Soumise à la frénésie incendiaire du xxie siècle, l’humanité voit sa relation au monde déséquilibrée et assiste avec impuissance à l’irréversible transformation de son environnement. Explorant cette détresse existentielle à travers sept fictions compatissantes, Antoine Desjardins interroge nos paysages intérieurs profonds et agités. Comment la disparition des baleines noires affecte-t-elle la vie amoureuse d’un couple ? Que racontent les gouttes de pluie frappant à la fenêtre d’un adolescent prisonnier de son lit d’hôpital ? Et, plus indispensable encore, comment perpétuer l’espoir et le sens de l’émerveillement chez les enfants de la crise écologique ? Autant de questions, parmi d’autres, que ce texte illustre avec nuance et tendresse, sans complaisance ni moralisme.
Indice des feux peint les incertitudes d’un avenir où tout est encore à jouer.
Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître.
À COUPER LE SOUFFLE! De loin le meilleur recueil de (longues) nouvelles que j’ai lu dans les dernières années. Indice des feux, c’est un livre magnifiquement écrit où les histoires sont extrêmement habilement racontées. Surtout, elles sont captivantes du début à la fin et savent résonner bien après leur lecture. Elles dépeignent l’angoisse écologique sous plusieurs angles, plusieurs points de vue, et c’est tant subtilement et finement fait, que jamais on ne ressent un ton moralisateur ou didactique. C’est juste d’un réalisme poignant, d’une vérité mortifiante, et d’une justesse inouïe. À lire absolument.
J’aurais tellement aimé ça pouvoir mettre 5 étoiles. La première nouvelle m’a profondément marqué, une écriture sans faute, un récit qui vient te chercher au plus profond de toi, tellement vrai et sans lieu commun ou flafla, en joual de notre époque. Ce que j’ai moins aimé c’est le fait de juxtaposer une composante écologique/environnement à chacune des nouvelles. A tout moment ça semblait forcé. Bien que j’ai beaucoup appris sur plein d’affaires, ya des moments ou c’était juste trop et on aurait compris sans un exposé scientifique. Le style d’écriture est sans faute et les récits étaient intéressants et près des « struggles » de notre époque. Et la couverture est simplement magnifique.
J’ai été absolument charmée par ce recueil de nouvelles, nous plongeant dans des atmosphères riches et tendues, parfois apocalyptiques, sur trame d’effondrement de la nature et de bouleversements climatiques. J’avais de la difficulté à décrocher de mes lectures, elles me hantaient lorsque je fermais le livre.
J’ai apprécié les parallèles entre les péripéties de la nature et celles des individus. Je comprends la critique de plusieurs concernant l’aspect pédagogique de certains passages, mais pour ma part, cela ne m’a pas dérangée. Je sentais que cela faisait partie de l'oeuvre et que c'etait nécessaire pour que le livre vieillisse bien à travers les décennies.
Les nouvelles, très differentes les unes des autres, m’ont toutes touchées à leur façon, ce serait difficile de choisir une préférée.
En lisant Antoine Desjardins je me suis dit que c’était rafraîchissant, il me semble que c’était différent de tout ce que j’ai lu avant. J’ai eu un souvenir de lecture de l’excellent Arbre-monde de Richard Powers.
(5/5, I absolutly loved it.) En gigantesque filagramme de chacune des sept intrigues proposées par Antoine Desjardins, dans le recueil de longues nouvelles INDICE DE FEUX, se faufile une subtile déclaration d’urgence face à une menace écologique. Les personnages sont chacun impliqués dans une conjoncture personnelle (maladie, naissance à venir, séparation, remise en question professionnelle, deuil), mais en parallèle, se dresse la réalisation « in your face » que quelque chose de gros se trame à quelque part sur notre planète, quelque chose face à laquelle une action immédiate serait requise.
(SPOILER ALERT) Par exemple, le premier texte, le touchant et fort réussi À BOIRE DEBOUT, met en scène un garçon de seize ans qui perd son combat contre la leucémie. Alors qu’il est hospitalisé, abattu par l’absence d’avenir, impuissant devant la déconfiture que cela entraîne sur ses proches, assommé par la douleur, puis par la médication, découragé par la fin hâtive d’autres patients du 7e étage ― Plus proche du ciel pis du paradis, qui n’existe pas, mais auquel on essaie de croire pareil ―, il écoute la petite radio offerte par sa grand-mère. Alors que la pluie tombe sans arrêt à l’extérieur, il suit le récit radiophonique de la fonte du Groenland, des fleuves souterrains qui se créé sous la calotte de glace, emmenant avec eux les flots de la glace fondue et élevant le niveau des mers. Toute cette eau, cette pluie, cette glace qui fond, prend de plus en plus de place dans son esprit. Lorsque la fin arrive, demeure la métaphore du garçon emporté par la coulée.
