Au bord d'un chemin, une femme gît, en décomposition. Passant par là au bras de son aimée, un poète se délecte de cette vue infâme.
Clémentine Beauvais revisite avec audace le célèbre poème "Une charogne" de Charles Baudelaire. Elle imagine le destin de cette femme que l'histoire a bafouée, la faisant prostituée, chirurgienne, avorteuse, puis tueuse en série.
Un court roman à la forme inventive, impertinent et engagé.
I was born in Paris in 1989 and though I started to read children’s books pretty early, I somehow never stopped. As a result, I’ve become a writer, reader and student of children’s literature. I’ve now been living and studying in Cambridge (UK) for seven years and have become a doctor. Well, not the type that saves people’s lives. The type that scribbles ‘PhD’ after their name and rambles on about beauty, truth and the value of (all) literature. Worth striving for, I think! More about my academic work here.
The other thing I do is write books – children’s books, surprisingly enough. In fact, it’s not ‘the other thing’. It’s the first thing I ever did, really – long before I heard that you could actually analyse books for a living, I wanted to write books for a living. So I started writing, and ultimately getting published – in French first, and now in English as well. My first series of children’s books in English, led by self-made superheroine Sesame Seade, is being published in 2013 by Hodder Children’s Books!
I am represented by Kirsty McLachlan of David Godwin Associates.
‘How’s your name pronounced???!!!!!’
Clementeen Bovay.
But that’s not even all there is to it. My full name is Clémentine Morgane Mélusine Hécate Beauvais.
As Sesame Seade would have it: ‘Seriously! Parents!’
WoW. Déjà je tiens à préciser que je n’ai jamais lu le poème original (le pourrai-je maintenant?) et donc même en lisant le résumé, je ne savais pas trop dans quoi j’allais me lancer. Et c’est sûr que je ne m’attendais pas à ça. D’abord un livre que j’ai eu du mal à lire. Un livre qui parle d’inceste, de viol, de violence faite aux femmes, de vengeance, d’avortement, de mort, de meurtre… et le tout en étant assez graphique (surtout dans la description de la décomposition du corps). Un texte fort, poignant et violent qui ne passe pas par Quatre Chemins. Les vérités sont dites, l’histoire est écrite, la condition des femmes est évoquée. Un texte qui prend au tripes et dont l’écriture magnifique ne vous laissera pas de marbre
Très cool lecture pour introduire les jeunes à la poésie de Baudelaire, à la poésie tout court, aux récits de vies de femmes, à la thématique de l’avortement…
J’en ai lu un morceau chaque soir, comme une série comme une histoire avant de rejoindre la nuit. Je n’ai jamais ressenti une écriture aussi vivante, qui s’incarne complètement dans le monde, une écriture où l’on ressent, chaque espace, chaque blanc, où chaque saut de ligne en dit plus long. Sur nos sœurs, sur notre temps, sur Grâce, qui recoud à travers Paris les corps et les tissus. Sur Jeanne, la muse des îles de Baudelaire, à qui on donne enfin la parole, un objet qui s’incarne. Et Baudelaire qui à écrit sur elle et sur CETTE charogne, Baudelaire qui est ridicule, Baudelaire qui est juste un homme. J’ai adoré.
Une œuvre magistrale ! J'aime beaucoup Clémentine Beauvais, pour ne pas dire qu'elle est une de mes autrices préférées. Mais ce texte surpasse tout ce que j'avais déjà lu d'elle, et démontre l'ampleur de son talent à jouer avec les mots.
Dans cette forme hybride entre court roman et long poème, elle fait dialoguer la charogne et la muse, la première racontant la seconde et inversement. La charogne de Baudelaire se décomposait dans les vers, Clémentine Beauvais la recompose en rassemblant les morceaux de qui elle a pu être. Elle déroule le fil de ses vies possibles, lui donnant par là un souffle et une voix dont elle était longtemps restée privée. Jeanne, la muse, n'est pas en reste, elle qui comprend bien mieux que Charles le poète qui était Grâce avant d'être charogne. Peut-être parce que leurs liens sont de ceux qui unissent deux femmes, comme des sœurs, dans un monde en proie à la violence des hommes, Grâce et Jeanne ne cessent de se répondre, de s'imaginer, de s'inspirer.
Si c'est évidemment un poème précis qui a servi de point de départ à l'autrice, celle-ci ne s'en contente pas, et construit son récit dans un univers que l'on peut qualifier de baudelairien. Tous les éléments caractéristiques de l'œuvre du poète sont là : Paris, sa pauvreté, sa saleté, dans lesquelles s'expriment les crimes les plus morbides, desquels pourtant la poésie parvient à extraire la beauté singulière. Clémentine Beauvais pose sur ce décor un regard renouvellé, tout aussi lucide que celui de Baudelaire, pas moins acéré, mais avec une sensibilité différente. Du côté de l'écriture non plus, elle n'a rien à envier à son prédécesseur. Chaque agencement de mots est un choix subtilement réfléchi, composé avec précision. L'ensemble est riche d'images qui surgissent et s'imposent à l'esprit. La poésie s'immisce jusque dans la mise en page du texte, dans une forme épurée mais complexe qui donne du rythme et marque les points d'impact.
