«Cela dure un instant ou de longues minutes, je ne saurais le dire. Le regard d’Igor abolit mon être. Partout dans mon corps mille particules soulèvent mes membres, et c’est à la fois de la peur et de la glace, du miel et de la lavande.»
Au cœur d’une étendue enneigée, une jeune fille rencontre Igor, un être aussi étrange que magnétique. Presque sans échanger un mot, elle va le suivre à travers une nature souveraine et hostile, portée par ce que la jeunesse a d’insolence. Mais plus elle semble proche d’Igor, plus le mystère qui l’entoure s’épaissit. Jusqu’à ce qu’une tempête les précipite tous deux dans la tourmente, révélant les légendes et les souvenirs de ceux qu’illumine le côtoiement permanent de la mort et de l’amour.
5/5 Coup de coeur ! J'ai adoré la nature sauvage, les personnages et toutes leurs histoires qui tissent un lien profond entre eux. Le récit était entre la poésie et le conte, absolument sublime. Si vous aimez les légendes des pays de l'est, les histoires contemplatives qui font réfléchir sur l'homme, sa condition, ses traditions, vous allez être conquis.e comme moi !
Un conte poétique d'une beauté sans précédent. Chaque mot, chaque image a une odeur, un goût et un toucher propre. L'histoire est envoûtante, enivrante, une ode à la nature, à la vie et à la mort. Une très très belle découverte pour moi.
Un livre particulier, très déroutant par certains coté, mais une lecture qui reste en tête et des passages qui vont me hanter un certain temps...Je ne sais toujours pas quoi en penser précisément, mais je ne suis pas mécontente de l'avoir lu!
Laurine Roux a une jolie plume qui nous fait voyager dans un monde original et rural. Hélas, je n'ai pas pu accrocher avec ce monde qui m'a laissé l'impression d'une version New age naïve du folklore slave, voire d'un folklore d'inspiration slave. À part donner un côté rustique au monde, ce dernier ne sert en rien le propos de l'histoire. Aussi, la guerre dans le récit est censée marquer un avant et un après dans ce monde. Quoi qu'il y ait une différence entre la vie en ville et celle des exilés de manière générale, le fonctionnement de ce pays imaginaire paraît toujours le même depuis la nuit des temps. Enfin, ce qui m'a vraiment fait décrocher c'est le vocabulaire de l'héroïne qui ne transmet aucune émotion et qui est d'un niveau académique... Même si elle a grandi dans un monde où les gens semblent très peu parler, trop occupés par leur survie et leur lien avec la nature, où l'accès à l'éducation est limité à la transmission de savoir-faire.
Un peu l'impression que l'autrice s'écoute écrire. L'histoire n'a aucun intérêt, les personnages non plus, l'ensemble manque cruellement d'originalité. Tous les thèmes les plus clichés y sont: l'amour, le désir, la guerre, la haine, la mort. D'une platitude un peu triste.
Un de mes plus belles lectures : beaucoup de poésie et d'émotions dans ce court livre. On est porté par le destin de ces deux personnages, qui se révèlent à eux même, tout en délicatesse. Une lecture très intense, qu'on finit avec une pointe de nostalgie.
Un court roman qui m’a étonnée par sa densité et la poésie de son écriture. Tant d’aspects abordés sans avoir l’impression de les survoler, c’est rare. Vraiment un très beau moment, je le conseille vivement (il vient de sortir en poche).
Un roman post-apo/ fantastique assez étrange, très court, qui raconte simplement l'histoire d'une jeune femme tombant amoureuse d'un homme étrange, aux origines semi-fantastiques, dans un univers au décor slave (noms, cultures, légendes) L'écriture est très poétique, très travaillée, peut être trop à mon goût : je me suis forcée à le finir en sachant que c'était court. Je comprend pourquoi des lecteurs peuvent admirer ce livre, mais moi non.
[Lu dans le cadre du Prix Imaginales des Bibliothèques 2019, pour les Imaginales]
encore une fois, je suis émerveillée par la plume de Laurine Roux cette première nouvelle est tellement puissante et onirique ! un conte enchanteur. il m’a laissé une impression de ressac : il m’a portée comme un courant, il m’a ballotée.
