Winner of the 2020 Grand Prix RTL-Lire, a powerful novel about a man’s desperate quest to bring new life to a desolate world.
Nobody wanted Corentin. Not his father, who flees as soon he can, nor the women in the village, only preoccupied with gossip, nor especially his mother, who dreams of getting rid of him. Dragged from home to home, his childhood feels like a sad, aimless pilgrimage. Until the day his mother abandons him with an old woman, Augustine. That’s when life begins again for him, deep into the Valley of the Forests, the remote region where the woman who becomes his adoptive grandmother lives.
Having moved to the city to pursue his studies, Corentin fully immerses himself in the dazzling pleasures and distractions of urban life. Around him, though, the world is on fire. Temperatures continue to rise, causing a permanent draught. The rivers of Corentin’s childhood have long dried up; the trees shed their leaves in June. A terrible catastrophe is brewing.
The night when the worst happens, Corentin miraculously survives, hidden deep in the city’s catacombs. When he reemerges, he finds a devastated landscape, completely devoid of life. Human, tree, or beast: nothing is left. But Corentin doesn’t give up and, only armed with hope, sets off on a journey to find old Augustine.
Sandrine Collette was born in Paris in 1970. She divides her time between Nanterre, where she teaches philosophy and literature, and Burgundy, where she has a horse stud farm. She is the author of numerous novels. Nothing but Dust, winner of the Landerneau Prize for crime fiction, was her English-language debut.
Je l'ai lu rapidement et sans ennui. J'ai bien aimé l'écriture. Mais voilà, c'est beaucoup trop problématique. Les stéréotypes de genre (homme fort qui doit protéger sa famille, couper du bois, chercher à manger... femmes qui font à manger, cousent, élèvent des gosses... même les enfants sont des clichés de genre, mais bon, avec de tels parents, pas étonnant) sont beaucoup présents et ringards. On dirait de la SF des années 60 sur ce point ! Comment une femme auteure peut-elle véhiculer de tels clichés aujourd'hui ? Je n'en reviens pas ! D'autres choses sont beaucoup trop problématiques comme le viol répété de la pauvre Mathilde par le « héros », qui m'a fait tout bonnement détester le personnage principal. Et il n'a aucun remords, jusqu'au bout, c'est à peine s'il y a des conséquences parce qu'il faut bien repeupler la planète (ah bon ? Alors même que les hommes l'ont détruite ?). Et puis, cette fin ridicule, avec cette pauvre fille qui se sacrifie, sauvant son violeur... C'est trop pour moi.
This entire review has been hidden because of spoilers.
Corentin est l’enfant dont on ne veut pas, celui qui dérange, le balluchon inutile et encombrant qu’on se trimbale, le colis qu’on laisse ici ou là pour s’en débarrasser. Espoirs déçus, absence d’affection d’une mère, c’est dans les forêts où habite Augustine qu’un semblant de vie peut recommencer. Sous ses airs revêches, la vieille femme le prend sous son aile et l’aide à grandir. Jusqu’aux études à la grande ville. Jusqu’à ce fameux soir où le monde brûle, s’autodétruit, où la terre, rejette ses pensionnaires égoïstes. Protégé par les catacombes, miraculeusement en vie, Corentin découvre alors ce qui reste du monde : rien. Il est seul. Il pense à Augustine. Il marche vers les forêts. Là où tout a commencé…
Sandrine Collette change d’éditeur, mais Sandrine Collette reste Sandrine Collette. Sa plume vertigineuse exacerbe chaque émotion qui s’infiltre en chacun de nous avec une force inouïe. « (…) des fragments, des morceaux, des plaintes, une destruction méthodique et sauvage, un piétinement sans nom. » Pas aisé d’écrire une chronique à la mesure de ce brasier émotionnel qui asphyxie telle une vague, avec violence et impétuosité, se déchaînant dans vos tripes comme un tsunami ou une tornade emportant tout sur son passage. Impossible de se tenir à distance de ce personnage, Corentin, qui force courage, espoir et admiration, rendant parfois ses actes honorables, parfois infâmes. « Quand il s’agit de survivre, on trouve en soi des ressources insoupçonnées, des forces impossibles. Quand il s’agit de survivre, on ne trébuche pas : on ne tombe qu’au dernier moment. »
