This book explores the philosophical and political challenge of ecofeminism. It shows how the ecology movement has been held back by conceptual confusion over the implications of gender difference, while much that passes in the name of feminism is actually an obstacle to ecological change and global democracy. The author argues that ecofeminism reaches beyond contemporary social movements being a political synthesis of four revolutions in ecology is feminism is socialism is post-colonial struggle.
Informed by a critical postmodern reading of the Marxist tradition, Salleh's ecofeminism integrates discourses on science, the body, culture, nature, political economy. The book opens with a short history of the ecofeminism. Part two establishes the basis for its epistemological challenge while the third part consists of ecofeminist deconstructions of deep ecology, social ecology, eco-socialism and postmodern feminism. In the final section, Salleh suggests that a powerful way forward can be found in commonalities between ecofeminist and indigenous struggles.
“Among other things, ecofeminism is a kind of reflexive anthropology for women and men in so-called developed societies. If it aims to bring a feminist consciousness to the environmental movement, it also aims to bring an environmental consciousness to feminism. In particular, much of its political activity is to help equality feminists see how their emancipatory dreams assist capitalist patriarchal colonization and environmental degradation. Victoria Davion typifies the liberal moment in feminism when she claims that the feminine role ‘fails to provide a genuine grounding for anything other than the continued oppression of women.’ She speaks for women who have been so shamed by the ‘Man/Woman=Nature hegemony that they taboo discussion of links between women and nature.”
This book argues that the free work women do (which makes about 40% of the global economy) equals to Marx's theory of the proletariat. In other words, women are the class that's gonna revolt and overturn this system. The gardens women take care of, caring about the environment, going vegan more, and being socialized into caring for others -- they are the free workers "outside" the capitalist patriarchal system yet inside the economy to which they bring their labour. Capitalism rests on free labour and it's women's labour. The only way to bring capitalism down is women's revolution.
Excellent book with excellent and thought-provoking new ideas (relatively new, the book's from the 90s). The only thing is, the book's written in a way that is really difficult to read -- thoughts are scrambled, ideas all over the place, references to many other works that you need to be familiar with in order to understand everything.
This is a hard book to rate because, on the one hand, it's full of interesting ideas, but---like many academic books---it's full of jargon-rich, wordy sentences, and could be half as long if it were more carefully organized and edited. The critique of Marx is particularly good. It's a must-read for ecofeminism, but since I don't have to, I'm afraid I just can't finish it.
Je l'ai lu en français sous le titre Pour une politique écoféministe, sous-titre Comment réussir la révolution écologique. Je préfère nettement le sous-titre en anglais, bien plus descriptif et exact : Nature, Marx and the Postmodern de l'ouvrage écrit en 1997.
Epistémologie (critique) féministe du marxisme, de sa dialectique Homme (sexe) / Nature, de son matérialisme désincarné, dans la lignée des Silvia Federici, Marilyn Waring. Marx fut pourtant un des premiers à inclure la nature dans sa théorie, mais il tombe ensuite dans l'ornière bien masculine de l'invisibilisation des femmes en tant que (re)productrices. Les femmes exécutent 70 % des corvées, entendez travaux domestiques d'entretien, de restauration des corps et des champs quand elles sont agricultrices vivrières, de la nature, de lutte contre l'entropie, pour seulement 10 % de la masse salariale de la planète. Le travail des femmes est donc du travail fantôme, alors qu'il est pourtant indispensable à la bonne marche des choses familiales, sociétales, planétaires. Ariel Salleh plaide pour une "incarnation" de leur contribution via le care (soin) aux autres, au biotope, aux animaux, à l'économie, dans une perspective écoféministe via une comptabilité