Il s’agit ici d’une première publication pour Antoine Desjardins. Sa plume est nerveuse, mais efficace. Elle me rappelle celle de Stéphane Larue (LE PLONGEUR) ou encore celle de Jean-François Caron (DE BOIS DEBOUT), par sa simplicité, mais également par l’effet magnétique qu’elle exerce sur le lecteur. La narration, toujours masculine, est vive, parfois colorée, continuellement intime et singulière. La qualité des sept textes est indéniable; aucun maillon faible ― chose rare dans une proposition de recueil. Je me suis accroché à chacun des textes avec une instantanée passion. Certains passages m’ont tiré les larmes, rareté pour moi dans un contexte de lecture. La diversité des intrigues rend inlassable l’attrait du recueil. Le temps investi par l’auteur ainsi que ses évidentes convictions sont aisément perceptibles et louables.
INDICE DE FEUX ne se limite pas à être un honorable premier-effort, il est également une authentique réussite littéraire.
Le premier recueil de nouvelles d’Antoine Desjardins a l’environnement pour fil conducteur. Nous sommes bien loin des beautés idylliques de la nature. Les nouvelles nous plongent dans le déséquilibre de nos écosystèmes, dans la catastrophe annoncée. Qu’on aborde la fonte des glaciers, les disparitions des espèces animales ou le déboisement, Desjardins raconte sans fioritures l’interrelation entre humains et nature.
Chaque nouvelle s’articule autour d’un fait scientifique ou d’un événement. Ici, le développement sauvage d’un terrain vague; là, la disparition inexplicable des oiseaux dans une région. J’ai trouvé que les angles retenus par l’auteur sont intéressants. J’ai eu toutefois l’impression que la façon de les exposer était quelque peu clinique et brisait le rythme de ses textes.
Les nouvelles « À boire debout » et « Ulmus Americana » sont mes préférées, peut-être parce que l’auteur est à son meilleur lorsqu’il réduit au maximum l’exposition d’un problème environnemental et qu’il l’intègre de façon dynamique à l’histoire. Dans la première, un adolescent agonise dans une chambre à l’hôpital pendant que des pluies diluviennes s’abattent sur Montréal et une bonne partie de la province. Le regard de l’adolescent se fait de plus en plus flou et déformé, comme lorsqu’on se regarde dans l’eau d’un lac. Une forme d’érosion finit par se faire et la pluie emporte tout.
La seconde, toute en douceur, raconte l’attachement puissant d’un homme âgé à l’orme sur son terrain. J’y ai trouvé une comparaison subtile entre la force de la tradition et la nature centenaire : malgré leur solidité apparente, ce sont les toutes petites choses qui finissent par avoir raison d’elles.
Une lecture un peu anxiogène, je l’avoue, mais un auteur que je suivrai avec intérêt.
3,5⭐️ J'ai bien aimé l'écriture d'Antoine Desjardins. Ma nouvelle préférée était "générale" 🐦
Le seul petit élément qui m'a dérangée est que tous les narrateurs étaient des personnages masculins. Des 7 nouvelles, il n'y avait qu'un seul personnage féminin important. Ce n'est pas grand chose, mais c'est un petit détail qui m'a titillée.
Chargé en émotions. Un livre rempli de vérités, du quotidien. Essoufflée au bout de la lecture, mais reconnaissante. Une si belle plume qui fait réfléchir et qui sait prendre l’émotion malgré les courtes histoires.
Un recueil fluide, avec une trame continue, certaines nouvelles plus adroites que d'autres. Je reconnais un certain côté didactique à certaines, mais ça n'a pas trop gêné ma lecture. Certaines tournures de phrases, en particulier dans la nouvelle sur la tante et ses oiseaux, étaient charmantes.
J’ai été secouée à plusieurs moments par les nouvelles de ce recueil: crises existentielles sur fond de crises environnementales, dans un décor qu’on connaît bien…et qu’on s’y reconnaît bien.