Cette thématique, la nature qui se déchaîne avait déjà abordée par l’auteur sous un angle différent, celui des enfants, dans « Juste après la vague ». L’animalité de l’homme est son territoire. Des existences qui flirtent entre indignités, inhumanité, le tolérable et l’intolérable, l’acceptable et l’inacceptable. « Et toujours les forêts » est le récit d’une survie, celle de Corentin d’abord, celui dont personne ne voulait, mais aussi la survie de ce qu’il reste de l’humanité. « Le monde était une immense poussière. » Et Corentin marche, seul, anxieux, vers le seul endroit l’ayant un jour accepté, les forêts. Dans ce face à face avec lui-même, au rythme de ses pas, au tempo du souvenir de l’enfance où il a tant bien que mal essayé d’ancrer ses racines, il espère, il doute. Un cri silencieux dans un monde silencieux où « Il n’y avait rien à entendre. »
Quand tout s’effondre, quand tout est mort, quand même les sons ont disparu, l’homme est-il toujours un homme, étranger sur sa propre terre ? Faut-il reconstruire ce monde dont on a été chassé ou accepter de le laisser disparaître ? Corentin reste le seul phare d’un destin humain tragique et ses décisions impliquent l’humanité toute entière. Sandrine Collette pose la douloureuse question du choix « Le monde ne voulait pas qu’on le refasse et il avait tué les vivants une bonne fois pour toutes; histoire qu’on lui fiche la paix. » C’est sans compter l’obstination et la détermination intrinsèque de l’humain : survivre. « Il serait celui qui tient les autres, et que personne ne tient jamais. Celui qui donne la main — pas celui qui la prend. Celui qui enveloppe, qui rassure, qui fait face, alors même qu’il crève de peur, de froid et de fatigue, celui sur lequel on compte et qui compte les heures qui le séparent du soir et les jours qui le séparent de la mort, là où l’on s’arrête, où l’on se repose enfin, oubliant qu’il faut mentir et être fort, et grand, et increvable. »
Roman très noir, post-apocalyptique, l’auteur fait le choix de ne pas expliquer les causes de la fin du monde, elle laisse se dérouler le temps : 18 années. « Car dorénavant, c’était sûr, il y avait un avenir. Et au fond, c’était peut-être cela, la pire des choses. » À quoi est réduit l’homme quand tout a disparu ? « Ils avaient vécu comme des animaux, mus par le seul désir de survivre : boire et manger, se reproduire. Faire en sorte de durer, que les années s’écoulent, même s’il fallait en passer par les privations, l’inconfort, l’absence d’avenir. » L’animalité de l’humanité reste un thème phare dans l’œuvre de Sandrine Collette, sans doute est-ce là l’un de ses principaux questionnements, méritons-nous réellement le banc sur lequel nous sommes assis ?
Et pourtant… dans ce récit dystopique, noir d’encre, dans lequel « Le monde avait cessé de bouger », une forme de sollicitude lumineuse jaillit. Le besoin de lutter, vivre chaque jour comme si c’était le dernier, décuplé par cet incommensurable espoir de voir renaître une forme de vie différente, donne au roman les airs d’une chanson que l’on recommence lentement à fredonner, même lorsque chaque acte du quotidien devient un combat. « Mais il n’y avait pas de place pour la fatigue et le découragement, pas de place pour les plaintes et les larmes. Il fallait lutter, tout le temps. »
J’attendais ce roman avec grande impatience. J’en attendais chaque mot et chaque virgule. J’attendais chaque explosion d’émotion. J’attendais que mon cœur soit mis à sac. J’attendais que mon cerveau bouillonne, que ma peau frissonne, que le désespoir m’étreigne et que l’espoir me submerge. Je n’ai pas été déçue du voyage proposé par Sandrine. Plus rien n’a existé le temps d’un livre. Il n’y a eu que Corentin et sa fièvre de vivre, que Corentin et ses découragements passagers, que les forêts nues abritant cette âme de conquérant.
Je n’emploie pas souvent le mot de chef-d’œuvre. Celui-ci en est un. Une œuvre capitale dans la bibliographie de Sandrine Collette, une œuvre magistrale qui recentre l’humain au cœur de l’humanité, avec ses forces et ses faiblesses, ses espoirs et ses désillusions. Merci Madame. Merci aux éditions JC lattes de leur confiance.
Basically the French version of The Road. More solitude, more procreation (not consensual), less wandering and violence, and set in France (mostly Paris and, I think, the forests of rural Alsace). I liked this a little better than The Road, though, because it had normal punctuation and was very slightly less bleak. The prose style in the translation is simple and direct, easy to read. Some elements of the apocalypse didn't really make sense, so you kind of have to suspend disbelief.
Sandrine Collette nous plonge à nouveau dans un univers apocalyptique où l'espoir semble perdu à jamais. Les personnages survivent et le lecteur se prend à espérer des lendemains meilleurs... Tension garantie !
