Hannah Arendt est l’une des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l’homme dans le monde contemporain. Dans Du mensonge en politique , l’auteure tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse. Elle examine l’accumulation de mensonges officiels, d’obstination dans l’erreur qui a conduit les États-Unis à l’échec au Vietnam et reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes. La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu’à quel point peut-on désobéir à l’autorité établie ? De Socrate à Martin Luther King, en passant par Thoreau, Gandhi et les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l’efficacité de ce qui peut être plus qu’une contestation : un témoignage et une action politique. Sur la violence constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants. Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l’homme et du citoyen ? Traduit de l’anglais par Guy Durand.
Hannah Arendt (1906 – 1975) was one of the most influential political philosophers of the twentieth century. Born into a German-Jewish family, she was forced to leave Germany in 1933 and lived in Paris for the next eight years, working for a number of Jewish refugee organisations. In 1941 she immigrated to the United States and soon became part of a lively intellectual circle in New York. She held a number of academic positions at various American universities until her death in 1975. She is best known for two works that had a major impact both within and outside the academic community. The first, The Origins of Totalitarianism, published in 1951, was a study of the Nazi and Stalinist regimes that generated a wide-ranging debate on the nature and historical antecedents of the totalitarian phenomenon. The second, The Human Condition, published in 1958, was an original philosophical study that investigated the fundamental categories of the vita activa (labor, work, action). In addition to these two important works, Arendt published a number of influential essays on topics such as the nature of revolution, freedom, authority, tradition and the modern age. At the time of her death in 1975, she had completed the first two volumes of her last major philosophical work, The Life of the Mind, which examined the three fundamental faculties of the vita contemplativa (thinking, willing, judging).
Ce livre m'a tout pris, depuis que j'ai commencé à lire hannah arendt Ma joie de vivre est partie, je suis tout le temps énervé, aigris ALORS que tout va bien dans ma vie bordel, en ce moment y a rien qui pourrait me faire aller mal Mais ce livre, ce livre m'a détruit, il a pris toute ma joie de vivre et l'a jeté comme un vulgaire déchet.
Thèse magistralement écrite, je trouve cette œuvre très importante à l’ère de nos républiques actuelles. En plein moment Machivelien comme dirait Pocock, il est important de repenser nos gouvernances sûrement déjà dépassé par la nouveauté ambiante.
Son raisonnement est compréhensible mais des fois elle prends de gigantesques raccourcis pour faire ses conclusions. J’étais aussi un peu perdue niveau contexte historique donc regardez un documentaire sur la guerre du vietnam (pendant et après) avant de lire ce livre 👍 À par ça j’ai juste lu la première partie hihi je n’en lirais pas plus 🤭
Le premier livre que je lis vraiment d'Arendt. Il s'agit (comme beaucoup de ses ouvrages j'ai l'impression) d'un recueil de petits essais qui portent sur une thématique commune, la politique, mais qui n'ont pas vraiment de rapport les uns avec les autres.
Le premier traite du mensonge en politique, et est un écrit de circonstances qu'Arendt a rédigé en réaction à la publication des Pentagon Papers, des écrits secret défense à propos de la guerre de Vietnam, où le public étatsunien s'est rendu compte de tous les mensonges de son gouvernement. L'essai d'Arendt ne m'a pas franchement passionné parce que c'est vraiment un écrit de circonstances, une réflexion sur l'actualité des années 70. Il aurait cependant des rapprochements à faire entre ses analyses et le concept de "post vérité" qui est en vogue actuellement. A cet égard, les réflexions sur le mensonge en politique sont toujours bien d'actualité.
Le deuxième traite de la désobéissance civile. C'est un essai assez connu, et j'étais content de le lire en intégralité puisque j'en fais lire un extrait à mes élèves de terminale chaque année. La réflexion d'Arendt est assez intéressante car elle s'efforce d'essayer d'analyser la dimension politique de la désobéissance civile, en la détachant de sa dimension morale. La désobéissance civile n'est pas seulement une affaire de conscience morale, et il faudrait bien distinguer le désobéissance du "lanceur d'alerte" qui n'agit que parce qu'il a du mal à se regarder dans le miroir. En ce sens, il est faux, pour Arendt, de parler de Thoreau comme était un désobéissant.
Le troisième traite de la violence, et est celui sur lequel j'ai le plus porté mon attention. Il s'agit de l'essai le plus long. La volonté d'Arendt est ici de bine distinguer la violence (qui est toujours instrumentale) du pouvoir (qui est un projet politique mis en oeuvre par un collectif). Arendt a le mérite de bien définir son objet, et d'être rigoureuse sur les concepts : la violence n'est pas le pouvoir, le pouvoir n'est pas l'autorité, il doit être distingué de la puissance et de la force. La distinction entre le pouvoir et la violence permet une légitimation du pouvoir, à rebours de la pensée marxiste. Cela conduit Arendt à la critique (bien que subtile) de l'usage de la violence en politique qui, selon elle, n'est jamais transformateur. Elle soutient même que la violence est plus réformiste que révolutionnaire. L'essai est aussi un écrit de circonstances, écrit en réaction au mouvement étudiant de 68. A ce titre, j'ai été surpris par le côté réactionnaire, voir même parfois raciste, d'Arendt, qui a vraiment l'air d'avoir un problème avec les étudiants noirs, et avec les étudiants engagés de manière générale.
Je partais avec un mauvais a priori sur Arendt. En fin de compte, il faut reconnaitre que c'est une bonne philosophe : ses écrits sont accessibles, écrits avec le soucis de la clarté, elle est très forte pour faire des distinctions conceptuelles précises et intéressantes. Mais sur le plan politique, elle se montre très tiède. C'est une sociale démocrate avec des tendances réactionnaires sur le plan culturel : ni vraiment pro capitaliste, mais qui a horreur du communisme. C'est une philosophie de la bourgeoisie culturelle qui n'a pas intérêt à un changement radical, bref, c'est une philosophie quoi.
Un raisonnement assez compliquée pour moi à lire, sûrement à cause du manque de référence ainsi que de connaissance sur la guerre du Vietnam malgré quelques savoirs. Quelques aspects m'ont intéressé, ainsi qu'au sujet du pouvoir et de la violence vers la fin. Mais j'ai trouvé le livre beaucoup à rallonge en développant souvent pour rien.
Harendt est l'une des meilleures autrices (auteurs tout-court) de son temps. La manière dont elle pose ses arguments est un délice oculaire. De plus, elle voit juste sur plusieurs points, qui, jusqu'à aujourd'hui, restent d'actualité.
intéressant, j'ai pas compris grand chose par manque de connaissance sur la guerre du Vietnam notamment j'imagine. c'est pas forcément passionnant, je passais mon temps à regarder le nombre de pages qu'il me restait mais bon c'est bien pour la prépa que je fais ça.
Une lecture assez pertinente, même 60 ans plus tard. Mais ça reste ma première lecture sérieuse de philosophie politique, donc pas mal de passages que je n’ai pas tout à fait compris, et pas mal de références que je n’ai pas. Mon essai favori était celui sur la désobéissance civile!
wow sa réflexion est super, elle en a gros sur le coeur. Parcontre faut vraiment être focus pour capter parce que c’est un peu un bombardement d’infos. Au final le plus facile à comprendre est à la fin au moment de l’interview parce que c’est assez fluide… Mais à lire tout de même.