Nous sommes dans le futur, mais pas si lointain. Les baby-boomers ont disparu depuis longtemps déjà, les derniers spécimens ayant été expédiés sur la Lune par l’ONU après avoir été reconnus coupables de crime contre la Terre. D’un même souffle, le clonage est décrété formellement interdit, « d’un coup qu’un boomer aurait l’odieuse idée de se cloner en cachette ». Les années passent jusqu’au jour où Gilles Douillette, un citoyen hautement banal, découvre à la dure qu’il est un clone. Mais le clone de qui? Ça, c’est un mystère… Guidé par le Club des Marquis (un groupe d’enquêteurs mondains), le désormais fugitif Gilles Douillette scrute les infinis détails de cette poignante intrigue pour découvrir qui l’a créé, comment, et surtout pourquoi son « créateur » l’a conçu à son image. Qui est véritablement le dernier baby-boomer?
J’ai ri. J’ai vraiment ri. Drôle de petite bestiole, que cette pièce de théâtre. Relevant de l’absurde, ce texte ne se prend pas au sérieux et c’est rafraichissant à souhait. Le thème est hilarant, les personnages sont à se rouler par terre et l’intrigue, vaudevillesque. De la création comme je l’admire! *Lumière sur le génie de la note au bas de la page 88.*
Un de mes gros plaisirs dans la vie c'est de tente d'expliquer leurs pièces à quelqu'un qui a aucune idée de ce qu'ils font. Je finis toujours par dire qu'il y a souvent des copies de Fred Pellerin qui le lancent en bas d'un falaise sous les regards d'un Gilles Vigneault farfadet. Juste ça, ça convainc souvent les gens.
Ce qui m'impressionne dans Le clone est triste (outre la fusion entre la culture victorienne et celle du beach club) c'est le ton que les artistes ont décidé d'utiliser pour décrire les clivages générationnels. Je trouve que notre époque renforcit beaucoup le clivage entre les générations, forçeant souvent les camps respectifs à se voir en tant qu'ennemis. Le clone est triste décrit parfaitement bien le jeu du temps qui fait en sorte que cette valse de générations (never trust anyone over 30) se fait en dépit de vous, et qu'un jour on est d'un bord pour ensuite tomber de l'autre par les aléas du temps. Le clone est triste est un appel à viellir intelligeamment, et avec grâce avec notre savoir et notre expérience. C'est une pièce qui est drôle mais pas outrageusement moqueuse, ce qui fait en sorte que le dialogue est possible, et souvent constructif dans sa part d'absurdité.
J'ai vraiment aimé ça, chaque pièce est un cadeau du cosmos.
PS. La couverture est magnifique. Ça pas d'allure comment Ben Tardif est talentueux.
J'ai vraiment rit à plusieurs reprises très fort. Les références aux boomers sont tordantes et l'absurdité de l'intrigue tout à fait rafraîchissante! J'aurais bien aimé voir la pièce!