Dans la catégorie survivant, Corentin est un champion. À l’état de fœtus, le nouveau héros de Sandrine Collette est déjà un miraculé luttant contre sa mère volage qui cherche à se débarrasser de lui coute que coute. Son calvaire se poursuit lors d’une enfance toujours malmenée par le refus maternel de le reconnaitre comme son fils. Il trouve néanmoins refuge, réconfort et tendresse auprès de la vieille Augustine avec laquelle il grandit à la campagne dans le lieudit des Forêts (d’où le titre). Mais pas pour longtemps, car, à peine entré dans l’âge adulte, il échappe miraculeusement à « la chose », une sorte d’apocalypse et doit survivre dans un monde ravagé et inhospitalier. Dire que le nouveau roman de Sandrine Collette est sombre est un doux euphémisme tant la noirceur du récit étouffe le lecteur. Le récit se concentre sur les pensées en boucle de Corentin et ses états d’âme reflètent parfaitement son histoire personnelle et le monde dévasté dans lequel il tente de survivre : incompréhension, solitude, désespoir, grisaille, angoisse, détresse, souffrance, démence. Et c’est clairement pour moi un point fort du roman. De même que les nombreux parallèles entre hommes et animaux, les réflexions sur la part animale dans l’humain et sur ses instincts de survie. La lecture s’effectue en apnée renforcée par une écriture hachée, saccadée presque chaotique. Les phrases courtes et minimalistes s’enchainent comme dans une course contre la mort. Une écriture qui ne manque pas de rythme, mais qui ne m’a pourtant pas enthousiasmé en raison de sa froideur et de sa sècheresse. Les amateurs de fictions postapocalyptiques seront aussi peut-être déçus du fait des nombreuses incohérences de l’univers (tout a fondu sauf le plastique) ou du peu d’information sur « la chose » qui a dévasté le monde. J’ai relevé aussi quelques facilités dans le récit qui déroule sa trame sans grandes surprises et qui manque parfois de crédibilité (tout le monde est mort sauf Augustine et l’amour d’adolescence de Corentin). Enfin, j’ai trouvé un peu rétrograde la vision de l’univers postapocalyptique de Sandrine Collette où la femme se sacrifie, tricote, s’occupe de l’éducation des enfants et reste derrière ses fourneaux tandis que l’homme auquel il ne manque guère que la pipe jardine, bricole et explore les environs. Espérant une petite éclaircie, je n’ai pu m’empêcher cependant de tourner les pages jusqu’à la fin grâce à une tension dans la narration bien maitrisée.
J’ai découvert Sandrine Collette avec Juste après la vague que j’avais bien aimé. Je ne suis pas vraiment emballée par celui-ci. Disons que ce roman post-apocalyptique ne m’a pas semblé très original , impression de déjà lu et de pas mal d’incohérences : « Tout ce qui était vif était devenu cendres. Tout ce qui existait était détruit » (p70) mais « les magasins étaient ouverts et personne ne flânait à l’intérieur […] , des rayons entiers de marchandises secoués par la chose attendaient qu’on les prenne » (p77)... ( Si ça tombe, dans le magasin où il prend une couverture et un sac à dos , ou dans l’une des maisons ou granges où il s’abrite , il y avait un vélo pour faire ses 300 ou 400 km ? ) Et sur sa route puis une fois arrivé à destination, il continue à s’approvisionner dans les placards des maisons finalement pas si détruites que ça. Disons aussi, sans spoiler, que Corentin, qui n’a croisé pratiquement que des cadavres sur sa route, a quand même beaucoup de chances quand il arrive aux Forêts ...
On m’objectera que ce n’est pas là l’essentiel, que l’intérêt du livre réside dans la description de cette ambiance de fin du monde et de survie .Certes il y a de belles pages mais rien de plus que dans La route (Mc Carthy)ou Dans la forêt (Hegland) ou même dans les romans de Barjavel. Et la dernière partie, entre naissances et expéditions d’ approvisionnement, traîne un peu en longueur .
J’ai eu du mal aussi à éprouver de l’empathie pour les personnages mis à part le petit garçon mal aimé et abandonné , mais cette première partie m’a semblé déconnectée du reste du livre ( Le but est d’expliquer pourquoi il part retrouver les Forêts , d’accord, mais 50 pages pour ça ..)
Enfin l’écriture si particulière, hachée , avec retours à la ligne incessants, répétitions, si elle contribue à amplifier le climat anxiogène, m’a paru trop artificielle. Le roman a une grande majorité d’avis très positifs mais c’est un rendez-vous manqué pour moi, hélas !
Terrifiant, insoutenable parfois, mais on ne peut s'empêcher de tourner les pages. Et toujours à la fin cette minuscule lueur qui ressemble à de l'espoir.
