Nés dans le confort de la famille noble des Cabayol, Vian et Andrès étaient deux frères inséparables. Mais dans un pays en guerre dans lequel non seulement la révolution gronde mais où les anciens royalistes fourbissent leurs armes pour renverser la République, ils vont devoir choisir leur camp...
Grande fresque familiale où les bouillonnements politiques rejoignent les errements intimes, La Machine est une œuvre forte, absolue et puissante.
Après son roman très remarqué Les Ombres d'Esver, Katia Lanero Zamora nous y dessine des destins inoubliables.
La Machine est un roman de l’autrice belge d’origine espagnole Katia Lanero Zamora, publié en janvier 2021 chez ActuSF. Il s’agit du premier tome d’un diptyque de fantasy historique qui revisite la guerre civile d’Espagne.
Nés dans le confort de la famille noble des Cabayol, Vian et Andrès étaient deux frères inséparables.
Mais dans un pays en guerre dans lequel non seulement la révolution gronde mais où les anciens royalistes fourbissent leurs armes pour renverser la République, ils vont devoir choisir leur camp...
Grande fresque familiale où les bouillonnements politiques rejoignent les errements intimes, La Machine est une œuvre forte, absolue et puissante.
L’action se déroule dans un univers de fantasy mais dans une ambiance hispanique fortement inspirée de l’Espagne des années 1930. Jugez plutôt : quelques années avec la chute de la monarchie, la jeune république est encore fragile, prise dans l'étau de royalistes revanchards soutenus par l'Eglise et de la Machine, des révolutionnaires qui veulent aller plus vite et plus loin.
Le récit est centré sur deux frères issus d’une famille de propriétaires terriens anoblis seulement deux générations plus tôt. L’aîné, Andrès, s’est rebellé très tôt et soutient la Machine, tandis que son cadet de deux ans, Vian, est destiné à une carrière militaire et à un mariage arrangé.
Ce qui est remarquable avec ce roman, c’est que même en sachant vers quoi le récit va nous amener, il le fait parfaitement. Ce premier tome décrit parfaitement la situation qui précède le coup d’Etat et la Révolution. La tension monte progressivement, entre des royalistes qui n’ont jamais accepté la République, des propriétaires terriens qui sentent le vent de l’histoire tourner en leur défaveur mais s’accrochent à leurs privilèges, et un peuple qui appelle la République à tenir ses promesses d’égalité et cherche simplement une vie digne pour chacun.
Le destin d’Andrès et Vian est traversé par ces bouleversements sociaux et politiques, et l’autrice parvient parfaitement à mêler les aspects intimes et politiques de cette histoire.
J’ai dévoré ce premier tome en deux jours, et il est très probable que le second suive le même destin. J’ai hâte, en tout cas, de découvrir le destin d’Andrès, de Vian, et de leurs proches.
Ce tome 1 de La Machine est formidable. Grande fresque historique, grande fresque sociale, roman profondément humain, c’est un titre qui ravira tous les profils par son écriture agréable, son intrigue haletante et touchante et ses personnages magnifiquement écrits. Coup de cœur inattendu pour ma part pour cette histoire de frangins au cœur d’un monde qui s’apprête à tuer ses frères dans une guerre civile. Formidable allégorie de l’histoire espagnol. Une grande réussite. Vivement la suite !
Ce mois de février 2021 est chargé pour la petite maison ActuSF, pas moins de 3 sorties en SFFF adultes, et 3 romans qui m’intéressent. Après Le jour où l’humanité a niqué la fantasy, on change radicalement de ton avec le premier tome de La machine par Katia Lanero Zamora.
Vian et Andrès sont les deux fils de la famille Cabayol, de grands propriétaires bourgeois dans un pays en pleine mutation. La royauté a laissé la place à une toute jeune république, et un mouvement très très à gauche secoue le peuple, ils veulent accéder au pouvoir pour redistribuer les richesses et abolir les inégalités qui tuent les classes ouvrières. Là-dedans, Vian est le fils cadet qui doit perpétuer l’héritage et le prestige de son nom, car Andrès aime beaucoup trop trainer avec les révolutionnaires de « La machine » et partage leurs idéaux. Ils vont vivre ensemble les grands bouleversements de tout un pays.
