« Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Puis j’ai découvert une histoire, une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien, et le monde. »
Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.
Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
Combattif et joyeux, Le génie lesbien est un livre sans concession, qui ne manquera pas de susciter le débat.
Je suis heureuse d’avoir lu Le génie lesbien, et si reconnaissante que ce livre existe. C’est un concentré de savoir important. Oui je savais, parce que je suis militante, que les lesbiennes sont le noyau dur du féminisme. Mais c’est pas pareil d’en avoir le savoir confus et de lire toutes ces pages, de réaliser tout ce que je leur dois. Merci pour cette histoire, qui raconte le travail des lesbiennes que la France refuse d’honorer – et que le féminisme hétéro tend encore trop à oublier.
Mention spéciale pour le dernier chapitre, « La guerre des hommes ». Je me suis récemment surprise à dire aux journalistes, « Bien sûr qu’il y a une guerre des sexes. Mais ce n’est pas les femmes qui en sont les instigatrices ». Je ne me savais pas si en colère. J’avais peur de dire une connerie, aussi. Je suis soulagée de voir écrite noire sur blanc cette vérité que je ressens si profondément en moi. Je suis heureuse de partager ce combat avec elle, et avec les autres militantes féministes et lesbiennes.
J’ai tant appris pendant cette lecture. J’ai encore tant à apprendre. C’est agréable d’apprendre, de se sentir grandir au travers des pages, des conversations. Les hommes devraient essayer un de ces quatre, pour voir.
avant tout je tiens à tenir un propos qui me semble aussi inédit dans son contenu que lourd de sens : bravo les lesbiennes
ensuite Alice bravo tu es la reine des lesbiennes tu mérites des bienfaits en quantité industrielle et en quantité faite main aussi ça demandait une sacrée dose de courage d'écrire LESBIEN en très gros sur le livre et d'être à ce point misandre en toutes lettres tout du long je sais même pas comment tu as fait accepter ça à GRASSET of all places rien que pour ça tu es la reine du cosmos à mes yeux c'est l'équivalent d'une clé de bras à genre vingt-huit mille personnes en même temps je pense
ensuite bon on va pas se mentir l'approche journalistico-médiatique me saoule un peu pck j'en ai bcp, bcp soupé et que c'est vraiment pas l'angle d'analyse qui m'émeut, me motive et m'anime le plus, je trouve qu'une fois que t'as capté t'as capté et c'est vraiment pas ma porte d'entrée fondamentale dans ma démarche de compréhension et de modelage du monde, mais tu sais quoi les goûts les couleurs, chacun sa sensibilité, ça fait du sens qu'Alice Coffin écrive là-dessus dans la mesure où c'est son littéral métier et sa raison d'être tsais, pis elle le fait très bien y a pas d'embrouille, mais voilà, ça explique que ce livre restera probablement pas marqué en lettres de feu dans ma tête dans le détail de son raisonnement, mais promis j'en garderai toutes les vibes toute la rage et toute la force
moi mon truc c'est plus le roman t'as capté, donc forcément les essais ça me laisse toujours en mode "ok sympa maintenant que t'as posé tout plein de cailloux c'est où les trucs vivants tu sais genre les gens les histoires", mais je trouve que pour un essai c'est particulièrement vif, incarné, c'est vraiment vraiment chouette et l'autrice nous donne ENORMEMENT (merci à toi Alice d'avoir partagé avec nous un peu des bébous absolus que sont tes parents) (laissez-moi je fais une fixette sur les parents mimis j'ai un grand cahier mental où je colle les portraits de tous ceux que je croise c'est très important pour moi j'ai des problèmes de maman et de papa ok)
bref lisez ce livre ça me rend un peu triste pck je me dis que peu d'hommes ont dû le lire car le titre est ce qu'il est et les hommes ce qu'ils sont, mais bon, l'espoir fait vivre alors offrez ce bouquin, il est bienfaisant et nécessaire, bravo les lesbiennes à nouveau
Ce livre m’a fait prendre conscience de tellement de choses, il m’a rappelé ma colère, ma fragilité et m’a insufflé tellement de force. A la fin, Alice Coffin nous dit qu’elle n’a pas de solution au problème mais qu’elle n’a aucune hésitation parce que l’enjeu est grand et grave ; pour ma part il y en a au moins une qui me vient en tête, les femmes aux postes de pouvoir. Les femmes dans toutes leurs différences et diversité, toutes les femmes et autant que possible. Il n’y a que comme ça qu’on peut inverser l’ordre des choses, de façon pragmatique, rationnelle, pratique et rapide car il y a urgence effectivement. On le savait déjà et des textes comme celui-ci nous le rappellent, un rappel plus que nécessaire, vital.
