Très loin sur la côte nord du golfe Saint-Laurent se trouve au milieu du chemin un panneau de signalisation portant le mot FIN : le voyageur doit s’arrêter à cette hauteur. Or, au-delà de la limite de l’asphalte existent sur plusieurs centaines de kilomètres des communautés qui ne sont accessibles que par les airs, l’eau ou la glace, selon les saisons. Fascinée depuis son enfance par le bout de la route 138, Noémie Pomerleau-Cloutier est allée à la rencontre des Coasters – innus, francophones et anglophones –, a enregistré leurs voix pour remailler en poème ces territoires morcelés et ces luttes à finir. La patience du lichen est un témoignage poétique d’une rare envergure, un reportage au grand cœur qui plonge dans l’histoire et l’intimité de cette partie méconnue du Québec.
le reste du monde n’est pas plus large que ce qui afflue ici
Je n’ai jamais douté de la pertinence de la démarche de Noémie, mais j’ai eu la profonde certitude qu’elle était nécessaire tant pour nous, lecteur.ice.s que pour elle, après ma lecture. De la poésie documentaire, quel heureux amalgame auquel je n’avais jamais songé, moi qui est pourtant fan de théâtre documentaire. J’ai dévoré les histoires précieuses et parcouru le livre en quelques jours, le coeur ouvert sur cette étendue géographique et humaine que je ne connaissais que trop peu, voire pas du tout.
5 ⭐️ Je pense que ce livre serait une merveilleuse façon de s'initier à la poésie: ce n'est pas une histoire que l'autrice raconte, mais bien une centaine d'histoires, soit les parcours des habitants de la Basse Côte-Nord. Le genre d'oeuvre qui aura clairement laissé sa marque sur moi.
La patience du lichen, c’est des mots qui font voyager au travers le large territoire de la Basse-Côte-Nord. C’est des témoignages, des tranches de vie. C’est du doux, du beau, du vrai.
J’en aurais pris plus de ces confidences.
« l’orthographe importe peu quand les récits débordent du papier »
« pas besoin de croire aux fantômes ni de lire l’avenir dans le fond des tasses elle avait besoin de cette visite autant que moi »
la poésie c’est moins mon truc, mais j’ai quand même apprécié plusieurs poèmes qui me rejoignaient. le concept de faire un livre anthropologique mélangé à la poésie est brillant!!! j’ai tellement appris sur la basse côte-nord, c’était comme faire un petit voyage pendant 250 pages. on peut souvent oublier ces régions éloignées mais c’est si triste, elles ont tellement à offrir malgré la distance qui nous sépare. À LIRE EN HIVER QUAND Y FAIT FRETTE OU SUR LE BORD DE LA MER !!!!!!! 🌊 jsp pk mais les livres qui parlent de sujets maritimes c’est banger. ma seule critique est peut-être que le début est vraimennnt entraînant et qu’on perd un peu de ce rythme-là au fur et à mesure qu’on progresse dans le recueil?
Voilà une écriture du territoire sensible, qui s'attarde à l'humain — de manière peut-être un peu romantique mais peut-on en vouloir à l'autrice d'admirer les Coasters, anglos, francos et innus, alors qu'à travers son écriture elle nous montre la grandeur de leur attachement aux îles, à la mer, au territoire? La patience du lichen est un documentaire poétique inspirant et qui prouve qu'il est tout à fait possible d'écrire sans adhérer au projet ethno-nationaliste colonial.
Poésie douceur qui suit le tracé du Bella Desgagnés dans les villages de Kegaska à Blanc Sablon. Immersion légère dans un quotidien et une réalité trop peu connue. À lire doucement, un poème à la fois.
Il y a une dizaine d’années, j’ai été jusqu’au bout de la route de la Côte-Nord, la 138, alors que des amis nous avaient invités à Natashquan. Nous avions profité de ce voyage pour nous rendre jusqu’à Kégaska, nouvellement accessible par la route grâce au prolongement de la route 138.
Le reste de la Côte-Nord n’étant accessible que par bateau ou par la voie des airs (ou peut-être en motoneige l’hiver), ses villages ont toujours eu quelque chose de mythique pour moi. J’espère encore les visiter un jour, mais en attendant, La patience du lichen m’a permis d’explorer des sensations et des émotions liées à l’exploration de ce territoire.