« Le souffle du samovar berce la pièce et les sanglots avortés. Toujours le silence épaissit le temps. »
« Il suffit d’observer la Lune et le Soleil. […] Comme elle, les femmes pouvaient se creuser jusqu’à devenir miettes. […] Alors la Lune faisait apparaître son front, festonnant de lumière le contour des arbres, modeste dentelle, et, timide, s’élevait dans le ciel, si simple et ronde qu’on pouvait l’observer à l’œil nu car elle n’avait aucun artifice à cacher, aucune blessure à taire, laissant voir à qui voulait s’en moquer les cratères poussiéreux maculer son corps blanc. »
« Et l’on voyait dans sa démarche légèrement accablée le commerce de plus en plus intime qu’il avait noué avec la mort. Ce n’était pas de la résignation mais un signe de familiarité. Une sorte de lente préparation. Comme on dit d’un fruit qu’il est mûr lorsqu’il tombe, la vie de Pavel était la maturation de sa propre disparition. »
Cette chronique est difficile à écrire, car il est presque impossible de parler de ce roman sans en gâcher le plaisir de la découverte en n’en révélant de trop. Et difficile aussi de classer cette lecture qui oscille entre plusieurs genres. L’ensemble ressemble à un conte, par un aspect merveilleux et une narration digne de récits légendaires. Mais il y a aussi un aspect d’anticipation, la guerre ayant apparemment métamorphosé le monde (cette partie ou l’ensemble, nous ne le savons pas), recréant une façon de vivre plus archaïque et proche de la nature. Il y a aussi des légendes, une certaine poésie et un [...]
Ce livre est un coup de coeur ! En lisant les premières pages, je le trouvais intriguant dans le sens où je ne savais pas où ça allait et j’avais peur de m’ennuyer. Mais très vite, ces doutes s’envolent et je dévore tout le récit ! Je l’ai lu d’une traite. L’écriture de l’auteure est sublime et poétique, on peut être un peu déstabilisé au début mais il faut s’accrocher. Très vite, le récit va devenir très captivant, on ne sait plus démêler la part de légendes et la part de souvenirs et c’est très bien. On se surprend à rêver, vouloir que tout soit vrai et l’auteure nous laisser nous accorder ce moment. La fin est aussi belle que poétique. On referme le livre le sourire aux lèvres.
Ce très beau roman est un conte mystique plein de poésie. Une histoire qui se passe dans de beaux paysages de nature et de grand froid après une guerre qui a fait beaucoup de mal. Elle nous raconte son passé et celui d'autres personnages, sa rencontre avec son amour Igor qu'elle va découvrir dans les récits et légendes qu'une vieille femme Grisha lui raconte.
Mmmh, was tut es nicht gut, nach dem Hype um R.F. Kuang einen kleinen Indie-Roman zu lesen, in diesem Fall eine postapokalyptische und postmemoriale Geschichte (wenn es so etwas gibt), die in einer alternativen sibirischen Taiga spielt und Natur, Legenden und mündliche matriarchalische Überlieferung vermischt. Ausgezeichnet. Vielleicht erhöhe ich auf 5 Sterne.
Petit livre superbe. Une écriture époustouflante, un récit onirique.le tout mené avec maestria. Pour tous ceux qui aiment une ambiance : lisez ce livre!
Un joli conte qui fait la part belle aux inconnus du monde sauvage et de la forêt enneigée - une belle histoire sur les liens qui nous unissent et sur ce dont on hérite
On ne va pas se mentir, ce roman m'a laissé dubitatif. Non pas qu'il soit mal écrit, ce n'est pas le cas, la raison de mon questionnement est ailleurs.
J'ai lu ce roman car il fait partie de la sélection des Imaginales 2019 dans la catégorie "Prix Imaginales des Bibliothèques". Et ma question est donc : "mais pourquoi ???"
Les Imaginales d'Épinal sont un festival consacré aux littérature de l'imaginaire (Science-fiction, fantasy, fantastique) avec un focus particulier sur la fantasy. Or, ici, rien de tout cela. Dans ses codes et sa construction, ce roman a tout d'un ouvrage de littérature générale. On est plus sur un conte philosophique centré sur la perte de l'être aimée et l'acceptation du deuil que sur un ouvrage relevant de l'un des trois genres de l'imaginaire.
