Éléonore a disparu dans la nuit et personne n’est vraiment étonné. Surtout pas Clara qui a tout vu, tout entendu. Dès le début de la colo, Lilas et sa petite bande ont pris Éléonore pour cible. Ils l’ont d’abord appelée Babar, puis ils l’ont bousculée, malmenée, et ils ont fait de sa vie un enfer. Clara a observé de loin leurs petits jeux cruels, sans dire un mot, sans intervenir. Comme tous les gens de la colo, elle a même fini par s’habituer, à trouver normal que l’on s’acharne sur cette fille. Elle a tout vu, tout entendu. Et aujourd’hui, Éléonore a disparu…
Louise Mey is a Paris-based author of contemporary noir novels dealing with themes of domestic and sexual violence, and harassment, often with a feminist slant. The Second Woman is her fourth novel, but the first to be translated into English.
J’ai commencé ce livre en début d’après midi et je n’ai pas réussi à le poser un seul instant.
J’ai du accélérer mon exploration de l’œuvre de Louise Mey pour le travail et je n’ai pas vu ce petit chef d’œuvre arriver.
Ce livre fait mal parce qu’on se retrouve forcément dans un de ses personnages. J’ai été Eleanore longtemps, j’ai eu l’impression d’être un Clara aussi. Ce livre m’a rappelé à quel point les règles du jeu de l’adolescence sont compliquées et cruelles et jamais prises au sérieux par les adultes. Mais Louise Mey dit toujours les choses clairement, elle a ce talent pour mettre des mots sur des sentiments que nous ressentons tous.tes mais que nous passons outre et dont nous avons honte. Car ils semblent bêtes, puériles. Louise Mey nous les décrit clairement, met en lumière les traces qu’ils laissent sur nos vies. Je continue d’être impressionnée par ce talent qu’elle a.
Elle sait également comment écrire un excellent thriller car l’aspect suspens et enquête du livre est impressionnant. Ce choix de chronologie déstructurée, ces informations données comme il faut… J’ai eu mon cœur dans la gorge pendant tout le livre.
Louise Mey devient officiellement une de mes autrices préférées. Je n’oublierai jamais ce livre.
La plume de Louise Mey est souple. Elle peut camper n'importe qui, n'importe où et n'importe quand, ça nous emporte malgré tout. Si j'ai eu un peu de peine au début avec l'écrit "parlé" d'une adolescente, j'ai fini par y retrouve certains souvenirs peu agréables et quelques habitudes de langage depuis longtemps enfouies.
Il est important, ce roman. Il pose de vrais mots sur le harcèlement qui peut pousser au pire, sur le monde des adultes si hermétique à celui des ados, sur la solitude et l'épuisement d'être soi à cet âge.
Il est aussi dur que Clara, sa narratrice, une adolescente en colère et peu tolérante mais bien consciente de ses défauts. Et puis, on est beaucoup à avoir été des Éléonore, moquées, rabaissées, maltraitées jusqu'à vouloir disparaître. Clara cherche à rendre à Éléonore la voix qu'elle a perdu en chemin. Et c'est important.
C'est brutal, percutant, mais surtout dérangeant. On voit l'effet de meute, l'effet d'entraînement et ce que la méchanceté d'enfant peut faire. On voit les effets sur la victime, l'agresseur et les spectateurs. Veut, veut pas, nous avons tous été un de ceux-là. Ça se lit rapidement, surtout parce qu'on veut savoir ce qui s'est véritablement passé avec Éléonore.
Clara a beaucoup économisé pour pouvoir se payer un séjour en colonie avec sa meilleure amie Aïssa qui a déménagé loin de chez elle. La jeune fille est impatiente de retrouver sa complice qui lui manque beaucoup. Dans le train qui les conduit sur le chemin de la colonie, elle découvre les autres ados qui feront partie de sa vie pendant les quinze prochains jours. Il y a Lila qui se révèle une véritable peste dès la première impression et qui est entourée de sa petite cour, des garçons qui font les andouilles mais aussi une fille plus effacée, Éléonore, rebaptisée pour une obscure raison "Babar". Le séjour s'annonce spécial mais pas au sens où Clara s'y attendait. En effet, un jour, Éléonore disparaît. Que s'est-il passé?
