Jump to ratings and reviews
Rate this book

Le Libraire

Rate this book
Le personnage principal du Libraire est une espèce de Meursault, la candeur en moins, le sarcasme en plus, mais tout aussi indifférent à ce qui l'entoure. Il s'appelle Hervé Jodoin, il a perdu son emploi de répétiteur au collège Saint-Étienne, à Montréal, et il est prêt à accepter n'importe quel boulot, du moment qu'il y ait peu à faire et qu'on le laisse tranquille. Quand, au bureau de chômage, on lui propose un travail de commis dans la librairie d'un petit village, Saint-Joachim, à plusieurs heures de la grande ville, il n'hésite pas : “Saint-Joachim ou ailleurs, je m'en balançais.”

Présenté sous forme de journal intime, comme l'était L'Étranger, Le Libraire est le récit à la première personne de la nouvelle existence de Jodoin, coulée dans une morne routine – les jours passés à la librairie Léon, les beuveries solitaires à la taverne chez Trefflé où il enfile “une moyenne de vingt bocks par soirée”, les dimanches, mortels, où pour tuer le temps, il a commencé ce journal. Une existence d'une parfaite uniformité que des événements viendront bientôt perturber, des “événements qui, eu égard à la monotonie de [sa] vie, méritent l'épithète d'importants”. Cela commence quand son patron, monsieur Chicoine, lui révèle avec des airs de grand conspirateur l'existence du “capharnaüm”, un réduit fermé à double tour où sont cachés “des livres à ne pas mettre entre toutes les mains”. Tout déraille le jour où un jeune collégien à qui Jodoin a refilé en douce L'Essai sur les mœurs, d'Arouet, décide de dénoncer l'existence du capharnaüm. Le curé s'en mêle, c'est la pagaille à la librairie Léon, et Saint-Joachim au complet est en émoi.

Paru en 1960, ce deuxième roman de l'auteur de La Bagarre dénonce l'hypocrisie du clergé qui mettait à l'index toute œuvre n'étant pas jugée édifiante, mais aussi ceux qui “collaboraient” en jouant le jeu de l'autorité ecclésiastique. Intimement lié à l'essor de la littérature québécoise pendant la Révolution tranquille, Le Libraire est devenu un classique qui continue d'être étudié dans les programmes d'études littéraires. --Marie Claude Fortin

143 pages, Paperback

First published January 1, 1960

22 people are currently reading
430 people want to read

About the author

Gérard Bessette

23 books7 followers

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
142 (9%)
4 stars
402 (27%)
3 stars
570 (39%)
2 stars
249 (17%)
1 star
77 (5%)
Displaying 1 - 30 of 100 reviews
Profile Image for Fergus, Weaver of Autistic Webs.
1,270 reviews18.4k followers
February 27, 2025
In the early sixties the Jeuns Québécois of Canada caught the youthful revolutionary fervour of Baby Boomer rock music and mores.

Quebecers could no longer abide the patronizing rules of the Catholic Church.

They called it La Revolution Tranquille, the Quiet Revolution. Like the Hippies, the jeunes québécoises and their friends wanted a taste of that utter freedom which just another word for nothing left to lose, like Bobby McGee.

This book humorously shows the tip of the iceberg they wanted to melt!

The tip of the iceberg, here, in this petit-bourgeois backwater of clerical Quebec, is The Bookstore.

Its owner wants to provide a bulwark against the encroaching tides of liberalism by catering to a Catholic clientele.

Then, enter his new recruit: the narrator, who is a bemused young man, distanced from the Church. He is to manage the literary, as opposed to the religious section of the store.

His struggles to bring modern literacy to this sleepy village are hilarious!

***

Now, you may wonder why I find so much hilarity in a book that is plainly contrary to my beliefs.

The answer is simple: in the sixties I loved Flower Power. My conversion came later, and was mainly due to this very fact that in my beginnings I was a mixed up kid!

Furthermore, my faith is existential and not institutional. My faith looks at the mixed-up world and sees a reflection of myself in it. Faith is an existential bedrock in a life that is utterly fluid.

And such questing Faith engages, rather than dismisses, the ideas of the Young.

***

Anyone who has high school French can read and enjoy this one! I didn't take French at college, but friends who added it to their uni freshman courseload had no problem with the novel.

