En France, on s'avoue rarement alcoolique. Quand on boit, on est festif, irrévérent, drôle. Français.Un jour, pourtant, Claire arrête de boire. Elle prend conscience que l'alcool, prétendument généreux, est en vérité en train de ronger sa vie. Il noyaute ses journées, altère sa pensée, abîme ses relations. En retraçant son passé, elle découvre à quel point l'alcool a été le pilier de sa construction et de son personnage de femme.Sans alcool est le journal de son sevrage. Un chemin tortueux, parfois rocambolesque, à travers son intimité. Une quête de libération complexe, dans un pays qui sanctifie le pinard. L'autrice affronte son passé, l'héritage familial, le jugement des autres. Son récit interroge, au-delà de son expérience : pourquoi boire est une telle norme sociale ? Alors qu'on lui a toujours vendu la sobriété comme le choix des cons et des culs bénis, elle réalise qu'on l'a sans doute flouée. Être sobre est bien plus subversif qu'elle ne l'imaginait.
C’est un livre intéressant sur un sujet fondamental: la place de l’alcool dans nos vies. C’est important de déconstruire un peu l’image que l’on peut parfois avoir de l’alcoolisme. Une phrase m’a particulièrement marquée lorsqu’elle raconte son passage à la sobriété « J’ai peur, toutefois, et fondamentalement, de devenir chiante ». Malgré tout, je me suis un peu ennuyée à la lecture du livre, j’ai trouvé que l’on tournait vite en rond autour des mêmes questionnements, des mêmes idées (c’est dur d’arrêter l’alcool, dans un pays où l’on nous y pousse parfois trop etc.).
C’est toujours un peu compliqué de donner son opinion sur un témoignage. Ce que je remarque c’est tout de même le circuit fermé de ceux-ci. Il vaut mieux être blanche et avoir un capital socio-culturel pour y accéder. (Je pense à La familia grande, le consentement ou le livre d’Olivia de Lamberterie sur la mort de son frère, ou encore « Un cancer pas si grave », de Geraldine Dormoy).
Il se lit comme un journal de bord. Peut-être m’aurait-I’m plus marqué si je ne pratiquais pas déjà l’alcool avec modération et n’avais pas déjà été complètement sobre pendant plusieurs années. C’est une lecture intéressante pour tous les fêtards, peut-être plus marquante pour eux.
Un élément qui m’a fait tiquer (mais c’est un témoignage et l’autrice n’allait pas chercher à faire autrement), c’est l’enchaînement « je trouve l’amour hétérosexuel donc j’arrête de boire et miracle de la vie, je tombe enceinte du mec que je connais depuis 6 mois » qui sonne un peu comme un point final d’un conte de fées bizarre.
This entire review has been hidden because of spoilers.
J’ai été assez déçue de cette lecture dont j’attendais beaucoup. Le sujet me passionne et j’avais très envie de découvrir la réflexion derrière la phrase d’accroche qui promettait beaucoup : « être sobre est bien plus subversif qu’on ne le pense ». Mais finalement le développement tourne en rond, je me suis ennuyée et je l’ai fini avec peine en le traînant plusieurs semaine avec moi. Je sauverais tout de même les premiers et derniers chapitres, mais entre les deux, les répétitions forment un récit sans grand intérêt. Je crois en fait qu’il s’agit plutôt du journal de bord d’une abstinente qui analyse son alcoolisme, alors que j’attendais une réflexion plus poussée sur la place de l’alcool dans nos vies, nos relations, les valeurs que l’on y associe.
Livre intéressant, notamment sur le fait que l'alcool (et donc aussi son arrêt : le choix de la sobriété) ont des impacts bien plus larges sur nos corps, nos émotions, nos vies que ce qu'on imagine. En revanche j'ai trouvé que le récit tournait parfois en rond, avec des réflexions déjà lues plusieurs chapitres auparavant. L'effet de la spontanéité du format journal sans doute mais parfois un peu ennuyeux pour le lecteur.
Hmm le point de vue d’une bobo parisienne qui fait l’éloge du canal Saint Martin était un peu too much pour fois, les histoire d’Alex sexy surfer étaient aussi des fois un peu trop cliché , mais après c’était des réflexions intéressantes sur l’alcoolisme et surtout aussi dans un pays où la sobriété et les AA sont vus comme anormal.
Une écriture perçante et pleine de vérité. Des réflexions puissantes sur un sujet presque tabou tant l'alcool est ancré dans nos mœurs à tout âge. Lu d'une traite !
3.5 Je retrouve avec délectation la plume acerbe de Claire Touzard. Même si je ne me reconnais pas dans l’expérience vécue par l’autrice de la dépendance à l’alcool, j’ai trouvé cet essai aussi perspicace qu’utile, touchant et sincère. L’autrice fait preuve d’humilité et raconte sans filtre sa propre expérience et son sentiment de renaissance lors de son passage à la sobriété (dans tous les sens du terme).
