La guerre menée par le gouvernement versaillais de Thiers contre la Commune de Paris s’est conclue par les massacres de la « Semaine sanglante », du 21 au 28 mai. Michèle Audain examine archives des cimetières, celles de l’armée, de la police, des pompes funèbres permettent de rectifier quelques décomptes .Avec cette étude implacable, Michèle Audin rouvre un dossier brûlant.
Michèle Audin is a French mathematician, and a professor at l'Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) in Strasbourg, where she does research notably in the area of symplectic geometry.
Born in 1954, she is a former student of l'École normale supérieure de jeunes filles within the École normale supérieure Sèvres. She became a member of l'Oulipo in 2009.
She is the daughter of mathematician Maurice Audin, who died under torture in 1957 in Algeria, after having been arrested by parachutists of General Jacques Massu. On January 1, 2009, she refused to receive the Legion of Honour, on the grounds that the President of France, Nicolas Sarkozy, had refused to respond to a letter written by her mother regarding the disappearance of her father.
Je suis mitigé sur ce petit livre...c'est plutôt un 3.5 qu'un vrai 3/5 car je n'arrive pas à me résoudre à donner un 4. Sur le fond le livre était très intéressant, je pense que Audin réussi à aborder le sujet de manière simple et efficace. Elle permet même de se pencher sur des questions encore peu abordées, par exemple à sa partie sur les questions de viols de communardes qui semble peu traité dans la recherche. C'est pour ce genre de choses qu'il est nécessaire d'avoir des personnes en dehors des milieux universitaires et de la recherche qui écrivent aussi, pour proposer de nouvelles thématiques, des regards différents.
Reste que la forme m'a très souvent gêné, d'abord parce que les références constantes mises directement dans le texte étaient souvent peu utiles, et gênaient la lecture. Il y aurait pu y avoir des notes de fin d'ouvrage directement, ou pourquoi pas des notes de bas de page, même si je sais que ça peut parfois déranger aussi la lecture. Dans tous les cas, je n'avais pas besoin de savoir (durant ma lecture) le n° de carton des archives qu'elle avait consulté, ou le nom de l'ouvrage + auteur mentionné à chaque citation ou mention.
J'ai aussi bcp été dérangé par un certain manque de rigueur scientifique de temps en temps, et par un esprit de contradiction "de principe". Ainsi elle critique certains faits dits par des sources, mais les valide plus tard, ou bien critique des méthodes qu'elle utilise par la suite. C'était difficile à lire, surtout toute la partie avant le décompte qui résume l'histoire de la Commune et la semaine sanglante.
Mais la suite reste tout de même une bonne lecture, c'est l'objet du livre, le sujet est bien mieux maîtrisé et Audin propose un comptage qui vaut la peine d'être lu. J'ai l'impression qu'elle a imaginé ce travail comme la correction des anciens comptages, c'est dommage. En réalité elle a simplement contribué à l'entreprise collective qui essaye de compter les morts de la Semaine sanglante. Et comme les autres, on utilisera plus tard son travail pour en construire un nouveau qui pourra s'ajouter à toutes les recherches.
Michèle Audin has done meticulous research to penetrate the many myths and distortions around "the week of blood", May 21 to May 28, 1871, the massacre that destroyed the Paris Commune. How many were killed during that week? And how many of those were killed in combat, barricade by barricade, street by street, by the army columns sent by the Versailles-based government? How many prisoners shot after surrendering? And how many completely innocent civilians, including children and even babies? We can never know exactly, but Audin's examination of burial records for those more or less "officially" buried in or shortly after that week at any of 20 cemeteries in and close by Paris, later discoveries of unmarked mass graves, reports of city agencies responsible for collecting and disposing of the many cadavers, and letters and testimonies of surviving witnesses of mass executions demonstrates convincingly that the numbers must have been far more than those asserted by Maxime Du Camp and other apologists for the Versailles-based government, or those more recently published by Robert Tombs, basing themselves on official data. Not a few thousand, but on the order of tens of thousands for that week alone. And many more than that if we count the many casualties in the previous two months of that civil war, Versailles' war on Paris. Audin reminds us, vividly, of what was already clear to any of us who have studied the Paris revolution of 1871, how terribly savage was the reaction by a government that could not tolerate a free city challenging (to different degrees) capitalist power, social class hierarchy and patriarchy, if only slightly. Because the changes demanded and initiated by the leaders of the elected Commune, or spontaneously by citizens in their neighborhoods — such as burning the guillotines—, were hardly the death of civilization as Versailles portrayed them.
Mathématicienne passionnée et spécialiste de la Commune, M. Audin se penche sur le bilan de la semaine qui a vu l'écrasement et le massacre des communards. Et montre comment un bilan c'est aussi un acte politique.