I guess the prominent Canadian writer who penned it was gun shy when it came to giving us Anglos a taste of his separatism in translation.

But I think most of my friends who still remember the heady sixties would nevertheless love to experience its tart hilarity!
Profile Image for Lire.Papier.
242 reviews67 followers
March 30, 2020
Ça faisait longtemps que je n'avais pas été fascinée par un personnage principale comme ça.
Une belle découverte.
7,002 reviews83 followers
August 15, 2017
Une belle suprise. Un roman surprenant, qui m'a accroché par son personnage principal, que j'ai adoré et par le style d'écriture fort accrocheur. Un roman simple, mais fort agréable!

2e lecture et toujours excellent. J'adore le cynisme et le je-m'en-foutisme du personnage principal!!
42 reviews2 followers
March 5, 2015
Ça fait toujours plaisir de tomber sur un bon roman, lorsque - à la base - on est forcé de lire un livre pour l'école. Ce petit ouvrage se dévore en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. J'ai d'ailleurs passé beaucoup plus de temps à réfléchir à la portée du texte, par la suite. On ne peut qu'imaginer le message que l'auteur a souhaité faire passer. On ne sait pas vraiment si on a sous les yeux un exemple du triomphe de la liberté (d'expression, mais pas seulement), ou au contraire une lourde défaite face à la censure. Est-il question d'indépendance d'esprit ou, au contraire, de simple désintérêt? Ce roman amène à réfléchir sur l'impact qu'a longtemps eu l'Église sur la société québécoise et sur les conséquences de cette mainmise sur qui nous sommes aujourd'hui en tant que peuple.
Profile Image for Czarny Pies.
2,829 reviews1 follower
June 1, 2022
La description de Marie Claude Fortin en-haut décrit très bien "Le libraire" qui au programme de littérature française au Canada tant chez les francophones que les anglophones car c'est un témoignage remarquable du contrôle exercé sur les québécois par les curés à la veille de la Révolution Tranquille. Dans les universités de langue anglaise, "Le libraire" possèdent deux autres qualités précieuses: c'est-à-dire, il est court et clair.
Hervé Jodoin le protagoniste qui fait penser bel et bien à Meursault de "L'étranger" est un Montréalais qui arrive à un petit village afin de travailler comme commis dans une librairie où il s'impliquera dans la vente des livres mis à l'index. Jodoin qui n'est pas assez subtil pour composer avec les astuces du curé du vilage se fera rapidement chasser. Il faut dire que le ton n'est pas sinistre comme celui de "L'etranger' mais très léger comme celui de Gabriel Chevalier. Ce petit livre fait rire les étudiants partout au Canada depuis maintenant 60 ans.

Profile Image for Nancy Juneau Doucet.
82 reviews17 followers
January 22, 2021
Quelle belle petite plaquette bien écrite, amusante, j’y ai retrouvé une plume qui m’a fait penser à David Goudreault: acide, jonglant avec les mots habilement, j’ai éclaté de rire à plusieurs reprises.
Une belle lecture fort agréable !
Profile Image for Michael.
62 reviews3 followers
March 24, 2019
Le ton sarcastique de se roman était parfait. J’aime que la protagoniste (si tu peux même lui appeler ça) déteste vivre dans la petite ville de Joaquin car cela me résonne. Le gossip, toujours voir quel qu’un à coin... être anonyme est impossible et il est juste misérable mais acceptant. Je savais pas que le roman était un romance jusqu’à page 100 peut-être? Mais même là sa gardait sentiment et s’était une combination de triste et drôle comment bête il est.

Sa fut mon premier roman française en 10 ans et je suis content que c’était cela! Je le recommande, il est court et amusant!
Profile Image for MAPS - Booktube.
1,197 reviews402 followers
October 9, 2021
3,5 ✨

Ouvrage bien surprenant.

Le ton du narrateur m’intriguait énormément. Son aspect blasé, cynique et désabusé donnait une protagoniste assez différent. Sans l’aspect ultra déplacé de Joe Goldberg dans You (Caroline Kepnes), j’ai trouvé qu’il y avait une petite similitude avec la thématique des livres et d’un endroit « caché ». Le but n’étant pas le même mais ça donnait toutefois une « vibe » similaire.