Elle lie dans sa biographique construction identitaire féminité, masculinité, liens sociaux et alcool.
« L’alcool a été notre seule révolte – le militantisme en lamé, l’activisme du vide. Il incarne ma génération : il est le symbole de cet état de sommeil, de désengagement et d’abrutissement dans lequel nous aimions nous trouver. »
« Comment peut-on déconnecter l’abus d’alcool, de la violence patriarcale, de la violence en général ? »
« Il m’apparaît que mon anorexie, puis mes problèmes d’addiction, sont tous liés à cette relation tumultueuse avec mon genre. Ce désir de tuer la féminité telle qu’on m’avait demandé de l’endosser, de redevenir androgyne pour n’être plus qu’un esprit : ce dégoût de moi et de ce corps. Tout cela, soudain, semble étroitement lié. »
Claire Touzard est alcoolique. Enfin… était ! Elle a décidé d’arrêter et ce livre suit son parcours à la manière d’un journal.
Aidée par une rencontre et l’amour elle raconte ses prises de conscience, ses difficultés, les doutes, les interactions sociales et familiales, les alcooliques anonymes, les amis et les fêtes, l’alcool mondain, la pression sociale, la vie d’avant et la vie retrouvée… Puis vint la pandémie et l’isolement et le couple qui s’y confronte et…
J’avoue que je l’ai lu de façon un peu malsaine en attendant une rechute… Un témoignage d’une grande franchise et qui posera plein de questions à qui s’en est déjà posées sur sa propre consommation.
Je viens de finir cette lecture alors que je suis moi-même en plein sevrage alcoolique, cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle exactitude dans un témoignage dont je partage l'expérience. Enjolivé d'une plume très précise et d'une beauté éblouissante, ce texte nous plonge dans le gouffre terrible de l'alcoolisme où l'autrice détricote cette guerre intérieure de tous les instants pour éviter la rechute. Une immense sincérité, une brutalité et un optimisme qui font tellement de bien à lire. Je le recommande à tous, alcooliques, sevrés, proches concernés, personnes qui ne se pensent pas alcooliques. Un bijou littéraire, presque sociologique. Merci à l'autrice d'avoir osé dire avec tant de justesse autant la souffrance que les joies de la vie sobre !
J'ai adoré ce livre, je l'ai trouvé bouleversant. D'abord parce qu'il pose des questions pertinentes sans pour autant tomber dans le jugement, et ensuite pour sa très jolie plume (à laquelle je ne m'attendais pas spécialement). J'y ai trouvé de véritables pépites, des pistes de réflexion nouvelles et un regain de confiance en moi, en l'humanité, au delà de l'alcool.
J'ai trouvé qu'à part se regarder le nombril, l'étude ne menait pas à grand chose. On tourne en rond, les mêmes choses sont sans cesse répeter et il est impossible d'éprouver une quelconque sympathie pour l'auteure
Il faut prendre ce livre pour ce qu'il est : un journal de sobriété, à la première personne. Dans ce sens, lire le récit de l'auteure est passionnant et bouleversant, l'écriture est fluide, beaucoup de passages résonnent par leur portée politique et aussi personnelle. On reste un peu sur sa faim quant à l'analyse sociologique, mais c'est bien normal puisque ce n'est pas l'objet. À noter qu'un point de vue tant personnel que sociologique, j'ai trouvé un peu dommage dans l'analyse de l'auteure qu'elle n'évoque que peu ses privilèges de classe et de race dans cette sobriété alors qu'elle parle longuement de la question du genre et des décisions économiques qu'elle prend suite à ce changement de vie.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Un livre intéressant deja grâce au sujet dont il parle, mais qui finit par tourner en rond. Beaucoup de phrases et de passages sont des aphorismes, des tentatives de définitions de l’alcoolisme ou de la sobriété. Elle parle de son livre comme un travail de recherche, mais ne s’appuie que sur sa propre expérience et celles de ses proches immédiats pour justement forger ces aphorismes. Ce qui donne un livre très parisien vs la province parfois d’ailleurs ! J’ai beaucoup aimé les passages qui montrent le paradoxe de l’alcoolisme « féministe », rebelle et anti-système qui finalement n’est là que pour mieux subir les violences du patriarcat. Bref je suis un peu déçue sur la fin, mais c’est quand même une lecture intéressante et avec une très belle prose. Mais j’aurais aimé plus que des mémoires de la vie de l’autrice saupoudrées d’aphorismes répétitifs.
Le sujet de départ était intéressant, mais la narratrice est assez agaçante dans son côté cliché parisien nombriliste qui ressasse toujours la même chose, et qui parle tout le temps de cul sans que ça ait un intérêt parfois dans le récit (notamment concernant son mec actuel donc elle parle sans cesse). La partie écrite pendant le 1er confinement a fini de m'achever, tellement ça tournait en rond.
