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Présenté sous forme de journal intime, comme l'était L'Étranger, Le Libraire est le récit à la première personne de la nouvelle existence de Jodoin, coulée dans une morne routine – les jours passés à la librairie Léon, les beuveries solitaires à la taverne chez Trefflé où il enfile une moyenne de vingt bocks par soirée, les dimanches, mortels, où pour tuer le temps, il a commencé ce journal. Une existence d'une parfaite uniformité que des événements viendront bientôt perturber, des événements qui, eu égard à la monotonie de [sa] vie, méritent l'épithète d'importants. Cela commence quand son patron, monsieur Chicoine, lui révèle avec des airs de grand conspirateur l'existence du capharnaüm, un réduit fermé à double tour où sont cachés des livres à ne pas mettre entre toutes les mains. Tout déraille le jour où un jeune collégien à qui Jodoin a refilé en douce L'Essai sur les mœurs, d'Arouet, décide de dénoncer l'existence du capharnaüm. Le curé s'en mêle, c'est la pagaille à la librairie Léon, et Saint-Joachim au complet est en émoi.
Paru en 1960, ce deuxième roman de l'auteur de La Bagarre dénonce l'hypocrisie du clergé qui mettait à l'index toute œuvre n'étant pas jugée édifiante, mais aussi ceux qui collaboraient en jouant le jeu de l'autorité ecclésiastique. Intimement lié à l'essor de la littérature québécoise pendant la Révolution tranquille, Le Libraire est devenu un classique qui continue d'être étudié dans les programmes d'études littéraires. --Marie Claude Fortin
143 pages, Paperback
First published January 1, 1960