J’ai bien aimé!
Profile Image for Lukáš Cabala.
Author 7 books145 followers
December 11, 2023
Taký kanadský - frankofónny predchodca Bernarda Blacka, akurát ešte arogantnejší :))
Profile Image for Joel Belliveau.
129 reviews1 follower
June 26, 2020
Un personnage principal très original, rebelle qui se fout de tout, mais sans avoir d'agenda ou d'ambition.
La culture littéraire pudique et hypocrite canadienne-française des années 1950.
Un propriétaire de librairie qui veut se faire apprécier par tous, des bien-pensants aux libre-penseurs.
La recette pour un texte savoureux et drôle qui nous en apprend pas mal sur le Québec d'avant la Révolution tranquille.
Disponible en format audio sur l'appli Oh-dio de Radio-Canada!
Profile Image for Bibliomaniaque .
992 reviews459 followers
July 23, 2017
J'ai écouté ce livre sur Première Plus de Radio-Canada et ce fut une expérience fort intéressante. J'avais lu des extraits de ce roman à l'université et j'avais bien aimé. Mon opinion reste la même avec le roman complet. On y traite de la censure en littérature d'une manière fort intéressante. On réalise vite à quel point à une certaine époque tout était contrôlé.
Profile Image for Emilie Sauriol.
152 reviews
April 26, 2022
Honnêtement, le personnage principal est très antipathique, les dialogues sont bizarres et c'est quasi impossible de s'attacher à qui que ce soit dans l'histoire.
2 reviews1 follower
September 1, 2019
Dans Le libraire de Gérard Bessette, Hervé Jodoin, le protagoniste principal et narrateur de cette histoire, comme l’indique, comiquement, l’origine de son prénom décrivant une personne « aveugle de naissance, aurait, entre autres miracles, domestiqué un loup » (Geneanet), se montre éloigné du monde, et surtout indifférent à tout ce qui l’entoure. Lorsqu'il se rend compte que le journal qu'il lit est daté de trois jours auparavant, il utilise son expression favorite qu’il utilise tout au long de son récit: « peu importe » (7). Il rencontre Manseau, un habitué de la taverne Chez Trefflé, et il démontre qu'il s'entend bien avec des gens nonchalants et réticents. Le lecteur peut voir cela quand Manseau lève son verre en disant «à votre santé» (47) pour Jodoin, mais ce dernier apprécie simplement qu'ils n'ont rien d'autre à se dire et c’est bien là, la seule chose qu’ils aient en commun. À un moment, Jodoin mentionne qu'il n'aime pas aller au Capharnaüm, la salle secrète où son patron, Chicoine, cache des livres interdits, en disant: «ce ne sont pas mes oignons (61). Cela montre qu'il ne se soucie pas vraiment de son travail et qu'il ne s’y 'intéresse pas. Un autre exemple qui montre l’indifférence de Jodoin, c’est lorsque Mme Bouthillier l’informe du danger de laisser les commérages circuler, mais Jodoin dit que ses paroles l’ennuient, selon son journal (110). Une autre scène qui illustre son indifférence est celle où Jodoin essaie d’agir de manière décontractée et nonchalante alors que sa petite amie est en désaccord avec lui, mais il affirme simplement dans son journal: «Je m'en fiche» (91). En outre, la phrase «peu importe» (13, 63, 133, etc.) apparaît à plusieurs reprises dans son journal, comme un leitmotiv. Ce personnage semble être caractérisé par sa désinvolture et son désintérêt pour ce qu’il l’entoure. Cependant, cette analyse va d’abord démontrer en cinq points que bien que Jodoin est dans une certaine mesure paresseux et froid, il n'est pas aussi indifférent qu'il n’y paraît. Puis à la fin, l’analyse se concentrera sur les fonctions du personnage de Jodoin et la manière dont il peut être considéré comme le reflet de la société québécoise.

Premièrement, dans son journal, Jodoin utilise fréquemment des mots tels que «théoriquement» (9), «probablement» (10) et «peut-être» (22). Cela montre qu’il ne veut pas dire quelque chose de faux et qu’il utilise donc des mots qualificatifs pour se laisser une marge de manoeuvre. Ce choix de mots pourrait indiquer que, du moins dans une certaine mesure, il évite d’être jugé à cause de son inexactitude.

