« Le chemsex. J’en avais vaguement entendu parler dans les médias. Contraction de Chemical Sex, il désigne l’utilisation par certains de substances psychoactives pour pimenter leurs partouzes. La consommation de stimulants et de drogues de synthèse leur permettrait de rendre l’acte sexuel plus intense et d’être plus performants. Le fléau des pédés donc, selon Dumont. »
Quand Zède, le narrateur, journaliste connu pour ses papiers sur le milieu underground parisien, décide d’écrire un article sur Jérôme Dumont, artiste homosexuel ayant connu son heure de gloire dans les années 80, il n’imagine pas que ce portrait risque de lui coûter la vie. Car en plus de son passé, Dumont lui fait découvrir le chemsex, l’initie, et le fait basculer dans la spirale de l’addiction au sexe sous drogues. Dès sa première soirée, le compte à rebours est lancé, sa vie peut voler en éclats. L’extase qu’il atteint dans les vapeurs de substances aux noms étranges (3MMC, GHB) et le manque qui suit le privent progressivement de sa liberté et le transforment, sous ses yeux, en animal traquant son plaisir et les soirées pour l’assouvir. Il sort plus et plus tard, multiplie les plans et rentre chez lui à l’aube sous le regard ahuri de sa copine, enceinte de leur deuxième enfant et celui, apeuré, de son fils. Ses parents s’inquiètent de le voir maigre et gris lors des repas dominicaux. Ses amis s’écartent quand ils le voient rôder, drogué, dans les fêtes parisiennes, pour proposer des plans douteux à des femmes qu’il connait à peine. Isolement, manque, rechute, dégoût, reprise, plans à trois, quatre et plus, bienvenue dans l’enfer du chemsex.
De sa première soirée à la dernière, on le suit dans sa chute rapide et brutale. Ecrit à la première personne dans une langue orale, argotique et rugueuse, Chems se lit comme le récit d’un condamné à mourir pour jouir, le carnet de bord d’un trentenaire branché qui, pour une partie fine, va risquer sa famille et sa vie, mais aussi une enquête sur un fléau moderne et encore méconnu, menée par le plus underground des auteurs, Johann Zarca.
C'est un livre que j'ai dévoré, ça en devient addictif, comme le mode de vie de son personnage. C'est une histoire destructrice, avec le style si particulier de Zarca, difficile à digérer, mais impossible d'arrêter.
Mia a tout compris : Zède n'est rien autre qu'un homme, incapable de penser avec autre chose que son pénis, même après avoir faillit attraper le sida, l'avoir peut-être transmis à sa femme enceinte, avoir perdu femme, enfant, famille, amis, avoir eu des idées suicidaires et des maladies, la conclusion du livre est : "je veux un dernier orgasme".
Un aspect plus psychologique du personnage aurait été intéressant, car il est de fait purement détestable, surtout lorsqu'en quelques lignes il promet à la fois de ne plus rien prendre, et ce sur la tête de son fils, mais se sert tout de même un verre de GHB puis tente de sauter sur tout ce qui bouge. A la limite du compréhensible, là où l'idée de base était pourtant des plus intéressante.
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Drogues, sex mais pas de rock’n’roll dans ce livre glaçant, percutant, informatif. Descente aux enfers d’un journaliste camé parisien alors qui fait un papier sur les dangers sur chemsex, vrai fléau. Il se lit très très vite. J’ai un peu de mal à m’en remettre.
Je ne sais pas quelle note mettre. D’un côté j’ai adoré le style d’écriture, je l’ai dévoré en quelques heures, et le sujet - dont j’avais entendu parlé mais que je ne connaissais pas - était fascinant. D’un autre côté, je me suis mise à détester Zède, et l’ambiance progressive m’a mise super mal à l’aise.
En fait ce livre mérite peut-être 5 étoiles finalement, parce qu’il m’a vraiment fait entrer dans la spirale infernale de Zède, et ne m’a pas laissée indemne.
impossible d’arrêter ma lecture, le langage est cru, la descente aux enfers se ressens. on adopte un rythme de lecture addictif tout comme l’addiction de son personnage. plus on avance, plus on pense avoir atteint le plus trash et plus on est surpris. une lecture qui ne laisse pas indifférente et permet de réfléchir sur les addictions et comprendre que tout le monde peut y succomber
Récit dynamique et surtout vertigineux qui plombe le lecteur dans l'univers du chemsex. La descente aux enfers du personnage principal, crédible et attachant dès le début, reflète une dépossession des instincts humains pour céder la place à des pulsions animales. Explicite et cru, ce livre explore et alerte sur des tendances qui peuvent mettre en concurrence le plaisir et la souffrance.
