« Au centre de cette histoire, il y a le corps d'une femme, ses hantises et ses obsessions, & il y a la nature. C'est l'histoire d'une échappée belle, d'une femme qui quitte, presque du jour au lendemain, tout ce qui déterminait son identité sociale. Elle sort de stase et se met en mouvement. Son départ est d'abord une pulsion, une sorte de fuite vers l'avant qui tient du road movie, avec de longues traversées de paysages en voiture, en auto-stop, puis à pied. De la fuite et l'errance du départ, cette échappée va se transformer en nomadisme et en un voyage vers la réalisation de soi. L'Arrachée belle, c'est une échappatoire à une situation vécue comme oppressante : une vie de couple dont la violence réside dans l'absence de relation, dans le vide entre les corps, dans les non-dits, l'incompréhension, la distance qui se creuse. J'ai voulu faire ressentir la violence de ces quotidiens subis, cette perte de sens qui est devenue pour la femme une absence au monde et à elle-même, et que l'on nomme en psychologie un syndrome de déréalisation et de dépersonnalisation, une façon de s'extraire de ce qu'on ne peut pas supporter, symbolisée par l'absence de prénom du personnage. »
Une envolée, belle, téméraire, qui cogne fort en dedans. Les mots comme des exuvies à embrasser puis abandonner pour trouver le chemin vers soi. Une écriture rare, salée comme le varech, libre, et affamée. Magnifique premier roman.
Je ne note pas le livre car je ne sais qu'en penser... Très emballée par le début, j'ai vite déchanté. Je n'ai pas compris ces métaphores et pourtant quelque chose me plaît dans cette écriture-là. J'y reviendra peut-être.
Lecture originale poetique et surprenante . J'aime beaucoup cette prose riche même si je suis sure de ne pas avoir tout saisi . Cependant je pense que c'est son enigmatisme qui fait sa force !
???? Ces signes représent le mieux, je pense, mon ressenti à cette lecture. Le trajet? Celui d'une femme "qui fuit toujours plus loin le vide qui l'habite". De la poésie? Oui, dans un décor de paysages, d'oiseaux et autres bestioles luxurieux. Ésotérisme? Pas vraiment mais assemblage de mots les rendant hermétiques. Successions d'élucubrations oniriques. Superbe, donc? Certes, mais ce florilège de mots disparates n'a cessé de me déconcerter. De me séduire, non! Je m'y perds sans cesse, dans ce trajet éthéré. C'est superbe, cette écriture si inédite, mais elle m'ennuie aussi, ou m'agace, impression que ces télescopages de mots ne veulent rien dire, d'être manipulé: c'est beau puisque je n'y comprends rien!!!!! Et donc, je n'arrive pas à donner une note à cet opuscule déconcertant...
L’arrachée belle est l’histoire d’un voyage, le voyage nécessaire d’une femme qui tente de sortir de son corps pour retrouver une identité. Une femme sans nom, dépersonnalisée, à la recherche d’elle-même.
« Ses pensées sont des échelles gravies un barreau après l’autre : au dernier, le mur d’appui s’affaisse, elle bascule. » La narratrice étouffe dans son quotidien, elle est indifférente à ce qui l’entoure. Seule la morsure du froid de la mer la réconcilie avec son corps. Elle est au bord du précipice, et n’attend qu’un signe pour s’y jeter. Alors un jour, elle monte dans sa voiture et part. Seule. Pour tenter de sortir de son corps. Ou serait-ce pour y entrer ?