Clara est une ado comme on en voit souvent au collège. Elle sait où est le bien et où est le mal mais elle ne parvient pas à intervenir pour que les injustices cessent. Elle voit, elle comprend, le harcèlement, l'acharnement dont est victime Éléonore mais, plus préoccupée, par son bien-être et sa personne, elle tourne la tête, ferme les yeux. Ce manège malsain devient tellement "habituel" qu'elle n'y fait plus vraiment cas. Lorsqu' Éléonore disparaît alors, Clara analyse ses sentiments. Ce n'est pas une mauvaise fille mais elle est restée passive et ce faisant, elle est devenue malgré elle complice de ce qui est fait à Éléonore. Son récit est assez glaçant. Il mêle deux temps: celui d'avant la disparition et celui d'après. Cela permet au lecteur de comprendre comment tout est arrivé et pourquoi. Pour quelles raisons Éléonore est devenue victime? On ne le sait pas vraiment mais ce qui est sûr c'est que parce qu'elle n'osait répliquer, parce que personne n'a osé dire stop pour elle alors les choses ont dégénérées. Le harcèlement n'est pas une nouveauté mais c'est un fléau qui malheureusement ne cesse de s'étendre et qui prend des formes de plus en plus perverses. Une parole qui peut paraître anodine, "pour rire" peut être dévastatrice pour une personne fragile et conduire cette personne à commettre l'irréparable. J'ai apprécié cette lecture parce qu'elle se place du point de vue d'une fille qui est témoin de ce qui est fait à Éléonore, qui a conscience que cela va (trop) loin mais qui n'agit pas. C'est intéressant parce que beaucoup d'ados voient, savent mais se taisent ce qui est selon moi aussi grave que de maltraiter directement. Il faut que la parole se délie, que les témoins parlent, aident. Ils peuvent rester anonymes mais au moins, ils auront alertés et la personne en danger pourra être prise en charge. Une lecture qui donne matière à réflexion!
Clara a fait des heures et de heures de baby-sitting pour se payer une colo sport et nature au mois d’août avec sa copine Aïssa, qu’elle a peu vue depuis que celle-ci a changé de collège.
Le lecteur est immédiatement immergé dans ce groupe de jeunes ados aux personnalités et niveau d’endurance sportive divers. Très vite la jeune Éléonore est prise en grippe par le groupe, surnommée Babar, ils ne manqueront pas de lui faire endurer de nombreuse violences et moqueries. Roman sur le harcèlement, le rejet de la différence, l’effet de groupe, où tous les points de vue sont exploités : celui de la victime, celui de la harceleuse, celui du groupe qui suit sans réfléchir, celui de la narratrice Clara qui voudrait réagir mais qui n’en a pas la force, et parce que c’est la facilité. Tous les personnages sont intéressants, y compris ceux des deux animateurs aux profils opposés. Alors quand un matin au réveil de cette colo itinérante, Éléonore a disparu, c’est le début d’une enquête de police et de réflexion pour Clara sur son positionnement dans l’affaire.
Roman nécessaire et particulièrement réussi, qui devrait être lu par tous les jeunes, tant il est réaliste et peut donner à réfléchir sur les différents positionnements des membres du groupe.
Louise Mey s’était déjà fait brillamment remarquer par son roman très sombre sur l’emprise et les violences conjugales (La Deuxième Femme), elle confirme ici tout son talent à aborder les sujets de société par le biais d’une fiction aussi vraisemblable que dérangeante. La littérature qui bouscule son lecteur, c’est tout ce que j’aime !
Un roman assez court pour les collégiens sur le thème du harcèlement scolaire, enfin du harcèlement en groupe d'enfants car l'action se passe pendant une colonie de vacances en été. L'héroïne, Clara, voit avec inquiétude mais aussi avec indifférence les enfants de la colonie s'en prendre à Eleonore, qui ne répond pas mais s'isole de plus en plus du groupe. Jusqu'au jour ou elle disparaît. Le thème est bien traité , les personnages ne sont pas clichés et on ressent beaucoup d'empathie pour divers personnages secondaires (pas les harceleurs mais ceux qui ne voit pas assez, qui sont trop impressionnés par l'effet de groupe pour réagir ). Les réactions sont humaines, ne sonnent pas faux même si elles semblent violentes. L'atmosphère n'est pas légère mais elle n'est pas glauque non plus, il y a un petit côté enquête qui s'ajoute. Un roman à recommander.
J’ai beaucoup aimé ! L’autrice retranscrit à merveille la tension qui se joue dans les groupes d’adolescents. La malveillance, banale, quand quelqu’un est pris en grippe... et comment on peut se sentir désarmé quand tout change, entre cette période d’adieu à l’enfance. Vraiment magnifiquement écris. J’aurais pu lire encore plus après la page finale ! Heureusement j’ai un autre livre de l’autrice dans ma PAL alors ça devrais me satisfaire ^^
Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, mais pas à ça. J'avais lu la quatrième de couverture en me disant "pourquoi pas, on verra bien" mais j'ai vite ete emporté dans l'histoire. L'histoire à la fois de Clara mais aussi d'Eleonore et de tous les autres. J'ai aimé que les chapitres alternent entre passé et présent et j'ai aimé que Clara ne soit pas parfaite, qu'elle soit, elle aussi - et comme tous les autres - coupable.
J'ai bien aimé ce roman sur le harcèlement, notamment pour le point de vue qu'il adapte : celui de Clara qui voit sans réagir, qui s'interroge mais qui n'intervient pas et qui même, peut suivre les harceleurs. Il y a aussi un côté enquête avec la disparition Éléonore, la présence des gendarmes et les chapitres qui reviennent régulièrement en arrière pour apporter de nouveaux éléments.
C’est bien écrit, le suspense est terrible, le personnage principale complexe. C’est un bon livre sur le harcèlement et comment ne rien dire et détourner les yeux fait autant de mal que d’insulter La fin m’a déçue
Un thriller jeunesse intelligent (mais peut-on s'attendre à autre chose de la part de Louise Mey ?) sur le thème du harcèlement, à mettre entre toutes les jeunes mains !