C'est sans aucun doute une lecture qui me marquera, voire qui m'inspirera, et vers laquelle je reviendrai régulièrement.
Qu'il est difficile d'encaisser ce recueil de poésie quand on s'attend à parler d'amour et qu'on se retrouve avec un cadavre sur les bras. J'aurais dû lire le résumé mais de l'inconnu né l'amour de la poésie chez moi. Me voilà meurtrie et épaté devant cette prose non rimée, revisitant la célèbre charogne de Baudelaire, qui a su venir chercher chez moi le dégoût, l'aberration, la haine et le dénie. Ce recueil n'est clairement pas pour tout le monde, avec de gros sujets qui dérangent mais si vous êtes en capacité de le lire, foncez. Vous allez bousculer toutes les cases de la poésie que vous connaissiez jusqu'alors. TW. Inceste/pédophilie, mort/décomposition, prostitution...
Un récit qui cible la violence faite aux femmes. Ce message, camouflé, comme cette souffrance est cachée, dans une magnifique écriture poétique, qui à l’image du poème dont Clémentine Beauvais s’inspire, décrit le mal avec du beau. La souffrance y est partout, mais l’amour aussi. L’amour entre les soeurs, l’amour entre amies et l’amour entre ces deux femmes délaissées par l’Histoire, pourtant centrales d’une partie de l’oeuvre de Baudelaire. Est-ce que les oublier n’est pas la dernières des violences ?
Un texte poétique amer et terrifiant. Engagé et surprenant. Beau et violent. Dans « Décomposée », Clementine Beauvais revisite le célèbre poème de Charle Baudelaire, « Une charogne ». Derrière la putréfaction décrite par Baudelaire, il y a cette femme bafouée, tantôt prostituée, chirurgienne, avorteuse ou meurtrière. C’est engagé et féministe, ça dénonce et ça dérange ! C’est déchirant !
Un roman, receuil qui est d'une justesse efroyable, d'une dureté... C'est le type de récit qui te retourne dans tout les sens, tu sens la colère, la beauté du texte de prendre et te mettre une claque magistrale... Ce récit ne peut pas laisser indifférent, il criant de réalisme sur la place de ma femme et ses tourmants.
Bon, j'ai du mal avec la poésie mais j'essaye, j'essaye, promis. Je mets 3 étoiles car j'ai beaucoup aimé le concept et certaines phrases étaient vraiment très belles. Mais c'est trop expérimental pour moi, je comprends pas tout et certaines phrases font giga random. Au moins j'ai beaucoup aimé le fait qu'il y ait un fil conducteur avec une vraie histoire. Fuck Baudelaire.
Une énorme claque ! Ce récit en vers libre racontant des histoires de femmes bien trop communes est d'une puissance incroyable ! La plume de Clémentine Beauvais est magnifique et je ressors touchée, retournée, subjuguée, énervée de cette lecture.
on continué sur la lancée des romans en vers libre, cette fois par mon autrice jeunesse préférée j’ai nommé Clémentine Beauvais mais ce n’est pas (ce qui m’a surprise) un livre jeunesse, c’est une idée géniale (écrire la vie de la charogne sur laquelle Baudelaire a fait son poème) - brillamment exécutée c’est magnifiquement écrit, entre théâtre et poésie - ça se lit d’une traite
La Charogne de Charles Baudelaire est un de mes poèmes préférés depuis ma première lecture à 10 ans. J’avais été frappée par l’image dérangeante de cette carcasse en décomposition, “son ventre plein d’exhalaisons” et par la violence des mots de Baudelaire à sa Muse (Jeanne Duval). Quand j’ai appris que l’autrice des Petites Reines s’en était inspirée pour tisser Décomposée, j’ai foncé acheter ce livre. Je ne l’ai plus lâché jusqu’à la dernière page. Et je l’ai relu une 2ème fois car le texte me hantait.
Clémentine Beauvais nous offre ici un magnifique texte en vers libres d’une inventivité audacieuse, par ses jeux de formes, sa profusion de genres (tour à tour poème, dialogues théâtraux, monologues, théâtre antique avec son chœur de femmes, jeux de langues…). L’autrice joue avec la forme et les mots d’une manière très intelligente et nous propose un texte qui fait autant appel à nos sens et à nos émotions qu’à notre intellect.