Apparemment, l’Espagne dans les années 30 c’était pas mal le bordel, et c’est cette période qui a inspiré l’autrice pour ce roman. Dans une démarche finalement proche d’un Guy Gavriel Kay, Katia Lanero Zamora crée un univers fictif calqué sur un pays et une période réels pour en faire ressortir l’essence et raconter les conflits de ce temps à travers des personnages fictifs (mais ici avec zéro élément magique). Comme je connaissais pas du tout la guerre civile espagnole, ça m’a permis de me cultiver, mais j’ai surtout adoré ce roman grâce à ses personnages.
Andrès et Vian sont aux deux extrémités d’une guerre civile en gestation, le premier épouse les idées révolutionnaires par défiance et par idéal, le second est porté par un sens du devoir et le poids de son héritage. Mais ces deux frères s’aiment et se respectent, et par cette relation touchante on s’attache à eux, on découvre toutes les nuances qu’il peut y avoir dans un conflit qui pourrait apparaitre binaire au premier abord. C’est toujours la même chose, l’histoire devient passionnante quand on arrive à faire vivre des conflits humains au milieu des grands bouleversements à grande échelle. C’est ce que réussit brillamment La machine, on comprend parfaitement les parcours et points de vue de ses personnages qui se démènent dans une époque cruelle.
Ces nuances sont encore plus présentes grâce aux personnages secondaires qui pourront représenter des points de vues intermédiaires, comme ce boulanger qui explique « c’est bien joli votre collectivisation, mais la boulangerie que ma mère a montée de ses mains à partir de rien, vous allez nous la prendre aussi ». Dans le peuple il y a les combattants convaincus, les victimes de la violence sociale qui se réveillent, il y a les enfants qui aident, le club des veuves qui papotent, et tous ceux qui savent pas trop où se placer dans le conflit, mais qui vont être un peu forcés à choisir à un moment. Quand on entend aujourd’hui encore des militants influents qui conçoivent le monde comme un éternel combat binaire « bourgeois vs prolos » sans tenir compte de toute la diversité des parcours et des situations, c’est plutôt bienvenu.
Ce contexte est mis en place à la perfection, les personnages touchants sont posés avec soin, et le roman fait avancer cette machine infernale et va pousser les deux frères vers des choix déchirants. La machine met en évidence la marche de l’histoire, trop implacable pour s’encombrer des préoccupations de quelques personnes qui trainent sur son chemin. C’est eux qui doivent courir dans tous les sens pour ne pas être écrasés, quels que soient leurs choix. Et on arrive sur une fin de premier tome percutante et déchirante, qui nous donne envie d’avoir la suite maintenant, vite !!
J’ai beaucoup aimé ce roman qui place parfaitement son univers inspiré de l’Espagne des années 30, pour nous raconter le destin de deux frères pris dans les rouages de l’Histoire. C’est à la fois parfaitement rythmé, raconté de manière fluide et touchante, avec assez de nuances et de soin apportés aux personnages pour qu’on accroche à leur histoire. Une très belle lecture.
Roman reçu en Service Presse de la part de l’éditeur ActuSF, merci à eux
Three years after 'Les Ombres d'Esver' (2018, my review), the Belgian Katia Lanero Zamora returns with a new novel: 'Terre de sang et de sueur' (rough translation: Land of blood and sweat), part one of two. Yes, 'La Machine' will be a diptych.
As Mrs Lanero Zamora herself explains in these two documents - Facebook interaction and a video interview for a local TV-station (00:53-06:23) - it is not a fantasy story, but an allegory based on how her grandparents experienced the Spanish Civil War in the 1930s, which caused them to flee to Belgium.
It's a story she's been working on for many years. The results are now coming to fruition in the first of two books. As it's not fantasy, why is it published by an editor whose speciality is SFFF? Maybe precisely because it's not a real account of what and how it happened, but rather the allegoric aspect of the story. The goal was, if I'm not mistaken, not exactly to give account of how her grandparents experienced and lived through the tragic events, also having to rebuild their lives up north, in a totally different country and culture, despite there being a Spanish community already established.
As Mrs Lanero Zamora explained in the TV-interview, she's not a historian and for her stories, she needs something existent as a starting point for the story that revolves more around family ties than the political events that serve as context. In that respect and in the form of an allegory, the story will be timeless.
