Der Schneeschuhhase kann sich unsichtbar machen: Sein Fell ist im Sommer rotbraun, im Winter schlohweiß. Er schläft kaum, kann aus dem Stand drei Meter weit springen, bis zu 80 km/h schnell rennen und naturgemäß hakenschlagend seine Verfolger abhängen. So müsste man sein, denkt sich Diane an ihrem Schreibtisch und trifft eine Entscheidung.
Als Diane eines Morgens aus unruhigen Träumen erwacht, befindet sie sich in ihrem Bett, und alles um sie herum ist wie immer: fein säuberlich an seinem Platz. Die Ärzte haben ihr Hausarrest verordnet und dringend empfohlen, liegen zu bleiben, damit ihr Organismus sich gewöhnen kann. Gewöhnen an das Hasen-Genom, das sie sich freiwillig hat einpflanzen lassen, um endlich effektiver zu arbeiten und weniger zu schlafen. Denn der Druck im Büro ist enorm, die Rivalin macht keine Pause, ihr blieb keine Wahl.
Unmerklich zunächst verändert sich Dianes Körper. Ihr Gesichtsfeld wird größer, ihr Geruchssinn feiner, rote Haare sprießen, sie wird tatsächlich schneller und entfaltet eine ganz neue Wirkung auf Männer.
Je mehr die Häsin in ihr zum Vorschein kommt, desto mehr sehnt sich Diane nach der Insel ihrer Kindheit. Dort zählten das Wetter und die Gezeiten, seltene Vogelarten in unberührter Landschaft. Zeit jedenfalls gab es genug.
Mireille Gagné hat eine originelle poetische Parabel über die neoliberale Leistungsgesellschaft geschrieben, gewitzt und bedenkenswert.
Autrice (romancière, nouvelliste et poète), Mireille Gagné est née à l’Isle-aux-Grues et vit à Québec. Elle travaille dans le domaine de la culture et des communications.
En 2010, aux Éditions l’Hexagone, elle publie le recueil de poésie Les oies ne peuvent pas nous dire, dont une version préliminaire a été finaliste du Prix littéraire de Radio-Canada – Poésie (2008). La même année, elle publie aussi le recueil de nouvelles Noirceur et autres couleurs aux Éditions Trampoline. Deux nouvelles de ce recueil lui ont d’ailleurs valu les titres de lauréate du Prix Brèves littéraires (2006) et gagnante du Prix International du Jeune Écrivain de Langue Française (2005). Elle publie les recueils de poésie Les hommes sont des chevreuils qui ne s’appartiennent pas (2015) et Minuit moins deux avant la fin du monde (2018) aux Éditions l’Hexagone. En novembre 2018, elle sort Le syndrome de takotsubo aux éditions Sémaphore, finaliste du Prix de création littéraire de la Ville de Québec et du Salon international du livre de Québec 2019. En 2020, elle sortira un quatrième recueil de poésie aux Éditions de l'Hexagone Le ciel en blocs (28 septembre 2020) et un premier roman Le lièvre d'Amérique aux éditions La Peuplade (20 août 2020).
Livre vraiment spécial pour lequel j’ai eu beaucoup d’intérêt.
En ce qui attrait à la forme, j’ai bien aimé que les différentes lignes directrices reviennent de manière cyclique. Soit les informations sur le lièvre d’Amérique, Diane du passé et Diane au présent.
J’ai beaucoup aimé l’utilisation du nombre de jour + (après) et jour - (avant) un certain événement dont on ignore tout mais qui donne franchement envie de savoir qu’est-ce qui s’est passé. D’ailleurs l’utilisation de “titre” J+\- m’a permis d’apprécier l’aspect non chronologique parce que je savais où l’on en était dans le temps.
J’ai aussi apprécié les chapitres sans point ni virgule. Ce n’est pas toujours ainsi, mais lorsqu’ils le sont, Ils sont bien utilisés.
