Au Nord de l’Inde, dans une ville pauvre de l'Uttar Pradesh, se trouve La Ruelle où travaillent les prostituées. Y vivent Gowri, Kavita, Bholi, ainsi que Veena, et Chinti, sa fille de dix ans. Si Veena ne parvient pas à l'aimer, les femmes du quartier l'ont prise sous leur aile, surtout Sadhana. Elle ne se prostitue pas et habite à l’écart, dans une maison qu’occupent les hijras, ces femmes que la société craint et rejette parce qu’elles sont nées dans des corps d’hommes. Ayant changé de sexe et devenue Guru dans sa communauté, Sadhana veille sur Chinti.
Leurs destins se renversent le jour où l’un des clients de Veena, Shivnath, un swami, un homme de Dieu qui dans son temple aime se faire aduler, tombe amoureux de Chinti et la kidnappe. Persuadé d’avoir trouvé la fille de Kali capable de le rendre divin, il l’emmène en pèlerinage à Bénarès. Comment se douterait-il que sur ses pas, deux représentantes des castes les plus basses, une pute et une hijra, Veena et Sadhana, sont parties pour retrouver Chinti, et le tuer ?
Des bas-fonds de l’Inde où les couleurs des saris trempent dans la misère à sa capitale spirituelle, Ananda Devi nous entraîne dans un roman haletant et riche pour fouiller, à sa manière, les questions brûlantes de notre époque : la place des femmes et des transsexuels, le règne des hommes et la sororité ; les folies de la foi, la pédophilie ; la religion, la colère et l’amour. Avec son style incisif et poétique, elle brise le silence des dieux pour faire entendre et résonner le cri de guerre des femmes – le rire des déesses.
Ananda Devi is a Mauritian writer. Her novel, Eve de ses décombres, won the Prix des cinq continents de la Francophonie in 2006, as well as several other prizes. It was adapted for the cinema by Sharvan Anenden and Harrikrisna Anenden. In 2007, Devi received the Certificat d'Honneur Maurice Cagnon du Conseil International d'Études Francophones.[1] She has since won other literary prizes, including the Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française of the Académie française. During 2010 she was bestowed with Chevalier des Arts et des Lettres by the French Government.
J'ai adoré ce roman. J'ai adoré me plonger dans cette Inde mystique, colorée misérable où la sororité reste présente. Je me rappelerai longtemps des personnages atypiques et hauts en couleurs que l'on rencontre. La plume forte et incisive sert magnifiquement le récit.
Un roman qui hérisse les poils autant qu'il fait battre le coeur de compassion. Ça parle de conditions des femmes en inde, de pauvreté, de prostitution, de croyances, d'amours, d'amour inconditionnel, d'espoir. C'est beau et déchirant
Ce roman m’a offert une plongée en Inde. Dans une ville du nord du pays survivent une mère et sa fille dans la Ruelle, le quartier des prostituées.
Veena est une mère pleine de colère qui se désintéresse de sa fille, bouche inutile à nourrir. Chinti grandit comme elle peut derrière la cloison qui la sépare des activités de sa mère.
Mais à 10 ans, Chinti est une jolie petite fille qui commence à attirer le regard des hommes.
Pas loin, il y a la maison des hijras, ces femmes qui sont nés dans un corps d’homme.
Au milieu de ces femmes un homme, le méchant, propriétaire d’un des temple de la ville dont la concupiscence se drape d’aide aux plus démunis.
Je disais donc que j’ai aimé cette plongée dans l’Inde moderne où l’on brûle encore les corps, où les basses castes sont toujours à part.
Mais sous ce verni de coutume, les hommes sont toujours dominants, décrit comme ayant le sexe à la main comme les divinités qu’ils vénèrent.
J’ai aimé que l’auteure soit au plus près de ses personnages, notamment Bholi et ses barrettes papillons qui brillent.
Une fin un peu cousue de fil blanc qui m’a laissé dubitative après le grand final révolutionnaire.
Et puis Chinti petite fourmi, répété à l’envie, a fini par me lasser.
