Nous sommes au milieu des années 80. La petite Mélanie se tient droite devant la misère, la cruauté et l’injustice qui règnent dans son quartier de la Petite-Bourgogne, qu’on appelle « Burgundy ». Avec ses cheveux en bataille et sa moustache de jus de raisin, elle enfile les réparties effrontées et hilarantes. Lorsqu’elle et sa famille déménagent sur la Rive-Sud, Mélanie s’aperçoit bien vite que ses manières de ruelles ne s’accordent pas avec l’art de vivre en banlieue. Dans son nouveau milieu, l’enfant maigrichonne cumule les situations cocasses ; des amers arrière-goûts de sa pauvreté. La route de l’épanouissement est longue. Avec Burgundy, Mélanie Michaud signe une œuvre à la fois drôle et brutale, qui nous permet de replonger avec délectation dans l’époque des Grocery Steinberg, des photos scolaires aux arrière- plan futuristes, du Chef Boyardee et des céréales Fraisinette.
Beaucoup aimé ce roman campé dans le quartier montréalais de la Petite-Bourgogne, durant la décennie 1980. C'est cru, trash, ça manque d'amour et ça ne sent pas bon. Mais au milieu des mauvais souvenirs, parfois il y a l'humanité qui cherche la lumière, comme la fleur qui pousse au milieu des immondices.
Je suis contente d’avoir enfin lu le roman de Melanie Michaud, qui raconte son enfance difficile en abordant plusieurs sujets tabous, dont l’égalité des sexes et les différences entre classes sociales. Je dois avouer que j’étais un peu confuse dans l’histoire lorsqu’on changeait toujours de date et revenait en arrière, parfois même en répétant les mêmes choses, l’auteur me perdait... mais je suis contente de l’avoir lu!
J'ai été profondément secouée par cette autofiction fragmentée. Ce premier roman de Mélanie Michaud dépasse tout ce que j'aurais pu avoir comme attentes. L'autrice vise juste en parlant avec franchise de son enfance dans les années 80-90, de son quartier et ses parents à travers ses yeux de petite fille : malgré la naïveté, il y a une certaine sagesse, et rien n'est censuré. C'est justement cette touche d'innocence qui rend tolérable les passages crus et violents présents dans le livre. Parce qu'il faut savoir que les sujets sont sensibles (TW) : violences physiques/verbales/psychologiques/sexuelles et négligence viendront vous serrer la gorge. La plume pleine d'humour et de couleur de l'autrice me donne très hâte de lire ses futurs projets. Coup de coeur total!
«Burgundy n'était pas seulement recouvert d'asphalte, peuplé de blocs bruns et de bâtisses grises. Il n'y avait pas que du terne, du fade et du sans gout. Dissimulée ici et là, une faune colorée existait.» p.67
Quelle belle surprise. J’ai vraiment adoré ce livre. Mélanie Michaud raconte, en courts chapitres un peu épars, son enfance chaotique dans une famille dysfonctionnelle, avec la voix candide d’une enfant. On la suit aussi dans son adolescence. C’est cru, touchant et plein d’humour. Les références à l’époque 80-90 sont bien senties, ça m’a rappelé plein de souvenirs, parce que c’est mon époque aussi.
Lecture très plaisante et satisfaisante. Aussi intéressant que Là où je me terre de Caroline Dawson. Bien hâte de l’analyser lors de notre premier cercle de lecture ce dimanche!
4,25 ⭐️ Je termine ma lecture avec le coeur débordant d’empathie pour la fillette de Burgundy et les yeux remplis d’admiration pour l’autrice qu’elle est maintenant et qui se livre avec une telle authenticité. C’est cru, c’est brutal, c’est bouleversant, c’est même drôle parfois, bref…c’est vraiment bien écrit. Ça nous vire à l’envers, mais c’est tellement nécessaire 💔
Burgundy, roman dans lequel l’autrice nous livre sans pudeur son enfance particulièrement difficile. On y retrouve des fragments de vie et les anecdotes d’une jeune Mélanie qui souhaite tant bien que mal échapper à son héritage familial. La misère, la pauvreté et la violence remplissent les pages de ce livre. C’est souvent trash, parfois drôle mais au fond, c’est terriblement triste. Pour moi, c’est un gros coup de coeur. Un livre que je relirai certainement. • « Je n’ai jamais vraiment su ce qu’il faisait dans la vie, mon père. Jamais de façon précise en tout cas. Quelquefois, il peinturait le dessous des tables en noir ou quelque chose de même, je ne savais pas trop. »
4,5⭐️ J’adore ce style d’écriture et de roman. Écriture moderne avec des expressions très colorées. Petits chapitres ; anti chronologiques. La misère et les troubles de santé mentale par l’intérieur. Une jeune allumée et contrainte à sa situation socio-économique.
«Je comprends pas pourquoi ils disent ça, le corps du Christ ; tout le monde le sait, que c’est des hosties, on peut en acheter des retailles à `grocery. Pis ça goûte pas grand-chose, alors qu’un corps, même celui du Christ, je suis un pas mal sûr que ça goûte le poulet. »
Dans cette autofiction-pas-si-fiction, l’auteure nous raconte son enfance dans la Petite-Bourgogne des années 80. Une enfance difficile au sein d’une famille dysfonctionnelle dans laquelle règne un manque cruel d’amour.