Qui a dit que sensibiliser les gens aux enjeux environnementaux devait être un acte moralisateur? Desjardins sait raconter des histoires; communiquer l'émotion de ses personnages et ce, tout en soulignant de façon parfois discrète et toujours très habile plusieurs préoccupations environnementales. La première et la dernière nouvelle m'ont beaucoup touchées. À quand votre 2e roman, M. Desjardins? Je suis officiellement un de vos fans.
2,5⭐️ J’ai trouvé que ça manquait de finesse entre la fiction et les données environnementales. C’est comme si ça coupait drastiquement le flow de l’histoire. La première nouvelle m’a vraiment touché mais le reste je me suis un peu lassée. Ça reste quand même que c’est interessant comme concept mais je ne recommanderais pas cette lecture.
J’ai globalement beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. J’ai noté les nouvelles individuelles (c’est pas leur vrai titre! 😂)
1. Pluie infinie sur ma vie (finie) 4,5⭐️ 2. Les baleine et les souris 4⭐️ 3. Coyote Ugly 4 ⭐️ 4. Le Parfait début 3⭐️, fin 4,5 ⭐️ 5. Les p’tits tabarnaques 3,5⭐️ 6. La folle aux oiseaux 3,5⭐️ 7. La fin de l’Orme 5⭐️
Moyenne : 4⭐️
Il y a donc une certaine inégalité entre les nouvelles, la première et la dernière sont vraiment fortes, de même que la fin du Parfait. Elles sont toutes quand même au moins bonnes.
Même si l’auteur a un talent certain pour l’écriture, j’ai été agacées par certaines maladresses. La première, c’est que je trouve que plusieurs personnages sonnent faux. C’est dur de dire pourquoi, mais c’est comme si on sent que c’est un homme de 30-quelque ou 40-quelque ans qui « fait parler » tous les personnages. Et plusieurs manquent de relief. Le pire cas c’est les deux frères dans Le Parfait. Les deux personnages sont très unidimensionnels et leur relation est beaucoup trop lisse pour être réaliste. L’autre élément qui m’a dérangée, c’est la surabondance de courtes, moyennes et longues parenthèses (des propositions relatives à l’infini!) qui interrompent sans fin le récit. Plusieurs sont vraiment intéressantes, mais le fait qu’il y en a partout, tout le temps, ça finit par être lourd.
Je me suis sentie néanmoins très proche de l’auteur. En plus du fait que les parenthèses qui n’en finissent plus sont ma marque de commerce (!)😅, je partage évidemment ses préoccupations environnementales et de justice (c’est pour ça que j’ai lu le livre!). C’est lefun de voir que certains gars s’en font autant avec ça que moi. Je dis ça parce que dans mon entourage, il y a une surreprésentation de femmes — de mères— parmi les personnes qui se sentent très concernées par la cause environnementale. L’importance qu’il accorde à la famille et aux relations intergénérationnelles et à la connexion avec les générations précédentes et futures résonne aussi beaucoup avec mes valeurs profondes.
Malgré ses défauts, ce livre est puissant et important, principalement à cause de l’habile juxtaposition entre des histoires du quotidiens, qui pourraient être la mienne ou la vôtre, et des évènements en apparence banals qui sont tous des indicateurs certains des changements climatiques qui s’abattent déjà sur nous.