Dommage car certaines réflexions et passages étaient intéressants, notamment la partie chez les alcooliques anonymes.
Presque DNF à 80%… mais impossible pour moi, alors j’ai forcé pour finir. Le sujet est évidemment intéressant, étant moi-même extrêmement modérée voire abstinente depuis toujours (par goût), et ayant subi la pression sociale ++ autour de l’alcool. Mais on tourne en rond et un peu déçue par le tournant victimiste qu’a pris cet essai : tout est la faute du patriarcat et du capitalisme, c’est un peu simple. Et point d’atavisme. Je reste curieuse de découvrir le monde des medias féminins qu’elle évoque au cours dans son récit, dans son roman suivant, Féminin.
Comment saluer le courage de Claire Touzard cette grande dingue hyperactive d’avoir publié ce journal de sevrage? Journal qui décrit bien la souffrance que vit au quotidien un « dépendant ». La souffrance surtout quand on se réveille enfin et se rend compte du merdier dans lequel on s’est mis. La souffrance pour s’extirper de nos spirales d’enfer. Elle met bien en perspective à travers une psychanalyse personnelle l’enjeu ou du moins le lien entre les mésaventures et mal être émotionnels dans l’enfance avec les tendances addictives. Merci bien sur.
Je suis tombée dessus par hasard. Cette journalise raconte comment elle se rend compte de la place que tient l'alcool dans sa vie fait d'elle une alcoolique. Elle décide d'arrêter. Ce livre ne raconte pas les 12 étapes (ou je ne sais combien) des AA, mais le rapport qu'elle entretient à l'alcool, le rapport de notre société à l'alcool, ce qu'il nous fait oublier, ce à quoi il nous oblige et que devient une vie sans. J'avoue que pendant quelques temps, j'ai pris du jus de tomate à l'apéro!
Wow. Quelle belle lecture. Je ne m'attendais à rien de particulier en ouvrant ce livre et j'ai été agréablement surprise d'y trouver une analyse fine du rapport que l'on peut entretenir à l'alcool, qu'on soit alcoolodépendant ou non. J'ai énormément apprécié le style et c'est ce qui m'a le plus étonnée, je ne pensais pas être emportée à ce point dans le récit et pourtant si. Plein de pistes de réflexion. Une mine d'or.
Le sujet est intéressant et important mais je n’ai pas réussi à m’identifier : l’autrice était vraiment alcoolique, ça parle d’alcooliques anonymes, de sphère très parisienne, bref ce n’est pas une consommation classique et ça limite vraiment l’identification. J’ai eu du mal à revenir dans la lecture au fil des jours et à la terminer.
J’ai dévoré ce livre. Bien qu’ayant un profil assez différent de l’auteure, je me suis retrouvée dans pas mal de points. J’ai aimé l’analyse de notre rapport à l’alcool à travers différents prismes tels que le féminisme, l’image de soi, le poids familial, le confinement, etc. C’est un livre qui mériterait d’être lu à grande échelle pour déconstruire la place et le rôle de l’alcool dans nos vies.
Peut-être parce que j'ai la chance de ne pas être concernée par le sujet ni de ne connaître de près quelqu'un qui l'est, Sans Alcool a eu du mal à retenir mon attention sur la longueur. J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres mais assez vite l'introspection familiale de Claire Touzard m'a lassée.
Je suis certaine que ce livre pourra nettement plus plaire à d'autres lecteurs néanmoins.
Très agréablement surprise. Je n'avais pas d'attentes quant à cette lecture et les premières pages m'ont fait craindre un essai gnan-gnan. Alors que non. Le style est assez facile, certes, mais on s'y fait vite. J'ai beaucoup aimé la forme journal avec ses va-et-vient dans les questionnements et les émotions, à même de rendre les vicissitudes de l'expérience du sevrage. J'ai surtout aimé la lumière jetée sur l'alcoolisme banal et plus particulièrement parisien, celui des milieux huppés; l'alcoolisme qui se déguise sous des dehors normatifs et cools. Cette dimension sociologique m'a particulièrement interpelée; la distinction que l'on peut faire entre l'alcoolisme des pauvres et l'alcoolisme mondain.
NB semaine +1 : ce livre a considérablement renouvelé mon regard sur la consommation d'alcool, et donc sur le monde et nos sociabilités.
Un récit fort, un témoignage choc sur la dépendance, sur l’image de la femme qui boit, sur le rapport à l’alcool et aux « bons vivants » en France… Ça fait réfléchir, ça oblige à penser sa place dans le monde, sa façon de s’y mouvoir, les attentes qu’on y met. A lire sans modération (ha,ha.)