L’histoire est particulière, mais l’écriture m’a permise d’embarquer dans cet univers de légende/fantastique.
mais quelle surprise qu’est ce livre, cette fable! c’est le travail, l’obsession du travail, l’obsession de vouloir performer et de vouloir monter les échelons. c’est aussi la routine et tout le train-train quotidien et c’est un appel à la prudence. ne pas se laisser engouffrer. c’est Diane qui a peur du silence, qui travaillerait vingt-quatre sur vingt-quatre, sept jours sur sept et c’est une fable qui nous ramène à l’essentiel, au ralentissement. belle découverte 💭
Je suis perplexe face à ce livre. Autant j’en ai apprécié certaines parties, autant je n’ai pas trop compris ou l’auteur voulait en venir. Pourtant je l’ai lu dans des conditions idéales. Belle écriture mais je demeure déçue , me disant qu’après toutes les critiques dithyrambiques que j’avais lues ce devait être fabuleux. J’en ressors avec un gros bof... tout ça pour ça ? Désolée mais c’est ainsi ;)
2,5/5. La littérature québécoise contemporaine ne cesse de me décevoir. Tout comme la critique partiale qui s’emballe et cri au génie à chaque fois. Ce livre en est l’exemple parfait, un texte banal tant sur le fond que la forme et qui pourtant semble faire l’unanimité la plus totale sur Goodreads. Est-ce mauvais? Non, mais c’est très ordinaire!
Une littérature qui me rejoint de moins en moins, tout comme la culture québécoise générale, non pas une critique envers celle-ci, mais plutôt un constat de différence de plus en plus marqué pour moi.
J’aime les livres qui ont un rythme, qu’il soit hyyyper lent ou très très rapide. J’ai ouvert ce roman-fable tôt ce matin, me disant que je lirais quelques pages pour voir de quoi ça avait l’air, mais je l’ai plutôt dévoré d’une traite sans m’en rendre compte, assise sur le bout du divan, sans m’adosser. Je ne pouvais plus bouger! Captivant et beau.
La poétesse nous propose un premier roman singulier et fort ! Une histoire intime transportée dans un roman unique, brillant et surprenant sur fond d'appel de la nature et de grands espaces à l’intérieur de soi!
Extraordinaire premier roman, une belle fable pour adultes, à lire absolument !
Ce roman décrit deux mondes parallèles très contrastés dans lesquels évolue la protagoniste Diane: celui d'une vie adulte dans l'obsession de la performance, étourdissant et essoufflant, et celui d'une jeunesse à l'Île-aux-Grues, libre et sauvage. Ceux-ci s'alternent à chaque chapitre, ce qui donne un rythme soutenu au livre.
L'autrice utilise avec brio les procédés stylistiques pour faire ressentir au lecteur l'état d'esprit dans lequel se trouve Diane, particulièrement dans sa vie en ville.
Néanmoins, j'ai senti que le livre aurait mérité d'aller plus loin dans son analyse du monde de l'hyperperformance, très répandu dans notre société montréalaise actuelle, bien que le modèle de la fable impose ici certaines limites.
Ce court roman m’a fascinée et envoutée tout le temps qu’a duré ma lecture; je ne pensais qu’à cette histoire. L’autrice a tissé le texte de manière poétique, mais avec une écriture minimaliste au souffle court. La fable animalière sur la surperformance au travail, le retour dans l’enfance, la micro-encyclopédie sur le lièvre et les paragraphes qui dénotent l’essoufflement du personnage principal, tout ça se rejoint dans une symphonie exaltante. Ma seule déception est celle de ne pas avoir eu plus de détails, plus de pages sur la partie captivante de la transformation du personnage principal. Je garde l’impression d’une histoire incomplète qui continuera de me hanter…
J’ai beaucoup aimé l’inventivité du récit, et surtout la forme du livre : l’autrice a fait un effort visible pour que la forme coïncide parfaitement avec ce que la narratrice ressent, et il me semble que ça apporte une énorme différence! J’ai surtout aimé les passages sans ponctuation qui narrent les journées de la protagoniste, dont le rythme et la fluidité sont extrêmement bien maîtrisés. Le sujet de l’anxiété de performance qui mène jusqu’à la perte de son identité, quoique poussé à l’extrême, est d’actualité et est venu me chercher.
Très original, je l’ai lu presque d’un trait. J’ai aimé la structure non linéaire, et c’est loin d’être un mauvais livre, juste pas un livre m’a beaucoup parlé. Au risque d’avoir l’air épais, j’avais en lisant la vague impression que plusieurs métaphores m’échappaient complètement.
