Librement inspiré de la vie du peintre Francis Bacon, Tableau final de l’amour fait le récit d’une quête artistique sans compromis, viscérale, voire dangereuse. Dans une Europe traversée par deux guerres s’impose la vision d’un artiste radical dont l’œuvre entière, obsédée par le corps, résonne comme un cri. S’adressant à l’amant qui lui a servi de modèle – ce « petit voleur inexpérimenté » qui, en pleine nuit, s’est introduit dans son atelier –, le narrateur retrace les errances de leur relation tumultueuse. Avec ce roman, rappelant l’érotisme de Bataille ou de Leiris, Larry Tremblay poursuit son œuvre de mise à nu de l’être humain. Il ne fallait pas peindre la surface des choses, mais ce qu’elle cachait. Ne pas peindre l’espace, mais le temps. Ne pas peindre ton corps, mais sa mort.
Larry Tremblay is a writer, director, actor and specialist in Kathakali, an elaborate dance theatre form which he has studied on numerous trips to India. He has published more than twenty books as a playwright, poet, novelist and essayist, and he is one of Quebec’s most-produced and translated playwrights (his plays have been translated into twelve languages).
Un coup de maître. Une écriture maîtrisée, une histoire poignante, un sujet original. J’ai peine à croire que Larry Tremblay n’est pas la réincarnation de Francis Bacon tellement ce livre est senti. À lire !
Deuxième roman en deux ans chez La Peuplade, après Ténèbre, à mettre de l'avant une obsession totale et omniprésente de la fusion entre Éros et Thanatos, entre la jouissance et la souffrance, entre la beauté et la cruauté, et leurs rapports dialectiques dans l'oeuvre d'art et les relations amoureuses. Ici, c'est l'artiste qui s'adresse à son modèle, sa muse, son antagoniste, son bourreau, son amant, celui qui l'inspire et le répugne à la fois, qui le viole mais qui l'aime, qui le frappe mais le vénère... Puisant aussi bien chez Genet que chez Bataille, aussi bien chez Sade que chez Lacan, Larry Tremblay infuse une profondeur parfois un peu plaquée aux mésaventures de ses protagonistes, mais réussit toutefois le pari de parler de peinture avec éloquence et sans affectation.
J'ai bien aimé lire Tremblay sur un registre moins "allégorique" que dans ses dernières oeuvres, où il avait tendance à devenir un peu didactique dans ses efforts pour illustrer un problème social ou esthétique, qu'on pense à L'orangeraie ou au Deuxième mari. Dans Tableau final de l'amour, la prose est certes inégale, les chapitres sont loin d'avoir le même intérêt (surtout quand les mondanités prennent le dessus sur la réflexion sur la peinture), mais le simple fait de nommer les choses comme elles sont et les gens comme ils sont vient mettre de la chair sur l'os et donner du tonus à cette fausse vraie biographie d'un amour toxique.
j’ai trouvé difficile (et parfois malaisant) de lire sur cette vie et cet amour si trouble. puis, la dernière partie s’est déroulée avec une succession de phrases bouleversantes, belles et tragiques. 😭
Librement inspiré de la vie du peintre Francis Bacon, ce récit nous plonge sans ménagement dans la relation toxique qu’il entretenait avec son amant, George Dyer. Entre la nuit de leur première rencontre et le suicide de ce dernier, nous sommes témoins de leur amour passionnément dévastateur et, par ce qui semble être, l’incompréhension de leur sentiment. On découvre aussi l’artiste au travers des moments clés de sa vie. On valse entre sa jeunesse, ses voyages à Paris et Berlin, son processus de création et sa prolifique carrière.
C’est simple, j’ai dévoré ce livre. Nul besoin de connaître Francis Bacon et ses œuvres pour se laissé porter par les mots de Larry Tremblay. Sa plume est addictive, poétique et brutale. Le portrait qu’il dresse du peintre est remarquable. On y croit du début à la fin. C’est tragiquement beau.
Une très belle découverte.
« Tu te sentais plus vivant dans mes tableaux que dans ta propre chair. »
Ce roman nous permet de découvrir le peintre Francis Bacon malgré que ce récit n’est qu’une inspiration. Un peu violent et surréaliste dans les premiers chapitres, la suite m’a réconforté dans l’intégration et l’apaisement du genre humain. Larry Tremblay est un grand écrivain pour réussir à faire sentir tant d’émotions.
3,5 - J'ai eu peu de plaisir à lire ce roman pendant la première partie. Il y avait trop de violence qui frisait selon moi le "freak show" à certains moments. Cela dit, j'ai adoré la deuxième partie du roman qui avait une plus grande profondeur. La prose était un vrai travail de dentelle et était une heureuse constance tout au long du roman.
Impudique, dérangeant et vraisemblablement humain avec ses travers. Ce récit probable nous amène inévitablement à re-visiter l'œuvre de Francis Bacon avec un nouveau regard ...
4,5 étoiles. Une lecture confrontante, qui mériterait quelques trigger warnings. J’ai été pour ma part vraiment absorbée par le roman, c’est une histoire dure et pleine de violence mais qui fait vraie. J’ai apprécié le deep dive dans la psyché du peintre, qui permettait de faire des liens avec sa philosophie d’artiste, même si le tout relève de la fiction. Et aussi la représentation de la relation toxique a deux sens, où les choses ne sont pas blanches ou noires, mais plutôt confuses, et finalement destructrices pour tout le monde. Et Larry Tremblay écrit tellement bien.