----------
Allegory: a story, play, poem, picture, or other work in which the characters and events represent particular qualities or ideas that relate to morals, religion, or politics (Source: Cambridge Dictionary)
----------
Spanish Civil War (1936-1939): The Spanish Civil War was a civil war in Spain fought from 1936 to 1939. Republicans loyal to the left-leaning Popular Front government of the Second Spanish Republic, in alliance with anarchists, of the communist and syndicalist variety, fought against a revolution by the Nationalists, an alliance of Falangists, monarchists, conservatives and traditionalists, led by a military group among whom General Francisco Franco soon achieved a preponderant role. (Source: Wikipedia)
----------
The story here does not take place in Spain, but in Panîm, an imaginary country; the characters too are invented. We follow the family Cabayol, who were farmers once, but when the king honoured grandfather Cabayol for his military contributions, the family's status improved greatly, like that of other people in the same or similar situation. Thus, several families became the new rich people, with all the political and economic privileges that come with the status.
In this first book, 'Terre de sang et de sueur', Panîm is going through political upheaval, as the king has fled (), the monarchy overthrown and the republic installed in its place by the military. Naturally and obviously, this chaos lets the contrast between rich and poor come out even more. The poor, known as the Ongles sales (Dirty nails), work the fields and have the lower paid occupations, hence also their nicknames. They are paid very low wages, have no social rights (there are also no trade[s] unions to defend them, at least not in this story), and can thus be fired at any time. The strict work regime is supervised by guards, who will not hesitate to put the workers in their place when any of them tries to rebel or stand up for him/herself.
There is not only a contrast between rich and poor, but also between men and women. Women don't have much to say, are responsible for the household, giving birth to and raising children, and so on. The rich families have servants to fulfil those tasks (cooking, washing, bringing up the children, ...), like in the Cabayol family.
The focus lies on the brothers Vian and Andrès: Vian being introverted and quite, if not very, loyal to his family and his country; Andrès being extraverted with a rebel character. Their mother passed away when they were still kids, leaving the upbringing mostly to his father's new partner, who treated Vian and Andrès as if they were her own children. As their grandfather was a pure-bred soldier, their father was - if you read between the lines - brought up in a harsh way. Each time Andrès and Vian committed mischief, they (father and grandfather) would issue stern warnings.
During their youth, both brothers have made acquaintances and friends with some of the "Dirty nails", like Danielo (who works at a bakery) and Lea, whose parents passed away, left her little brothers and sisters in her care. So she has to work hard and a lot to make ends meet. To make matters interesting, she's Andrès's girlfriend, yet does not want to depend on him. As mentioned before, with Andrès being the rebel one, he will realise what a good life he's and his family are leading, compared to his friends. Whilst attending a meeting of the political movement 'La Machine', Andrès realises something has to change to tip the scales in a more balanced direction. He promises to do anything to help these people create their view of the world, to obtain what they want and deserve. ()
Vian, however, is always reluctant to follow his brother, as nothing ever good comes of it. Not when they were young, not when they are older. Furthermore, Vian also has a different sexual orientation, which is problematic in the real world, not to say the army. Yes, Vian will join the army to defend the nation against the enemy. Yes, Vian will find happiness in the army, strangely enough, but will at some point see through the mist and realise why the army needed new recruits and who that enemy really is. Part of Vian's training reminded me Ender's training in Orson Scott Card's 'Ender's Game'. Maybe that's just a coincidence. How this realisation will affect his relationship with his father, for example, remains to be seen in book two.
And so, both brothers live two different lives, yet still love one another, despite their personal differences on various levels. They bought fight what they hold dear and are on opposite sides of the fence.
----------
The nut on the cover, combined with the red background, does not only represent 'La Machine' - as nuts are an important element in machinery, any machinery -, it is a symbolic representation of the struggles in a country undergoing profound social and political changes. ()
----------
'Terre de sang et de sueur' is a book that is chock-full of contrasts: rich vs poor, introverted vs extraverted, one brother vs the other, political opposites, men vs women, rights vs (almost) no rights, land vs no land, gay vs straight, etc.
The story focuses on the characters, their emotions, their lives, not so much on the political side of things. However, the context is of vital importance to explain how people acted under the new circumstances and why they acted so. Though only one family (Cabayol) is the centre of attention, we get to follow both Vian and Andrès as they try to find their way in life, under harsh conditions.
