Il y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a de l’autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier.
De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d’Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Que disent d’un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d’érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ? Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d’outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.
raconter la vie et la disparition à travers les choses du quotidien qui restent, c'est ce à quoi la narratrice est confrontée après la disparition de son père. l'homme dont elle dresse le portrait à travers les pages, malgré ses nombreux défauts, apparaît tendre, touchant, humain. vrai texte sur le deuil, sur la (re)construction de soi, et sur ce que veut dire la mot Famille, ce premier roman à l'écriture dense et acérée ne manque pas de piquant, ni d'humour et de tendresse.
Il n'est pas impossible que je libère la dernière étoile, emportée par mon enthousiasme lors du prochain podcast...! Quel ton et quelle émotion, quel sens du détail qui fait mouche ! Une découverte magnifique.
Énorme coup de coeur de cet été! Un récit fin mais difficile, contant la mort et le deuil d'un père alcoolique et violent, doux et attachant. Écriture d'une grande justesse, qui narre l'attachement et l'arrachement sans jamais tomber dans le pathos.
Une confession à coeur ouvert, qui se lit dans un souffle avec un texte non haché par des chapitres. Un témoignage des plus émouvants, et qui parlera d’office à tout le monde qui traverse le deuil d’un parent. C’est une lecture si belle avec un style direct, ponctué de petites notes d’humour et de moments plus émouvants. Cette histoire c’est la notre, la votre. Anne Pauly a trouvé les bons mots pour partager le douloureux, l’inacceptable et la résilience. Magnifique.
Un récit fin mais difficile, qui narre l'attachement et l'arrachement. D'une amputation affective avec laquelle il faut apprendre à vivre, c'est aussi la réhabilitation d'un père que l'autrice s'applique à retracer. Le chemin d'un travail nécessaire à l'apaisement, pour que l'amour puisse retrouver sa place.
J’avais beaucoup des expectatives avec ce livre et j’ai pas trop apprécié finalement. Il y a un moment (quand elle trouve le prénom de Juliette quelque part, où j’ai cru que ça allait décoller quelque part) mais rien. J’ai pas accroché à l’écriture mais surtout l’histoire a trop des trous. Je crois que le moins intéressant de ce livre c’est comment elle se sent ou comment elle râle parce qu’elle est pas comprise et les gens autour d’elle sont des insensibles. J’étais beaucoup plus intéressée par la figure du père et même la mère qui est vite fait nommée sans qu’on sache pourquoi elle meure, etc. C’est qui me semble quand même de plus incompréhensible c’est qu’elle dédie un livre à son père que en plus d’alcoolique etc (disons qu’on peut tous avoir des problèmes) à maltraité sa mère et l’a fait la misère tout la vie. Je crois que c’était plus sa mère qui méritait le livre hommage... bref, grosse déception.
Deux étoiles c’est peut-être un peu rude, mais disons que c’est deux étoiles au regard des attentes que j’avais, pas dans l’absolu.
Il y a une percée très touchante au milieu du livre, mais le début et la fin n’inventent vraiment rien, tant au niveau du style, qui cherche le naturel sans vraiment y parvenir, que de l’histoire. A partir d’une centaine de pages, quelque chose se passe : elle range la maison, elle fait des trouvailles, elle recommence sa vie de tous les jours, et tout semble très sincère et très vrai. Rien que pour ça, je suis contente de l’avoir lu.
« Avant que j’oublie » est incroyablement touchant. Anne Pauly y aborde le deuil de son père qui a été un homme alcoolique mais qui a été pour elle un père avant tout. Gérer les affaires du défunt, souvenirs de toute une vie, continuer de vivre alors qu’on a l’impression que tout s’est arrêté, les mots de l’autrice m’ont beaucoup émue.
ce live est bien écrit mais quand même il y'avait des passages ennuyants... es beinhaltet auf jeden fall ein paar wahrheiten und lässt sich leicht lesen :) l'histoire était bien
Naja, eine Protagonistin von der wir erfahren dass sie viel raucht die um ihren Vater trauert dazu noch ein Konflikt mit dem älteren Bruder und ein Brief einer alten Liebschaft des Vaters. Celine Dion ist dann die erlösende Katharsis- Check…. Dramaturgisch, inhaltlich und vorallem sprachlich enttäuschend.
Un roman pour dire adieu à son père. Quelques passages que l'on aurait aimé voir plus qu'effleurés, surtout quand on choisit de rendre hommage à son père et non à sa mère, et que des violences conjugales se décèlent derrière. Malgré ça, c'était doux, et triste, et drôle, et mélancolique.
There I was. "Okay, I've read enough Reacher, Fourth Wing, and Warrior Cats", said I, "what if I were to ... be cultured?" By which I mean, read some stuff by French authors, rather than reading translations of ... less than challenging works.
