Vladimir Jankélévitch left behind a remarkable œuvre steeped as much in philosophy as in music. His writings on moral quandaries reflect a lifelong devotion to music and performance, and, as a counterpoint, he wrote on music aesthetics and on modernist composers such as Fauré, Debussy, and Ravel. Music and the Ineffable brings together these two threads, the philosophical and the musical, as an extraordinary quintessence of his thought. Jankélévitch deals with classical issues in the philosophy of music, including metaphysics and ontology. These are a point of departure for a sustained examination and dismantling of the idea of musical hermeneutics in its conventional sense.
Music, Jankélévitch argues, is not a hieroglyph, not a language or sign system; nor does it express emotions, depict landscapes or cultures, or narrate. On the other hand, music cannot be imprisoned within the icy, morbid notion of pure structure or autonomous discourse. Yet if musical works are not a cipher awaiting the decoder, music is nonetheless entwined with human experience, and with the physical, material reality of music in performance. Music is "ineffable," as Jankélévitch puts it, because it cannot be pinned down, and has a capacity to engender limitless resonance in several domains. Jankélévitch's singular work on music was central to such figures as Roland Barthes and Catherine Clément, and the complex textures and rhythms of his lyrical prose sound a unique note, until recently seldom heard outside the francophone world.
Vladimir Jankélévitch était un philosophe et musicologue français. Il était le fils de Samuel Jankélévitch, un médecin juif ukrainien qui s'était installé en France après avoir fui les progroms antisémites.
Vladimir Jankélévitch was a French philosopher and musicologist. He was the son of Samuel Jankélévitch, a Ukrainian Jewish doctor who moved to France after fleeing the anti-Semitic pogroms.
This is a short but thoughtful book in which the argument is stated on the first page — namely, that since music works through melodies, rhythms and harmonies and not through concepts, it contains no messages that can be translated into words. There follows 50,000 words devoted to the messages of music — often suggestive, poetic and atmospheric words, but words nevertheless, devoted to a subject that no words can capture. The author goes into detail about what music is not: hieroglyphics, language, sign system; and he argues that neither does it express emotions. Music is unique in a way that, well, only music can be. I personally can testify that music can elicit emotions and is important to my life, but I know perfectly healthy intelligent people for whom music is of minimal if any importance. Fortunately, music has been important and vital to many humans over the eons and this book tries to identify through words what that vitality means.
Al igual que hiciera con 'La Muerte', Jankélévitch surca los límites de la palabra y se adentra hasta escudriñar los coletazos de su contenido. En su regazo, por fin, podemos señalar aquello que no sabíamos ni nombrar. Antes, citábamos la armonía de la música callada o estudiábamos la suerte de combinación melódica reduccionista con la que siempre nos ha brindado Mompou. Ahora, tras la lectura de 'La música y lo inefable', sentimos y decimos sin decir hasta que los vericuetos de la emoción asdscritos al evento musical son desvelados y desvanecido su misterio. Todo ser que busque trascender los pliegues del enigma en el arte, debería acudir a este marivolloso ensayo.
"Aujourd'hui tout le monde parle, disserte, raisonne... Et puisqu'à notre tour nous prétendons parler de l'indicible, parlons-en du moins pour dire qu'il n'en faut pas parler et pour souhaiter que ce soit aujourd'hui la dernière fois" Cela ferait un bon résumé des œuvres complètes de Jankélévitch, surtout que comme d'autres avant lui il a beaucoup parlé pour dire l'autre de cet indicible, pour dire ce presque rien qui colore les pages de l'Essai sur les données immédiates de la conscience (et pourquoi pas se taire crénom plutôt ? Ben parce qu'il y a d'autres choses à dire ou du moins dont il est bon, vital, gai de penser les contours). Tout en lui retourne à cet effort bergsonien de description de l'ineffable, qui n'est pas l'indicible, qui n'est pas non plus le silence mais qui en musique révèle peut-être le silence car "pour faire du silence il faut faire de la musique" (sinon c'est ce vague entre-deux collant qu'on appelle bruit voire bruit de fond, ce qui occupe sûrement vos oreilles au moment où vous lisez cette phrase dans votre tête). L'expérience fondamentale de la musique ce n'est pas la composition, pas la lecture de la partition, encore moins la pédanterie de la décomposition de la musique (amis amateurs de symphonie, rangez vos plumes et votre cerveau iodant, pas ioda). L'expérience fondamentale de la musique c'est la recréation ou l'écoute non pas dans le temps mais par le temps. Encore que la formule soit absurde, la musique est ce qui a besoin du temps pour advenir mais qui n'est pas faite de temps, qui paraît suprasensible (pour la transe par la musique il faudra trouver un autre gourou) mais qui est tout le contraire : est vibration et phénomène physique à part entière, elle est terrestre au plus haut point, suprêmement terrestre. C'est là l'athéisme de Jankélévitch, son pessimisme-réalisme : pas de suprasensible dans la musique, pas de Dieu de Bach, pas non plus de dionyserie (Apollon seul c'est-à-dire Gabriel Fauré a ses faveurs) : l'écoute, c'est tout, au plus près de la musique, au plus près de ce presque rien qui, selon la formule consacrée par Vladimir himself, fait tout ou presque. Reste que les esprits zobjectifs, les âmes exaltées de "mini-kiff transcendant" trouveront ici leur remède et leur antidote. (août)
3,5 Alors j'ai certes pas compris 90% des références mais j'ai quand meme apprécié le lire et merci Vlad pour la citation "là où manque la parole commence la musique" t'as sauvé mon exposé sur Nietzsche.
le philtre de mort se transforme en élixir de vie et en cordial fortifiant; le "je-ne-sais-quoi" du chagrin d'amour devient élan joyeux, liberté dans la lumière, divin je-ne-sais-quoi; le charme succède au sortilège et l'ineffable à l'indicible. Parmi toutes les transmutations philosophales et alchimiques capables de métamorphoser les créatures, il n'en était pas de plus miraculeuse que la transfiguration d'un cœur inspiré. "Chantez, les cloches, chantez ma joie, voici venir mon amour."
Jankélévitch cite un nombre impressionnant d'oeuvres et s'attarde beaucoup aux éléments extra-musicaux comme les titres des pièces et les indications textuelles dans les partitions. Il a tout à fait raison lorsqu'il dit que la musique est comme l'amour, l'héroïsme et la poésie : elle est d'abord faite pour qu'on en fasse, et non pour qu'on en parle. Il était donc logique que l'auteur achève son livre par une réflexion sur le silence, d'où émerge la petite voix à l'intérieur de nous (thème de l'Ancien Testament, cf. 1 Rois 19, 12)
"Nella solitudine come nel gioioso baccano quotidiano, talvolta sentiremo il suono spezzato delle campane: le campane della città del silenzio, che dolcemente palpitano nel fondo della notte".