Deuxièmement, son comportement peut être interprété comme une tentative de « agir » comme une personne qui n’est jamais stressée, plutôt que comme une preuve d'indifférence. Par exemple, après que Jodoin a complimenté le Curé mais n’a obtenu qu’un « au revoir » sec (70), il pense que son « image cool » a été ruinée et tente de retrouver son calme en faisant semblant de « replacer des volumes pour que les vieilles filles ne s'aperçurent de rien » (70), seulement pour découvrir que ses gestes sont « brusque, saccadés » (70). Il mentionne également dans son journal qu'il a « remporté une petite victoire » quand même (70). Ici, le lecteur peut voir sa faiblesse : Il fait de son mieux pour restaurer son image et se convaincre qu'il a géré la situation de manière efficace. Il entend également ses collègues chuchoter, comme indiqué dans son journal. Cependant, le lecteur peut en déduire que Jodoin n'a pas entendu par hasard, mais a plutôt délibérément écouté les chuchotements, ceux-ci étant difficiles à entendre. On peut supposer que Jodoin est très nerveux au sujet de son sang-froid et donc attentif aux jugements des gens qui l’entourent. Le lecteur pourra le confirmer lorsque Jodoin se demandera si son patron, Chicoine, était au courant de la visite du Curé. Parce que Jodoin est nerveux par rapport à la situation, ses gestes le trahissent (72). Jodoin demande alors à Chicoine si Saint-Joachim a des lupanars pour mettre son patron sur une fausse piste. Donc, Il ne fait aucun doute que Jodoin est moins indifférent que l’on croyait. Il se soucie de son image et emploie astucieusement des stratégies pour se sauver, qu'elles fonctionnent ou non: il tente d'agir naturellement après avoir été humilié par le Curé et embrouille Chicoine en lui demandant quelque chose de complètement anormal à l’improviste.

Troisièmement, Jodoin nous montre par son comportement qu'il s’investit dans le maintien de son image nonchalante, comme en témoignent les choix qu'il fait en tant qu'écrivain. Par exemple, il dit qu'il « porte nulle attention a la température, à moins qu’elle ne soit extrême » (116) et ne l’incommode. C'est un détail trivial, et pourtant il a choisi de le souligner. S'il était vraiment indifférent, il n'aurait même pas mentionné ce point. Il fournit des détails sur sa nonchalance pour convaincre le lecteur qu'il n'est pas vulnérable. Cependant, le lecteur s’aperçoit que Jodoin est de moins en moins sûr de lui, comme le reflète son langage dans la citation précédente. En outre, il semble peu probable qu'une personne indifférente écrive dans un langage aussi immaculé. Il utilise beaucoup de détails et il s'exprime bien, montrant au lecteur qu'il se préoccupe au moins profondément de son écriture, même s'il n'est pas honnête avec ses sentiments.

Quatrièmement, Jodoin cultive intentionnellement son image d’homme indifférent à travers ses choix vestimentaires. Il est vu comme une personne qui ne se préoccupe pas de son apparence (10). Il s'habille d'une manière un peu minable et décrit son désordre de manière extrêmement détaillée dans son journal. Nous pouvons supposer que son insouciance concernant ses vêtements est faite exprès. C'est comme s'il essayait d'apparaître négligé alors qu'il est en fait très soucieux des détails, comme en témoigne sa façon d'écrire. Il pourrait juste utiliser une partie du temps qu'il consacre à écrire pour s'habiller plus correctement, après tout.
Enfin, le cynisme de Jodoin détermine sa perception. Jodoin n’a pas montré beaucoup de sympathie quand il soupçonne que le père de son client souffre (31). Il ne semble pas être une mauvaise personne, parce qu’il n’a pas intention de blesser. Il est si cynique qu'il n’affiche presque aucune émotion positive envers les autres. Il aime aussi penser aux idiosyncrasies des gens et ne peut supporter de ne pas y penser (31). Cela suggère en outre qu'il aime détecter et contempler les petits ennuis des autres. Il dit aussi qu'il doit être desoeuvré d'écrire de « pareilles insignifiances » (31). Néanmoins, bien qu'il prétende qu'il s'agit de détails insignifiants, il souhaite tout de même les signaler et se plaindre. Il veut être cynique mais aussi indifférent, cela aboutissant à un conflit presque risible.