L’histoire a pris une tournure que je n’imaginais pas en lisant le résumé, et même au delà j’ai détesté l’aspect primitif qui venait justifier plus ou moins les viols de Corentin envers Mathilde. Quelques aspects intéressant sur l’idée d’une catastrophe naturelle qui ravagerait tout sur son passage, qui obligerait à s’adapter et à nous interroger sur comment nous nous adapterions. Mais en vrai il était temps que je le finisse
This entire review has been hidden because of spoilers.
Sandrine Collette nous offre ici un excellent roman post-apocalyptique se passant dans le même univers que "La route" de Cormac McCarthy. Ceux qui ont lu ce dernier y verront à un moment donné particulier l'indéniable connexion, laquelle fut pour moi très agréable. L'écriture parfois à la limite de l'onirisme est délectable et accompagne parfaitement l'ambiance grise et morose du récit. Seul Bémol, la partie du livre focalisé sur l'enfance du protagoniste m'a paru un peu longue et presque inutile pour la continuité des évènements.
J'ai adoré ce roman dystopique ! J'avais déjà été séduite par l'écriture de Sandrine Collette dans Des Nœuds d'acier et Il Reste la poussière, d'un genre différent. Dans ce récit post-apocalyptique, nous suivons le périple de Corentin, qui a miraculeusement échappé à la fin de ce monde, dont il est un des rares survivants. Il se met alors en route pour retrouver, dans la forêt où il a grandi, son aïeule, la vieille Augustine qui rêvait de voir un jour la mer. Sur son chemin, tout n'est que désolation... Comment Corentin pourra-t-il survivre dans un univers aussi hostile ?
Un univers complètement pompé sur "The Road" (un de mes livres préférés) et c'est apparemment assumé vu la scène clin d'œil en fin de livre. Mais on est bien loin du roman de Cormac McCarthy. Beaucoup de défauts, même s'il se lit très rapidement. Bref. Très mitigée !
Une claque. L’écriture est brutale, crue. Sandrine Collette pose un cadre apocalyptique dur et noir, et, à ma surprise, des questions écologiques qui personnellement réveillent des craintes profondes en moi.
Le discours est aussi profondément centré sur la nature même de la vie, un sujet qui est intarissable.
La lecture de ce livre était difficile d’un point de vue émotionnel. Beaucoup de négativité mais qui, peu à peu, se transforme en quelque chose de bien plus puissant. Je recommande, mais avec des pauses entre les chapitres !
An environmental extinction event lays dim, ashy waste to the world, leaving the very few left with a Sisyphean struggle to survive. A fable that’s heartbreaking and horrendous. Deserves to be a classic.
Corentin n’a pas eu de chance au début de sa vie : abandonné plusieurs fois par sa mère qui n’en veut pas, il finit par grandir chez sa grand-mère aux Forêts.
Il part ensuite faire ses études à la ville, jusqu’au jour où un cataclysme s’abat sur le monde.
Heureusement caché avec ses amis dans les sous-sols de la ville, il remonte après plusieurs jours à l’air libre et découvre la dévastation. Il décide de se rendre aux Forêts pour tenter de survivre.
Encore une fois, Sandrine Collette nous plonge dans un univers à part le temps de notre lecture.
Un style haché mais pas trop qui convient parfaitement à ce type de récit.
Un décor gris, forcément, des pluies de cendres qui brulent, une nature morte. Quelques touches de couleur, parfois.
Un clin d’oeil à Cormac McCarthy et son roman La route.
Sandrine Collette m’épate de nouveau avec cette lecture sublime, hypnotique et pourtant douloureuse, très perturbante.
Corentin est un enfant non désiré: honni, banni par sa propre mère qui le confie pour s’en débarrasser à une nourrice, puis l’abandonne à Augustine, qui n’est autre que son arrière-grand-mère, dans un hameau isolé baptisé Les Forêts. Les liens qu’il tisse avec son aïeule sont forts et émouvants. Puis vient le temps des études et de la grande ville où Corentin se laisse entraîner dans une vie de fête et de paradis artificiels, au fin fond de catacombes. Au dehors, la chaleur est intenable, le monde se désagrège et l’inévitable se produit : un cataclysme ravage la terre. Corentin est un miraculé, ou est-ce pour lui le début de l’enfer? Seul dans un univers dévasté, il ne lui reste qu’un espoir insensé: retourner aux sources, aux Forêts, pour retrouver la seule personne qui l’ait jamais aimé, la vieille Augustine. Ce sera le début d’une quête éperdue, d’une lutte pour la survie et celle de l’espèce.
