Auteur à succès, Thomas Cradle se découvre par hasard un homonyme romancier dont il ne savait rien. Intrigué, il se procure l’unique ouvrage de ce dernier, et réalise bientôt qu’au-delà de leur patronyme, les deux hommes partagent une date de naissance identique, sont nés dans la même ville et ont fréquenté la même université… La lecture de l’ouvrage achève de convaincre Cradle du caractère fascinant de sa découverte, les points communs sont trop nombreux, trop évidents : il lui faut partir sur les traces de cet autre Cradle. Et pour ce faire, une seule destination : le Mékong et ses méandres, entre Laos et Viêt Nam — comme un écho aux motifs d’un narrateur bien plus toxique qu’il n’y paraît… Jusqu’au cœur des ténèbres, en somme, jusqu’à déchirer le voile d’une réalité impensable.
Brief biographies are, like history texts, too organized to be other than orderly misrepresentations of the truth. So when it's written that Lucius Shepard was born in August of 1947 to Lucy and William Shepard in Lynchburg, Virginia, and raised thereafter in Daytona Beach, Florida, it provides a statistical hit and gives you nothing of the difficult childhood from which he frequently attempted to escape, eventually succeeding at the age of fifteen, when he traveled to Ireland aboard a freighter and thereafter spent several years in Europe, North Africa, and Asia, working in a cigarette factory in Germany, in the black market of Cairo's Khan al Khalili bazaar, as a night club bouncer in Spain, and in numerous other countries at numerous other occupations. On returning to the United States, Shepard entered the University of North Carolina, where for one semester he served as the co-editor of the Carolina Quarterly. Either he did not feel challenged by the curriculum, or else he found other pursuits more challenging. Whichever the case, he dropped out several times and traveled to Spain, Southeast Asia (at a time when tourism there was generally discouraged), and South and Central America. He ended his academic career as a tenth-semester sophomore with a heightened political sensibility, a fairly extensive knowledge of Latin American culture and some pleasant memories.
Toward the beginning of his stay at the university, Shepard met Joy Wolf, a fellow student, and they were married, a union that eventually produced one son, Gullivar, now an architect in New York City. While traveling cross-country to California, they had their car break down in Detroit and were forced to take jobs in order to pay for repairs. As fortune would have it, Shepard joined a band, and passed the better part of the 1970s playing rock and roll in the Midwest. When an opportunity presented itself, usually in the form of a band break-up, he would revisit Central America, developing a particular affection for the people of Honduras. He intermittently took odd jobs, working as a janitor, a laborer, a sealer of driveways, and, in a nearly soul-destroying few months, a correspondent for Blue Cross/Blue Shield, a position that compelled him to call the infirm and the terminally ill to inform them they had misfiled certain forms and so were being denied their benefits.
In 1980 Shepard attended the Clarion Writers’ Workshop at Michigan State University and thereafter embarked upon a writing career. He sold his first story, "Black Coral," in 1981 to New Dimensions, an anthology edited by Marta Randall. During a prolonged trip to Central America, covering a period from 1981-1982, he worked as a freelance journalist focusing on the civil war in El Salvador. Since that time he has mainly devoted himself to the writing of fiction. His novels and stories have earned numerous awards in both the genre and the mainstream.
Le livre écorné de ma vie est une novella dérangeante qui nous plonge au coeur d’une expérience littéraire lors d’un voyage au coeur d’un monde vicié. Violent, dérangeant, parfois opaque, c’est un texte qui ne plaira pas à tout le monde mais qui exerce, malgré tout, une certaine fascination sur le lectorat. Nul doute que c’est un texte qui demande plusieurs lectures pour en saisir toute la richesse. C’est en tout cas, encore une fois avec Lucius Shepard, une novella à l’ambiance si particulière qu’elle ne nous lâche pas une fois la dernière page tournée.
Un nouveau Shepard en heure lumière, c'est forcément un régal. Shepard est un de mes auteurs préférés de ces dernières années. Malheureusement décédé il y a quelques années, chaque œuvre est un petit événement pour moi car forcément de plus en plus rare. Dans cette novella, c'est le côté brut, baroudeur de l'auteur qui ressort. Dans une ambiance de fantastique léger, on a affaire à un texte violent, qui n'épargne pas le lecteur. Le malaise est palpable, dans ce Vietnam fantasmé, comme un Apocalypse Now de cauchemar. Une nouvelle fois, j'ai été happé par le style parfait de l'auteur, qui m'immerge immanquablement dans ses ambiances...
Lorsque j’ai refermé "Le livre écorné de ma vie", je ne savais ni quoi penser ni que dire, pourtant j’ai dû trouver les mots, car il me semblait important d’en parler.
Avant, j'ai senti le besoin d'aller voir d’autres avis, quels qu'ils soient, afin de peut-être trouver un "je ne sais quoi" qui pourrait m'aider à fixer et délivrer le mien sur cette novella. De peur, peut-être aussi, d'être passée à côté de quelque chose, d'avoir manqué de réflexion et de références, d'être partie dans une mauvaise interprétation, d'avoir amoindri cette impulsion unique et apocalyptique de son auteur. Par ailleurs, je suis également allée à la découverte de Lucius Shepard.
Car l'histoire qu'il nous raconte est celle d'un auteur à succès qui se découvre un "faux rival” ; c'est donc une sorte d'introspection personnelle pour Lucius. Son personnage narrateur, Thomas Cradle, se découvre par hasard un homonyme via Amazon, qui s'avère lui aussi auteur d'un ouvrage "La forêt de thé" publié chez le même éditeur, et dont il se sent curieusement proche par le style d'écriture (en plus de détails personnels) : c’est une plume qu'il a lui-même empruntée à ses débuts, coïncidence ? Ce livre va donc l'obséder, au point qu'il décide de quitter son confort et sa compagne pour vivre un périple très personnel et métaphorique, qui se situe à la lisière du fantastique et de la science-fiction.
J'y vois, à tort ou à raison, un questionnement, une curiosité personnelle sur les méandres que peuvent traverser les écrivains. Lucius ne s’attarde pas sur l’image de l'artiste torturé, dont l'auteur semble plus se moquer ou tout du moins l’indiffère, mais sur ce qui se cache au fond de lui, sur ce qui le motive et ce qui le traverse. Je pense que l'auteur a voulu explorer une écriture et un récit qui lui ont demandé de tester ses propres limites, sa part sombre ; et ce n'est pas inintéressant à lire, et je pense que pour lui cette démarche a dû être jubilatoire voire libératrice. C'est donc de manière un poil décomplexée qu'il témoigne de ce chemin intérieur parcouru avec cette sombre mise en abyme.
Non, décidément je n'aime pas cette collection Heure-Lumière consacrée aux novellas. Le seul titre que j'ai apprécié jusque là est celui de Ken Liu, Le regard. Il était sans prétention mais passionnant. Celui-ci c'est l'inverse. Il a des prétentions littéraires mais n'a aucun intérêt science-fictif. On peut retenir tout de même sa description de la descente du Mekong.
great atmosphere: we get a perfect feel for this sweltering tropical jungle, teeming with life, corruption and death/ This river journey has an almost psychedelic quality as it progresses with the story. The end, rather cryptic, doesn't live up to the build up, in my opinion though. But it's still an excellent read
2.5 Récit immersif aux personnages insupportables pour un tout claustrophobique. Un début et développement qui m'ont plus, au contraire de la conclusion et de la fin de l'histoire que j'ai trouvé sans éclats ni conséquences.