Il faut revendiquer le biais. Le vécu. La chair journalistique. Être lesbienne fait de moi une meilleure journaliste. Les journalistes ont un corps. Ils devraient se le remémorer lorsqu'ils parlent de journalisme.
Cela fait désormais plusieurs années que je suis le parcours d'Alice Coffin, et j'avais très hâte de lire son ouvrage. Les critiques à son égard ont majoritairement été non fondées, et faites par des personnes qui n'avaient pas lu ce livre. Et pourtant, c'est essai est passionnant, très documenté et plein de réflexions très justes sur la place des lesbiennes en France, et notre incapacité à les reconnaître. Elle compare la situation avec les Etats-Unis et parle du tabou autour de ce qu'on appelle "le communautarisme", quand en réalité, on accuse les minorités de vouloir s'exprimer et se retrouver entre elles, puisque de toute manière, il a été décidé qu'elles n'auraient pas leur place ailleurs dans la société. J'ai trouvé les mots d'Alice Coffin puissants, et j'ai tout particulièrement été en accord avec toute la partie concernant le monde des médias aujourd'hui, et la pré-supposé neutralité qu'on nous demande. Mais elle n'existe pas, et nos vécus font de nous de meilleurs journalistes. C'est pourquoi nous avons besoin de diversité dans les rédactions, cela nous manque cruellement.
J'ai commencé le bouquin j'étais tiède. Pcq je suis gouine et (ex-)parisienne je "connais" l'autrice et j'avais ma petite opinion. J'avais des reproches des remarques des hésitations. Les premiers chapitres m'ont paru être à destination des hétéros, j'étais pas complètement convaincue d'apprendre quelque chose. Et puis le dernier tiers du livre m'a cueillie, à l'endroit tendre de mon coeur. Coffin est sincère, elle ne maquille pas, elle est là, dans l'ici et maintenant, qui elle est, qui elle aime, qui elle soutient, sa colère, son agressivité. Son corps militant comme elle dit, qui prend les coups, réels et virtuels. Son corps de butch qui n'essaie pas, celui qui énerve tout le monde, met tout le monde mal à l'aise, ce corps que les fems comme moi on désire si ardemment. Ca vient caresser ce qui souffre fort chez les gouines, cette incompréhension absolue : alors qu'on est les premières (littéralement) à soutenir et aider toutes les causes, surtout celles qui nous concernent pas, on passe pour les pires égoïstes. J'ai adoré : les chiffres, les sources, les citations, les dates, les interviews. C'est documenté, c'est de la belle ouvrage. Coffin travaille dur et elle ne le fait pas payer à la lectrice, elle rend ça agréable. Le féminin neutre, employé sans dire pardon sans s'expliquer. Une manière discrète et persistante de renverser les points de vue (le carnaval d'Aristophane) et de servir le propos du livre. Les nombreux femmages aux afro-féminismes et aux gouines non blanches. J'ai moins aimé : j'aurais aimé plus de noms de lesbiennes de génie (surtout les journalistes lesbiennes out, j'en connais plein elle n'en cite aucune), plus de reconnaissances pour l'activisme qui ne passe pas par les médias et qui est tellement tellement important, plus de réflexions sur le terme queer, plus de recul sur le mot lesbienne, plus d'affirmations positives des transidentités. La ligne de défense "ma famille formidable", qui met en porte-à-faux les gouines des familles pas cool (mais bon je sais qu'elle se défend contre des attaques et que l'objet de mon mécontentement ce sont ces attaques et pas les réponses de Coffin). Le bouquin s'est consumé entre mes mains en une torche flamboyante, s'est muté en couteau. Lisez-le, offrez-le, célébrez les lesbiennes qui partagent vos vies. Prenez la défense d'Alice Coffin et des femmes et personnes sexisées.
Amazing analysis of our society and how it is designed for men. Very data driven. It changes your perspective to approach diversity in your daily life. I wish I could find an English version to share it with my American friends.