Survivre sur une planète consumée, plongée dans une grisaille de cendres et de fumées perpétuelle, que les rayons du soleil ne parviennent pas à dissiper. Survivre alors qu’il ne reste que quelques spécimens des races humaines, animales et végétales. Dans ce monde inhospitalier, Corentin n’a d’autre choix que de s’adapter, mêlant réflexes humains et instinct animal dans un périple sauvage, accompagné d’un jeune chiot aveugle qu’il a trouvé par hasard. Comme souvent dans les romans de Sandrine Collette, la nature a une place de choix, est prépondérante face aux personnages. C’est certainement l’un des aspects qui me fascinent le plus chez cette auteure.
Et toujours les Forêts est un livre que j’ai lu la boule au ventre tant il m’a inspiré de sentiments bouleversants: une écriture qui prend aux tripes, un style faussement dépouillé, d’une richesse en émotions incroyable. J’ai eu envie de lire ce livre à haute voix tant les mots sont magiques, j’aurais aimé les retenir, ne pas les laisser s’échapper car un livre de cette intensité se lit hélas bien trop rapidement. Une écriture de l’urgence, des phrases courtes qui vont à l’essentiel, un rythme sec qui colle parfaitement avec la désolation post-apocalyptique décrite par l’auteure. De cette fable écologique ou conte dystopique un brin philosophique, émane une profonde tristesse, qui m’imprègnera longtemps encore après avoir refermé ce roman. Sans accuser, sans montrer du doigt, Sandrine Collette nous interpelle sobrement face à la thématique du siècle : l’impact environnemental de notre présence sur terre. Ce roman interroge, ébranle, déstabilise. Glaçant et sublime à la fois!
Réchappant par miracle à une catastrophe dévastatrice, qui détruit quasiment toute vie sur terre, c'est son amour pour la femme qui l'a élevé qui pousse Corentin à parcourir des kilomètres dans l'espoir assez fou qu'elle ait pu survivre. Mais quand il la retrouve, cet amour disparaît de l'histoire. Reste la sidération et l'ennui, et sa conviction qu'en tant qu'homme, il est responsable des deux femmes avec qui il vit désormais. Elles s'occupent de la maison et de la cuisine, il abat du bois et va chercher de la nourriture. Il viole pendant des années Mathilde, qui n'a pas d'autre solution que d'attendre "comme toutes les femelles".
Presque tout est écrit de son point de vue à lui, profondément misogyne. J'ai cru initialement que c'était le sujet du roman. Que l'absence de personnalité de Mathilde, l'absence de ses sentiments était dû à ce choix de nous faire voir cette histoire par ses yeux à lui, un salaud avec une ambition de démiurge à qui les circonstances donnent du pouvoir sur une femme. Mais l'autrice nous donne quelques passages du point de vue de Mathilde, uniquement centrés sur sa maternité. On nous parle de sa douleur provoquée par la perte des enfants qu'elle a eu avec Corentin. Le fils mort lors de la catastrophe n'est pas inclus dans son chagrin : sa vie intérieure n'existe que par lui et leurs enfants. La permanence de rôles genrés (dans ce "couple" et chez leurs enfants) dans un monde où ils n'ont plus aucun sens aurait pu faire un livre formidable. Mais le livre nous présente cette organisation comme une salvation des héros. Le désir de Corentin de "repeupler" la terre est un montré comme un choix difficile mais qui a en définitive été une bonne décision, ce que Mathilde reconnaît. Il y a quelque chose de profondément réactionnaire dans ce livre. Les salauds, les monstres, ce sont les autres. Ceux qui pourraient - horreur - venir violer ses filles (filles fruits de viols, mais ça ne lui traverse pas l'esprit. Lui il avait raison et d'ailleurs cela n'a pas été facile pour lui....*soupir*).
Enfin, même si ce n'est pas le plus important ici, je n'ai pas été assez prise dans l'histoire pour suspendre mon incrédulité face aux incohérences du monde décrit (la terre est ravagée par une explosion de chaleur telle que toute vie disparaît hors des humains réfugiés sous terre, les routes et les pneus fondent sous l'effet de la chaleur, mais les habitations et tout ce qu'elles contiennent sont intactes. Les bouteilles d'eau en plastique qui permettent la survie des rares rescapés n'ont pas fondu, les magasins offrent des rayonnages entiers de nourriture...
This entire review has been hidden because of spoilers.
The Forests takes place in the same apocalyptic wasteland as Cormac McCarthy's The Road, but instead of focusing on survival only, this is a novel about rebuilding. It maintains the same desperate tone as The Road, but it feels far more optimistic. The persistence of the natural world is a central theme. It takes time, but eventually plants sprout from the once poisoned soil, fish appear in the streams, and the Forests regrow and harbor a ferocious pack of wolves. It is the reemergence of nature that allows the protagonist to survive the true horror of the apocalypse, which of course is other survivors.
