Des pluies diluviennes s’abattent sur le Québec. Arrimée à ses deux jeunes enfants, Iona est déchirée entre un désir maternel de fusion et le besoin de s’évader, entre le monde parfaitement cartographié de Nils, son amoureux, et le souvenir des débordements et des débauches de sa jeunesse.
Bientôt, la réalité la rattrape. Montréal est sur le point d’être inondée et Nils a tout prévu : il emmènera sa famille à l’abri dans le nord, au somptueux manoir de son clan. Avec quelques proches, ils s’installent loin de la civilisation, isolés dans une forêt noyée, en pleine mutation. Au fur et à mesure que les réserves de nourriture diminuent et que la province s’enfonce dans le chaos, la tension monte dans la demeure au luxe désormais obsolète. Ceux qui entendent lutter férocement pour protéger leurs ressources affrontent ceux qui persistent à croire qu’il faut s’accrocher dans un élan solidaire au mince fil du vivant.
Elsa Pépin met en lumière les extrêmes qui gouvernent nos existences et la porosité des frontières que nous croyons pourtant étanches entre l’individu et le monde, entre la soif et la noyade, entre la destruction et la survie.
Le début est extrêmement lent. En fait, les 40 premières pages peuvent être sautées. Elles décrivent en détail l'allaitement de bébé et des trips de drogue. Le milieu du livre est bon, la fin décevante.
Il n'y a pas grand chose d'intéressant à lire la description d'un rêve, ou d'un trio de drogue. On dirait des exercices d'écriture créative qui ont été ajoutés sans raison à une histoire qui autrement aurait été bien meilleure.
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Iona est une jeune mère de famille qui tente de se définir au travers de la maternité alors qu’une catastrophe climatique s’abat sur le Québec. Elle sera forcée de quitter sa demeure et de se réfugier au manoir de sa belle-famille plus au nord.
Au premier abord, j’ai été touchée par le personnage d’Iona. Des réflexions sur la maternité résonnaient beaucoup en moi. Voici un mes passages préférés:
« J’y vais maintenant par intuition, selon le besoin du bébé, basculant sans remords dans une douce passivité. Quand je m’abandonne sans résistance au blottissement contre mon petit buveur ignorant tout de la douleur de vivre, que je vénère mon corps dans sa fonction vitale, quelque chose s’étanche enfin en moi. Nos corps connaissent d’instinct la soif et la satiété. Et puis ils l’oublient, désirent l’ivresse et découvrent le manque. »
Cependant, j’ai moins accroché aux flashbacks d’Iona sur sa vie de jeune adulte gravitant autour des relations toxiques et des dépendances. De plus, je n’ai pas apprécié le personnage de Nils (son conjoint). Celui-ci était froid, pragmatique et peu attachant et je n’ai réussi à comprendre les fondements de leur relation.
Je reste perplexe après ma lecture de ce livre. L’écriture est belle, le récit est par moment prenant. Le rapport au corps est aussi particulièrement bien décrit. La fin du récit est par ailleurs un peu déconnectée du reste. Les raccords faits entre les deux ne sont pas convaincants pour moi. J’ai quand même passé un bon moment de lecture.
Ce livre a testé ma patience à un point fou. Ça m'aura pris environ 3 mois pour terminer ses quelque 225 pages. J'ai l'impression qu'Elsie Pépin essaie d'en faire beaucoup trop, dans son roman postapocalyptique à propos d'une femme, de sa maternité, de la crise climatique, de jeunesse, du besoin de se perdre, de pulsions et de la nature humaine, et elle réussit finalement à ne rien land correctement.
En terme de langue, c'est pas mal écrit, mais structurellement, c'est vraiment tout croche. Le roman est divisé en jours, puis en mois, le tout entrecoupé de scènes sans fonction aucune se déroulant dans le passé très su'l party d'Iona. Dans son passé, elle côtoie du monde pas d'allure, a une dépendance super intense à l'alcool et à toutes sortes de drogues dures et sort avec un homme qui réapparait seulement lors d'un flashback incongru dans lequel Iona trompe son mari avec lui. Ça sert vraiment à rien. Même les histoires de dépendance reviennent peut-être à la surface lors d'une page vers la fin, ce qui ne suffit vraiment pas à justifier le tiers du roman qui y est consacré.