« Les lesbiennes sont toujours à la tête des mouvements sociaux importants. C’est juste notre façon d’être lesbienne. Être lesbienne c’est faire notre boulot. » Anne-Christine d’Adesky
chaque point soulevé par Alice dans cet essai m’a valu un hochement de tête et un « mais bordel OUI !!!!! ». (c’est à dire à absolument chaque phrase de ce livre)
Alice nous offre un texte construit à l’aide de sources très pertinentes alimentées d’entretien et de citations de discours / d’ouvrages de femmes lesbiennes racisées, trans et queer. cette diversité dans les sources utilisées permet à Alice de construire un argumentaire très complet, authentique et nous offre une pluralité de points de vue et de vécus. de plus, Alice nous offre un parallèle entre la manière dont est vécue et perçue l’homosexualité en général en france et aux états-unis. et comme le souligne parfaitement Alice, certes les états-unis ne sont pas un bon exemple sur une pluralité de sujet mais il faut reconnaître que concernant les questions LGBTQIA+ les français ont du retard. mais bon, parler sexualité en france ça relève du privé, on ne veut pas savoir !
la partie sur la neutralité journalistique était particulièrement intéressante. un concept qu’on aime tant nous répéter en france et pourtant si obsolète. la neutralité ça n’existe pas. personne n’est neutre, c’est un mensonge. j’ai envie de chercher le conflit simplement pour pouvoir ressortir cet amas de vérité et de les voir se décomposer et chercher des arguments pour me contredire parce que les hommes aiment tant nous contredire.
tout aussi pertinente, la partie sur l’importance d’avoir des personnes gays / lesbiennes out dans les instances politiques et médiatiques et sur l’importance de la représentation pour les enfants et adolescents queer. en effet, il aurait été tellement plus simple pour bon nombre d’entre nous si nous avions eu une personne à laquelle s’identifier lorsque nous étions plus jeune. ça nous aurait donné le courage de s’approprier notre identité lesbienne et de le crier haut et fort sur tout les toits !
je me suis retrouvée dans la peur de prononcer le mot lesbienne. et pour cause, comment se déconstruire entièrement lorsque depuis petite notre identité et vie tourne uniquement autour des hommes ? lorsqu’on vous répète sans cesse que nous devons faire ceci ou cela pour plaire aux hommes ou pour correspondre à leurs standards. difficile pour une personne découvrant son identité lesbienne de s’affranchir de cette injonction.
enfin, merci de relever à quel point les lesbiennes ont eu des rôles majeurs dans l’histoire et dans les différentes luttes féministes et queer.
merci pour ce merveilleux témoignage de toute une vie. quel parcours remarquable alice !
Un très bel essai et ouvrage qui s'attache à comprendre l'invisibilisation médiatique et la lesbophobie dans les médias et la société française en la contrastant notamment avec la médiatisation LGBT états-unienne.
Avec de très nombreuses entrevues, anecdotes, citations, rencontres, analyses de l'actualité, etc. Alice Coffin trace un portrait d'une France soi-disant universaliste qui réprime toute identité qui n'est pas jugée "universelle" (bref, pas hétérosexuelle) et de comment les médias français contribuent à cette répression et invisibilisation par de nombreux moyens: de la couverture de la guerre contre les femmes (féminicides) à l'accusation de communautarisme en passant par l'étiquettage d'idéologie ou de non-neutralité du sujet (alors que Coffin montre bien comme les journalistes LGBT aux États-Unis permettent une meilleure couverture de l'actualité et permettent d'avoir plus de sources).
L'autrice revient sur de nombreux événements marquant en France: #metoo, La Manif pour tous, la sortie des César d'Adèle Haenel et de deux autres femmes suite à la remise de prix à un pédophile, mais aussi son implication militante dans le collectif La Barbe, l'échec de la rencontre à l'Élysée avec Emmanuel Macron sur l'enjeux de la PMA, mais aussi de comment certains événements ont forgé la couverture médiatique des enjeux aux É-U comme le coming out d'Ellen DeGeneres.
Dans tout ça, je n'oublie pas de mentionner ce qui vaut à l'essai son titre, l'immense réseau de femmes lesbiennes que Coffin a rencontré à travers les années, qu'elle a passé en entrevue, qu'elle cite, qu'elle admire, qu'elle rencontre, avec qui elle échange, pense et milite pour les droits des lesbiennes depuis un grand nombre d'années et qui se retrouvent dans les pages de l'essais comme une belle commémoration de cette intelligence et de ce brio des lesbiennes.
