« Je suis un cannibale, habillé en costume ou avec une blouse blanche, je fabrique des traitements pour des gens plutôt riches avec la matière corporelle de gens pauvres, vous appelez ça comment ? »Un cannibale en costume : ainsi Georges, ingénieur dans l’industrie pharmaceutique, se décrit et décrit son travail – un travail qui le dégoûte, mais qu’il ne sait pas quitter.Le monde de l’entreprise est un monde cannibale où tout le monde mange tout le monde : engloutissement des ressources naturelles ; les salariés se dévorent entre eux et se dévorent eux-mêmes. Beaucoup s’effondrent ; d’autres bricolent, pour retisser des liens de solidarité nécessaires à la vie en communauté…Une enquête qui met au jour les tragédies vécues chaque jour dans le secret des ateliers et des bureaux.
David Courpasson est sociologue, professeur à l’EM Lyon Business School et à l’Université de Cardiff (UK). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages (notamment, avec Jean-Claude Thoenig, Quand les cadres se rebellent, Paris, Vuibert, 2008, et L’Action contrainte. Organisations libérales et domination, Paris, Presses universitaires de France, 2000).
Un ouvrage très intéressant et très agréable à lire, mais selon moi la métaphore trouve vite ses limites. L'auteur en fait un peu des caisses avec des pages pas vraiment nécessaires… Le livre reste saisissant mais l'image empiète un peu sur une analyse qui aurait pu être plus simple et livrée de manière plus concrète. Je pense particulièrement au dernier chapitre et à la conclusion, qui bien que touchants, ralentissent le rythme de lecture pourtant jusque là très rapide pour moi. 3,5 ☆