Que dire ... Ce livre évoque des sujets très difficiles,la pédophilie, la condition de la femme, du troisième genre et de la prostitution en Inde. Mais aussi il parle d'amitié, de l'amour, du pouvoir et de la rage des femmes .
Au début, cette histoire m’a fait pensé à un mélange entre « La Tresse » de Laetitia Colombani et « Les Impatientes » de Djaïli Adamou Amal, deux livres que j’ai dévoré et adoré, par le lieu (pour « La Tresse »), l’écriture fluide mais aussi la thématique (la condition des femmes). J’ai beaucoup aimé les personnages : la mère qui rejette cette enfant mais qui l’élève par devoir, cette enfant innocente qui souhaite seulement exister et être aimée, la narratrice au parcours lui aussi semé d’embûches mais aussi Shivnat, cet homme public à la pokerface qui cache de sombres vérités.
Mais j’ai été un peu déçue par la tournure qu’a pris l’histoire, ça tourne finalement trop (pour moi) à la Wonder Woman. Il me semble qu’on perd de la crédibilité à un stade de l’histoire … 🤷♀️ J’attendais quelque chose de plus réaliste. Finalement on se retrouve presque comme dans un conte.
L’auteure nous entraine aux côtés de prostituées au cœur d’une Inde cruelle. C’est dur, féministe, un cri de liberté. La sororité qui se dégage du livre est exaltante.
Je suis resté TRÈS loin des héroïnes et de leurs actions. Le roman n’a pas fonctionné sur moi, giga frustrant.
"Au Nord de l’Inde, dans une ville pauvre de l'Uttar Pradesh, se trouve La Ruelle où travaillent les prostituées. Y vivent Gowri, Kavita, Bholi, ainsi que Veena, et Chinti, sa fille de dix ans. Si Veena ne parvient pas à l'aimer, les femmes du quartier l'ont prise sous leur aile, surtout Sadhana. Elle ne se prostitue pas et habite à l’écart, dans une maison qu’occupent les hijras, ces femmes que la société craint et rejette parce qu’elles sont nées dans des corps d’hommes. Ayant changé de sexe et devenue Guru dans sa communauté, Sadhana veille sur Chinti. Leurs destins se renversent le jour où l’un des clients de Veena, Shivnath, un swami, un homme de Dieu qui dans son temple aime se faire aduler, tombe amoureux de Chinti et la kidnappe. Persuadé d’avoir trouvé la fille de Kali capable de le rendre divin, il l’emmène en pèlerinage à Bénarès. Comment se douterait-il que sur ses pas, deux représentantes des castes les plus basses, une pute et une hijra, Veena et Sadhana, sont parties pour retrouver Chinti, et le tuer ? Des bas-fonds de l’Inde où les couleurs des saris trempent dans la misère à sa capitale spirituelle, Ananda Devi nous entraîne dans un roman haletant et riche pour fouiller, à sa manière, les questions brûlantes de notre époque : la place des femmes et des transsexuels, le règne des hommes et la sororité ; les folies de la foi, la pédophilie ; la religion, la colère et l’amour. Avec son style incisif et poétique, elle brise le silence des dieux pour faire entendre et résonner le cri de guerre des femmes – le rire des déesses."
l'Uttar Pradesh est un Etat du Nord de la République indienne, certainement l'un des états les plus pauvres du pays .Benarès,la ville la plus sacrée de l'hindouisme en est le lus beau joyau . Une petite ville encore plus pauvre, le quartier des prostituées et la Ruelle là où elles exercent le seul métier qui leur soit permis.. Veena est l'une d'entre elles. Chinti, sa fille, 10 ans, est pour elle un obstacle à sa survie ... jusqu'au jour un "homme saint " devient un client assidu. Shivnath, un swami, un homme de Dieu, fils de Brahmane, Brahmane lui-même, a su profiter de la naiveté de ses fidèles, amassant or et richesses à son seul bénéfice, cachant ses vices sous un voile de respectabilité jusqu'au moment où son monde bascule , le jour où il croise le regard de Chinti. Ce roman servi par la très belle plume d'Ananda Devi, est un long chemin de violence, d'humiliation, de domination du phallus sans contrepartie. le rire des déesses peut-il se transformer en cris de rage et de victoire? Ce roman militant, féministe, dénonce une société régie depuis des siècles par des codes précis. Ce message s'adresse, me semble t'il, d'avantage aux membres de cette société qu'au lecteur occidental peu ou pas apte à comprendre les faits rapportés ce qui mon cas. Je suis donc en grande partie restée dans un rôle de spectatrice attentive mais incompétente. Merci aux éditions Grasset pour ce partage via netgalley #Leriredesdéesses #NetGalleyFrance !