J’avais si hâte et je suis vraiment heureuse d’avoir enfin pu lire ce livre d’Alice Coffin et dont le livre est une vraie ôde aux lesbiennes, racontant leur lutte contre cette censure incessante qu’on leur inflige et tout ce que le féminisme leur doit, à la fois pour leur ténacité, leur force, leur rage et leur volonté de tout bousculer sans jamais s’arrêter tant que notre monde ne laissera ni de place aux femmes, ni de place aux lesbiennes. L’ouvrage est fouillé, truffé de sources et de recherches et de femmes que l’on connaît ou que l’on connaît moins (et sur lesquelles on a envie automatiquement d’aller se renseigner un peu plus). Le livre se termine par un chapitre aussi puissant que nécessaire parlant de ce que l’on ne peut qu’appeler une guerre menée par les hommes envers les femmes, listant toutes les violences dont nous sommes victimes. Ce chapitre rappelle à quel point la colère que l’on ressent est juste et valable. Je me demande souvent comment peut-on ne pas être en colère lorsque l’on jette même un seul coup d’œil à l’état actuel de notre place dans la société et lire des chapitres dictés par la colère fait du bien parfois, pour se rappeler que nous ne sommes pas seules ! Comme d’habitude, les critiques ayant été faites à l’égard de ce livre ont été faites par des personnes qui 1. N’ont pas lu le livre. 2. Sont des hommes qui n’ont aucun intérêt à perdre leur place nullement acquise au sein de la société (pourtant il va bien falloir accepter de la perdre un jour, cette place). 3. Des personnes ô combien privilégiées qui tout comme les hommes du point 2 ont un statut beaucoup trop confortable pour songer à bousculer leur quotidien. Une chose est sûre, des livres comme celui-ci il en faudrait des milliers d’autres !
Ce livre est de la propagande fasciste pour promouvoir la haine des hommes.
MEN MUST BE ELIMINATED!
"In his essay Lesbian genius, journalist and politician Alice Coffin writes: “It is not enough to help each other, we must, in turn, eliminate them. Eliminate them from our minds, our images, our representations. I no longer read men’s books, I no longer watch their films, I no longer listen to their music. I at least try. […] The productions of men are the extension of a system of domination. They are the system. Art is an extension of the male imagination. They’ve already infested my mind. I protect myself by avoiding them. ”
Imagine for a second if a man wrote the same thing about women. He would get lynched in the public square and lose his liveliehood!
But if a lesbian woman vomits her hatred of men, a publisher prints millions of copies …"
Reading this book in French is like reading a report on someone's mental illness. Coffin starts out with a rambling, disjointed discussion of her pre-pubescent emotions. [What Freud scientifically termed "The phallic stage of psychosexual development.] What is striking about her narrative is that it is not just chaotic, it is a confession of thought processes that are totally divorced from reality, logic and reason.
Her entire book centers on nothing but her feelings (with an emphasis on her hatred of men). It is little surprise that her dominant emotions are hatred. It is clear that she is incapable of thinking of anyone other than herself, or anything other than her own emotions. It is clear that she is an "incel" frozen in the thought processes, and emotional catharsis, of a two-year old child.
To divorce herself from reason and reality, she compiles a dumpster full of excuses for hating men. Her entire existence renounces reality in favor of her hatred of men, and nothing but her hatred of men.
Her "androphobie" or "fear of men" is a direct result of her hatred of men. It is a vicious circle of mental illness. She hates men. Her hatred obsessively requires her to disregard anything positive about men. Since she excludes everything about men that is good from her mind, her warped and perverted perception of men compels her to fear men, and she hates men because she is afraid of them ... the vicious circle continues ad infinitum.
This book is a fascinating glance into the minds of women's mental illnesses and how women have obtained the stereotype through history of being both irrational and goddesses of hysteria.
Une vraie pépite qui traite du combat féministe mené par les lesbiennes, ainsi que du féminisme et ses enjeux, à travers les sphères journalistique, politique et sociale.
Alice Coffin cite la première ligne du manifeste des Radicalesbians en 1970 : « Une lesbienne est la rage de toutes les femmes condensée en un point d'explosion. » En 2020, toute notre rage est condensée dans un livre, « Le génie lesbien ».