Malgré les efforts de Jodoin pour paraître distancié, il est clairement indiqué à la page 105 du journal qu’il ne déteste pas tout le monde. Il considère Manseau comme un homme de qualité, car Manseau semble avoir un bon cœur. En disant au revoir à Manseau, Jodoin regrette de ne pas l‘avoir mieux connu. Pourtant, il dit que ses émotions disparaissent rapidement parce qu’il n’aime pas être ému. Ainsi, le refus de montrer ses émotions pourrait bien être son mécanisme de défense contre la sociabilité humaine; il veut « rester cool » à tout moment.

À la page 96, Jodoin se montre sarcastique lorsque Chicoine lui demande comment il ose admettre qu'il a vendu le livre interdit à un étudiant. Cette phrase de Chicoine est aussi un peu sarcastique, car en soulignant son audace, il l’accuse en fait de sa stupidité. Cependant, Jodoin renchéris sur son sarcasme en esquivant la question et en demandant: « Pourquoi cela serait-il de l'audace? », ce qui exaspère Chicoine. Nous pouvons voir que Jodoin jouit un peu de son sens de la répartie, ce qui, peut-être selon lui, le ferait ressembler à une personne intelligente. Nous pouvons clairement voir qu'il utilise le sarcasme comme un système d'autodéfense contre les accusations lancées à son encontre. Tout cela va aussi dans le sens inverse de son indifférence.

Pour conclure, Jodoin n'est pas aussi indifférent qu'il en a l'air. Il essaie de se cacher derrière cette façade de mensonges et d’indifférence d’une manière si visible et poussée que son personnage devient presque pitoyable. Au fond de lui, il se soucie beaucoup, surtout de sa personne. Jodoin montre qu'il n’est pas assez motivé pour contribuer aux changements. Il mentionne qu'il n'aime pas déménager et, à la page 55 du journal, il dit: « Peu importe, J'ai commencé ainsi. C'est moin fatiguant que de changer », ce qui implique qu'il se rendrait compte qu'un changement serait une meilleure option que sa situation actuelle, mais qu’il est trop paresseux pour être la source de ce changement. Il préfère ne pas bouger et continuer à faire comme il le fait depuis toujours. Jodoin est donc un être passif. Cela reflète la transition de la Grande Noirceur à la Révolution tranquille, dans laquelle le peuple pensait qu'un changement était trop compliqué et difficile à réaliser et donc restait aliénés et stagnés. Le fait que Jodoin ne fasse rien et ait l’air plutôt de marbre et indifférent (mais cela ne l’empêche pas de se plaindre quand même) aux commérages et aux problèmes de la ville montre que les efforts sont indispensables pour un changement, mais certaines personnes sont obligées de suivre le courant ou sont gangrenées par la paresse et l’indifférence au point qu’être un mouton pourrait bien leur convenir. A la fin de son journal, il écrit : « Il y a moyen de s’y distraire d’une autre façon, même le dimanche ». Il reste paresseux, et plutôt que de chercher un but dans la vie, il garde son masque de l’indifférence and préfère trouver une source de distraction pour tuer le temps. Après tout cela, sa personnalité reste la même et il demeure inactif comme à son habitude.
Alan Huang
264 reviews4 followers
September 20, 2023
Le début de la révolution OHdio et de l’implémentation des vitesses d’écoute accélérées (finalement temps que t’en profites crétin!!!! diront les haters @Léanne) ne s’est pas déroulé comme prévu avec un triste DNF pour Pieds nus dans l’aube de Félix Leclerc.

Mais on s’est bien repris avec Le libraire. Récit du style terroir québécois, avec un personnage aux apparences d’un Meursault québécois. Une histoire somme toute simple, avec des personnages caricaturaux du folklore québécois, mais avec une « spin » intéressante de par le stoïcisme et la passivité parfois active de ce personnage intrigant.

J’ai bien aimé, même si ça demeure assez en surface au final.

