Le travail est-il moral ou immoral ?La société capitaliste envisage le travail selon une conception éthique autant que religieuse.Considéré comme une vertu, la question de ses conditions tend à n’être plus posée. À l’inverse, si on le mésestime, il entraîne des revendications économiques et sociales. Mais l'engrenage du travail, censé favoriser l’élévation vers les hautes sphères de l’esprit, y fait aussi obstacle en justifiant l'asservissement. Pour résoudre cette équation insoluble, le philosophe italien reprend à son compte, avec un art de la transmission qui lui est propre et parfois non sans les critiquer, les travaux de Schiller, Simmel, et même le Manifeste du parti communiste de Marx et Engels. Surtout, Rensi démontre ici, de nouveau, sa faculté de stimuler les esprits. Car si, à ses yeux, la haine que le travail inspire apparaît proportionnelle au désir d’atteindre la véritable destinée humaine, il valorise du même coup le jeu, l’art, la passion des sciences, toute activité susceptible d’échapper à la contrainte et au diktat de l’argent.
Début passable ; fin catastrophique. Giuseppe Rensi, socialiste pendant un temps et opposant au régime fasciste que Mussolini n’a pas osé garder prisonnier tant il avait peur de l’indignation publique que ç’aurait suscité, parvient quand même à soutenir des âneries dignes de certains de ses adversaires.
Thèses élitistes et essentialistes. Rensi titre son essai Contre le travail mais il affirme dans le même temps que la diminution du temps de travail et l’augmentation des salaires de la classe prolétaire auraient de « graves conséquences morales » puisque, ne sachant que faire de leur soudaine liberté, tous tomberaient tous dans le vice. Je suppose que dans l’univers de Rensi, les pauvres ne connaissent rien d’autre que l’usine et la bouteille… D’après Rensi, Aristote avait raison d’affirmer qu’il est dans la nature d’un individu d’être un esclave ou un homme libre. Certes, Rensi n’est pas pro-esclavage [à la grecque], mais il est tout de même convaincu de « l’éternelle nécessité de l’esclavage [au sens du travail] ».
Des conclusions absurdes dans un texte qui tourne en rond. Rensi répète une quinzaine de fois les définitions de ses trois (ou quatre) concepts majeurs et pourtant fort basiques : le travail (qui est équivalent à l’esclavage), le jeu et la contemplation. Tout ce que Rensi trouve à nous dire « contre le travail », c’est que le travail est une nécessité à laquelle on ne peut pas échapper et qu’il faut donc diviser la population en deux — ceux qui travaillent et ceux qui jouent (= contraignent les autres au travail). Un monde où chacun ne travaille que le minimum vital ? Inimaginable.
"A seconda che uno spirito è in sé ricco o povero, esso ha bisogno, per la sua stessa felicità, di oziare o di lavorare. Nel primo caso, esso vuol trovare ed avere sempre sé stesso, rimanere con sé, e quindi gli è necessario l'ozio. Nel secondo caso, gli è invece necessario di uscire da sé, perché in sé non trova che vuoto e noia, e quindi di essere occupato in cose esterne. Uno spirito di quest'ultimo tipo, è quello che per natura è schiavo." (p. 118)
Interesante por ser un documento histórico. Directo y con pretensión de abordar el tema sin dogmatismo. Crítico con la visión del trabajo del socialismo. Aún así, ligeramente superficial en el tema, vagamente repetitivo, y demasiado pesimista respecto a la paradoja del trabajo (al menos inoperante políticamente). La edición, eso sí, es una maravilla.