C'est une fable. Mais elle est mince. Une belle écriture par contre. Publié aux Éditions La peuplade dans la collection roman, je ne pense pas qu'on puisse attribuer le titre de roman à cet objet littéraire. Divisé en trois sections, ce livre raconte une histoire banale de "super woman" qui en veut encore plus, une narration qui retourne dans le passé de l'auteur sur l'Île aux Grues d'où elle est originaire et une portion documentaire qui parle bien sûr du lièvre d'Amérique, de ses habitudes, etc. La plus belle partie est celle de l'adolescence sur l'Île avec de magnifiques descriptions de la nature : le fleuve, le vent du nordet, la forêt, les battures. Tout y est décrit avec minutie dans une écriture fluide et agréable à lire. L'histoire d'un premier amour y est décrit avec autant de finesse. J'ai détesté la partie où adulte, la narratrice enfile sans ponctuation ses impressions, ses sensations sur de très courts chapitres. J'ai senti une volonté d'aborder un style (à la Marie-Claire Blais?) qui ne lui convenait pas. Le reste de cette histoire, d'une supposée opération pour atteindre la performance au retour aux origines, est assez bancale. Je suis restée avec l'impression que ce livre n'était pas fini. Qu'il y manquait quelque chose pour qu'on y adhère.
Dans ce livre envoûtant, nous sommes immergés dans la vie mystérieuse de Diane. À ses côtés, nous tentons tant bien que mal de suivre le rythme de sa course effrénée contre le temps et son besoin grandissant de se dépasser. Entre son opération qui modifie son organisme, ses souvenirs qui la ronge, la présentation du lièvre d’amérique et les balades en forêt sur l’Isle-aux-grues, nous sommes transportés dans une histoire poétique et singulière.
J’ai adoré. Un livre captivant qui se dévore en une seule soirée. Mention spéciale à la légende algonquienne que l’on retrouve à la fin du livre. C’était beau pour les yeux.
Excellent petit livre. J’ai adoré le rythme et le choix des mots, mais j’en aurais voulu plus ! J’aime avoir les réponses à la fin, et celui ci nous laisse avec plein de questionnements en suspens...
Abwechslungsreich und bildlich geschriebene Parabel auf unsere Leistungsgesellschaft.
Diane ist jung und erfolgreich, aber vor allem ist sie ergeizig. Nach den zarten Anfängen ihrer ersten Liebe auf ihrer Heimatinsel, die in einem traumatischen Erlebnis ein jähes Ende findet, flieht sie in die große Stadt und vergräbt sich und ihre Gefühle unter Bergen von Arbeit. Ob im Büro oder im Fitnesstudio, besser, schneller und effektiver als alle anderen will sie sein. Doch da ist diese eine Kollegin, die Diane in allem zu toppen scheint und dabei so federleicht wirkt. Wie macht sie das nur? Egal wie, Diane will das auch. Und sie kriegt es, aber nicht ohne Folgen...
Ein kleines feines Buch, das zwischen den zwei Buchdeckeln mehr zu bieten hat als eine linear geschriebene Geschichte. Rückblenden in die Jugendzeit der Protagonistin wechseln sich ab mit der Erzählung aus Sicht einer dritten Person, bestehens aus teils atemlosen Sätzen, die erahnen lassen, unter welcher Hast und welchem Druck Diane steht. Gespickt wird das Ganze von absolut nicht irrelevanten Infotexten über Schneeschuhhasen. Es fügt sich am Ende alles zusammen, versprochen!
Eine moderne Metamorphose, die einen ersaunt, gerührt und schmunzelnd zurücklässt.
J'ai beaucoup plus aimé Le Lièvre d'Amérique que son autre roman que j'ai lu lors de l'année scolaire passée. Je prend le message du roman comme une mise en garde: c'est vrai que c'est important de ralentir, de ne pas toujours éxecuter. J'espère réussir à trouver mon zen bientôt, contrairement à cette protagoniste.
Un thème peu original (l'aliénation au travail et dans la société moderne) avec une conclusion plutôt consensuelle à laquelle je n'adhère pas complètement (le salut par le retour à la terre et aux origines).