While being an allegory, this kind of story-telling helps to paint a picture of how savage and cruel man can be for his compatriots and how justice is a thousands of years old concept that constantly is put under pressure, just like the International Declaration of Human Rights, anywhere in the world. Be that story based on the Spanish Civil War or any other (kind of) war.
Mrs Lanero Zamora wrote (another) touching (e.g. the flashbacks), fictional account of the brutal and dramatic consequences of political chaos, on social and mainly familial levels. Fictional, yet very descriptive, graphic and vivid. It's a story that is still relevant today, when one considers what the world has been going through the past decade (financial crisis, refugee crisis, corona crisis, the rise of far-right political parties, ...).
And let's not even mention the giant cliffhanger of an ending!
One remark, though: No (French) translations for the Spanish vocabulary: despedida, hoy, compadres, tio, duen/dueño, ... Yes, these days, there are various dictionaries (on- and offline), but when adding foreign words, it is best to add the (contextually correct) translation at the bottom of the respective pages, as footnotes.
----------
I was sent this book by Éditions ActuSF for review. Many thanks to them for the trust.
C’est pas mal. Mais j’ai trouvé le propos politique pas assez détaillé, parfois un peu trop simple. Pourtant je sens du potentiel et j'ai bien envie de lire le tome 2. Les histoires des personnages ne m’ont pas surprise mais c’est bien écrit.
On se retrouve aujourd’hui avec Terre de sang et de sueur, le premier tome de la duologie La Machine, de Katia Lanero Zamora. Elle y invente une contrée fortement inspirée de l’Espagne des années 30, à l’orée de la guerre civile. Un récit somme toute assez réaliste, où la seule part d’imaginaire vient du fait que ce pays n’existe pas vraiment, mais on est presque dans de la littérature historique, en réalité. Une histoire passionnante, quoi qu’il en soit… En lecture commune avec Julie27.
Andrès et Vian sont deux frères issus d’une famille noble dans un pays où la révolution gronde. Andrès, l’aîné, est partisan des révolutionnaires, moins par idéal que pour contrarier son père ou pour s’attacher l’affection de Leandra, fervente défenseuse de la cause des travailleurs. À l’inverse, son cadet, Vian, met tout en œuvre pour satisfaire les ambitions paternelles, surtout histoire de ne pas faire de vagues pour dissimuler son homosexualité. Malgré leurs différences, ils sont très attachés l’un à l’autre, jusqu’à ce que l’Histoire avec un grand H ne vienne les séparer.
Très honnêtement, je craignais un récit un peu lourd de revendications, et la situation en France suite aux élections européennes était déjà assez anxiogène pour que je n’ai pas envie de remettre ça au cours de mes lectures. Cette lecture commune a su me motiver, et je ne le regrette pas une seconde : je ne pouvais pas être plus loin de la vérité. On rentre très vite dans ce premier tome tant ces deux frères sont, chacun à leur manière, attachants, et les flashbacks de leur enfance que nous propose l’autrice ne font qu’accentuer cet attachement.
Andrès aime faire la fête, flirter et contrarier l’autorité paternelle. Vian est plus effacé, empêtré dans des interrogations autour de sa sexualité “déviante”. Mais l’amour qui les lie est plus fort que tout et, s’il est évident qu’ils vont suivre des chemins différents, on ne peut qu’espérer que leur séparation ne soit pas définitive. Leur parcours est criant de vérité et c’est, pour moi, la véritable force de ce roman, plus que le plaidoyer politique et social, pourtant tout en nuances, qu’il représente. En effet, rien n’est tout blanc ni tout noir dans le message porté par Katia Lanero Zamora, et cette mesure est une véritable bouffée de fraîcheur.
Un premier tome très réussi, avec des personnages magnifiquement construits, une intrigue rythmée et touchante, et surtout, une vision nuancée qui fait du bien. Une jolie découverte dont j’ai vraiment hâte de lire la suite.
3,5 étoiles J'aime bien l'univers créé, et les personnages sont attachants; mais parfois j'avais l'impression d'être dans une télénovela historique parce que certaines réactions ou situations sont très clichées. Par exemple quand la fille pauvre et révolutionnaire tombe enceinte et que le grand-père conservateur et riche renie son fils. Mais l'histoire d'amour entre les deux hommes et surtout la fin donne vraiment envie de lire la suite; il y a quand même de riches idées derrière, et une écriture qui est brillante sur certains passages.