Un voleur inexpérimenté s'introduit dans l'atelier d'un peintre reconnu et décide, au lieu de lui dérober ses toiles, de coucher avec lui.
Le fait divers se transforme en relation toxique qui ne tient qu'à un fil, où personne ne trouve vraiment son compte. Le narrateur en profite pour ressasser son approche à l'art et ses relations intimes (à défaut d'amoureuses) passées.
Globalement, c'est un roman loin de ce que je lis habituellement : une histoire d'hommes, de relations amoureuses entre des personnes qui ne s'aiment pas vraiment, basée sur une histoire vraie. Je ne me suis pas ennuyée, mais le roman me laisse plutôt indifférente, contrairement à L'Orangeraie. C'est peut-être parce que les personnages étaient tous détestables, ou bien parce que je ne me reconnaissais dans rien de ce qui était raconté. Une vraie spectatrice.
J’ai finalement terminé le roman après avoir longtemps hésité. Je refusais de poursuivre, car le début de l’histoire est répugnant, violent et drôlement inconfortable à lire. Plus on progresse, plus on découvre une facette du protagoniste qui lui donne plus d’humanité, de vécu. L’auteur maîtrise les mots comme peu d’autres et nous fait valser dans ce tourbillon complexe d’une quête d’attachement. J’ai finalement aimé la deuxième partie du roman et je le recommande. 3.5/5
Certainement mon livre préféré de Larry Tremblay ! La voix de Francis Bacon est à s'y méprendre tellement elle est assumée, maîtrisée. J'ai plus encore apprécié l'évolution du peintre à travers ces pages, il est à la fois antipathique et attachant. Vraiment, un tour de force !
3.5⭐️/5 pour ce roman. Fidèle à son habitude, Larry Tremblay écrit superbement. Par contre, c'était plus difficile pour moi d'entrer dans la profondeur du roman étant donné la lourdeur des pensées du personage principal. J'apprécis quand même cette lecture qui m'a poussée hors de ma zone de comfort habituelle. Merci Cam!
Amour, deuil et peinture. Une œuvre très poétique que je souhaite déjà relire. “Je n’ai pas mesuré, de ton vivant, la réelle étendue de ton regard sur moi, ni celle de ton ombre sur la mienne. Le deuil qui me hante est la chose la plus étonnante qui me soit arrivée dans la vie”
Je suis une fan de Larry Tremblay, fan de cette écriture précise, riche, intense, sensorielle, n'épargnant jamais le lecteur. Cette fois-ci, il épouse l'âme, le corps, la main de Francis Bacon pour relater à travers sa relation torturée avec Georges Dyer, son rapport à la peinture, à l'art, à la création. C'est fort, et quand on découvre les tableaux du peintre après la lecture (je ne connaissais pas), on constate à quel point l'écriture est juste, en adéquation parfaite avec l'homme et son œuvre. On croirait à une autobiographie. C'est violent, tragique, sadique aussi, et les images que ses mots suscitent sont aussi prégnantes que la peinture de Bacon.
Larry Tremblay réussit avec brio à se mettre dans la peau du peintre Francis Bacon. Ce dernier s'adresse à son amant avec qui il vit une relation tumultueuse et toxique. On y croit tout à fait tellement l'écriture de l'auteur est maîtrisée. Un récit dérangeant où l'art prend une place dominante, mais aussi le corps, le désir et l'obsession. Bien aimé ce roman particulier qui m'a fait sortir de ma zone de confort!
(4,5/5) "Je grattais ton image jusqu’à percer le réel, jusqu’à faire apparaître l’excrément du vrai. Pas beau, ça, ce mot: excrément. On le sent – et il pue – avant d’en saisir le sens. On le bloque, on l’envoie chez le Diable. La vérité, comme toutes choses, produit des excréments. Et c’est l’art qui se charge de les ramasser. Et de les vendre. Et de les rendre admirables. Quitte à forcer l’oeil, à le faire saigner. J'enlevais à tes os leurs clous, leurs jointures, pour qu'ils dansent, désarticulés et stupéfaits de l'être dans un tableau. Je tentais de te dénaturer, de capter tes reflets comme s'il s'agissait d'un sang électrique. Je contemplais ma toile en devenir, jamais je n'étais satisfait. Tu étais trop présent pour ma peinture affolée. Les yeux usés à force de te regarder, le peintre en moi t'aimait."
Ce n’est que vers la moitié du livre que j’ai commencé à être absorbée. Ce n’est pas le genre de livre qu’on lit pour son “hook narratif” ; c’est un récit où l’auteur nous transporte dans un cheminement artistique autour de la compréhension de la condition humaine et de sa capacité à entretenir des relations sincères.
Un récit plein de vulnérabilité, des lignes qui me resteront en mémoire pendant très longtemps, un artiste remarquable qui inspire un roman qui l'est tout autant.
Jusqu’à l’une des dernières sections du livre, j’ai hésité à abandonner/poursuivre ma lecture. Toutefois, l’écriture, magnifiquement riche, saisissante et maitrisée, nous captive à travers la vie violente et malsaine du personnage principal.
Libre et poétique inspiration de la vie de Francis Bacon, on vogue dans son intimité amoureuse, tout en traversant son parcours artistique. D’une émotion rare, cet ouvrage est un petit bijou qui séduit de bout en bout.