The inevitable conclusion of this hubristic journey: joining a book club. "A book club would be nice!", I thought, "It'll keep me accountable and maybe I'll make friends!"
Alas, the entry price to a life of culture, appreciation for the nuances of French literature, and lifelong friends with whom I would chat in French, and for whom I'd host sophisticated little dinner parties in which we would eat bread and cheese, was just too damn high.
"Avant que j'oublie" opens with a several-page long list of items that the author found when clearing out the room in which her elderly, abusive, alcoholic father died. The pace does not pick up. That weight, that slowness, that suffocation of atmosphere permeates every single page.
The author breaks down in tears in the car. The author gets into a public fight with her brother about the price of a coffin. The author meets with a priest to arrange the funeral and picks out texts and songs for the service. We're privy to flashbacks in which the author recounts the neglect and abuse of her childhood.
All of which moves excruciatingly slowly, peeling back the conflict and ambiguity of the author's emotions.
All of which is well done; it's effective. But oh man, I can't get into it. It's a chore. Zero pleasure to be had here. Maybe if I were dealing with grief, I could find some solace in the companionship of experience in this work. Barring that, however, I'll save my Icarus-adjacent dreams of bookclub membership for another month.
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Sex: Dragons: Sex involving dragons: Combined sex dragon score:
J’ai d’abord tenté de lire ce roman en janvier 2020 pour mon club de lecture dans le cadre des Rendez-vous du premier roman, mais l’ai déposé après trois pages, en larmes, convaincue toutefois que j’y reviendrais plus tard, quand il ne serait enfin plus trop tôt. Je suis donc replongée, il y a quelques jours, dans cet excellent roman aux phrases courtes, incisives, parfois teintées d’un humour toujours dosé, rythmées, laissant venir à moi les mots racontant les derniers jours de Jean-Pierre à l’hôpital, la relation entre ses enfants, Anne et Jean-François, dans le deuil de leur père, ces moments déchirants de tristesse et éclairés de souvenirs quand vient le temps de vider la maison familiale où on a grandi. J’ai pensé à ma petite maman d’amour à chaque phrase de ce roman qui maintient un équilibre fragile entre lumière et tristesse, douceur et anéantissement, apaisement et rage. J’ai fait des parallèles évidents entre l’histoire racontée par Anne et celle traversée main dans la main avec ma soeur depuis ce tourbillon né d’un été à la fois proche et lointain.
J’ai pris des dizaines de passages-baumes et de phrases-vérités en note, dont:
« […] je ne voyais pas quel soulagement psychique il pourrait bien y avoir, juste après l’avoir perdu lui, à me séparer de tout ce qui avait constitué le décor de sa vie, de la mienne, de la nôtre et à ajouter du désordre à la désolation. »
« Elle avait dû perdre beaucoup de gens dans sa vie pour savoir si bien dire au revoir. »
« […] à part l’amitié, l’amour et peut-être la musique et la littérature, toutes les tentatives pour camoufler le vide et la violence […] me semblaient obscènes, péremptoires. »
Bien écrit et l'autrice est drôle. C'est touchant mais j'ai pas été bouleversée. Ça m'aurait sûrement + parlé si j'avais été récemment endeuillée lol.
Les passages sur la lutte au moment du mariage pour toustes étaient captivants, j'en voulais plus mais c'était pas le sujet du livre.
C'est cool ce travail de nuance autour de la figure du père détestablement violent, qui fait quand même montre de délicatesse et d'amour par moments, surtout quand il se sait définitivement vieux et seul. Mais y a malgré tout quelques longueurs…
Tendresse et humour dressent le portrait d'un père qui manque. Un livre bouleversant, qui fait écho de manière si juste à ma propre expérience de deuil.
Son père vient de mourir à l’hôpital de Poissy. Alors qu’elle revoit les jours qui ont précédé le décès et qu’elle s’occupe des formalités, Anne Pauly raconte l’homme que fut son père, Jean-Pierre, unijambiste, violent, alcoolique, mais aussi adepte de spiritualité orientale, de poésie, artiste empêché, punk avant l’heure. La préparation de la cérémonie des obsèques est l’occasion pour elle de réfléchir à la personnalité de son père et à leur relation. Anne se rend compte que ceux qui ont connu son père n’ont souvent pas vu l’homme sensible qu’il était, restant cantonnés à la première impression qu’il dégageait. D’ailleurs, dès qu’il est question de son père, très vite les gens évoquent sa femme morte d’un cancer quelques années auparavant et c’est vers elle que va leur commisération. Plus tard, c’est le tri des affaires du défunt dans la maison familiale qu’il faut vider qui va être à la fois une épreuve et un travail de deuil, apportant à la narratrice un début d’apaisement.
