Le 25 février 1973, j’ai été nommée Aude et assignée fille à la naissance.
Le 30 novembre 2008, j’ai donné naissance à Charlie.
Le 24 février 2014, j’ai compris que je n’étais pas une fille et j’ai engagé peu de temps après une transition.
Le 26 février 2014, j’ai commencé un carnet, un tout petit carnet rouge et mince offert par deux amies pour mon anniversaire et destiné à Aude : « Le journal des 41 ans commence maintenant. » Il allait devenir le journal d’Adel.
Mais le 25 février 2014, c’était le journal d’un reste infime de moi, d’un tout juste moi.
Je suis mitigé. Si certaines images sont intéressantes, je trouve que parfois l’auteur en faisait trop avec ses synonymes et métaphores qui finissent plus de pas finir. Ça manquait pas mal de virgules aussi. Mais quand même intéressant de lire un parcours de transition dans la quarantaine.
« Je me libère, je joue, je rejoue, je prends distance. Je tâte la vie. » Poésie, révolte, fierté, volonté, tout ressort avec force dans ce magnifique texte. Ode ou plaidoyer, journal ou recueil de réflexions, ce livre ne s'embarrasse pas de définition ; l'auteurice, Adel, y préfère l'authenticité de ce qu'iel y raconte.
J’ai eu du mal à m’accrocher à certain chapitre, parfois l’écriture est un peu complexe sans raison. Cependant, j’ai adoré le récit, le « personnage » principal est super attachant et son histoire passionnante. Et puis, ça fait toujours du bien de lire des récits queer !
Un livre qui m’a pris•e par les tripes et proposé des mots pour les dénouer, c’est un tour de force de pouvoir écrire avec tant de grâce et de sensibilité.