Cayenne. Guyane française. Le bagne. C'est l'absolue folie d'une institution qu'Albert Londres, missionné par sa rédaction, va découvrir, entre l'île du Diable et l'île du Salut. Dans cet espace d'exotisme et de misère crue, c'est derrière les barreaux que se rencontrent les hommes. Les tatoués, les parias, les bandits, innocents et criminels, ils sont tous là, inoubliables. Enquête, reportage, Au bagne est un de ces livres majeurs qui, par sa vérité, force les choses. Un an après sa parution, la France fermait pour toujours les portes du bagne.
Albert Londres was a French journalist and writer. One of the inventors of investigative journalism, he criticized abuses of colonialism such as forced labour. Albert Londres gave his name to a journalism prize for Francophone journalists.
there is no way i would have survived reading this book for my french class if it hadn't been for the fact that my friend and I split the reading and wrote notes on the chapters we read because I'm sorry but what a snoozefest
Une jolie surprise que ce court ouvrage. je redoutais un récit daté, je m'étais largement trompée. Albert Londres livre le quotidien des forçats, l'état de la Guyane il y a 90 ans et surtout l'absurdité du bagne. Il s'approprie les récits de bagnards et axe son discours principalement sur ces témoignages précieux d'une époque dieu merci révolue. Londres ne fait pas dans le pathétique, il ne fait pas non plus une longue harangue ennuyeuse et poussive. Le ridicule de la situation du bagne suffirait presque à "titiller" le lecteur, Londres n'hésite pas à saupoudrer le tout d'un humour discret et bien placé, des petites pépites disséminées tout le long de ses écrits. Les livres sur le bagne sont souvent informatifs et se penchent peu sur les témoignages de forçats. J'ai beaucoup aimé rencontrer cette Guyane d'un autre temps, c'est toujours agréable de retrouver dans une œuvre passée des lieux quotidiens pour nous. J'ai appris beaucoup sur les exilés de la République. Je ne savais pas par exemple que les bagnards qui avaient fini une peine de 7 ans ne pouvaient rentrer en France et avaient l'obligation de rester sur le sol guyanais, pour la colonisation. Des forçats malades, isolés, sans famille et surtout sans un sou en poche. La situation des libérés m'a profondément choquée! ces bagnards attendant la mort, suppliant pour la recevoir parfois, quémandant aux gardiens une nouvelle incarcération. Cette œuvre devrait être étudiée par tous les collégiens guyanais!
À mettre entre toutes les mains en tout celles des personnes qui pensent du bien des bagnes et les regrettent. Superbe reportage sur les bagnes de Cayenne écrit en 1924.
Wow ! J'ai vraiment aimé ce livre ! Londres expose et dénonce le sytème de bagne en peignant un portrait émouvant des victimes de cette institution. C'est étonnant qu'un tel système a duré jusqu'en 1924 ; d'un autre côté, ce genre de système existe encore aujourd'hui, même dans les pays industrialisés... En fait nous n'avons pas vraiment changé en 90 ans.
Ma première lecture pour la fac ce semestre sur une bonne vingtaine.. En soi, si je n'ai pas été passionnée par ma lecture je dois bien avouer avoir accroché à la manière dont Albert Londres s'y prend pour nous faire passer des informations essentielles de manière subtile. Une chose est sure, je ressors de cette lecture bien plus informée sur tout ce qui entoure le bagne.
Plus qu’une enquête, Au Bagne est un véritable réquisitoire contre le fonctionnement des prisons guyanaises. Londres critique le fait que les détenus y soient envoyés pêle-mêle – les petits délinquants enfermés aux côtés des grands assassins – car cela empêche toute possibilité de réhabilitation. « Ce que je vois, c’est que l’on a tout mis ensemble, sans triage : les mauvais, les pourris, les égarés, les primaires et les récidivistes, ce qui est perdu et ce qui pourrait être sauvé, les jeunes et les vieux, le vice et… j’allais dire l’innocence, et je me comprends. » Dans la promiscuité des cases, les malfrats profitent de l’ignorance des nouveaux pour les voler et les brutaliser. Le bagne est une vraie école du crime où les détenus en sortent plus mauvais qu’ils n’y sont entrés.