Son surnom, Stress, c’est Nordine qui le lui a donné. C’était les années 90, dans le quartier du Panier, à Marseille, au-dessus du Vieux-Port. Il y avait aussi Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Tous venus d’ailleurs, d’Algérie, des Comores ou du Toulon des voyous.
Sur la photo de classe, à l’époque, Stress était facilement repérable, avec sa peau rose. Et sa mère, Fred, issue d’une vieille famille aristocratique, était une figure du quartier. La caution culturelle.
Mais aujourd’hui, les pauvres ont été expulsés du Panier, les bobos rénovent les taudis et les touristes adorent arpenter ses rues tortueuses. Ses anciens potes sont devenus chauffeur de bus, agent de sécurité, dealer ou pire. Un peu artiste, un peu loser, Stress rêve, lui, de tourner un film sur son quartier d’enfance, et de leur faire rejouer leurs propres rôles de jeunes paumés, à coups de scènes colorées et d’arrêts sur image. Les descentes à la plage ou dans les boîtes de nuit, les bagarres et les parties de foot. On retrouve dans cette fresque drôle et acide le Marseille d’hier et d’aujourd’hui, ses quartiers, ses communautés. Tout est roman et tout sonne vrai, dans ce livre à l’écriture ultra-contemporaine, mixée d’arabe.
Je suis un peu colère contre les éditions L'iconoclaste. J'ai lu Liv Maria cette année également, et je l'ai trouvé vraiment moins bon que Cinq dans tes yeux et comparé à ce dernier, il ne dit pas grand chose. Or, j'ai vu une publicité incroyable pour cet ouvrage dans le métro parisien, et je trouve personnellement, que le roman d'Hadrien Bels aurait mérité d'avoir plus de visibilité.
Certes, le style de l'auteur est un peu désagréable au début du roman, les phrases courtes qui s'enchaînent nous donnent l'impression que le narrateur (auteur?) a du mal à se livrer, à raconter. Mais ensuite, le flot des mots coule plus librement et c'est le flux des souvenirs de Marseille qui nous est raconté. Pas seulement d'un point de vue passéiste et nostalgique, le roman amène une critique vive et faite de caractérisations fines de la gentrification à l’œuvre dans la cité phocéenne. Il n'apporte pas de pistes de solutions mais dresse un portrait honnête du fossé entre les classes sociales qui se creuse et des conséquences de l'exclusion.
Ce roman témoignage porte le message de son auteur, dont on aimerait pouvoir entendre à nouveau la voix par la suite. Sait-on jamais ?
A "witness"/"documentary" novel. Entertaining despite the lack of a proper plot. I recommend it, including to non-french readers. It hasn't been translated, and I doubt it will be, but just in case I'll review it in English.
The protagonist/author, "Stress", is a white kid, whose mother runs a cultural center (writing sessions, poetry etc) in a poor area of Marseille. In his teens, his friends are mostly (North) African immigrants, some of them illegals, passing the time together, hustling, and comitting petty crimes and occasionally getting in fights; some of them will make it to a working class life, others won't. Growing up, our protagonist has ambitions of becoming a "real artist", of making a proper movie. But just as he was too white and too French during his teens among migrants, he is too rough around the edges for the art world. So he keeps on struggling to find his way.
The structure was at times confusing (we move back and forth in time); the language was not always understandable (I guess this is meant for other Marseillais); and the lack of an overarching plot makes it more difficult to care about the characters. Despite all that there is something raw and fresh, not forced, which gives "Cinq dans tes yeux" enough street cred to impress its readers, most of whom will probably be the kind of cultured middle class people that Stress envies but rejects.
Un peu de mal à rentrer dedans, j’attendais une intrigue qui ne viendrait finalement jamais. Une fois cela compris, j’ai lâché prise et ai su apprécier l’œuvre. L’écriture est dynamique et les expressions tellement imagées, exagérées et Marseillaises ! Un régal ! J’ai adoré lire Marseille et ses contradictions 🩵
Marseille ville libre, populaire, criarde, maternelle, sensuelle, mystérieuse, délinquante, artistique, insolente. L’auteur revient sur la gentrification de son Panier natal qui est à l’image des transformations d’une Marseille qui semble renaître de ses cendres mais sous une identité différente. Ce premier roman, que l’on devine quelque peu autobiographique, est une ode à la citée phocéenne dont les mutations politiques, démographiques et sociales sont remises en cause et transforment son identité.
j’ai bien rigolé, l’écriture est brute et douce à la fois, j’ai passé un bon moment ! le seul truc c’est que c’est un peu trop un discours pessimiste et nostalgique, et meme si c’est à assumé, ça devient un peu lourd à la fin.
