Un soir de février 1984, Nathan Adler est témoin d’un accident de voiture et porte secours au conducteur. Irrésistiblement attiré par ce dernier et tentant de le rencontrer de nouveau, il fera la connaissance d’un groupe qui gravite autour de l’écrivain débonnaire Antoine Dulys. Au fil des soirées organisées chez Dulys, où ont lieu consommation effrénée de drogues et d’alcool et débauches diverses, Nathan perd de plus en plus le fil de sa propre personnalité, mais trouve en Dulys un mentor. Le prix à payer est cependant important : Dulys et son entourage sont toxiques et la santé mentale de Nathan est en chute libre. Entre les nombreux blackouts, pendant lesquels Nathan visite un monde parallèle — le Terminal 3 où sa mère décédée semble en attente — et les réveils nauséeux, la réalité se distorsionne jusqu’à prendre une irréversible tournure dramatique. Après le succès critique de Les suicidés d’Eau-Claire et Le Goupil , Dans la solitude du Terminal 3 nous replonge dans les univers oniriques dont Éric Mathieu a le secret.
Éric Mathieu est professeur de linguistique à l’Université d’Ottawa et écrivain. Il réside à Ottawa depuis 2004. Salué par la critique, Les suicidés d’Eau-Claire, son premier roman, a été finaliste au prestigieux Prix littéraire Trillium en 2017 et s’est mérité le Prix littéraire émergence de l'Association des auteur-e-s de l'Ontario français. Il a publié des nouvelles dans Icarus, Glitterwolf, Bref ! et Le Sabord. Le Goupil est son second roman.
Je dois commencer mon commentaire avec ceci: J’ai A-DO-RÉ ce livre! L’écriture belle, mais sans trop de fioritures, l’histoire angoissante et mystérieuse, le personnage prisonnier d’une spirale descendante… Tous ces points contribuent à faire de ce livre une réussite! Il y a quelque chose de fascinant dans le récit, la façon dont un seul événement, en apparence anodin, détruit la vie de quelqu’un. Les nombreux black-out du personnage ajoutent au roman, car on les ressent que trop bien. Bref, je vous le recommande grandement!
À mon avis, ce livre vient établir le genre d’Éric Mathieu. Nous retrouvons à mon grand bonheur l’atmosphère des Suicidés d’Eau-Claire dans un nouvel habillage, habilement réussi. Les descriptions, autant des personnage à que des lieux, nous permettent de nous forger un univers visuel élaboré. L’écriture de Mathieu nous incite à tourner les pages, encore et encore. Les styles d’écriture se mélangent mais cette mixture n’en est pas déplaisante, bien au contraire.
J’ai adoré l’inclusion de listes d’écoute en début de roman. Malheureusement, celles-ci s’estompent peu à peu au profit d’une narration efficace.
J’ai particulièrement les divers voyages entre Ottawa, Montréal et le terminal 3. La recherche historique et géographique est appuyée. Je me questionne d’ailleurs encore à savoir dans quelle époque se situe l’histoire, mais ces réflexions n’en sont aucunement désagréables.
P.-S. Étant un lecteur tortue, je peux avoir omis involontairement certaines parcelles de l’histoire. Il n’en demeure pas moins que je recommande vivement cet ouvrage.
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Mais quel livre envoûtant. L’auteur nous plonge dans une histoire sombre, chaotique. La réalité se distingue difficilement de l’onirique. La relation entre les personnages est malsaine, mystérieuse. On navigue entre les blackout du personnage principal, ses débauches avec les gens toxiques qu’il côtoie, ses rêves étranges et surtout, ses visites au terminal 3. C’est délirant. Heureusement qu’à la fin les pièces du casse-tête s’emboitent afin de nous éclairer.
Mon seul regret, c’est de ne pas avoir lu ce livre plutôt. J’ai déjà hâte de relire cet auteur. De retrouver ses mots.
Un troisième roman d’Éric Mathieu qui ne déçoit pas! Un univers sombre, surréaliste et des personnages qui collent à la peau (Antoine Dulys!). Quel bonheur de suivre Nathan Adler dans cette quête remplie d’embûches et de décadence! Une chose est sûre, on ne sort pas vite de l’univers du roman après avoir refermé la dernière page.