“Tandis que sur mon corps se compose un poème” La Charogne, c’est Grâce, une femme du XIXème siècle qui essaie de survivre dans un monde dur avec les femmes. Au rythme de la chair en décomposition, l’autrice recompose son histoire. Par ses jeux de langage, elle la coud, la tricote, au fil des souvenirs de Grâce qui peu à peu se décomposent eux aussi. Clémentine donne une voix à Grâce et à Jeanne Duval, la muse de Baudelaire, et à travers elles, ce sont les voix des Femmes qui se font entendre. les Voix de “ses soeurs”.
Décomposée c’est une histoire de corps, de violence, de lutte et de vengeance. Mais c’est aussi une histoire d’amour, de famille, de sororité. Une histoire de Femmes et d’émancipation. C’est un texte puissant, humain, touchant, révoltant, vibrant, cru, sarcastique, bouleversant...
Ce texte a été un énorme coup de coeur, une claque tant par le style que par la forme. J’ai vibré, frissonné, été émue, j’ai eu des papillons dans le ventre devant la beauté de certains vers... Je me suis remise à lire de la poésie depuis.
Juste une dernière remarque, je voulais revenir sur le choix du prénom “Grâce”. Il a évoqué chez moi tellement de choses tout au long de ma lecture. Déjà par le rappel des 3 Grâces, les déesses de la beauté et de la créativité dans l’Antiquité grecque. Grâce devient elle-même la Muse de Baudelaire, lui inspirant au détour du chemin un poème, mais elle est aussi celle de Clémentine. “une Grâce” c’est aussi ce que l’héroïne accorde aux femmes désespérées qui viennent la voir pour les “libérer”. Mais “grâce”, c’est surtout le cri de douleur des femmes battues, violentées, meurtries par les hommes et par ce siècle dur.
Sur ce coup, je n'ai pas accroché, et c'est bien la première fois avec Clémentine Beauvais. L'écriture reste magistrale, mais je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi cru et dur. J'ai trouvé les descriptions parfois inutilement voyeuristes. Petite déception.
En tant que fan de Baudelaire j'ai adoré voir la poetesse donner vie a sa charogne. La structure de receuil est magnifique ; l'héroïne de l'œuvre prend en charge la narration de sa propre histoire, et les différents poèmes sont accompagnées de dates qui permettent de se repérer dans la chronologie de l’histoire.
Dans les 7 chapitres, intitulés "au detour d’un sentier", on assiste à la prosopopée de Grâce, qui raconte la décomposition de son cadavre, comment celui-ci à fait l’objet d’un poème et sa rencontre furtive avec le couple formé par Jeanne duvalle et Charles baudelaire. Tous les autres chapitres sont des analepses qui recomposent peu à peu le passé de la mort.
Il y a une question qui tient en haleine le lecteur tout au long de la lecture : qui a tué Grâce ? Tout au long du recueil, elle se raconte, se souvient par fragments et essaye de suturer les fils et de renouer entre eux les pans et les plaies de sa vie. Quand sa mémoire flanche, c'est Jeanne duvalle qui prend le relai et se fait à la fois enquêtrice et témoin de sa mort.
Ce que j'ai adoré, c'est comment la poésie se mêle ici au roman policier. Le récit de cette vie, sa vie, est surtout le cri de douleur d’une personne qui a toujours vécue en étant considérée de par son genre. Une femme qui a depuis toujours été contrainte de subir la violence des hommes. D’abord par fatalité, et ensuite pour protéger. Protéger ses sœurs, mais aussi ses « amies qui étaient comme des sœurs ».
C'est un manifest féministe pour le droit des femmes de disposer librement de leur corps. On assiste a une reprise de pouvoir de grâce. Avec son fil et son aiguille, elle va faire bien plus que réparer et recoudre.
Ce texte résonne si fort. Les fleurs du mal sont magnifiques mais comme beaucoup de gens le poème de la charogne m'a toujours mis.e mal à l'aise(c'est pour çaqu'il est fameux, I know). Ce corps presque complètement mort, inanimé, féminisé et sexualisé par le regard masculin et morbide du poète (tout ça pour dire à sa meuf qu'elle va finir comme ça un jour mais qu'il l'aime quand même waw, quelle chance), c'est comme si Clémentine Beauvais lui donnait sa revanche, tout comme à Jeanne et à travers les deux femmes toutes les muses supposéments comblées qui n'ont jamais la parole. Le texte est concis, magnifique, plein de beauté et de rage en mettant parfois le doigts sur des choses tellement justes et actuelles que ç'en est frappant. Dans ce texte, le poète ressort un peu caricatural dans sa masculinité et son (haute) estime de lui-même mais j'ai envie de dire que le réel Baudelaire l'a probablement mérité (oui, je suis complètement subjective mais ça va les génies artistiques toxiques genre Picasso on les idolâtre déjà pas mal depuis un ou deux siècles on peut se permettre...). Bref c'était beau, juste et profond lisez-le, bisous.