Alors, j’ai saisi le message que voulez me faire passer le livre, mais je suis restée très insensible à la pitié et à la compassion qu’il a essayé d’extraire de moi. Je pense que c’est dû à l’écriture, à la façon dont le livre est écrit. Il se traîne par moments, souvent pour se répéter, encore et encore. Et parfois, l’autrice cesse complètement de narrer pour me balancer sa haine des hommes à la figure. J’avais l’impression d’être dans le film Barbie au moment où les femmes, face caméra, se mettent à balancer des phrases féministes de Facebook et moi. . . Ça me braque plus que ça ne me touche. Je n’ai pas envie de me faire crier dessus, même pour la bonne cause. Je comprends cette volonté de vouloir rendre ces femmes réelles, de parfois passer au ”nous”, au ”vous”, mais ça n’a pas fonctionné pour moi.
Et c’est dommage de me dire que les moments les ”mieux” écrits sont quand Chinti est avec Shivnath, car je ressens plus de danger et d’inquiétude lorsque justement, le point de vue de l’enfant voit l’homme comme son sauveur, son bienfaiteur alors que nous, lecteurs, nous savons les réelles intentions. Encore une fois, mon problème vient du fait que ce récit ”tell” plus qu’il ne ”show” ; et plutôt que de faire trois chapitres où les femmes disent chacune leur tour : ”Shivnath, l’homme, est vraiment un vilain pas beau”, il suffisait de laisser les chapitres de ses pensées avec Chinti, qui en disent beaucoup plus.
/!\ UN LIVRE POUR PUBLIC AVERTI. NOMBREUX TRIGGER WARNING /!\ Un livre qui reprend les thèmes contemporains qui agitent notre société (sororité, place de la femme dans la société, pédophilie, violence, transidentité...) mais en les plaçant cette fois en Inde. Prenant d'abord l'allure d'un témoignage sur la difficulté de survivre et de se faire une place dans la société lorsque l'on est issu d'une caste marginalisée, l'histoire accorde une part à la pédophilie presque romancée, provoquant un effet malsain et fort désagréable à lire. De plus, la fin est brutale et s'enchaîne très vite, contrastant avec le rythme lent qui accompagne la lecture. De plus, l'écriture est très crue, les thèmes abordés sont décrits de manière violente (agressions sexuelles, harcèlement sexuel, violence, viol, homophobie/transphobie, pédophilie...) sans aucun avertissement nul part en début de livre. Lecture qui a été pour moi assez choquante et peu agréable.
J’ai bien fait de ne pas abandonner ce livre ! Pourquoi l’aurais-tu abandonné ? Parce que : * Toute la première moitié du livre qui décrit les personnages, leurs vies, est insoutenable. Comment des humains, des femmes surtout, peuvent-elles vivre dans une telle misère morale, psychologiques, matérielle ? * Je me demandais si j’étais en plein misérabilisme pour le misérabilisme ou si on allait quelque part. Et alors ? Alors, on va bien quelque part, dans ce roman, et la direction prise m’a vraiment plu. Vive la rébellion face à un ordre établi immoral, vicié, vicieux ! Vive les femmes qui, quand elles sont solidaires, peuvent beaucoup, vraiment beaucoup. Autre chose ? Oui. Ananda Devi nous explique bien le fonctionnement de la société indienne, les castes, la religion, les intolérances qui engendrent la misère. Mais elle implique, dans ce roman, que c’est à chacun de ne pas accepter ce qu’il ne peut supporter. On a le choix. Même infime, même difficile.