Iona, pourtant vraiment une personnalité de marde jumelée à une absence de compétence utile auprès de son groupe de survivants postapocalyptiques, juge tout le monde, non-stop, à propos de tout, puis tabarfuckingnak que c'est insupportable. Elle utilise aussi dans sa narration (et là je parle d'Iona, pas d'Elsie Pépin, parce qu'encore une fois, c'est pas mal écrit) une espèce de douceur ou de quiétude d'une condescendance monumentale qui rend toute phrase laborieuse à lire. C'est pas mêlant: le roman se termine essentiellement sur un monologue de cinq pages d'elle qui s'imagine les derniers jours d'un cadavre en le cristalisant comme l'incarnation même d'un péché capital. C'est immonde, c'est hideux, puis j'ai lancé le livre en le terminant. C'était frustrant de même.
Au moins il y avait Milan, qui servait peut-être kinda à illustrer comment une personne comme Iona aurait pu tourner si elle avait été épaulée d'une meilleure manière pendant sa jeunesse, mais pour vrai, je suis juste trop en quête de sens, parce que rien dans le roman ne pointe vers ce genre d'interprétation. Ughh.
D’une part, il y a la jeunesse. L’expérience euphorisante de l’amour, du sexe, de la drogue, des soirées qui se fondent dans le lever du soleil. Puis, il y a la mère. L’impression de se dissoudre dans un autre, de perdre une partie de soi dans la fusion, de voir son corps s’échapper, se liquéfier, survivre pour deux.
Ces extrêmes, ces oppositions qui façonnent et triturent le corps, qui ouvrent la voie à une nouvelle perception du monde et de soi, sont au cœur du second roman d’Elsa Pépin, Le fil du vivant. « Ces deux pôles — la mère et la débauche — peuvent sembler contradictoires chez la même personne, souligne l’écrivaine. Pourtant, avant de donner la vie, de se dévouer à autrui, le corps de la mère a connu d’autres expériences, y compris des destructions. Ces deux états se ressemblent en quelque sorte, puisqu’ils forcent l’individu à sortir de son unité, à tester la porosité des frontières entre soi et le monde. »
Pour sonder ces oppositions, la romancière a imaginé le personnage de Iona, une jeune mère déchirée entre un désir de fusion et l’envie de s’évader. Alors que des pluies diluviennes s’abattent sur le Québec et que les eaux du fleuve menacent d’engloutir Montréal, elle est forcée de se réfugier dans le manoir de la famille de son conjoint, Nils, à l’abri de la civilisation.
Alors que j’essaie d’écrire tant bien que mal un commentaire de lecture sur le roman apocalypoétique (néologisme douteux, j’en conviens), les images des inondations d’hier tournent en boucle. C’est le choc de la fiction et de la réalité. *Sur le fil du vivant* débute sur une catastrophe annoncée. Il pleut sur le Québec depuis des semaines. Les puisards ne fournissent plus, les digues menacent de céder et l’île de Montréal risque d’être sous l’eau.
C’est Iona qui prend la parole dans ce roman au genre indéfinissable. Mère de deux enfants, dont le plus jeune est au sein, elle vit sa maternité avec intensité. Entre l’amour et la rage qui caractérisent son rapport à l’allaitement, elle revisite ses années de jeune adulte où la discipline de la danse classique et du piano s’imposait le jour et où la démesure de l’alcool et des drogues l’étourdissait la nuit. Vassili, son amoureux de l’époque, et Nils, le père de ses enfants, ont des personnalités diamétralement opposées. Vassili est le fêtard, le fournisseur d’ecstasy et de trips dont on revient difficilement tellement le sentiment de perte est grand. Nils est économe et organisé, d’humeur égale et très soucieux de protéger sa famille. Les choses basculent pour Iona quand sa famille part se réfugier chez la sœur de Nils, la voiture chargée de provisions.
C’est un roman sur la survivance, mais je pense aussi que le rapport au corps (et à la vie) mérite d’être mentionné. Impressions sensorielles décuplées lors de consommation de drogues, efforts douloureux de la danse classique, fusion avec son bébé, sentiment de perte quand il ne demande plus le sein et surtout, le corps qui maigrit, qui se dévore lui-même quand les provisions diminuent dramatiquement. Le fil du vivant je crois, est cet espoir qui anime ceux et celles qui se battent pour porter à bout de bras la génération qui lui succèdera. Au risque de se noyer.
C’est un beau roman introspectif, écrit avec intelligence et sensibilité. La voix d’Iona est celle d’une artiste qui vit chaque séparation comme un déchirement. À suggérer aux lecteur-ice-s qui sensibles aux images que les mots peuvent créer et à la lenteur.