Vraiment, je ne comprends pas cette sélection.
Le roman se déroule dans une Russie fictive (même si aucun nom de pays n'est jamais donné, il y a tout de même un certains nombres d'éléments pointant dans cette direction), qui a été ravagée par une grande guerre, une cinquantaine d'années auparavant, laissant une partie du pays ravagée, et une partie de la population ostracisée dans les montagnes.
Le temps du récit ne laisse aucun élément permettant de le situer précisément dans le temps. On nous parle bien de bombardiers, de fusils et de gaz de combat, mais rien de plus. Le milieu exclusivement rural laisse également le lecteur dans le flou.
On y suit le parcours d'une jeune femme, endeuillée par la mort de sa grand-mère, qui finit par rencontrer l'homme de sa vie et l'accompagne dans sa vie de marchand itinérant. Roman psycho-philosophique avant tout, on s'attarde avant tout sur la vie intérieure de l'héroïne, ses joies, ses peines, ses ressentis. Peu, voire pas de dialogues à se mettre sous la dent.
Les meilleurs passages de mon point de vue sont d'ailleurs des récits rapportés : flash-back et récits folkloriques, qui offrent les rares éléments pouvant vaguement rattacher ce livre au genre du fantastique (ça, et la fameuse guerre mentionnée plus haut qui peut, en tirant à fond sur la laisse classer ce roman dans le genre anticipation). C'est anecdotique, mais vraiment, j'ai cherché tout ce qui pouvait objectivement rattacher ce roman aux littératures de l'imaginaire, et la pêche est maigre.
Clairement, ce n'est pas ma tasse de thé. Si je reconnais à l'autrice une plume de qualité, sur le fond, son roman m'a laissé plutôt indifférent. Je n'ai pas réussi à créer plus qu'une empathie de façade avec ses protagonistes et du coup, j'ai suivi leurs pérégrinations sans entrain.
Pas la lecture de l'année pour moi donc, mais comme dit précédemment, je ne suis pas le cœur de cible de ce genre de prose. Je doute que ce roman finisse lauréat du Prix Imaginales des Bibliothécaires. La concurrence a de sérieux arguments à lui opposer, à commencer par des univers proposant plus qu'un vernis fantastico-science-fictif.
« Au cœur d’une étendue enneigée, une jeune fille rencontre Igor, un être aussi étrange que magnétique. Presque sans échanger un mot, elle va le suivre à travers une nature souveraine et hostile, portée par la jeunesse de l’insolence. Mais plus elle semble proche d’Igor, plus le mystère qui l’entoure s’épaissit. Jusqu’à ce qu’une tempête les précipite tous deux dans la tourmente, révélant les légendes et les souvenirs de ceux qu’illumine le côtoiement permanent de la mort et de l’amour. » C’est un roman/conte court et étrange. Nous suivons le chemin de cette jeune fille qui habite une contrée rude et glaciale. Elle rode sans but après la mort de ses parents et rencontre une famille qui lui apprendra à pêcher et lui racontera des histoires des temps anciens, avant ce qu’ils appellent le Grand Oubli, qui est survenu après que la guerre ait ravagé le pays avec ses oiseaux cracheurs de feu et les redoutables tanks, dont on peut encore rencontrer les carcasses rouillées. J’ai beaucoup aimé ma lecture, et j’ai de la peine à croire que ce n’est qu’un premier roman. On y trouve une maîtrise impressionnante du rythme de narration, des descriptions du froid et des histoires mémorables. Je regrette peut-être juste que le livre n’ait pas 100 pages de plus pour développer davantage la psychologie de notre narratrice. Merci encore aux éditions Folio pour cette belle découverte ! « Il parlait peu. Un avertissement de temps à autre, lorsqu’un tronc ou un piège barrait la route. D’une voix presque effacée. J’étais à une coudée de son dos mais il me paraissait bien loin, perdu dans une tristesse plus vaste que l’hiver. Je n’ai jamais vraiment su d’où lui venait cette mélancolie. Olga disait qu’il n’est pas bon pour un homme de rester seul. Mais il y avait une plainte plus lointaine dans son cœur. Un chant inconsolable. Je le suivais sans trop me poser de questions. On vit aussi bien sans réponse. » p.45