Paradoxalement je trouvais 1.5x trop rapide, alors que je n’ai aucun problème à écouter 1.5 et parfois meme 1.75x en anglais. 1.25x pour commencer la révolution OHdio.

Surprise: écouté sur OHdio!!

Ajout: intéressant, je n’avais même pas lu le résumé du livre, qui compare d’emblée le personnage à Meursault.
Profile Image for Emile.
27 reviews1 follower
May 30, 2024
Très simple à lire, écrit de façon légère et parsemé de petites références culturelles qui illustre les sujets tabou et l'hypocrisie du temps.

C'est une belle antithèse de la liberté explorée par plusieurs personnages. C'est aussi une belle métaphore du pouvoir et de l'impact indirect du clergé qui semble bien expliqué leur influence sur la société des années 60.

J'aurais aimé que l'auteur aille plus en profondeur sur sa définition de la liberté. Jusqu'à même, peut-être, utiliser les thèmes des livres ''interdits'' dans ses dialogues. Il pourrait ainsi illustrer comment la société du temps était contre les idées propagées dans ces livres, mais aurait pu faire valoir le côté absurde du fait qu'ils y adhère tout de même, sans trop le savoir.
Profile Image for Pascale Roy.
363 reviews17 followers
February 24, 2024
Un peu grincheux, mais habile et brillant libraire. On le suit tantôt à la brasserie, tantôt la librairie ou encore chez lui. Il fait face à la censure religieuse. Attention aux livres de mœurs! Sympathique histoire. Je n’ai pas vu venir la fin!
Profile Image for Lilith.
159 reviews18 followers
September 29, 2018
Le libraire de Gérard Bessette est un classique de la littérature québécoise. Ce roman pourra sembler ennuyant à un certain type de lecteurs, pourtant, si vous portez bien attention, vous découvrirez un personnage brillant en Hervé Jodoin - l'un de mes personnages favoris de tous les temps. On ne peut qu’admirer l’intelligence avec laquelle il dénigre les personnes qui interagissent avec lui, avec quelle subtilité il montre son mépris pour ces gens qu’ils considèrent indignes de son temps. Ridiculiser autrui est le seul petit plaisir auquel il se laisse aller. Les échanges d’Hervé Jodoin avec les autres personnages sont jubilatoires et font toute la force du roman. Un livre court, à la prémisse apparemment banale, mais avec un protagoniste totalement fantastique.

Pour ceux qui seraient intéressés, vous trouverez un essai intitulé « Le libraire de Gérard Bessette : l’existentialisme et le passage de la Grande Noirceur à la Révolution tranquille » sur lilitherature.com.
Profile Image for Emily.
7 reviews
April 9, 2011
I had to read this for my French class this year. Unfortunately I didn't get much out of it, probably due to the fact that my French is very limited. Maybe if I were more fluent I would have enjoyed it better. That, and had I not been forced to read it. Even still I didn't really enjoy the plot - not my type of novel. I will say one good thing about it: it was short.
Profile Image for Magalie Saumure.
12 reviews
September 9, 2019
Le livre était bien pour un cours de français, je ne sais toujours pas POURQUOI nous avons lu cela mais j’imagine qu’il y a une bonne raison. Mais ce n’ai pas un livre que je recommande, j’ai personnellement trouver cela pathétique... lecture longue et pénible.
Profile Image for Frederic Fovet.
162 reviews
June 16, 2014
Fade et sans intérêt. Comparer cela à L'étranger comme on le fait est...oaui, bref, passons!
493 reviews7 followers
September 10, 2019
Un classique qui constitue encore une belle lecture
Profile Image for Samuel Fillion Doiron.
136 reviews1 follower
December 7, 2025
On est vraiment dans le roman short n sweet qui a un seul message à faire passer. C'est clair, c'est efficace et on peut, même en 2025, retrouver des traces de certains comportements de villages qui sont encore bien présents aujourd'hui.

Le livre a aussi pour qualité d'être parfait pour être analysé dans un cours de littérature. On a beaucoup de figures de style et des mots de vocabulaires assez recherchés et qu'on voit très peu dans des oeuvres (j'ai dû en chercher quelques-uns dans le dictionnaire).

