Le témoignage d'un docteur en médecine à l'époque du GIA. Préfacé par la psychanalyste Karima Lazali."Il a posé le canon de son Uzi sur ma tempe en menaçant de m’exécuter si je ne le suivais pas. Calmement, je lui ai dit de tirer, que j'en avais assez, obligé que j'étais de me rendre tous les jours dans ce Triangle de la mort pour soigner les gens qui m'avaient demandé de rester pour eux. J'étais lié à mes malades par ce devoir. J'ai précisé que si j’obéissais à son ordre, on me dénoncerait, et les militaires se feraient un plaisir de s’occuper de moi. Ravalant sa rage et son envie de tirer, il a rengainé son arme en promettant de revenir le lendemain… Au cœur du "Triangle de la mort", le docteur Abdallah AGGOUNE a côtoyé l'horreur. Dans ce témoignage poignant, il raconte la montée en puissance du FIS, la barbarie du GIA, la loi des émirs qu'il a soignés quand ils étaient encore des enfants innocents, et les "dépassements" des forces de sécurité censées protéger les civils.Alors que la loi sur la Concorde civile impose l'amnésie et le silence aux victimes, peut-on tourner cette page tragique avant de l'avoir lue ?Au moment où les Algériens, unis dans la diversité de leurs convictions, sont mobilisés pour leurs droits, la réconciliation nationale passe par la vérité et la justice sur la "décennie noire" pour exorciser les démons de la récidive…"
J'ai voulu lire ce livre après l'interview de son auteur sur Radio M (https://youtu.be/BPgAU63aZyw). Aggoune témoigne avec de petites histoires qui tiennent sur quelques pages pour les premières et une ou deux pages pour les dernières. Des histoires, des mots, des sensations que l'on a connus ou dont on a entendu parlé. Des faits qu'on aurait voulu ne jamais connaitre, que certains tentent d'oublier et d'autres font mine d'oublier. Que certains n'ont pas connu... heureusement pour eux. L'histoire de Billal et Fatima est caricaturale mais tout à fait vraisemblable car certains militants du FIS furent des caricatures. D'autres histoires touchent plus, plus profondément. J'avoue que je m'attendais un peu à autre chose, à ce que les faits qu'il raconte soient plus liés à son travail de médecin mais ils sont plus liés au fait qu'il exerça à Bougara. En ts cas, il n'épargne personne et c'est tant mieux. Je devrais mettre 4 étoiles.