de circonstances. Si le français a été la lingua franca de prestige pendant longtemps, ce qui fait qu’il en garde encore les rubans et les paillettes, il n’est pas que ça, et il n’a pas été que ça. Il a été aussi la langue des gens ordinaires, des gens dont on ne parle pas dans les livres. Mais ce sont ces gens qui ont contribué à faire du français ce qu’il est aujourd’hui. L’histoire du français, c’est aussi leur histoire. C’est notre histoire. Il est temps de nous l’approprier.
Dans La langue rapaillée, Anne-Marie Beaudoin-Bégin détricotait le sentiment d’insécurité linguistique. Dans La langue affranchie, elle ouvrait la porte à l’idée de pouvoir se libérer du carcan trop serré de la norme prescriptive. Dans ce dernier livre de la trilogie, l’autrice nous enjoint de prendre possession de l’histoire du français, à nous l’approprier. Les trois ouvrages ont tous un message commun : la langue appartient aux gens qui la parlent, et nul ne devrait se sentir lésé dans son identité à cause de sa manière de parler.
Certaines parties remontaient à trop loin par rapport à mon intérêt, mais j'ai tellement appris, tellement surligné! C'est sûr que je lirai les autres!
Ouvrage sur l'histoire de la langue française, doublé d'une prise de position pour le français québécois, le troisième livre d'Anne-Marie Beaudoin-Bégin est remarquable d'érudition et d'accessibilité, le parfait livre de vulgarisation, qui se lit comme un roman tellement il est captivant! Les capsules linguistiques et historiques qui parcourent le livre sont passionnantes et forcent le locuteur québécois à assumer son accent et sa « parlure ». L'essai de la linguiste agit comme un puissant « décomplexeur » vis à vis le français parisien, centralisateur et dominateur. Un livre qui devriendra un classique dans le genre!
Il fallait que je lise la moitié du livre pour mon cours de Fondements de la langue française et, en toute honnêté, je suis assez contente. Bon, en premier, l’histoire n’est pas DU TOUT ma matière préférée, alors lire un ouvrage sur l’histoire de la langue française n’est pas pour moi... En deuxième, disons que la répétition n’est pas ce qui manque dans ce livre. Les nombreuses précisions redondantes non plus.
Ouvrage fort intéressant à lire. Comme enseignante de français, cet ouvrage remet en question plusieurs pratiques que nous avons et me permet de réfléchir à la place que nous accordons à l'orthographe.
Essai qui aide à comprendre d'où on vient en tant que francophonie, les derniers chapitres sont crissement plus intéressants. Cependant, les notes de bas de pages m'ont abusé à l'aide.
J'adore les livres d'Anne-Marie Beaudoin-Bégin, et j'ai particulièrement aimé celui-ci! Il m'a permis de me remémorer des notions que j'avais déjà vues dans un cours d'histoire du français des Amériques que j'ai suivi à l'Université, mais elles étaient expliquées ici très simplement et clairement, avec une bonne dose d'humour et de faits anecdotiques savoureux.
D'ailleurs, en voici un qui a arraché un sourire à la maman d'un presque-préadolescent-de-7-ans que je suis : « Mais le simple fait que toutes les variétés de français puissent théoriquement être en contact les unes avec les autres est en soi très intéressant, et donne lieu à des phénomènes jusqu'ici improbables. Comme celui de voir des jeunes du niveau primaire au Québec commencer à utiliser des expressions du français hexagonal familier, telles que "chelou", "de ouf", "ouesh", etc. [...] On a aussi l'influence inverse, c'est-à-dire des jeunes de France qui commencent à utiliser "tabarn*ak" ou d'autres sacres, à la grande surprise de leurs parents. Le mot caractéristique du français québécois "malaisant" a d'ailleurs fait son entrée en France, poussant même certains linguistes français à essayer de lui trouver une origine médiévale (comme si on n'était pas capables de créer des adjectifs en "–ant"). »
Ce court ouvrage parvient à rendre bien accessibles l’histoire de la langue française et les débats qui l’ont animée au fil des siècles. L’analyse est ponctuée de pointes d’humour, mais aussi parfois de flèches (à l’endroit de l’élite ou de l’autorité linguistique) et de courts plaidoyers qui témoignent du profond attachement de l’autrice à cette langue et aux personnes qui l’ont parlée (et qui la parlent toujours). Ce livre permet de mieux comprendre la pensée qui a guidé le développement de la langue parlée et écrite, rappelant qu’à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Hexagone, c’est l’Usage qui continuera à décider de l’évolution et de la démocratisation du français.
Ouvrage très intéressant qui traite de l’évolution linguistique du français. En faire la lecture nous permet de nous réapproprier notre identité québécoise francophone, non seulement sans honte, mais avec fierté. Notre langue est belle parce qu’elle est chargée d’histoire. Il faut absooooolument nous détacher de l’idée que « les Québécois parlent mal ». C’est tout sauf vrai. C’est un discours pédant et méprisant qui m’irrite depuis des lustres, mais j’ai désormais sous la main de solides arguments pour répondre à ceux qui oseront avancer ce genre de choses (pour les CASSER avec classe comme Brice de Nice😎) Ça se lit rapido-presto et je suggère à tous mes amis francophones.. ou pas😋
Je suis une fervente passionnée des langues et je collectionne plusieurs ouvrages sur leur histoire et sur l’univers linguistique de façon plus générale.
Malheureusement, ces ouvrages sont souvent lourds, voire trop lourds, pour ne pas s’y perdre. C’est là que ce petit livre entre en jeu; il est simple, concis et sans prétention.
J’ai enfin pu démêler les influences du latin, du gaulois et du francique dans la construction du français. Je recommande fortement ce petit guide linguistique qui est à la fois instructif et agréable.
Un peu plus loin de mes intérêts que les deux premiers livres de la série, ce tome est cependant très clair, très bien vulgarisé, et plein du même humour que les autres.