Cet essai est une analyse excellente, richement documentée, de la manière dont les minorités sont réduites au silence en France par la « neutralité journalistique », notamment au cours des « débats » sur la PMA. C'est aussi une réflexion pertinente sur la sphère privée et la sphère publique, par exemple la manière dont les coming outs des célébrités sont traités (plutôt pas) dans la presse, tandis que les relations hétérosexuelles en font les choux gras. Il s'agit surtout d'un hommage aux militantes lesbiennes qui se sont battues et continuent à se battre pour toutes les causes, surtout celles qui ne les concernent pas. Enfin, ce livre est une invitation à se libérer du regard des hommes qui conditionnent nos représentations de l'actualité, du monde, de nous-mêmes, des hommes qui violent et qui tuent les femmes.
Au-delà du fond, au-delà de la forme – car j'adore le style d'Alice –, c'est son ton qui achève de faire de ce livre un coup de cœur. J'ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises, j'ai bouillonné à la lecture du dernier chapitre. Sentiments et rigueur ne sont pas irréconciliables. Par son existence-même, « Le génie lesbien » démonte le mythe de la neutralité journalistique. On parle le mieux de ce que l'on connaît. Merci Alice Coffin d'avoir écrit ce livre.
This book turned out to be an eye-opener for me. I read mostly in English and many of the facts I end up consuming are very US-oriented. As a consequence, I am not well versed when it comes to what is happening home, in Europe. My journey to fix this starts with Alice Coffin.
The book deconstructs the notion of neutrality in journalism (spoiler alert: a freaking myth!) and shows how this so-called neutrality is the point of view of a straight white man (at the expense of all other voices). Not so neutral after all, huh? The idea of men representing the norm is not new. For instance, Olivia Gazalé deconstructs this in her splendid book “Le Mythe de la Virilité” but from a historical and philosophical point of view.
What Alice Coffin does here is extremely powerful. Her experience as a journalist and activist is crucial as it allows us a glimpse behind the scenes, into the politics of “reality making”. Pay close attention. What is the focus in media? Who is being constantly silenced? Whose point of view is being represented most often? Why victims of sexual abuse are still blamed for their experiences? Why are predators still glorified (e.g. Polanksi)? The book is a contrastive comparison between the US and France and even though nothing is perfect in the US, things are starting to move in the right direction (post #metoo). That being said, Trump’s presidency and his fake news propaganda represented another crisis in journalism. As I said, nothing is perfect.
Friendly reminder that assisted reproduction is illegal in France for lesbian couples and single women that desire to become mothers. Alice Coffin has been fighting against this injustice for years and she talks about it in this book. She leaves nothing out. The politics of coming out, the lack of diversity in journalism, the lack of women’s voices, the importance of the language we use, and how instrumental lesbian associations were/are! The pages are filled with concrete examples from the press that will make your blood boil.
Needless to say, Alice Coffin was attacked for this book. Are we even surprised? According to the “criticism”, how dare she say she only wants to consume material done by women? Only reading books written by women? Only watching movies directed by women? Only enjoying art done by women? Blasphemy! On a serious note, why is this such a controversial statement for so many?
P.S. Hannah Gadsby is mentioned multiple times in the book and Alice Coffin went to Antwerp to see her perform Douglas. I was there too, folks! (*internal screaming*)
For all French speakers, read it, get angry, talk about it. Support Alice and let our voices be louder than all the trolls. (I am patiently waiting for this to be translated so I can spam all my English-speaking friends.)
J'ai lu ce livre ce week-end et j'aurais mis 5 étoiles si je n'avais pas discuté du livre avec ma meilleure amie, qui l'a lu en même temps que moi et trouve qu'il manque un aspect sur l'énergie militante des femmes et des lesbiennes : la maternité telle qu'elle est organisée aujourd'hui prive beaucoup de femmes du temps, de l'énergie, de mener des actions inventives etc.. Et donc mon amie (lesbienne) me disait que pour elle ce sujet manquait. Même elle, avec un projet d'enfant, s'engage moins que ce qu'elle ferait sans ce projet. Les femmes sans enfants ont plus de ressources pour faire avancer la société telle que la société est organisée aujourd'hui. Pas de doute cependant que les femmes citées ont du génie ! Mais peut-être serions-nous encore plus nombreuses à être des génies si nous n'étions pas si occupées avec les enfants paradoxalement. L'essai est puissant, joyeux, revendicatif...en grande partie axé sur le journalisme. si vous croisez dans un sous bois de goodreads un homme terrorisé d'être éliminé, rassurez-vous, il lui aurait suffit de lire le texte pour être rassuré ou comprendre la colère légitime des femmes, et la souhaiter à sa fille, cette juste colère. Car la saine colère, c'est de la joie.
