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Platon vs Aristote: Une initiation joyeuse à la controverse philosophique

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Un livre facile à lire sur les philosophies de Platon et Aristote et pourquoi aujourd'hui elles sont toujours pertinentes pour comprendre le Monde.

« Platon et Aristote... Ce sont deux géants, et nous sommes d'une certaine manière tous leurs enfants. Même s'ils ont vécu dans l'Antiquité, même si nous ne les avons pas lus, même si nous ne savons pas grand-chose d'eux, ils influencent encore aujourd'hui nos manières quotidiennes de raisonner, d'imaginer, de classer ou d'argumenter. Ces deux intelligences aussi immenses que différentes ont construit un socle sur lequel s'est développée toute la philosophie occidentale. Quoiqu'en désaccord profond, ils ont néanmoins, à deux, délimité le terrain et établi les règles du jeu de la pensée tel que nous le pratiquons depuis.

Mais, pourquoi passer du temps avec ces deux philosophes qui ont pourtant tout aussi faux que les autres savants de leur époque ? Parce que ce qu'il faut partager avec Platon et Aristote, ce ne sont pas leurs idées, mais la démarche rigoureuse avec laquelle ils ont voulu les élaborer. »

Luc de Brabandere et Anne Mikolajczak nous emmènent à travers ce livre dans un voyage philosophique, une joyeuse initiation, démontrant que Platon et Aristote sont aujourd'hui, et depuis toujours, incontournables pour penser les grandes questions du Monde, et que leur rigueur peut éclairer les problèmes qui nous concernent aujourd'hui et nous préoccuperont demain.

147 pages, Paperback

Published November 25, 2021

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Luc de Brabandere

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February 17, 2022
Les auteurs commencent par conter les deux Histoires : celle du Monde et celle des Idées. Si ces deux interagissent, la seconde n'impacte généralement pas la première. En effet, ce n'est pas l'héliocentrisme modélisé par Copernic qui a fait que la Terre s'est mise à tourner autour de son étoile, il en a toujours été ainsi ; du moins depuis que le système solaire s'est formé. Idem pour Newton et le concept de gravité. Par contre, la théorie de la relativité générale d'Einstein, qui a notamment permis la géolocalisation par satellite, a bel et bien impacté le Monde.

Les auteurs postulent alors que l'Histoire du Monde évolue généralement de manière continue (les planètes bougent, les arbres poussent, etc.), tandis que l'Histoire des Idées évolue à coups de chocs plus ou moins violents résultant d'un changement de perception. Si ça apparait bien comme ça quand on analyse l'Histoire avec une résolution de l'ordre du million ou du millier d'années, voire du siècle, j'aurais tendance à dire que c'est au mieux inexact, au pire faux, et que ça le devient de plus en plus au fur et à mesure qu'on se rapproche de l'époque contemporaine (mais peut-être est-ce là un biais dû au fait que nous disposons de plus de données concernant l'Histoire moderne). En effet, non seulement les changements au niveau des Idées n'apparaissent pas drastiquement, car ils sont le résultat d'un cheminement au minimum des personnes qui les formulent, mais ces personnes vont également devoir convaincre leurs pairs qui feront également leur propre cheminement, probablement plus court mais pas toujours drastique pour autant. Bien que ça arrive, je ne parlerais donc pas de changement de perception pour décrire le cas général, mais bien d'une adaptation de la perception. Si je prends comme exemple l'évolution de l'idée qu'on se fait d'un atome, chaque nouvelle « version » se base un minimum sur les précédentes en apportant plus de précisions. Si je compare la version actuelle aux balbutiements de Démocrite et Aristote, c'est en effet un choc, mais en regardant les versions intermédiaires, c'est tout de suite plus évolutif, d'autant plus si on s'arrête à la version de John Dalton plutôt que de remonter jusqu'à Démocrite ; Dalton était en effet le premier à poser un cadre scientifique autour de l'atome et il me semble donc raisonnable de ne pas remonter plus loin, car il n'y a pas de véritable savoir sans méthode. À partir de là, on affine plus qu'on ne révolutionne, et j'aurais tendance à dire que c'est comme ça pour beaucoup de concepts, d'autant plus au fur et à mesure qu'on se rapproche du présent. Bref, ce passage ne s'applique à mon sens que peu à l'époque contemporaine et risque de nourrir le relativisme que certains entretiennent avec la vérité, ceux selon qui le fait que l'humanité se soit plantée radicalement par le passé permettrait d'avancer qu'on se planterait actuellement complètement sur beaucoup de nos connaissances également.