" Et toujours les forêts" de Sandrine Collette (334p) Ed. JC Lattès.
Bonjour les fous de lectures....
C'est toujours un vrai moment de bonheur et d'effroi lorsqu'on se plonge dans un livre de Sandrine Collette.
Corentin, abandonné par sa mère instable, a été élevé au milieu de la forêt par son arrière grand-mère. Une enfance pas trop malheureuse, mais Corentin rêvait de la ville. Il partira pour la capitale où il vivra passionnément et aura vite fait d'oublier la forêt, reportant toujours à plus tard la visite à celle qui l'a élevé. C'est lors d'une soirée interdite dan les catacombes que la catastrophe arrive. Tout est anéanti, seuls ceux qui étaient sous la surface ont survécu. Dès lors, Corentin n'a plus qu'un désir: retourner aux forêts et retrouver son arrière grand-mère. Le parcours sera éprouvant, remettant en question les valeurs du jeune homme.
Dans ce monde post apocalyptique, une renaissance est-elle possible ?
Voici un conte de fin du monde avec des accents d'espoir. Voici un conte qui pourrait bien se révéler réalité.
Comme toujours, avec cette auteure, dès les premières pages, on s'engouffre dans le coeur du sujet. L'intrigue est bien ficelée et la lecture addictive. C'est noir, cela bouscule, cela interpelle. Cela ne peut laisser indifférent ( comme à chaque fois)
Décidément l'imagination de Sandrine Collette ne faiblit pas et parvient à nous passionner toujours autant.
Si vous suivez cette auteure, foncez tête baissée... pour les autres, et bien il serait temps de vous y mettre et de la découvrir
Certains points m’ont agacée (comme la facilité à trouver denrées, médicaments, etc, après l’apocalypse). Mais le tout m’a hantée et glacé le sang, me laissant un curieux sentiment. C’est sans doute dû à l’écriture très particulière de Sandrine Collette…
It's the third book I read by Sandrine Collette and like the other two, I absolutely loved this one. About the writing, the sentences are short, which gives a sense of urgency, but at the same time, the descriptions are so vivid that you really breathe the atmosphere, you are in the characters' heads. In this book, she explores the complexities of the human race, our relationship to nature and our survival instincts. Which seems to be a recurrent theme from what I've read so far from Collette, even if the setting it completely different each time. She usually tackles very dark subjects and when reading you can't help thinking what you would do in such an impossible situation. But despite all that darkness she manages to find beauty and give us a message of hope. After this book, I can say that Collette is one of my favorite French authors!
Dystopia, Post-apocalyptic call it what you will, but novels of this kind must portray a world that the reader can understand, or even better to feel, to be successful. Although I struggled to believe in the world before the cataclysmic event, that changed everything in Sandrine Collets book, I had no problem with the world that she created afterwards. In addition her focus on a particular isolated families' situation had an intensity rarely found in novels of this type.
We first meet Corentin hanging from his mothers stomach and when he is finally born he is an unwanted child. He is dumped onto his grandmother who lives in a small hamlet surrounded by forests. She raises him in the ways of the forests and when he is old enough he moves on to a large town where he goes to college. During the time of his upbringing the world is suffering from climate change; getting hotter. He becomes a member of a loose society of students who make a home for themselves underground to avoid the heated climate. This saves them from the fire that destroys the planet and which lasts for days. Only those students who wait patiently for the fire above them to burn itself out survive and when they finally emerge they separate immediately to search for their families. Corentin goes back to the forests to find his grandmother and her latest charge - the young woman Mathilde. They had been working in their cave under the house and had survived. Everything on the surface of the planet had been burnt in the inferno, including all the people. The dust from the ashes had obscured the sun and the world had plunged into a near permanent winter. Nothing would grow.
Corentin moves in with the two women and explores the local village in search of food and they start to wait out the catastrophe. However two years on and nothing has changed, they live in a grey/blackened world only alleviated by the snowfall. Mathilde has no love or feelings for Corentin, but they drift together with the need to create something: a family, Mathilde gets pregnant and then suffers horribly in bringing twins into the world. Grandmother Augustine dies after this horrendous confinement, but Mathilde recovers and the two young people are left to make their way in the new world.