J’ai beaucoup apprécié l’histoire touchante de la petite Mélanie. Mais surtout, je crois que ce qui me marquera à jamais de ce livre, c’est la plume de l’auteure. J’ai une admiration sans bornes pour les gens qui sont capables de donner de si belles tournures aux mots et aux phrases, tout en simplicité. Et c’est exactement ce que réussit à faire Mélanie Michaud dans son premier roman. Son écriture est à la fois poétique et imagée ET représentative du Québec de la classe ouvrière de l’époque. Et c’est beau, si beau! . « Julie Masse chantait À quoi rêvent les millionnaires; je le sais ben pas, mais je sais une chose : les pauvres rêvent qu’ils courent sans arrêt pour fuir plus grand qu’eux, sans jamais mourir. [...] « Tu te couches, tu dors pis tu farmes ta yeule! » comme me criait chaleureusement mon père vers 21h. Peut-être que si j’avais eu une berceuse plus apaisante chuchotée avec amour, un souffle chaud caressant mon cou; peut-être que blottie dans des bras rassurants, emmitouflée d’une chaleur familière, écoutant le rythme régulier d’un coeur qui m’aime; peut-être aurais-je alors fait de beaux dodos. J’aurais dormi comme un bébé ou comme un millionnaire. » . Un témoignage puissant qui nous remet une dure réalité en face, dans la douceur la plus totale.
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Ce livre n’est pas une histoire avec un début, un milieu et une fin.
Y’a pas vraiment de fin en fait.
C’est juste l’histoire de quelqu’un. Comme toi pis moi. Mais qui l’a pas eu aussi facile que toi pis moi.
Ça parle de violence. Ça parle de négligence parentale. Ça parle de féminisme. Ça te rappelle aussi plein de souvenirs d’enfance d’une certaine façon. Mais surtout, ça permet d’être conscient et reconnaissant des privilèges. De l’amour d’une famille et de l’amitié. Et pour moi, c’est tout ce qui compte.
À travers de courts fragments qui renferment chacun un souvenir ou une anecdote, on suit l'autrice dans le récit décousu de son enfance et de son adolescence, entre le quartier pauvre de la Petite Bourgogne et la banlieue de Sainte-Catherine. Le thème de la pauvreté (matérielle et intellectuelle) est abordé de manière crue, sans pudeur. La jeune narratrice nous entretient également de ses désillusions et de son éveil au féminisme. Le travail sur le langue est intéressant: les observations de la Mélanie d'aujourd'hui se mêlent aux paroles prononcées et entendues dans sa jeunesse.
Il s'agit d'un premier roman réussi. Drôle et émouvant, sensible et accessible. À lire en un après-midi avec une petite bière tablette!
J’ai beaucoup aimé Burgundy. C’est une fiction/auto fiction qui met en scène Petite Mélanie dans un quartier difficile et dans une famille défavorisée en lien avec l’aspect monétaire et affectif.
C’est une écriture légère malgré les thématiques difficiles. C’est un ouvrage qui soulève beaucoup de questions en lien avec les privilèges des femmes et les obligations des hommes simplement en fonction d’un organe génital.
On suit Mélanie qui essaye de faire mieux que ce dont on lui a donné mais qui ne connaît pas d’autres codes et qui ne sait pas comment faire. C’est touchant et brûlant de vérité.
vraiment ça se lit très bien c'était bon et drôle but it's not you, it's me: je crois que je me suis un peu tannée des autofictions dernièrement et j'ai sûrement pas réussi à l'apprécier à sa juste valeur à cause de mes propres apriori hihi
« J’ai compris que les gens pauvres avaient moins de chance dans la vie, et que les femmes aussi. J’étais mal partie en esti. »
« Je sais pas si la violence, au même titre que la misère, est transmissible. Ça s’acharne-tu toujours sur le pauvre monde? C’est-tu dans les gènes? »
« Je ferai mieux. Ma grand-mère a mieux fait que l’arrière-grand-mère. Ma mère a mieux fait que ma grand-mère. Je ferai mieux que ma mère. […] Un matriarcat silencieux où l’on se communique nos dégoûts pour se refiler ce qu’il y a de moins pire. On avance, obligées. »
J’ai adoré l’écriture drôle et aussi cinglante ... une enfance difficile vécue dans un quartier de misère c’est ce que traite le livre. J’ai bien aimé , je ne suis pas habitué à lire ce type de livre mais j’ai apprécié !
« Pis si les chrétiens aiment les pauvres et en ont pitié, pourquoi ils ne partagent pas ? Pourquoi leurs églises sont pleines de richesse, d’or et de cossins qui valent cher ? Y ont juste à pawner ça pis aider les plus démunis. En tout cas. » p.148
J’ai beaucoup aimé le style d’écriture de l’auteure. Les chapitres portant sur la violence, pet pis répète, le petit Jésus, les spécialistes et la télé m’ont particulièrement rentré dedans.