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Dans une ère où parler du chemsex reste quasiment impossible sans en éviter les pire clichés, tabous et l’incompréhension globale, Johann Zarca illustre une véritable descente aux enfers suite à la découverte de ces pratiques. Un livre qu’on ne lâche pas avant de connaître la fin, et qui fait penser à toutes ces personnes souffrant de ce cercle vicieux.
Ce livre est aussi addictif que les drogues dont il parle. C’est un récit exaltant et jouissif qui fout des palpitations et donne envie de succomber au chaos. L’auteur autopsie avec brio tous les aspects de la dépendance.
Je pensais qu’il serait un message d’espoir au final la fin n’est absolument pas la bonne. Critiquer sans donner de vraies solutions n’est pas une bonne façon de faire.
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You know how it goes. Just a bit of fun, something to take the edge off. But you’ve got things under control. You’re not one of those, you’re not like them. User, not abuser. Right?
Ouaaaip. That’s what I thought too. At first, when I gave it a go, it didn’t seem like much. Nothing to write home about anyway. Then, hold on, ahhhhh...what’s that? a little buzz, a slight tingle in the spine perhaps? Kerpow! Next thing I know I’ve travelled through space and time to be sat next to your man, Zed as he hoovers up dirty great rails of research chemical chez an infamous bareback and fisting activist while getting his teub blown by a drugged up sex worker.
I tried keeping it under control, I really did. Perhaps it was just a difficult time for me; Covid summer of 21', I’d temporarily moved back in with the my parents à la campagne while doing an online Zoom course for a new job I wasn’t too sure about. Looking back, this reviewer wasn’t in the best frame of mind. I tried telling myself, only in the evenings, after your seminars and assignments are done, just as a little treat.
Soon enough I’m dipping a toe in at lunchtime, morning breaks, while Zoom’s loading or they’re transferring me to the breakout room. And it ain’t before long that my mental defences are shot to pieces worse than the lining of my nostrils after a 72-hour partouze with a bunch of funboys from Grindr and an ounce of drone. So, there’s me, switching off the webcam and fucking off the lectures to spend all day submerged in the swirling cesspool that is the life of Zed, Zarca’s gallicised, bobo-ified but otherwise barely-reconstructed version of Bukowski’s binge-drinking, chain-wanking alter-ego, Henry Chinaski.
Food lost its taste. I stopped responding to WhatsApps. My parent’s became just another annoying, ugly barrier to the beautiful Hausmannian chaos I was invariably either submerging myself in, or daydreaming about being submerged in. It chewed me up and spat me out good and proper. I wasn’t even done with Chems that I was already scheming about where to get my next Johann Zarca fix from. It literally made me fire up the deep web and order a gram of mcat aka 3-mmc aka mephedrone aka miaow mi-fucking miaow.
Bon, so chemsex is a really big fucking deal for the gay community: thousands of lonely homos across London, NYC, Paris (and more and more metropolises) spending all weekend every weekend in a haze of highly addictive and dangerous drugs, having unprotected sex with multiple strangers and occasionally passing out from the downers, only to perhaps wake up with a rando fucking them bareback, if they wake up at all. AIDS 2.0, the manifestation of a mental health epidemic in a community that supposedly won equality around 2014 and settled down to a quietly fabulous life with a couple of adopted kids and a poodle.
Should therefore France’s premier oeuvre sur ce sujet come from a mostly straight (until you get the G and the 3 and the P into him!) cis-mec who never went through the years and legacy of internalised homophobia, self-hatred and shame that define the coming of gayge and seem to have laid the foundations for the chemsex epidemic we see today? Sure, he can describe the highs but does he really get the whys?
If you want to understand chemsex, read James Wharton’s informative and heartfelt Something for the Weekend. But if you want to feel it, just for a moment, then let Zarca take you on a rollercoaster ride through these seductive, disturbing, addictive places, spaces and states of mind. Don’t read before bed: this book is a pinger.