Le seul défaut qui m'a sauté aux yeux est que seigneur que ce livre pue la misogynie. Mais encore, est-ce un défaut si c'était la norme à l'époque? On est loin de l'Atlantide où la misogynie était utilisée comme projection de fantasme de l'auteur. Ici on ne fait que raconter ce qui, même en 2025, est encore la norme. On excuse notamment les comportements problématiques de certains hommes en raison de la culture du viol, mais il y aussi de la grossophobie envers les femmes.

L'histoire quant à elle essaie de nous parler de l'hypocrisie, des mentalités de villages, du chauvinisme, mais surtout de l'influence très forte de l'Église catholique avant la Révolution tranquille. On se replonge dans une époque où les livres étaient placés à l'index et c'est précisément une collection de livres interdits qui sera le centre de l'histoire ainsi qu'une librairie clandestine pour les vendre.

Mention honorable au personnage d'Hervé Jodoin, notre protagoniste qu'on suit à travers son journal intime (le livre est narré ainsi) qui a clairement des traits autistes même si j'ai du mal à croire qu'il ait été pensé pour en être un (pas certain que c'était assez connu par l'auteur pour que ce soit conscient).
Profile Image for Róbert Šedivý.
270 reviews4 followers
May 13, 2020
Záložka tejto novely ma zaujala okamžite: odohráva sa v kníhkupectve, v Kanade, a ako bonus v provincii Québec, ktorá ma špeciálne zaujíma.

Nezamestnaný učiteľ Hervé Jodoin si nachádza novú prácu v kníhkupectve nejaké tri-štyri hodiny za Montrealom. Okrem toho, že predáva knihy z obligátnej ponuky, pod pultom skrýva zakázané kúsky pre voľnomyšlienkarov. A takto príde jedného dňa ku škandálu: návšteve miestneho farára a následnému honu na čarodejnice. Jodoin sa po všetkých útrapách radšej vráti do mesta.

Číta sa to perfektne. Ale prečo?

Preto, lebo Bessette zvolil autentický spôsob umeleckej výpovede. Dramatický oblúk celej kauzy zachytávajú zápisky kníhkupca do denníka. Text nekričí, nešermuje a nedupe, je vyvážený, epicky presvedčivý (veľmi dôležitá vec) a zároveň vtipný. Niečo v tom zmysle, že toto vôbec ale vôbec nestojí za reč, no nestojí to za reč až dovtedy, kým sa o tom nenapíše, že to nestojí za reč.

Za upozornenie o tejto knihe, a tiež následnému zapožičaniu, ďakujem Viktorovi Suchému! Ešte stále som mu ju nevrátil :)

p.s.
Ukážka zo strany 30: Obchodování s knihami je přece jen něco specifického a delikátního, když se to srovná s prodejem jiného zboží. Člověk musí brat v úvahu společenské podmínky a psychologii daného prostředí. Tyto faktory přímo ovlivňují zákon nabídky a poptávky, a proto by bylo zahodno je dukladne skoumat, že ano.
Profile Image for Stéphanie S. (stephsimlibrarian).
281 reviews7 followers
April 16, 2020
Le libraire est le deuxième roman de Gérard Bessette que je li, après « La bagarre ». J’avais beaucoup aimé « La bagarre » et je n’ai pas été déçue par « Le libraire », que j’ai même encore plus apprécié, de part son sujet.

Tout de ce livre nous plonge vraiment dans l’époque : que ce soit l’écriture, avec le vocabulaire et les descriptions des lieux, les personnages, ou bien la trame narrative.

L’histoire se déroule au Québec, à l’époque où le clergé est puissant et contrôle les lectures, par des livres mis à l’index avec une cote morale. Le récit est bien construit et relate de façon réaliste et originale cette époque.

Le personnage principal, Hervé Jodoin, arrive dans le petit village de Saint-Joachim pour travailler comme libraire. C’est un anti-héros, qui n’est pas particulièrement un fervent défenseur de la liberté intellectuelle, mais qui se retrouve pourtant bien impliqué. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler.

J’ai adoré ce personnage, auquel on s’attache, malgré son caractère un peu antipathique.

Lorsque j’ai terminé le roman, je dois avouer que j’aurais bien poursuivi encore avec lui.

Displaying 1 - 30 of 100 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.