Mais revenons à nos moutons. Ce cadre posé, les auteurs font ensuite le tour de la Grèce antique puis de l'Occident, avant de décortiquer une peinture de Raphaël, l'École d'Athènes, cette dernière partie n'apportant pour moi pas grand chose au livre. Le chapitre suivant fait un petit tour très intéressant de la philosophie sur les concepts d'essence et de changement, avant d'entamer enfin les pensées de Platon et Aristote à proprement parler. Le livre retrace ensuite l'histoire des philosophes après Platon et Aristote ainsi que les influences que ces derniers ont pu avoir sur chacun d'entre eux.

Ensuite, on arrive enfin à ce qui est pour moi la partie intéressante du livre : celle qui avait été annoncée dans son introduction, qui a pour objectif de nous apprendre à penser. Je ne m'attendais pas à devoir atteindre la page 101 pour entrer dans le vif du sujet, mais passons. Les auteurs s'attaquent aux trois manières principales de raisonner (déduction, induction et abduction) avant de proposer tout un tas de réflexions intéressantes sur des sujets divers et variés allant des stéréotypes à la créativité, en passant par la bissociation pour laquelle ils prennent le brillant exemple de la valise à roulettes qui n'existait pas il y a 50 ans, alors que les valises et la roue existaient toutes les deux ; il fallait que quelqu'un ait l'idée d'associer les deux, mais pas que ! C'est que le besoin n'était pas vraiment là avant non plus, or comme le dit Platon : « la nécessité est mère de l'invention ». Ils terminent ensuite avec un chapitre dédié à ce que sont devenus certains mots déjà utilisés par Platon et Aristote, comme « expérience », « connaissance », « ignorance » ou « créativité » et en profitent pour parler de la crise de la Vérité que nous traversons actuellement avant de parler brièvement des biais cognitifs. Intéressant, mais un peu sommaire.

Je ne pourrais être moins d'accord avec leur postface, qui postule que sur Internet on ne peut pas apprendre à faire attention, à être curieux, à s'étonner, à douter ou à questionner. Ah. Bon. On ne doit pas se balader dans le même coin d'Internet, eux et moi… Citons en vrac Hygiène Mentale, La Tronche en Biais, Mr. Sam, Méta de Choc, Anthony Magnabosco ou encore Thinking is Power. Certes, Internet a bien évidemment ses côtés obscurs, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Ceci dit, je suis totalement d'accord quand les auteurs disent qu'il est nécessaire d'introduire un cours d'esprit critique dans l'enseignement secondaire, enfin du moins l'esprit critique de manière générale, qui devrait plutôt être intégré au cursus dans son ensemble et non être limité à certains cours, afin de vraiment aiguiser le réflexe de méfiance envers nos biais cognitifs. Ce dernier point est abordé à la fin de l'excellent La démocratie des crédules de Bronner.

En bref, Platon vs Aristote est pour moi un livre qui passe trop son temps à contextualiser en oubliant son but affiché : nous apprendre à penser. Remettre les choses dans leur contexte, c'est bien, mais au final on a environ 60 pages de matière et 80 pages d'Histoire. Pas que l'Histoire soit inintéressante, mais je ne lui aurais pas accordé une place prépondérante à partir du moment où les auteurs annoncent qu'ils vont nous apprendre à penser avec Platon et Aristote. Pour une bonne lecture sur l'esprit critique, je conseillerais donc plutôt de lire La science des balivernes de Thomas Durand.

Je note également que l'éditeur semble avoir fait un job assez médiocre : il subsiste quelques fautes grammaticales, parfois de la ponctuation manque carrément, il y a au moins un titre sans majuscule et le nom de Charles « Peirce [sic] » est magnifiquement écorché.
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