Le secteur associatif emploie en France 1,8 million de personnes, et il a bonne presse. Quand on travaille dans une association, on est censé y trouver du sens, on est censé être en adéquation avec des valeurs et non avec une logique de profit. Faire corps avec son boulot : une chance inestimable ?
À rebours de cette image, ce livre rend compte de modalités d’exploitation insidieuses, dissimulées derrière l’idéologie du civisme et de l’engagement associatif : rapports hiérarchiques brutaux, chantage à la responsabilité, injonction permanente à ne pas compter ses heures, utilisation sans mesure du bénévolat et des services civiques.
« Mais te plains pas, tu pourrais bosser à l’usine ! »
Le livre explore un milieu qui m'est complètement étranger, le milieu associatif, d'une manière simple et précise. Donc la lecture était agréable et instructive, mais qu'est-ce qu'on apprend dans ce livre ?
Pour le dire très simplement, le milieu associatif est traversé de contradictions relatives à sa fonction actuelle : Le remplacement de l'État. Autre problème, le milieu associatif est organisé majoritairement par des dominants. Ces deux éléments font que l'on va avoir des associations qui vont prendre de plus en plus de charges avec de moins en moins d'argent, ce qui, couplé à l'arrivée du néomanagement chez les cadres, se traduit par une précarisation extrême du milieu, ainsi qu'une dépendance financière de plus en plus élevée, avec une nécessité croissante de se conformer à un discours de John-Maxence Startup Nation pour obtenir des financements, comme dans le monde de la recherche scientifique.
De plus, il y a un essentialisme fort envers les personnes racisées et les femmes, à qui on rappelle en permanence qu'elles ont de la chance d'être là, que c'est pas l'usine, qu'elles sont là pour aider des gens, la passion qui fait qu'on ne compte plus ses heures, qui seront pas payées de toute façon, et qu'on peut pas rattraper parce qu'il y a trop de travail à faire.
La bureaucratie associée au milieu associatif est un enfer qui broie les travailleurs et empêche leur organisation par une segmentation des secteurs et l'opacité des contrats et des financements disponibles, ce qui met tout le monde en compétition. En bref, c'est la galère de A à Z.
Le livre est court (104 pages) pour un petit prix (7€), ça peut être une lecture instructive pour les gens qui veulent s'intéresser au sujet ou découvrir un secteur aussi essentiel qu'il a peu de visibilité.
C'est parfait. Ça radicalise et le point de vue est un peu nuancé pour se mettre à la place de celleux qu'elles défendent. Dès le début c'est incisif on est invité à réaliser le rôle merdique de l'État démissionnaire. Maintenant il faut que j'en trouve 1 sur le travail à l'usine.
un petit livre très intéressant sur les conditions de travail que subissent les salarié.es (et bénévoles, VSC etc) du secteur associatif, avec une analyse des raisons à l'origine de la précarisation de ce secteur (spoiler : l'État fait de la merde)
Un essai, qui vient d’un milieu associatif, pour dénoncer les conditions de travail précaire dans ce milieu, le rôle et le profit de l’État, des mises en relation évidentes et similaires avec le Secteur privé et les abus de pouvoir de la société.