Une réflexion acérée sur les liens entre le langage, la pensée et les constructions sociales liées au genre.
" Le médecin a demandé aux collégiens de se laver les mains. "
Cette phrase anodine comporte plusieurs ambiguïtés que notre cerveau peine à résoudre. Le médecin est-il une femme ou un homme ? Les collégiens sont-ils un groupe de garçons ou un groupe mixte constitué de filles et de garçons ? Les règles actuelles du français ne permettent pas de le déterminer.
Pourtant, les règles d'accord n'ont pas toujours favorisé le masculin. Elles sont le fruit des vagues de masculinisation progressive du langage. Ainsi, de nombreuses pratiques langagières courantes nous contraignent à percevoir le monde à travers un prisme masculin.
Réflexion acérée sur les liens entre le langage, la pensée et les constructions sociales liées au genre, cet ouvrage s'appuie sur des études scientifiques, nombreuses sur le sujet. Il fourmille aussi d'expériences ludiques à faire avec son entourage, pour apprendre à démasculiniser notre langage et notre perception du monde... autrement dit pour retrouver une langue plus inclusive. Pascal Gygax dirige l'équipe de psycholinguistique et psychologie sociale appliquée de l'université de Fribourg Sandrine Zufferey est professeure ordinaire de linguistique française à l'université de Berne Ute Gabriel est professeure à l'université norvégienne des sciences et de la technologie où elle enseigne la psychologie sociale
J'ai acheté ce livre parce que j'étais déjà convaincue que OUI, dans nos sociétés androcentrées (terme que j'ai appris dans ce bouquin d'ailleurs, j'ai enfin un mot pour décrire le truc qui fait que le monde tourne autour du nombril des hommes), nos cerveaux pensent intuitivement au masculin.
Après une tonne d'expériences de pensées très pertinentes et d'explications plutôt claires (c'est un livre accessible, faut pas hésiter à plonger dedans parce que ça se lit très vite), j'ai donc ENFIN les arguments pour étayer cette intuition.
Et même ceux pour répondre à ceux qui disent que "haaan le langage inclusif, non mais on a des combats plus urgents à mener non ?".
Un livre super éclairant que je vais prêter à plein de copines (mon seul regret c'est qu'il est très court par rapport à son prix, mais bon le propos est archi efficace et y'a donc pas besoin d'un pavé de 300 pages donc doit-on s'en plaindre hein).
ça complète bien son cours sur la psycho cognitive du langage :) il est aussi pratique pour montrer à ses parents ou à son entourage les informations concrètes sur le masculin générique dans la langue française et comment cela affecte notre manière de penser le monde (de manière à ce que soit facile à comprendre et accessible à tous !)
Ce petit ouvrage démontre de façon efficace comment nos pratiques langagières, dans un contexte francophone et occidental, s’inscrivent dans la logique d’une société patriarcale, reflétant son androcentrisme et, jusqu’à un certain point, le nourrissant. Penser et nommer le monde au masculin pose inévitablement le problème de l’invisibilisation d’une part importante de la population : les femmes, bien évidemment, mais aussi toute personne qui ne s’identifie pas au genre masculin. Mais cela a aussi pour conséquence de déformer notre façon de voir le monde, alimentant les stéréotypes et accentuant les inégalités en imposant des limites et des contraintes qui exercent une influence négative, et ce, dès un très jeune âge.
En s’appuyant sur des études en psycholinguistique, l’auteur et les autrices ajoutent une nouvelle perspective aux débats actuels sur la langue et le langage inclusif, expliquant notamment que l’idée selon laquelle la forme masculine pourrait prendre une valeur neutre est incompatible avec la façon dont notre cerveau fonctionne. Les études qui soutiennent leur argumentaire démontrent par ailleurs que l’utilisation de la forme masculine générique a de réels effets sur l’estime personnelle, sur l’attention donnée ou sur le degré d’intérêt manifesté, sur les choix de carrière et de vie, sur la façon de voir et d’interpréter le monde, etc.
Ce livre en appelle enfin à concevoir de nouvelles façons de communiquer pour s’ouvrir aux réalités humaines multiples, rappelant que le langage ne se définit pas par une quelconque autorité, mais bien plutôt par l’usage général. De nombreux changements dans notre façon d’écrire et de parler, en français, ont déjà eu lieu au fil des siècles et dans le cadre de réformes, et certains outils sont à notre disposition pour réfléchir à de nouvelles façons de faire, pour autant qu’on s’en donne la peine.
L’ouvrage est très accessible et s’adresse à un public de différents horizons. Il propose d’ailleurs de petits exercices (plus ou moins faciles ou intéressants à réaliser, cela dit) pour reproduire, à plus petite échelle, certaines études réalisées. Il aurait été intéressant d’avoir un peu plus de contexte sur quelques éléments historiques et un peu plus d’information sur des thèmes comme la pratique du langage inclusif, notamment, mais l’effort de synthèse demeure efficace et permet d’éviter l’essai trop technique et universitaire. Le fait de toujours rappeler que quelque chose sera vu ultérieurement (ou a déjà été vu précédemment) est un tic d’écriture plutôt irritant qui traverse l’ouvrage, mais pas au point de nuire à sa qualité générale : le tout demeure très bien écrit et développé.