Premier roman d’Anne Pauly, autobiographie non déguisée, ce livre est bien sûr très émouvant mais pas du tout larmoyant. Au début, le récit est d’ailleurs très sec, peu de traces d’émotion, comme si la jeune femme n’avait pas envisagé que son père puisse mourir. Et puis, petit à petit, la remontée des souvenirs laisse percer les sentiments, la sensation d’avoir été aimée par cet homme qui n’était pas apprécié même parmi ses proches. La découverte de la lettre d’une femme, amie d’enfance du père, qui lui avait gardé son affection, apporte un grand réconfort à Anne Pauly. Elle se sent enfin comprise, comme légitimée dans son amour filial. Oui, son père était digne d’amour, même s’il était détestable pour beaucoup.
"Il y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a de l’autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier.
De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d’Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Que disent d’un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d’érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ? Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d’outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant."
A very moving, nuanced portrait of the mourning of a daughter for her troubled, sometime alcoholic, sometime brutish father, and a superbly vivid account of the draining, socially claustrophobic, lumbering process of grieving and moving on.
What's especially impressive is the delicate, touching picture of the father, who could have easily been damned as yet another patriarchal thug, but is revealed and remembered to have been at times funny, charming, thoughtful and precise - and for all his past failings leaves a void in our narrator's life. Her slow repair by means of nature, family and a touch of satisfying mysticism is very convincing.
I'm an absolute sucker for a domestic story of small lives in bland, provincial France, and it feels like there's a mini-boom in literature that treats those settings of late. It's such a superb backdrop for those small human feelings, and gives them a grandeur that would probably be lost in a sophisticated, shiny metropolis. Give me the deathbed scene of a Calva-swigging hunter in a bungalow in Normandy any day - the language will still sound glorious and the composition will look like something out of an oil painting.
Superb, powerful first novel - highly recommended.
Anne vient de perdre son père et a travers les jours d'hôpitaux, l'enterrement et la maison à vider, elle revient sur sa vie et leur vie de famille. Un père alcoolique et violent, qui battait sa femme mais Anne est persuadée qu'il se cachait une autre personnalité derrière ce monstre d'égoïsme. Avec le deuil elle semble justement l'avoir trouvé. Mais surtout on a l'impression qu'Anne avait désespérément besoin d'être aimé de son père malgré tout ce qu'il a pu faire. Parlant de ses parents elle écrit : " Ils s'étaient beaucoup fait de mal mais dans l'ensemble, ils étaient restés d'accord sur l'essentiel. Ils nous avaient aimé, poussé, et compte tenu des circonstances, on pouvait dire qu'ils avaient fait de leur mieux". Et bien dire d'un père alcoolique et violent avec sa femme doublé d'un égoïste qui ne s'intéressait qu'à lui ce genre de chose est intriguant. Pour suivre avec : "Contre toute attente, le monstre était humain, vulnérable, attachant." On a l'impression qu'Anne a un besoin absolu de réhabiliter son père alors que franchement, peut-il vraiment l'être ? Un roman catharsis qui agit comme une thérapie.
Heureusement qu’il y a des prix pour exhumer des pépites des tiroirs et remettre en lumière des romans publiés à la rentrée dernière qu’on avait laissé passer. Le prix du Livre Inter m’a alertée sur la nécessite de découvrir « Avant que j’oublie » d‘Anne Pauly ! L’hommage pour un père, lorsque celui-ci se vit par ses violences, sa fureur lors du trop d’alcool, son égoïsme et surtout la peur qu’il génère, n’est pas facile à écrire ! La narratrice a pris longtemps l’attitude résignée de celle qui n’oublie pas mais ne dit rien. Alors, ranger la maison, organiser la cérémonie, faire le ménage dans les souvenirs, la narratrice a décidé de nous les confier pour ne pas passer trop vite sous silence son ressenti. En décrivant par le menu les détails de ce quotidien de l’après, la narratrice donne corps à la présence de ce père, devenu au fil du temps plus dépendant qu’il aurait aimé. https://vagabondageautourdesoi.com/20...
Une histoire de mort, de deuil, de filiation.... le constat d’une incapacité à connaître réellement ces autres que nous croyons percer à jour de leur vivant mais qui, quand la nuit vient ... au moment de rendre le dernier souffle.... restent finalement des inconnus. Tout se dérobe alors au-delà du trépas... qui était-ce vraiment ? Et cette quête paraît vaine... on se raccroche à des bouts de ficelle , on continue à déambuler comme des pantins , pour ne toucher que les apparences du bout des doigts...
J’ai apprécié son style et sa construction narrative, mais j’ai forcément moins été touchée par cette relation père-fille pour ne l’avoir jamais vécue moi-même .
This is a detailed examination of living through the death of a parent. It looks at the last days of life through the recovery and integration of memories into the new reality of living without that pillar in your life. The themes of the book were amplified by reading it in Coronavirus lockdown. While reading the final chapter I got a message that a cousin had died of the virus and my heart broke for his widow who is on that journey.