Ne vous fiez pas à la longueur du livre. D’une centaine de pages tout au plus, Clémentine Beauvais imagine l’envers du décor de « Une charogne », poème de Baudelaire. Le poète et sa muse se baladent et croisent en chemin un cadavre en décomposition dont l’histoire de vie est ici racontée. C’était extrêmement dur à lire, je pense qu’il faut être un lecteur averti sur beaucoup de sujets, mais qu’est-ce que c’était beau. La plume a gardé la poésie de l’oeuvre dont elle est inspirée pour composer à son tour un poème en vers libres aux messages forts. Aux amateurs de romans de l’autrice, ne vous attendez pas à quelque chose de drôle et léger : c’est une histoire beaucoup plus sombre qui vous attend mais qui n’en est pas moins magnifique.
J'ai lu ce livre de hier soir et j'ai totalement plongé dans un autre monde. D'abord, cette plume si délicate que je ne me lasse pas de lire. Ensuite, cette forme poétique que j'affectionne tant, mais qui reste dans ce style poésie moderne que je préfère de loin. Et puis, ces thèmes abordés, explicitement ou implicitement, ces sujets qui font débats dans notre monde, ces sujets douloureux ou révoltant : l'inceste, le viol, l'avortement, la violence conjugale, la prostitution, cette différence entre les riches et les pauvres, entre les hommes et les femmes, la maladie, le jugement... Tout ça pour dire que ce livre est une petite merveille et que j'ai savouré chaque ligne, chaque vers de cette histoire entre Grâce, Jeanne et Charles ! Merci Iconopop pour ce magnifique concept !
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J’aime beaucoup les livres et le ton déluré Georgia-Nicholsonien de Clémentine Beauvais, aussi j’ai lu tous ses romans d’ados, ainsi que son dernier roman partiellement biographique. J’ai donc acheté celui-ci tout en sachant que Baudelaire et moi ça faisait plutôt deux, d’une part parce que la poésie fait très rarement partie de mes lectures, et d’autre part parce que Baudelaire m’a laissé un souvenir de voile opaque de métaphore incompréhensible. Mais je voulais faire confiance à cette autrice pour m’inviter dans ce nouvel univers. Quelle surprise d’ovni de lecture, émouvant, profond, militant. Extra !!
❤️🩹 de la sororité de la puissance de l'amour "la délivrance des aiguilles"
"Je sais que je suis appelée. Je crois que c'est par la mort, mais ce sera l'amour ; qui sonne pareil ou presque." "Tu le sais comme le savent les femmes qui regardent d'autres femmes et savent." "Je pourrais difficilement mieux l'aimer, ma tombe sous le ciel cette dernière amante, si c'est de notre amour à nous que je la hante..." "Mille versions de ces berceuses, mille chansons pour escorter ses anges, mille raisons à la même fin malheureuse." "La voilà celle qui à trop vouloir faire le bien a fait le mal" "Nous n'avons pas fini de raconter."
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Une véritable merveille, certes assez dure, mais très poignante et pertinante !
Dès les 10 premières pages j'ai été conquise par l'histoire, les messages mais aussi et surtout la plume de Clémentine Beauvais. Elle a su me transporter dès le début et jusqu'aux dernières pages de son ouvrage.
Cette lecture était une véritable expérience et je me suis sentie chanceuse d'avoir pu découvrir un livre aussi incroyable. Je le recommande à toutes et à tous, attention tout de même aux sujets sensibles (sang, mort, cadavre (en décomposition), violence conjugale, avortement, meurtre, sexe, prostitution, inceste, détail d'opérations...)
L'écriture est belle et originale, le sujet intéressant. J'ai été très gênée au début par le choix de l'autrice de faire de la charogne un corps humain, mais une fois surmonté cet obstacle, j'ai lu la suite avec plaisir. J'ai trouvé pourtant qu'il y avait un certain anachronisme dans les propos tenus par la narratrice, dans sa posture vis-à-vis de l'avortement, ses idées féministes et sa façon de les exprimer, "tellement vingt-et-unième siècle".
Magistral ! Ce livre est une claque. Un récit en vers libres à cheval entre poésie et narration. L’autrice invente l’histoire de la charogne évoquée dans le poème éponyme de Baudelaire. À travers elle, ce sont les violences faites aux femmes qui se détricotent et s’étalent sous nos yeux. Le style est d’une virtuosité fascinante. J’ai beaucoup aimé la pointe d’humour (d’ironie, en réalité) qui revient autour de « vous crûtes vous évanouir ». Lisez ce livre. Vraiment !