Livre très accessible qui permet de synthétiser les enjeux de l'utilisation systématique de termes au masculin. Il est difficile d'intégrer que notre cerveau n'arrive pas à interpréter le masculin comme neutre contrairement à l'idée générale qu'il pourrait en être ainsi. Les études scientifiques présentées sont donc importantes pour comprendre qu'il ne s'agit pas simplement d'opinions, mais de faits étudiés avec précision. La description des différentes techniques d'écriture inclusive avec leurs avantages et limites respectifs sont intéressants. On en ressort beaucoup plus sensibilisé et au clair.
C'est grâce au podcast "Les couilles sur la table" que je me suis intéressée à ce livre. J'avais particulièrement apprécié cet épisode qui abordait des thèmes féministes sous un angle peu exploré.
Si on manque de temps, le podcast est très fidèle au livre et en est un bon résumé. Cela dit, la lecture est fluide et les exemples donnés sont concrets. La bibliographie n'étouffe pas le propos, comme c'est souvent le cas dans les essais féministes. Je recommande donc de prendre le temps de lire le livre.
5 étoiles car c'est déjà hyper intéressant (en même temps tu me mélanges psychologie et féminisme que demander de plus) mais aussi clair, précis et très abordable. Je sens que je le reprendrai plus tard pour noter pleins de passages qui pourront me servir en psycho, ou même juste pour garder en tête les informations qui m'ont beaucoup intéressée. Dernière chose, dorénavant je ne parlerai plus de "langage inclusif" mais de "langage non exclusif", pour suivre les autrices/auteur, tant l'utilisation de masculin dans notre langage exclut les personnes qui ne s'identifient pas à la catégorie "homme"
Un petit livre rapide à lire plein de choses très intéressantes expliquées de façon très pédagogique. Je connaissais une partie du contenu de par d'autres lectures mais j'ai quand même appris des choses. J'ai apprécié le fait que c'était un vrai livre de vulgarisation qui s'appuie et explique des études. J'ai trouvé que l'équilibre entre contenus scientifiques et vulgarisation était bien maintenu tout du long.
Je pense que c'est un très bon outil pour s'armer pour les discussion sur ce sujet si on est déjà convaincu·e et que c'est un bon point de départ théorique si on veut s'éduquer sur le sujet.
À titre de rédactrice, je confirme que c'est le sujet brûlant du moment. En toute transparence je partais avec un a priori positif, j'utilise moi-même beaucoup l'écriture épicène et les doublets; je n'ai donc rien appris de nouveau, mais avoir des arguments scientifiques pour se backer, ça se prend bien ahah! Ça se lit bien, et les auteurs ont réussi le tour de force d'être inclusifs sans que ça n'alourdisse le propos.
Un petit livre très accessible qui fait l’état de la recherche en psychologie expérimentale avec des synthèses d’études et plusieurs petites expériences à faire avec vos proches ! Super cadeau Noël pour tous et toutes les membres de la famille.
Lecture captivante et aisément compréhensible qui remet en perspective le lien entre langage et pensée.
"Les règles d'accord n'ont pas toujours favorisé le masculin. Elles sont le fruit des vagues de masculinisation progressive du langage. Ainsi, de nombreuses pratiques langagières courantes nous contraignent à percevoir le monde à travers un prisme masculin."
"Notons que notre société patriarcale semble être très concernée par le statut marital des femmes."
"En nommant systématiquement les hommes en premier, nous poussons notre cerveau à les concevoir comme étant les éléments les plus importants de notre société. Notre manière de voir le monde est ainsi déformée par l'utilisation systématique de l'ordre 'homme en premier'."
"Il nous est possible de répondre de manière positive lorsqu'il y a une femme à inclure dans un groupe au masculin, mais pour cela nous devons modifier notre représentation initiale, qui porte sur la valeur spécifique du masculin. Ici on peut dire qu'une femme fait partie d'un groupe masculin, mais on peine à l'imaginer, tant l'emploi du masculin a activé spontanément une représentation masculine, et ce malgré le rappel de son interprétation générique (masculin comme neutre)."
"La société influence le langage autant que le langage influence la société."
À quoi ça sert démasculiniser le langage ? Pourquoi faire ? Y aurait-il une répercussion dans la société lors du changement de notre façon de parler ? Toutes ces questions sont répondues par ces trois autrices (le féminin l’emporte) à partir des résultats prouvés de manière scientifique par des psycholinguistes. La société ne façonne pas le langage, c’est le langage qui a un pouvoir et une incidence sur la société; donc, le choix de mots que nous utilisons va déterminer notre manière de concevoir le monde.
Lu pour les cours. Dévoré en 1 soirée X2 parce que azy fallait réviser pour l'eval. Merci à cette pépite de livre grâce à qui j'ai réussi mon exam. Nan en vrai trop bien pour remettre en question les mots qu'on emploi et leur impact sur la société.
Un livre accessible au grand public, qui fait réfléchir à l'importance de la langue dans notre société et notre vision du monde. Pour moi, un incontournable à lire !