Iona est une mère, mais elle était autre chose avant de le devenir : danseuse, droguée, débauchée et surtout libre. Elle est constamment en train de se remettre en question par rapport à son identité maternelle dans un Montréal en train de se noyer. Réfugiée chez la sœur détestable de son mari beaucoup trop rationnel et froid, elle vit dans l’incertitude du climat et des provisions. Tout le monde se prépare pour le pire alors qu’elle commence finalement à respirer dans la pluie incessante.
Ce roman est une excellente surprise. Je suis tombée dessus en préparant ma visite au salon du livre de Québec en avril 2023. Ce roman m’a attirée, et sachant que l’autrice serait présente, je me suis laissée tenter. C’est le genre de romans qu’on commence sans trop d’attente et qui vous retourne la tête et l’estomac tellement il est écrit vrai.
Elsa Pépin fait preuve d’une belle sincérité dans sa description de la maternité. Iona est pleine d’ambivalence entre un amour inconditionnel pour ses deux enfants qui sont devenus le centre de sa vie et la nostalgie de sa vie d’avant, de sa liberté et de son insouciance perdues. Ses mots sont à la fois très justes et très honnêtes.
Honnêteté qu’on retrouve aussi dans la description de sa première expérience de la cocaïne. Elsa Pépin ne cherche aucunement à donner une leçon. Elle décrit l’expérience de Iona comme elle l’a vécue, comme un beau voyage qui l’a transformée.
Et il y a l’intrigue, forte, effrayante, profondément ancrée dans la réalité. C’est notamment très intéressant de voir la réaction de chacun face au désastre qui arrive: l’espoir pour certains, le désespoir pour d’autres, et entre les deux l’angoisse, la résilience, les déchirements, l’adversité…
Le roman met aussi le doigt sur le manque de confiance en la nature humaine. On nous dit que l’humain vit pour l’amour de ses semblables mais la moindre crise vient mettre à défaut ces liens.
J’ai d’abord été touchée par la description de la vision et des sentiments d’une mère allaitante. Je me suis reconnue dans certains passages et cela m’a fait sourire. J’ai ensuite été surprise de me retrouver dans un univers de toxicomanes, témoin de la souffrance et d’une réalité qui m’est inconnue. Cela m’a rendue triste. Finalement, vivre le quotidien des personnages face aux changements climatiques et en route vers la fin de ce monde, à l’heure où les médias ne font que nous ressasser les mauvaises nouvelles à ce sujet… Je comprends que la mère tente de cultiver l’espoir, mais ce genre de lecture ne m’a pas fait de bien.
Le fil du vivant est à la fois une sublime ode à la maternité et une fable apocalyptique d’autant plus glaçante qu’elle paraît terriblement réaliste. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Iona : une mère qui aime ses enfants plus que tout, mais qui ressent une grande nostalgie pour sa vie d’avant et sa liberté perdue.
Imaginer les conséquences d’un désastre écologique aussi plausible, particulièrement sur la ville où je vis, rend l’expérience encore plus effrayante. Je me suis vraiment projetée, imaginant quitter Montréal pour me réfugier en région, suivant les pas des personnages.
J'ai plusieurs fois eu une boule d’angoisse dans la poitrine, tant l’histoire semblait proche de la réalité !
PLC - Je trouve qu’il y a beaucoup de longues descriptions. Le sujet de ´l’allaitement et du lien entre la mère et l’enfant ne sont pas des sujets qui me rejoignent. Je ne crois pas que je suis le public cible. De plus, aurait-il une certaine critique de la société dans cet ouvrage? Je crois que oui.
Au début, je trippais pas tellement sur le style d'écriture et je comprenais pas trop le lien entre les deux histoires, mais plus la lecture avançait, plus j'accrochais au style de l'autrice et plus ça devenait poignant et attachant !
3½ si j'avais pu. Écriture solide et puissante, mais les constants allers et retours entre passé et présent, entre les différentes époques et "vies" de la protagoniste, ainsi que bien des non-dits, m'ont empêché de vraiment embarquer dans l'une et l'autre des trames.
Wow quelle belle découverte. Cette lecture fut une belle aventure je ne pouvais plus décrocher. Plusieurs phrases ont su capturer mon imaginaire. J'ai adoré.
Comment être femme, mère, danseuse, musicienne, amante et amie dans une ville inondée ? Comment rester à la surface, lorsque sa communauté, sa famille et son propre corps menacent de couler ?
message et but puissants, dialogue superficiel et surfaits qui ne se différencie pas de la prose. personnages détestables, mais souvent réels si leurs dialogues sont ignorés.
Honnêtement parmis les cinq livres lu, celui si est un de mes préférés. J’ai beaucoup apprécié le point de vue de Iona et comment l’addiction peut prendre plusieurs formes!