Sandrine Collett tells her story in splashes of short prose. It is all about survival in an inhospitable world. Corentine and Mathilde's family get bigger, until Mathilde cries enough, there will be no more children. Her descriptions of the burnt forest and the humans anxious search for signs of new life, new growth; form the backbone to this novel. Collet's concentration on the nucleus of the family and its loveless central relationship provides an atmosphere of isolation and seclusion. The will to survive struggles to break through the enforced claustrophobia. A cold, depressing read, it may be, but with an undeniable atmosphere all of its own. I was pleased to look up from my reading to see the greenery outside my window. It felt good to keep ensuring myself that the planet had not burned. The novel won the 2020 Grand Prix RTL-Lire in France and I was convinced and so 4.5 stars.
Here, deep in the forest, Corentin found a home. After a life of being unwanted and unloved by his own family, he was finally left with a lonely old woman named Augustine who lives hidden in the depths of the Valley of the Forests, the place he would feel kindness and love for the first time. But when he finally is old enough to go off and study in the city, he revels in the adventure, pleasure and excitement.
But as sparks fly for him, the world is silently burning.
And then it happens - the burning becomes an inferno and Corentin barely survives, taking refuge deep in the catacombs of the city. But as he emerges, he finds he hasn't left the bodies of the dead behind him, they are everywhere. The temperatures have risen as predicted, the plants, animals and trees have died. The buildings that were once beacons of strength lay in ashes and the world is almost empty of life. The only thing Corentin can think to do is return to Augustine, to the Forests, no matter what awaits him there.
"The world had always kept going, extinctions were never tota It had always taken time, that was all. It had taken one or two or ten million years. A little hope, a little tiny hope."
This is a tale of quiet, terrible beauty, deeply evocative and emotive.
It invokes a deep connection and sense of respectful fear for nature, making you think about the ground beneath your feet and the air in your lungs - sobering and full of wonder.
Corentin describes the world around him from his isolated view, immersing us in this new dangerous world, making the reader deeply care for this stranger. The writing flowed seamlessly, and despite not a lot happening, there was never a moments pause from his thoughts and fears. There was a suspended feeling of timelessness throughout, reinforced by the absence of chapter numbers.
He was a murky character, in the blurry grey. He did abhorrent things, but in an unbeliveable situations that leave the reader to fully judge his character for themselves.
The end of the world is ambiguos, referred to as the thing - it could be a nuclear apocolypse, a freak of nature, global warming to an extinction level. But not only did we see the horrors of the end of the world, but the horrific crimes of humans and humanity too.
A gripping and haunting tale, this is not an easy read but it is definitely a memorable one.
"There were no more stars at night. Well, there must have been, because the universe had not been destroyed... They just couldn't see them anymore, was all."
Ce livre me laisse dans un état de sidération propre aux coups de coeur. J'ai été immédiatement happée par l'histoire, le style, l'univers, le rythme, l'ambiance, les émotions. J'ai à peine pu le poser. C'est un bijou. Il n'y a aucun doute, un coup de coeur.
C'est magnifiquement écrit, et cette écriture sert un scénario plein de peur, de solitude et de tristesse. Et malgré leur intensité, ces sentiments noirs ne parviennent pas à effacer l'espoir et qu'il faut de la force et du courage pour garder cet espoir.
Résumé : Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser. Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence. À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente. Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare. La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.
Corentin, enfant mal-aimé, est confié par sa mère à Augustine, son arrière-grand-mère habitant la vallée des Forêts. Devenu étudiant à la grande ville, il se plonge dans la fête permanente tandis qu'une chaleur anormale n'en finit plus de transformer la terre en désert. La nuit où le monde achève de s'effondrer, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Guidé par l'espoir insensé de retrouver Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Il y retrouve la vieille femme, qui a elle aussi survécu, et Mathilde, une jeune femme des environs avec laquelle il jouait pendant son enfance. Le trio va survivre avec les moyens du bord, même si la terre, la rivière et la forêt n’offrent plus la moindre ressource. Au fil des ans les enfants de Corentin et Mathilde viendront agrandir la tribu, tandis que les conditions de vie ne cesseront de se dégrader. Une catastrophe, un survivant miraculé qui va retrouver des survivantes miraculées. Des années passées au cœur des forêts en petit comité. Une famille qui se crée, des enfants et des chiens. Survivre malgré le manque de nourriture et l’absence d’espoir. Un roman sur l’effondrement du monde qui déborde de tristesse et d’humanité. L’intime plutôt que les effets de manche, les petits riens plutôt que le spectaculaire, Sandrine Collette aborde une thématique déjà vue cent fois sous l’angle du ressenti individuel plutôt que dans la mise en scène pleine de bruit et de fureur d’une sauvagerie collective. Le résultat est impressionnant d’intensité, d’émotion et d’une forme de lucidité qui lacèrera les cœurs les plus endurcis.