À travers les yeux et la vie de Chinti, le lecteur découvre les coutumes et la vie indienne. Il en découvre les couleurs, les musiques, les parfums, mais aussi la place des femmes prostituées et transgenres. Tout au long de la lecture, on se rend compte du pouvoir individuel féminin, mais aussi que « l’union fait la force » et cette union n’est guidée que par l’Amour. Lorsque Chinti sera en grande difficulté, toute la Ruelle se mobilisera pour l’aider, toutes ces femmes feront preuve de courage et d'insoumission contre le patriarcat, les obsédés religieux et aussi contre leurs propres peurs. Ce livre est un véritable exemple de ce que l’être humain est capable, dans le meilleur comme dans le pire. Mais, dans le haut de son intelligence, il n’est au final, comme la chinti (la fourmi), faible individuellement mais invincible si uni à ses semblables.
J'ai découvert cette autrice totalement par hasard, elle a une très belle plume et n'hésite pas à décrire les choses telles qu'elles sont. J'ai commencé à lire à la fin de mon expérience en Inde et, même si je ne connais qu'une toute petite partie du pays, j'ai retrouvé le gros de la culture indienne dans ce récit, et résumé avec les mots parfaits. Par exemple : "Les indiens, de même, son occupés à marchander leur vie avec les divinités, célestes et terrestres, qui les gouvernent. Tout acheter, tout monnayer, le peuple le plus spiritualiste et le plus matérialiste qui soit."
Une critique acerbe de la société indienne à travers l'histoire d'une petite fille née dans le milieu de la prostitution. L'autrice aborde les thèmes de la violence faite aux femmes, du rejet des personnes trans, de la double morale d'un homme de dieu avide d'argent et de pouvoir, de la pédophilie, de la misère qui règne et de l'insalubrité. Dur er poétique à la fois, ce roman est superbe.
This has been the most difficult book tio read in a long time. I'm glad it finished well but Lord have mercy literally. Very sexually explicit. India's culture of idols. I must sassy the shooting is unusually poeticin the midst of reality
En Inde, l'union improbable de 2 invisibles, une prostituée et une femme trans, pour délivrer une petite fille de son destin. Roman très fort sur la condition et la place de la femme mais surtout sur la domination malsaine des hommes
Une lecture simple et accessible avec une histoire qui nous plonge dans les rues d'Inde. J'ai trouvé cependant qu'il manquait d'un petit quelque chose au niveau de l'intrigue, le dénouement était trop simple à mon goût, je m'attendais à plus de surprises.
Des scènes et des écritures assez durs à livre, notamment les pdv d'un pédophile et énormément de scène de violence (viol, torture) avec lesquelles j'ai eu énormément de mal.
Ce roman raconte l’histoire de Chinti, fille de prostitutée indienne, qui tombe dans l’œil d’un homme saint. (TW : pédophilie)
Cette œuvre parfois perturbante, parfois inspirante, est centrée sur les laissées-pour-compte de la société, qui ne sont pas aussi impuissantes qu’elles le croient. Elle pose un regard très critique sur les hommes de pouvoir spirituels et tous leurs vices.
J’ai trouvé l’écriture superbe, très évocatrice et engagée.
Je vais méditer là-dessus et rédiger une critique plus longue pour le blogue Soleil hirsute!
Pour finir, une petite citation : « Dans les yeux de Veena s’éveille alors la guerrière qui l’a maintenue debout tout ce temps, sa fureur intacte. Elle n’a jamais abandonné. Elle a beau avoir été enterrée vivante, elle refait toujours surface. »
J'ai bien aimé ce roman et le contexte indien dans lequel il se déroule. C'est court, percutant, poétique, j'ai vite été emportée par le rythme un peu langoureux de l'écriture. Je suis très sensible aux thématiques de cette histoire : la sororité et la lutte des plus démunis contre un système injuste en place. Ici des femmes au rebut, prostituées ou transsexuelles, méprisées et abandonnées par la société, s'allient pour sauver une enfant des griffes d'un homme pervers mais protégé par son rang. Ces histoires là ce touchent toujours et celle-ci est très bien écrite.