La crise climatique et la question écologique occupent désormais le devant de la scène, mais la profondeur des questionnements nécessaires, sur nos façons de produire, de travailler, de consommer et de nous épanouir, manque souvent à ce brouhaha médiatique. Cette anthologie, la première réunissant les principaux textes d’un des plus grands penseurs de l’écologie et du capitalisme tardif, décédé en 2007, comble ce vide. Elle offrira des repères et des perspectives solides pour les tempêtes en cours : pensée de l’autonomie et de la liberté prolongeant l’existentialisme, lecture critique des derniers avatars du capitalisme et de sa crise écosystémique. Pour Gorz, loin de mesures gestionnaires et technocratiques, l’écologie est d’emblée politique impliquant une critique radicale des formes de domination, tant par le travail que sur la nature ou via le consumérisme. Textes rassemblés et présentés par Françoise Gollain et Willy Gianinazzi Françoise Gollain ,sociologue, a notamment publié André Gorz, une philosophie de l’émancipation (L’Harmattan, 2018) et André Gorz, pour une pensée de l’écosocialisme (Le Passager Clandestin, 2014). Willy Gianinazzi ,historien, a notamment publié André Gorz, une vie (La Découverte, 2016) et Le Fil rouge de l’écologie. Entretiens inédits en français d’André Gorz (Éditions de l’EHESS, 2015).
André Gorz , pen name of Gérard Horst, born Gerhard Hirsch, also known by his pen name Michel Bosquet, was an Austrian and French social philosopher. Also a journalist, he co-founded Le Nouvel Observateur weekly in 1964. A supporter of Jean-Paul Sartre's existentialist version of Marxism after World War Two, in the aftermath of the May '68 student riots, he became more concerned with political ecology. In the 1960s and 1970s, he was a main theorist in the New Left movement. His central theme was wage labour issues such as liberation from work, just distribution of work, social alienation, and Guaranteed basic income
Je découvre grâce à cet ouvrage que, depuis les années 1970 déjà, bien avant que JMJ m'apprenne qu'il va falloir se préparer à fonctionner avec moins de croquettes, Gorz et une belle brochette de gens décidément sacrément intelligents théorisaient déjà sur l'écologie au niveau politique et philosophique.
Au centre de toutes les idées parcourues dans ce recueil de textes et interviews, la thèse que l'écologie dite scientifique tente de déterminer des limites à imposer au système en place pour qu'il subsiste sans détruire le milieu naturel. Cette écologie ne tente donc que d'utiliser le système pour faire survivre le système. Au contraire, l'écologie politique, qui met en avant le rapport de l'humanité à la collectivité, à son environnement et à la nature, se retrouve par essence opposée au capitalisme qui est incapable de lui donner le niveau de priorité nécessaire.
A noter plusieurs chapitres détaillant l'opposition profonde de Gorz au nucléaire, qui m'a rebuté au premier abord. Cette critique est à nouveau politique et s'attaque plutôt à la centralisation politique et économique et à la prolifération policière que les centrales et leur gestion engendrent. Discours plus facile donc à entendre que l'opposition bornée des actuels Greenpeace et autres, surtout replacée dans son contexte historique (années 70).
Décroissance, autonomie, liberté, salariat... Ce recueil survole bon nombre de sujets intéressants, importants et actuels même si on y retrouve parfois un brin de répétitions.