Le fait qu’on soit dans le ici et maintenant plutôt que à plein régime dans le post-apocalyptique est rassurant au départ, mais plus le livre avance, plus ça trouble. Les changements climatiques, c’est maintenant 😳
Des extraits qui m’ont marquée :
« Ça se peut pas, Ça pas d’allure, aucun sens. Être submergé, jour après jour, par des nouvelles catastrophes anticipées, de nouvelles prophéties à glacer le sang, toutes plus violentes les unes que les autres. Des prévisions documentées, émises par des scientifiques. Pas par des dépliants de témoins de Jéhovah, des écrits de sorciers médiévaux, (…). Non. Se faire expliquer par des sommités internationales, par les gens les plus intelligents que tu peux imaginer, les élus des élus parmi la crème des bollés des écoles de bollés, que la moitié des animaux ont disparus depuis les années 1950, qu’on va bientôt manquer d’arbres, de plantes, d’abeilles, d’oxygène, de terres cultivables, de bouffe pis d’eau potable. (…) les entendre démontrer, en se basant sur des calculs rigoureusement exacts, que si on continue comme ça, la Terre s’enligne pour ressembler à Mars d’ici 200 ans gros max, pis qu’au point où on en et, il est déjà trop tard pour y changer quoi que ce soit. (…) (…) quand j’ai pensé que même à ça, malgré une existence qui a aucun, mais aucun câlice de bon sens, à part peut-être faire de la figuration dans l’un des 200 scénarios d’apocalypse possible ; malgré tout ça, mettre son cadran. Mettre. Son. Fucking. Cadran. Chaque matin, se lever. Se lever pareil, déjà brûlé, avec de bord en bord de la face des cernes assez creux pour accueillir un poisson rouge, tellement crevé que tu pourrais te réincarner trois fois pis renaître encore fatigué. Même à ça. Sortir du lit. S’habiller. Déjeuner. Aller travailler. Dans un bureau du centre-ville, une usine, un dix-huit roues. Un garage, une étable, un dépanneur. Un aéroport, une école ou pire, au septième étage d’un hôpital pour déjà morts. »
« À la fois empli de gratitude et gêné d’assister à un moment aussi fragile, qui aurait dû se dérouler à l’abri de mon regard, je me sentais nostalgique à l’avance, j’avais l’impression de revivre un instant qui ne pouvait être que le souvenir d’un autre, tirer d’une époque lointaine. D’un monde révolu où la nature était encore souveraine, qui ne semblait pas pouvoir être le mien »
« Cependant, à ce moment, même le plus beau des paysages n’aurait pu atténuer l’agitation de mon esprit, traversé par une nuée d’images floues, jaillissant de partout comme des hirondelles en chasse ; une danse insaisissable peignant dans l’espace des barbots translucides à la poésie obscure, dont le sens m’échappait sans pour autant me laisser indifférent. »
« — Je le sais, qu’il va mourir pareil. Mais qu’est-ce que ça change, hein ?! Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître. »
Un recueil phénoménal ! Les deux premières nouvelles sont celles qui m'ont le plus marquée. L'écriture est sublime, toujours juste, chaque mot parfaitement choisi. J'ai suis ressortie bouleversée et émue. Assurément une œuvre que je relirai dans le futur et que je recommanderai.
Je m’attendais à des nouvelles écologiques, mais finalement j’ai bien aimé que le volet alarmiste ne soit pas l’objet principal des nouvelles. C’était parfaitement dosé! J’aurais aimé plus de chutes aux nouvelles, mais vraiment, c’est un moindre mal. L’ouvrage est super bon!
"J'm'en allais virer folle. C'pas mêlant. Du matin au soir, je pensais juste à ça. Les oiseaux les oiseaux les oiseaux. Pis plus j'y pensais plus j'avais l'impression d'être dans un film d'horreur silencieux. J'avais de plus en plus peur qu'ils reviennent jamais, qu'il leur soit arrivé quelque chose pour vrai. Ce soir-là j'ai illuminé la Vierge. Depuis, je le fais tous les soirs. Pour qu'ils sachent que je pense à eux. Que je les attends."
Comme Sebastião Salgado et la forêt. Joséphine Bacon et les caribous. Tu le sais pas tu le croirais sûrement pas mais tu sauves un peu le monde comme ça.
Une lecture différente mais que j'ai beaucoup appréciée! Sept nouvelles littéraires qui font le lien entre l'humain et l'environnement et qui nous rappellent que chaque changement de l'écosystème peut avoir des effets sur le quotidien des individus ou d'une famille.
Bonus : la plume d'Antoine Desjardins. Les images que l'auteur arrive à dépeindre dans notre imaginaire grâce à ses mots rendent la lecture de ces textes agréable, surprenante et tangible.
C’est une bien belle tragédie écologique et humaine que nous livre ici Antoine Desjardins dans ce recueil de nouvelles. Mention spéciale à la dernière nouvelle Ulmus Americana qui m’a fait verser quelques larmes avec ce passage : «Il faut prendre soin, mon homme. Prendre soin de tout, en particulier de ce qui est en train de disparaître.»
J'ai trouvé les nouvelles très descriptives et l'auteur use des figures de style (un peu à l'excès), c'est moins mon style. J'ai aimé la première nouvelle en joual parce qu'on s'y sentait à Montréal, alors que l'auteur change pour un français international pour les nouvelles subséquentes, et je trouve que ça a perdu en authenticité.