Néanmoins, ça se lit bien : d'abord, parce que c'est court. D'ailleurs, je ne sais pas si un texte plus long m'aurait vraiment lassée, ou si, au contraire, le thème aurait gagné à être traité plus en profondeur... Mais surtout, la narration est vraiment réussie : les sections s'entremêlent bien, on n'a aucune difficulté à suivre les différentes temporalités et la plume est très fluide. Mention spéciale pour la narration à la 3e personne quand le personnage principal est déconnectée d'elle-même, et à la 1e personne avant qu'elle ne se perde et une fois qu'elle s'est retrouvée : c'est l'un des seuls cas où je trouve le procédé bien utilisé.
En conclusion : ceux et celles qui ne sont pas tanné.e.s de lire sur cette thématique pourront trouver que c'est un chef d'œuvre. Et les autres y verront au moins un certain effort narratif et stylistique qui porte ses fruits.
C'est pas mauvais, mais ça m'a pas accroché. J'ai l'impression que ça essayait sans vraiment réussir de faire ben des affaires, Le lièvre d'Amérique, avec son coeur un peu sci-fi, sa critique de la quête de productivité à tout pris et ses flashbacks incessants pour nous relater un passé qui ne cadrait pas vraiment avec le reste à mon sens. C'est pas mauvais et c'est pas mal écrit (l'effort d'utiliser un langage typique de l'Isle-aux-Grues est cool), mais ça m'a semblé mal structuré et le message passait pas.
Je dois avouer que je n’ai pas tellement apprécié ma lecture… je comprends le thème de l’obsession du travail, de toujours vouloir en faire plus sans jamais se fatiguer. J’ai trouvé qu’on se perdait parfois à travers les thèmes et l’histoire de Diane. J’ai eu peu de réponse à mes questions à mesure que l’histoire avançait. Bref, je n’aime pas mettre de mauvaises critiques, mais je ne le recommanderai pas!
Une petite fable super bien ficelée, juste assez étrange et intrigante. Belle en bonus. Un petit livre qui réussit très bien ce qu’il se veut réussir et qui se lit rapidement.
Diane vient de subir une mystérieuse opération pour laquelle on n’a très peu de détails, sinon que cela devrait la rendre plus performante au travail. Ses collègues la trouvent bizarre. L’évolution de la convalescence inquiète Diane. Elle a de la difficulté à dormir, ne ressent pas la fatigue, son regard se fige et elle ne perçoit plus son corps de la même façon qu’avant. Comme si une métamorphose en profondeur était en train de s’opérer en elle. Tous ses cheveux et poils deviennent roux en une nuit. Serait-elle en train de devenir un lièvre?
L’écriture prend trois formes: d’abord, l’adolescence de Diane avec son ami Eugène à l’Isle-aux-Grues. Une autre partie documentaire porte sur les caractéristiques du lièvre d’Amérique et une autre, livrée d’un seul trait, sans ponctuation, sans paragraphe concerne la Diane d’aujourd’hui.
Ce roman audacieux se présente comme une métaphore que s’impose l’humain pour réussir à performer dans le monde actuel.
Ayant brièvement séjourné à l’Isle-aux-Grues au printemps dernier, certains des repères-souvenirs-images que je m’y suis créés ont émergé au gré du quotidien insulaire de Diane, adolescente, que l’on retrouve à l’âge adulte, emportée dans le tourbillon de la performance au travail, en excessive et perpétuelle quête pour se surpasser, encore, toujours, par tous les moyens. Le propos de ce roman-fable, en toute cohérence avec mes réflexions personnelles des dernières années quant à ma volonté de ne justement plus autant me définir par mon emploi, m’a frappée de plein fouet et m’habite encore plusieurs semaines après la fin de ma lecture. Un premier roman franchement réussi, original, lucide, poétique, bouleversant, où l’écriture et la construction m’ont particulièrement plu.
Une fable fragmentée sur la société d'Amérique. Même si le procédé est rapidement découvert, qu'on devine la finalité de l'histoire dès son début, on se laisse emporter par la course de lecture clairsemée par les expressions et vocables de l'Isle-aux-Grues. C'est un bon livre qui se lit d'une traite; je lirai les prochains romans de Mireille Gagné avec plaisir.