Bon ben c'est malin, ce livre m'a mise en colère ! :D
Il est très intéressant : il dénonce l'invisibilisation dont sont victimes les lesbiennes, il explique pourquoi le combat féministe est important, il fait preuve d'intersectionnalité. Bref, c'est un très bon essai sur le sujet.
La chose que je lui reproche et qui fait qu'il n'a pas 5 étoiles ? L'autrice critique à plusieurs reprises le fait que les personnes homosexuelles/bisexuelles ne sortent pas suffisamment du placard (celles qui ont une certaine notoriété). Mais on dirait qu'elle ne s'intéresse pas énormément à la "jeunesse" car des exemples, parmi elle, il y en a. Et de manière générale, j'avais l'impression que ce livre datait plutôt de 2017-2018, vu les exemples qu'il donnait que de fin 2020. Alors, on est d'accord, rien n'a radicalement changé depuis mais j'ai trouvé ça un peu dommage.
Mais pour le reste, il donne envie de contre-attaquer, de montrer qu'on peut aussi reprendre le pouvoir sur nos vies. A lire ! :)
Les premières parties m'ont semblées plus construites et claires que le dernier tiers du livre.
Beaucoup de notions et événements sont abordés, notamment sur l'activisme, le journalisme, le féminisme et la place des lesbiennes dans de nombreuses luttes. Le point de vue offert par l'autrice concernant la placardisation "à la française" et l'invisibilisation des lesbiennes valent clairement lecture et réflexion. (L'aspect coup de gueule aussi) La réflexion autour du décalage entre les cultures LGBT des USA / de la FR est également intéressante.
> L'absence de bibliographie en fin de livre m'a un poil attristée, car de nombreuses références jalonnent l'ouvrage.
Une étude fascinante du lesbianisme, décortiquant le rapport entre les lesbiennes, le monde et la société. C'est un véritable cri du cœur évoquant toutes les difficultés rencontrées dès que l'on souhaite sortir de l'hétéronormativité et être acceptées et respectées. Entre peur du lesbianisme, homophobie décomplexée et mysoginie, Alice Coffin fait un constat alarmant de tous les problèmes qui entourent une sexualité diabolisée, ignorée et invisibilisée par les médias, le cinéma et les politiques.
Tous les faits évoqués résultent évidemment de siècles d'oppressions perpétrées contre la moitié de la population. Choquants pour la plupart, mais hélas non surprenants. Cette lecture est absolument saisissante.
Wow. Hyper intéressant, cet essai m'a fait réaliser encore plus de choses sur l'invisibilisation des lesbiennes et notamment les problématiques de représentation dans les médias et la politique, ou encore celles induites par le partiarcaca. Vraiment laissez les lesbiennes prendre le pouvoir svp.
Un essai qui parle énormément de la responsabilité du journalisme dans l'invisibilisation des minorités, angle auquel je ne m'attendais pas du tout au vu du titre et des réactions autour de la sortie du livre, j'ai trouvé ça passionnant et si souvent tellement pertinent. Mon seul regret est l'absence de bibliographie à la fin !
An urgent and necessary book. Except for a few dubious claims like stating that lesbians have always been the spearheads of all progressive struggles including the antinuclear movement (but the writer herself acknowledges that she tends to get carried away), this is mostly a relevant and important essay, especially when it comes to the discussion on journalism and militantism. Anyone who still believes that lesbians have no sense of humour and are sad people should read the book NOW, it is often funny and exhilarating although there is every reason to find the reality Alice Coffin depicts infuriating and nauseating.
Alice Coffin démontre parfaitement dans ce livre les mécanismes des médias, des journalistes et du monde de l'art avec lesquels ils censurent les minorités pour ne laisser place qu'à la vision dominante, celle des hommes blancs. Elle nomme aussi cette guerre non déclarée que les hommes mènent contre les femmes en citant les violences dont elles sont victimes au quotidien, ici et partout dans le monde. Enfin, elle parle du génie lesbien et de toutes ces lesbiennes qui œuvrent et ont œuvré pour défendre les droits des femmes. Magnifique ! Un essai passionnant et radical que j'ai beaucoup aimé. La misandrie nous sauvera :)