On a beau lire ce roman comme une dystopie, ça a des relents de "p't'être bien qu'ça nous pend au nez... et dans pas long". Un dérèglement climatique réduit l'humanité à une poignée d'Hommes. Corentin, miraculé, traverse ce pays charnier décharné, pour retrouver la seule personne qui ne l'ait jamais aimé, son arrière grand-mère, Augustine. Vivant au fin fond des forêts, elle a survécu, ainsi que Mathilde, triste Piéta qui a perdu mari et enfants. En 20 ans, les quelques vivants qu'ils croisent, tentent de rejoindre l'Ouest, une hypothétique terre d'asile, à l'abri de ceux que la misère a rendu violemment féroces. En 20 ans, et parce qu'une force instinctive le pousse à trouver tous les moyens de survivre à l'apocalypse, Corentin fait 6 enfants à Mathilde, et ce, malgré elle. Il explore sans relâche les alentours de cette forêt refuge pour subvenir à leurs besoins. Parce que l'enfance est par nature joyeuse et parce que la fratrie n'a jamais connu la luxuriance du monde, la famille collectionne quelques moments de bonheur, mais l'espoir n'est-il pas un couteau à double tranchant? La lecture permet un belle introspection en se faisant miroir de cette pandémie interminable que nous vivons actuellement, isolés les uns des autres et à dos d'émotions changeantes.
L’écriture brute et sans fioritures de Sandrine Collette colle ici particulièrement bien à son récit. L’autrice nous offre une vision pessimiste (mais selon moi la seule crédible) d’un monde post-apocalyptique. Corentin, étudiant insouciant, mais enfant mal aimé par sa mère, incarne une Humanité qui n’a pas encore tout à fait renoncé. Ses actes, ses décisions, ses choix, ses pulsions, pourront faire frémir et laisser dubitatif, mais ce serait oublier le contexte, l’environnement, et son propre passé. On pourra chipoter sur certains aspects de l’histoire (rôle de l’homme, de la femme, etc.) mais le contexte étant ce qu’il est, la fin d’un monde tel qu’on le connaît, sans ressources, sans énergie, on pourra aussi comprendre que tout repart à zéro, en reprenant les bases. L’Histoire nous a déjà montré que nous n’avons rien appris de nos erreurs, je ne vois pas pourquoi une apocalypse changerait la tendance. Hélas !
Une lecture austère et lugubre, une histoire déjà vue mais tellement mise en valeur par le style percutant et juste de Sandrine Collette que je devrais m’en souvenir longtemps.
Voici un roman post-apocalyptique étrange et original, qui se passe dans un futur proche et qui nous projette, comme ses personnages, dans un monde qui a perdu tous ses repères. Tout a été brûlé sur terre par « la chose », un cataclysme d’une telle ampleur que le protagoniste, Corentin, ne veut pas le nommer.
Nous sommes, malgré la narration à la troisième personne, bien dans les pensées du (puis des) personnage(s), ce qui intensifie les émotions ressenties à la lecture de ce roman glaçant de vraisemblance et d’humanité.
Une humanité qui justement doit se reconstruire à partir de rien à part des cendres, des morts par millions, des pluies toxiques, et un environnement dangereux, sans compter le péril de la rencontre d’autres êtres humains encore vivants sans loi ni foi.
Un monde gris qui donne des frissons dans le dos.
Un texte direct, dur, froid, qui allie forme et fond, et un style parfois elliptique qui nous rappelle quelque peu Hemingway.
Une très belle réussite pour un roman d’anticipation maîtrisé.
Malgré un petit goût de déjà-vu dans Après la vague, Et toujours les forêts est un excellent roman post-apocalyptique. Cette fois la Terre a péri par le feu et non par l’eau, et le ton est encore plus angoissé, l’atmosphère bien plus sombre. L’autrice est visiblement très préoccupée par les changements climatiques et frappe de plus en plus fort. On ne peut s’empêcher de penser à La route, de Cormac McCarthy. L’écriture sèche et percutante de Sandrine Collette restitue admirablement l’âpreté des décors, la nature dévastée, la survie difficile. On est fortement impressionné par l’incroyable pulsion de vie de Corentin, qui trouve son sens dans son histoire personnelle (son enfance particulière et la solitude qu’il y a connues n’étant pas là par hasard…) ; par son instinct de reproduction dévoué à la perpétuation de l’espèce humaine. Et pourtant… La faculté d’adaptation des hommes est remarquablement décrite, et résonne avec beaucoup de justesse. Sandrine Collette est vraiment en train de construire une œuvre. Une autrice à suivre !