3.5/5 ! Une bonne lecture, avec une histoire plutôt originale ! La fin est vraiment haletante on a hâte de savoir la suite !! Petit défaut je trouves c'est que les chapitres font 30 pages, et par moment on tourne en rond !
Une très belle découverte de cette auteure liégeoise. Une histoire de guerre et de famille, bien ficelée, qui vous plonge dans des événements difficiles de l'histoire de l'Espagne
J'ai beaucoup aimé ce livre. Sans être un coup de cœur absolu, j'ai été emportée dans cette saga familiale, grâce à deux personnages de frères très bien écrits, touchants dans leurs forces et faiblesses, très humains. le style est redoutablement efficace, l'intrigue vous prend aux tripes, et le message concernant la révolution touche très juste, sans angélisme et manichéisme.
J'aurais peut-être un petit bémol concernant quelques personnages secondaires (dont Léa notamment) qui m'ont moins convaincue, et m'ont semblé être plus des prétextes à mettre en valeur les qualités et défauts des personnages principaux qu'à vivre librement dans cet univers. Mais ça reste assez accessoire.
En revanche, ne vous attendez pas à un roman de fantasy classique ! On est sur une saga familiale dans un roman historique. J'avoue que ça m'a parfois perturbée, ne connaissant pas suffisamment l'histoire espagnole pour savoir où se plaçait le curseur de la fiction par rapport à la réalité historique. Ce n'est pas un défaut du livre, c'est un postulat, mais ça peut surprendre ^^
Je lirai en tous cas très vite le tome 2 pour encore souffrir avec ces personnages et découvrir leurs destins (que j'imagine assez tragique).
Mais quelle lecture ! Quel coup de cœur ! Je ressors tout juste de cette incroyable expérience dans laquelle je me suis plongée avec délice.
Par où commencer ? Les personnages. Mon dieu les personnages de ce roman. Incroyablement humains, chaleureux, captivants. Dès le début, Andrès et son frère Vian se sont logés dans mon petit cœur de lectrice, l’un grâce à sa passion, l’autre grâce à sa douceur. Et surtout, grâce à leur amour inconditionnel qu’ils se vouent. Ils sont d’un charme fou, on ne peut que les aimer et les comprendre, on veut les suivre.
On plonge donc avec eux au cœur d’un pays en tension, d’une colère qui monte entre l’élite et le peuple qui souffre. Univers de Fantasy à l’accent espagnol, notre récit prend place dans une période historique réelle de l’Espagne. Je ne m’y connais pas du tout, donc je n’ai pas d’avis particulier à donner à ce sujet, mais je me suis sentie baignée dans une chaleureuse culture qui subit un changement politique primordial : le Roi a fui le pays, la République s’installe. Mais cela ne suffit pas. L’élite n’en démord pas, refusant de laisser la place au reste du peuple qui meurt de faim.
Cette thématique est abordée à travers la cellule familiale des Cabayol, famille d’Ongles Sales qui a su s’élever sur l’échelle sociale. Néanmoins, cela n’empêche pas Andrès de revendiquer ses origines populaires, s’engageant dans la Machine, cette idéologie politique qui représente la République. A contrario, Vian s’efforce de remplir les attentes de son père, s’engageant dans l’armée afin de rendre fière sa famille et d’être digne de son rang. Chacun des deux s’affronte et s’épaule à la fois, créant une dynamique qui rythme le roman.
Mais les frères ne sont pas seuls. Ils sont entourés d’Augustina, leur gouvernante sévère mais aimante et loyale, de Léa, le grand amour d’Andrès mais surtout une révolutionnaire accrochée à ses principes et ses valeurs, qu’elle n’hésite pas à cracher à la figure de l’élite. Olympia, jeune femme torera, qui aurait pu faire belle carrière mais qui doit y renoncer pour son “devoir de femme de bonne famille”. Amaia Magister, enfin, Première Machiniste et figure d’inspiration d’Andrès.
Je pense que je pourrais discourir encore longtemps sur ce roman que j’ai dévoré en quelques jours, de manière tout à fait décousu mais avec toujours autant de plaisir et de ferveur, mais cela ne serait pas très pertinent. A la place, une dernière parole : Sang et Sueur !