différente des PIB nationaux. "La femme qui nettoie la maison ne travaille pas mais le soldat qui la bombarde, lui, travaille" assène-t-elle dans son ouvrage qui compile tous les ratages patriarcapitalistiques : mythe du progrès technique aliénant et destructeur qui a mis la reproduction humaine et le corps des femmes à la découpe, destructions, entropie, surexploitation, épuisement des femmes et de la Nature. Puis expansion néo-coloniale au nom du progrès et de l'aide au développement qui annule et détruit irrémédiablement les savoirs autochtones agricoles, notamment ceux des femmes, de leurs cultures vivrières dont elles vendent les surplus sur les marchés, surplus concurrencés par les productions industrielles subventionnées de l'hémisphère Nord. Les féministes libérales qualifiées de "fémocrates" (versus womanist) en prennent pour leur grade, accusées de défendre uniquement l'égalité avec les hommes, et donc de vouloir occuper des postes dans une économie dominée par l'emploi posté masculin, exportant le modèle, et niant l'apport des femmes du Sud. Le travail non rémunéré des femmes dans la sphère domestique est décrit par l'autrice comme non seulement nécessaire, mais portant une vision holiste, demandant des qualités d'attention, de vision globalisante, de management en pensant aux conséquences, d'anticipation, bref, des qualités de management et d'ingénierie, contre le travail en miette, sans vision de ses finalités, de la classe ouvrière et même des techniciens de l'hémisphère Nord. Après tout faire la liste des courses est une tâche d'ingénierie, alors que la tâche de faire les courses peut être confiée à n'importe quel grouillot muni de la liste. Mais on cherche en vain la réussite de la révolution écologiste promise dans le sous-titre français du livre. Quelques expériences sont bien sûr tentées et réussies en Inde avec Vandana Shiva, en Afrique avec Wangari Maathai et bien d'autres, mais il semble que trente ans après le monde glisse vers l'effondrement et l'entropie portées par le croissantisme illimitisme inamendables des hommes et du patriarcat. L'ouvrage est truffé de mots-valise à la Jacques Derrida : destructuration du langage et recomposition en termes féministes : M/Other, womanist, fémocrate, et le magnifique Re/sister entre autres ! Les neuf premiers chapitres sont passionnants ; les trois derniers se perdent hélas dans un jargon philosophique incompréhensible qui décourage la lecture. Et on attend en vain de ce "manuel" des solutions pratico-pratiques d'un début de mise en oeuvre. Comme toujours, les féministes sont inégalables dans l'analyse et la déconstruction des modèles masculins et virils à l'oeuvre, mais moins dans le passage à la pratique. Selon moi, il comporte aussi un point aveugle qui passe largement sous les radars d'Ariel Salleh : c'est que le patriarcat est un système universel. Critiquer les fémocrates du Nord, je suis d'accord avec elle, (j'aurais même pas mal de reproches additionnels à faire valoir à leur encontre), et ne pas voir les hommes patriarcaux qu'on a chez soi, c'est de la cécité ou minimum un angle mort. Ariel Salleh est australienne, revendiquant ses racines aborigènes, tribus, peuples Premiers d'Australie, or je crois que la Maison des hommes, où les hommes seuls, entre eux, discutent organisation sociale et politique, et toujours strictement taboue aux femmes, même aux activistes reconnues de la défense de l'environnement et de l'écoféminisme est toujours en vigueur dans ces sociétés. Hormis toutes ces réserves, un ouvrage à lire, évidemment. Sont évoquées dans l'ouvrage : Vandana Shiva, Silvia Federici, Marilyn Waring, Marti Kheel et Carol J Adams, féministes anti-spécistes incluant les animaux dans leurs thèses féministes, Maria Mies, Luce Irigaray, Alice Walker.
Des idées très intéressantes qui viennent lier les luttes écologistes et féministes en illustrant les oppressions communes, avec des concepts complexes, mais parfois trop complexes. Le style était extrêmement difficile à lire, beaucoup de répétitions des concepts sans pour autant réussir à les comprendre véritablement, et l’autrice s’appuie sur un bagage que je n’avais pas ce qui a rendu la compréhension encore plus difficile. En bref, c’est intéressant mais la lecture peut être compliquée et frustrante avec un style qui gagnerait à être simplifié pour avoir une portée plus grande.