Ce recueil de poésie est divisé en sections représentant différentes communautés de la Basse-Côte-Nord, au-delà de la limite de la route. La beauté des lieux et des gens qui y vivent transpire des textes de Noémie Pomerleau-Cloutier et on sent son amour et son attachement. Une excellente suite à son précédent recueil, Brasser le varech.
La patience du lichen est un carnet de voyage hors-norme. Noémie Pomerleau-Cloutier navigue à bord du Bella Desgagnés et rejoint les villages et communautés de la basse-côte-nord. En rapportant sur papier toutes les rencontres qu'elle a faites, elle finit par aborder le passé, le présent et le futur de ces milieux de vie, trop souvent oubliés par le reste de la province. Elle apporte aussi des réflexions sur le rapport au territoire, sur ce qu'on appelle "chez soi" sur l'exil, mais aussi le retour. Au 2e cycle du secondaire et au collégial, je crois que ce recueil offrirait des occasions d'ouvrir des discussions sur la place des communautés anglo, franco et autochtones qui vivent le long de la côte, sur des pans de l'histoire des personnes autochtones trop peu racontée ("tu interroges les motifs de la disparition du tiers de la couvée, de la cueillette pour l'Église, de l'imposition des touchers" ,p.160) et sur des pistes sur la réconciliation (p.62) , sur la vie en région éloignée autrefois et actuelle, sur les changements climatiques qui nous concernant tous, (p.92) citadins autant que Coasters. Ce recueil est aussi une porte ouverte sur le patrimoine, on y parle de catalogue, de cueillette de petits fruits du terroir ("les camarines, les chicoutai les airelles les bleuets les framboises les pimbinas" p.80), de chasse, de pêche, etc. ("Depuis l'enfance, le fil l'aiguille la ligne de pêche, la cueillette" p.216.) // Noémie Pomerleau-Cloutier arrive à décrire des impressions, à faire le portrait d'un village en quelques mots, à résumer des enjeux sociaux importants à l'aide d'images ou de figures de style simples, mais très parlantes. Elle agence les mots d'une façon inattendue, agréable à découvrir page après page. "Dans les villes, le tapage des politiciens, de nouveaux ponts, pour les tonnes de voitures. Dans vos communautés, invisibles , sur leurs cartes, vous aimeriez seulement connecter les miettes d'asphalte. " p.245. "Quand il parle, ses mains veinés d'écorce sur la table battent la mesure d'une onde lointaine" p.26 - en parlant d'un ancien pêcheur. Bref, un livre à cueillir!
Un recueil super touchant et accessible, je le recommanderais sans hésiter à des personnes qui s'initient à la poésie. J'ai aussi beaucoup aimé le concept de "poésie-documentaire".
Je ne suis pas certaine de l'organisation des poèmes par ville ? Je n'ai pas pas aimé ça, mais je trouvais parfois que les histoires se ressemblaient et qu'il y avait comme un effet de répétition au lieu de progression ?
Une polyphonie de territoire, de mémoire et d’imaginaire. Le Nord est un peuple de mers salées isolé dans l’oubli colonial par le gouvernement exploiteur. La patience du lichen restitue la parole de ces individus, de ces communautés trop souvent silenciés avec une écoute et une sensibilité incomparable.
Un magnifique projet poétique qui peint le territoire de la Basse-Côte-Nord de même que ses habitants de façon simple, mais magistrale. On sent toute l’amour de l’autrice pour les habitants qu’elle a rencontrés au fil de l’écriture de ce recueil.
À travers son écriture juste et incarnée, Noémie Pomerleau-Cloutier nous fait vivre et goûter la Côte-Nord tant par ses habitants que par ses paysages rugueux et bercés par la mer. Un beau gros recueil à lire pour se plonger dans cet univers boréal et poétique.
4.5 étoiles. J'ai adoré le setting et le style "vignette" des poèmes! Ça m'a lancé dans un deep dive Google Maps, et c'est toujours un excellent signe. C'est plein de douceur, et très accessible comme poésie!
Poésie touchante et pleine d’admiration qui parcourt la Basse-Côte-Nord, sa nature, ses espaces magiques et surtout ses gens, jamais nommés mais toujours courageux er solidaires. Magnifique poésie!
Bijou d'anthropologie et de poésie. On parcourt la Côte-Nord au fil de ses gens, de ses paysages. Ce livre est un vrai coup de coeur, un essentiel pour qui visitera la Côte-Nord assurément.