Plus croche que La déesse des mouches à feu. Mélanie Michaud nous livre ses mémoires avec fracas, sans aucune censure. Elle nous plonge dans une époque, un monde qui mérite d'être portée par une écriture brutale, vraie. Parce que ni Fraisinette, les gâteaux Vachon, la télé, Kurt Cobain ou les raves vont guérir la crasse mentale accumulée. Oh que j'ai hâte au prochain roman...
J'ai beaucoup aimé Burgundy, premier roman de Mélanie Michaud, qui revisite principalement son enfance dans le quartier de la Petite Bourgogne à Montréal. J'ai trouvé que Mélanie possède une voix propre dans le milieu littéraire québécois, ce qui n'est pas rien quand on sait qu'il se publie ici des centaines de romans par année. Cela dit, j'aurais peut-être laissé tomber quelques blagues et jeux de mots qui n'apportent rien à l'histoire et je constate qu'il y a une certaine inconsistance dans la forme. Mais je pense qu'il s'agit ici plus d'une job d'édition à parfaire qu'une inégalité dans le texte. Un beau 3,5 ❤️ sur 5.
5 étoiles, juste pour la chapitre 33 - wow, écrit comme un coup de poing vraiment très précis. Les images sont tellement évocatrices, je suis bien contente qu'on ait mis ce livre entre mes mains. Réflexion sur la violence et la négligence, teintée d'espoir.
Quelques passages cis-centrés dans sa conception de ce que c'est réellement une fille et quelles sont les injustices vécues - mais sorti de la bouche d'une petite fille de Burgundy, ça peut sembler légitime.
Ce roman avait tout pour me plaire: des personnages particuliers, désaxés, du réalisme, une écriture franche, crue… Pourtant, j’ai pris du temps à le lire, comme si quelques bouchées me suffisaient, sans plus. Je crois que le registre langagier (populaire et soutenu combinés) m’a déplu, m’a empêchée de m’attacher entièrement au personnage principal.
« Ce qui est fascinant, c'est que les personages de Michel Tremblay, ils parlent comme nous autres, ben comme moé, ben comme le monde moins frais chié, mettons. Je savais pas pantoute qu'on avait le droit d'écrire de même. Je trouvais ça beau de nous voir dans des livres! Je pleurais souvent en lisant À toi, pour toujours, ta Marie-Lou. Je savais pas que le monde ordinaire pouvait être dans un livre. Je savais pas qu'on faisait des belles histoires. Faut vraiment que tout le monde lise du Tremblay, les gens nous jugeraient moins. Faudrait que tous les pauvres puissent lire du Tremblay gratuitement, pis que les riches en achètent. Faudrait que le Gouvernement du Lisage rende ça obligatoire et déductible d'impôts. »
« C'était pas de ma faute, mais, parce que j'avais un vagin, je vivrais plein d'injustices, de violences, d'abus, d'agressions ou la mort. En vérité, j'aimais tout de même mieux être une fille qu'un gros cave meurtrier plein de testostérone.»
« J'ai cherché une corde dans le garage. Me pendre était peut-être la meilleure leçon à offrir. Une leçon pour ma famille laide et pour les autres beaux fins finauds. Je n'appartenais à rien anyway, y avait rien pour m'attacher, et nulle part pour avoir la sainte paix. Y en avait pas, de corde. J'irais au Canadian Tire à un moment donné. »
« J'étais un peu déçue d'apprendre qu'on ne changeait pas de prénom en vieillissant, je voulais don' m'appeler Manon.»
« Sauf que le bébé devenait le p'tit denier, le bébé de la famille. Ce n'était plus moi. Je cédais ma place. Je devenais, un peu à contrecœur, l'enfant du milieu. L'enfant weirdo et problématique. L'enfant qui fitte moins, tout d'un coup. C'était très poche à jouer comme nouveau rôle. J'aurais voulu rester bébé, moi aussi.»
« Durant ma jeunesse, j'ai fait du théâtre. Je voulais devenir comédienne. Malgré un certain talent, au fond, je ne souhaitais qu'être regardée et écoutée par mes parents. Qu'ils soient fiers et m'accordent enfin plus d'attention qu'à la télé. »
Mélanie Michaud nous livre en de courts chapitres des fragments d’une enfance et les aléas d’un famille dysfonctionnelle, racontés avec l’innocence d’une narratrice-enfant. Elle nous plonge ensuite dans la délinquance et le féminisme de la narratrice devenue adolescente. C’est franc et c’est cru, l’ambiance de l’époque est bien ressentie, et j’ai apprécié les références historiques et culturelles présentées avec une touche d’humour et à travers la naïveté de la narratrice. J’ai lu avec un petit sourire en coin! L’absence de structure ou de ligne directrice ne m’a pas déplu: chaque chapitre est comme une petite scène avec son propre scénario. « Il me semble que j’aurais mieux gagné à la loterie de la vie si j’étais née dans une famille un peu plus normale (p.46) »