Une seule des 7 nouvelles comprend un personnage féminin qui s'exprime et a qui on accorde de l'importance, et pour moi c'est super problématique. On est vraiment loin de passer le test Bechdel, et j'ai trouvé ça tellement dommage que l'auteur associe la conscience sociale et environnementale dans toutes ses nouvelles, sauf une, à ses personnages masculins. J'ai aimé le concept de mêler le quotidien à l'écologie, ce n'était juste pas mon style de plume.
J'ai essayé de le lire deux fois. Une première fois lors de la parution, puis je l'ai repris la semaine dernière, en "skippant" le premier texte, parce que je n'arrivais pas à accrocher. J'ai beaucoup BEAUCOUP aimé le second texte, et ça m'a vraiment motivé à continuer ma lecture. J'avoue ne pas avoir ressenti l'engouement jusqu'à la fin. C'est bien écrit et j'ai aimé. Mais c'est pas un coup de coeur.
Un recueil de sept nouvelles qui mêlent expériences de vie individuelles et menaces écologiques. Plutôt qu’un discours catastrophiste ou moralisateur, Antoine Desjardins (quel nom prédestiné !) a choisi de mettre en scène des humains en proie à des bouleversements dans leur vie (maladie, divorce, naissance, mort..) dans un contexte écologique particulier : dérèglement climatique, disparition des espèces, déforestation...
C’est un parti pris original avec des textes que j’ai cependant trouvés inégaux. Certains m’ont touchés plus que d’autres : Le premier, « A boire debout », écrit tout en joual, avec cet adolescent leucémique qui se sent partir tandis que les pluies diluviennes inondent la région , est particulièrement prenant . Dans « Feu doux » , la relation entre les deux frères sur fonds de décroissance, est touchante. Enfin, la dernière nouvelle, « Ulmus americana » est , pour moi, la plus belle : le récit du grand-père , d’abord, sur son orme « d’au moins deux-cents ans », m’a rappelé certaines pages de L’arbre-Monde de Richard Powers. Puis sa tendre complicité avec son petit-fils qui l’accompagne dans le déclin de sa vie et de son orme malade....On finit le recueil sur une belle note de tendresse à défaut d’optimisme ! Un premier roman prometteur.
Une lecture mélancolique où les éléments de l'environnement et du paysage deviennent des personnages avec lesquels les protagonistes entretiennent des relations au même titre que leurs relations humaines. Dans ce contexte, les changements destructeurs enclenchés par la croissance économique puis par les bouleversements climatiques viennent se superposer aux problèmes émotionnels des personnages. Une belle approche littéraire des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Plutôt que de passer par l'imaginaire global et lointain qui est souvent associé à la crise climatique, l'auteur se concentre sur le proche et le familier pour montrer que la question n'est pas seulement politique, économique et sociale, sinon relationnelle, personnelle et émotionnelle. Un portrait non pas d'un avenir proche sinon d'un présent qui s'accélère.
Ce livre est d’une beauté sans nom. La plume de l’auteur m’a sidérée. J’ai vécu toutes sortes d’émotions pendant ma lecture. C’est l’un des livres qui m’a le plus marquée, et ce, depuis des années. Un must. Tout le monde doit lire cette œuvre. Elle est empreinte d’une rare et belle sensibilité. On passe des moments heureux et mélancoliques durant notre lecture mais surtout, on a l’impression d’avoir perdu un meilleur ami quand on lit la dernière page. Je pourrais donner plus que 5 étoiles sur je pouvais. Bravo à Antoine Desjardins pour être parvenu à me faire rentrer dans une transe littéraire. J’attends avec impatience son prochain livre.
Cet auteur a tout une plume. Ce recueil nous plonge dans les confins de l'existence humaine autant dans ses moments heureux mais surtout dans sa déchéance, sa décroissance, ses incertitudes et sa solitude. Sans être trop lourd, il réussit à nous faire vivre ces émotions et nous faire accepter que la vie n'est pas toujours rose mais qu'elle n'est pas intolérable pour autant. Le choix de l'ordre des nouvelles semble illustrer le cycle de la vie et la dernière histoire clos habilement cette boucle. Je suis agréablement surpris de cette découverte, cependant les nouvelles m'ont chacune laissées sur ma faim alors je patiente jusqu'à sa prochaine oeuvre qui je l'espère sera un roman.