En tant que marseillais ce livre est un parfait hommage à la jeunesse de nos grands frères/soeurs et de nos parents et même de la notre en quelques sortes. On passe tout le livre entre une Marseille rebelle, qui s’assume, avec son langage et ses expressions uniques et une Marseille qui fait tout pour ressembler aux autres, à qui on dicte tout, qui gentrifie ses quartiers populaires et cachent sa misère dans les quartiers Nord. C’est un livre que j’ai trouvé tout bonnement incroyable en tant que marseillaise née et ayant grandi dans les quartiers populaires et qui est témoin de la boboisation d’anciens quartiers populaires plusieurs passages m’ont touché et m’ont fait bondir. Le moment qui m’a le plus touché, c’était un passage tout simple mais le « quand est ce que c’est partie en couille » m’a directement rappelé ce moment que beaucoup ont connu au cours de leurs adolescence quand les beaux moments s’arrêtent, et la dur réalité de nos environnement prennent place, et comme Stress on est juste témoins de ce changement, sans trop comprendre comment on en est arrivé là, avec l’espoir au fond de nos cœur de retrouver ces amis et de re pouvoir parler de multiples sujets divers et variés, comme avant. Malheureusement ce moment n’arrive pas, et on doit accepter la vérité en face, laissant notre nostalgie dans un coin de notre cœur.
A book about Marseille gentrification! Homework for me. Good to read literally the establishments I have frequented mentioned as the pest of the town. I like that I recognize them lol. It’s funny and self mocking enough, but apart from that it’s not so well written , toooo many characters, kind of a new sincerity / Bret Easton Ellis tone but… a bit more lame. I liked!!!
Wow coup de cœur Je le suis vraiment attachée à Stress, personnage principal et narrateur en son « je » C’est vraiment drole; j’ai rigolé à voix haute Mais aussi triste et révoltant Je crois cependant que ça ajoute qqch en plus de connaître Marseille et d’y habiter sinon on peut passer à côté. Ça part de destin tracés, des quartiers, de gentrification du point de vue des gentrifié•es, d’injustices.. J’ai A D O R E
Bon premier roman, très imagé qui raconte le quotidien de jeunes gars qui vivent dans une cité marseillaise. On ne sait pas toujours où Hadrien Bels veut en venir, mais c'est p-e ça qui est agréable.
4/5 Loved the writing and all the details about Marseille. Not the most feminist book though, which I regret and that is mostly why it’s not more than 4 stars.
C’est un livre qui est intéressant et bien écrit, je l’ai lu quand j’étais à marseille et ça m’a mis directement dans l’ambiance car j’adore cette ville. Cependant l’histoire est très décousue et n’a pas vraiment de fil chronologique, donc c’était difficile pour moi de m’accrocher.
Pourtant je vois tout à fait ce que l’auteur a voulu faire ressentir. C’est un livre témoignage qui montre que marseille n’est pas là pour se laisser faire et que l’histoire va bien au-delà de ce que les venants veulent montrer.
2,5⭐️/5. C’était bien écrit, cela met en lumière les quartiers populaires de Marseille, et nous immerge complètement dans la ville en nous décrivant la vie de certaines personnes sans romantisation. Et justement je ne m’attendais pas à un portrait aussi cru. Aussi, à plusieurs moments, il m’ait arrivé de ne pas comprendre où on en était, qui était qui, … C’est un bon roman, mais ce n’est pas ce que je lis habituellement ni ce à quoi je m’attendais!
L'histoire nous plonge bien dans les profondeurs du Marseille des classes sociales et leur lutte pour rester "visibles" face aux "Venants". On est dans le rythme de vie quotidienne des habitants de cette ville et on sent cette souffrance et frustration des uns face à " L'éclatement " des autres. Seulement, il est dommage qu'il n'y ait pas d'intrigue pour relever l'ensemble.
la structure l'a rendu difficile de connaitre les personnages et de me souvenir qui etait qui , j'ai galere avec le vocab et l'histoire n'etait pas tres interessant. mais le message contre le gentrification etait fort et parfois c'etait drole. j'ai l'impression que j'ai raté plusieurs choses à cause du langage mais bon
Un mélange de nostalgie envers une époque juste avant l’avènement de l’internet et les portables. Un beau mais parfois triste retour sur une population charismatique, vibrante et écorchée oubliée par l’histoire et l’état.
Ce livre m'a fait comme une ambiance de rue marseillaise, c'est bruyant, c'est crade, tout va vite, on a envie d'y vivre à la fois jamais et toujours. A lire entre deux pizzas sur le marché de Noailles. Bref j'ai beaucoup aimé malgré les côtés misogynes (sans ça je pense que j'aurai mis 5 étoiles)
Taught this for an advanced French course. A bit more challenging than I thought it would be for students, but I really enjoyed it. The descriptions of a gentrified Marseille were spot on, and the story was sufficiently compelling.
J’ai beaucoup aimé le ton oral et familier, on dirait un mec chelou qui te racontes des histoires et tu sais pas si il ment ou pas… Évidemment je peux que fantasmer sur une adaptation ciné avec Raphaël Quenard dans le rôle principal.
J’ai beaucoup aimé ce livre qui nous fait nous sentir à Marseille. Ses rues, ses odeurs et surtout ses habitants d’hier et d’aujourd’hui. Il évoque la gentrification et les changements de la ville avec une langue ironique remplie d’expression à la fois drôles et cyniques !
Pas enthousiasmée par le récit. Des personnages trop « archétypés » à mon goût ce qui m’a gêné pour adhérer/me laisser emporter par l’histoire. Idem pour ce qu’était la ville et ce qu’elle devient.